AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

André Cauderon

André Cauderon (né le à Maubeuge - mort le à Versailles[1]) est un ingénieur agronome français.

André Cauderon
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
(Ă  86 ans)
Versailles
Nom de naissance
André Denis Cauderon
Nationalité
Activité

Biographie

Formation

André Cauderon étudie au lycée Victor-Duruy de Mont-de-Marsan puis à Henri-IV à Paris, avant d'entrer à l'Institut national agronomique (INA).

DÚs la Libération, un rÎle clé dans l'introduction des semences hybrides de maïs en France, en collaborant de prÚs avec l'Association générale des producteurs de maïs (AGPM) à cette fin. Avec Jean Bustarret, il développe aussi la réflexion sur la propriété intellectuelle qui mÚne à la convention UPOV de 1973, développant un droit sui generis pour les variétés végétales[2].

En 1968, il est nommé inspecteur général du secteur « Milieu et productions végétales » de l'INRA[3].

Élu en 1977 Ă  l'AcadĂ©mie des sciences, il siĂšge Ă©galement Ă  l'AcadĂ©mie d'agriculture, dont il est secrĂ©taire perpĂ©tuel de 1984 Ă  1997.

Il prĂ©side ainsi le ComitĂ© technique permanent de la sĂ©lection (CTPS) de 1976 Ă  1988, qui contrĂŽle l'inscription des innovations variĂ©tales au Catalogue officiel des espĂšces et variĂ©tĂ©s[2]. Enfin, il dirige dĂšs sa crĂ©ation en 1983 le Bureau des ressources gĂ©nĂ©tiques (BRG)[2], Ă  la tĂȘte duquel il reste jusqu'en 1988, devenant ensuite, de 1988 Ă  1992, prĂ©sident de son conseil d'orientation tandis qu'AndrĂ© Charrier lui succĂšde Ă  la direction[4]. Il est aussi nommĂ© vice-prĂ©sident, en 2000, du Conseil des applications de l’AcadĂ©mie des sciences (CADAS), qui deviendra l'AcadĂ©mie des technologies[5].

Travaux

Orge

Cauderon travailla aussi beaucoup sur l'orge, croisant variĂ©tĂ©s d'hiver et d'Ă©tĂ© pour obtenir la variĂ©tĂ© 'Ager', rĂ©sistante Ă  la verse et adaptĂ©e aux pratiques d'agriculture intensive (mĂ©canisation, engrais et phytosanitaires), qui sera la variĂ©tĂ© la plus cultivĂ©e dans les annĂ©es 1960. ExportĂ©e en Espagne, en Europe danubienne et mĂȘme en URSS, cette variĂ©tĂ© favorisera le bond de la culture de l'orge d'hiver en France, qui passe de 300 000 Ă  800 000 hectares ces annĂ©es-lĂ [2].

MaĂŻs

En poste Ă  la station de gĂ©nĂ©tique et d’amĂ©lioration des plantes de l’INRA Ă  Versailles, il fait partie, avec Xavier Lascols, d'un programme de recherche sur l'Ă©tude de populations de maĂŻs d'origines diverses, coordonnĂ© par Luc Alabouvette, professeur Ă  Montpellier[2]. Ces travaux permettront notamment au maĂŻs, plante tropicale, de franchir le nord de la Loire[2]. Son Ă©quipe est Ă  l'origine des premiĂšres inscriptions d'hybrides au catalogue, dĂšs 1957, avec INRA 200, puis INRA 230, INRA 258 et INRA 260[2].

En 1957, il quitte Versailles pour le centre de recherche INRA de Clermont-Ferrand dont il devient l'administrateur[6]. C'est là qu'il fait la connaissance d'une coopérative d'une trentaine de salariés, alors dirigée par Robert Epin, qui multiplie des semences hybrides (dont INRA 258 et INRA 260), et deviendra Limagrain, aujourd'hui 4e semencier mondial[6].

Cauderon favorise les liens entre la recherche publique et privĂ©e, soutenant la coordination des semenciers français en un groupe: ce sera PRO-MAÏS, dirigĂ© par Jean-Pierre Monod. Selon B. Le Buanec, qui rappelle que Cauderon Ă©tait dĂ©jĂ  surnommĂ© le « Pape du maĂŻs », « le duo Cauderon-Monod sera la locomotive de la recherche maĂŻs en France dans les annĂ©es 1970-1990[6]. » Les membres de PRO-MAÏS bĂ©nĂ©ficieront de rapports privilĂ©giĂ©s avec l'INRA, permettant d'obtenir du matĂ©riel vĂ©gĂ©tal[6].

Cauderon participe aussi Ă  la crĂ©ation de FRASEMA, qui gĂšre les droits d'obtentions vĂ©gĂ©tales en maĂŻs pour l'INRA[6]. Dans les annĂ©es 1980, alors qu'il prend la tĂȘte du nouveau Bureau des ressources gĂ©nĂ©tiques (BRG), il soutient le programme « Populations-Sources » lancĂ© par AndrĂ© Gallais qui vise Ă  collecter et multiplier nombre de populations afin de parer au risque de perte de biodiversitĂ©, consĂ©quence, entre autres, de la RĂ©volution verte[6]. En 1982, il avait rĂ©digĂ© un article intitulĂ© « Sur les approches Ă©cologiques de l’Agriculture »[7], qualifiĂ© par G. PĂ©dro de « prĂ©monitoire »[8].

Tournesol, colza et blé

En tournesol, il encourage ses collaborateurs, dont Patrice Leclerc en poste à Clermont-Ferrand, à développer les hybrides. Ces équipes découvrent rapidement la stérilité mùle à hérédité cytoplasmique, utilisée pour produire les hybrides F1[2]. Il soutiendra aussi, plus tard, les recherches sur les hybrides de colza, notamment celles faisant appel à la stérilité mùle cytoplasmique[2]. En blé, il lance les programmes de sélection de blé à paille courte (variété 'Courtot' en 1973), mais la voie des hybrides F1 se révÚle trop coûteuse[2].

Plantes ornementales

MalgrĂ© l'orientation de l'INRA axĂ©e sur les grandes cultures, Cauderon s'intĂ©resse aussi aux plantes ornementales[2]. Les liens tissĂ©s avec Robert Minier, prĂ©sident de la FĂ©dĂ©ration nationale des pĂ©piniĂ©ristes et membre de l'AcadĂ©mie d’agriculture de France, favorisent ce choix, qui mĂšne Ă  la crĂ©ation du Laboratoire d’amĂ©lioration des arbustes ornementaux d'Angers[2]. Ce programme est Ă  l'origine du programme actuel BRIO (Breeding, Research and Innovation in Ornamentals)[2].

Distinctions

Ses travaux agronomiques sont menĂ©s en Ă©troite collaboration avec sa femme, Yvonne Cauderon (1921-2014), spĂ©cialiste de la cytogĂ©nĂ©tique des Triticeae[8]. Ces diffĂ©rentes fonctions officielles lui doivent d'ĂȘtre nommĂ© commandeur de la LĂ©gion d'honneur et de recevoir la mĂ©daille de la Ville de Paris[8].

Notes et références

  1. État civil sur le fichier des personnes dĂ©cĂ©dĂ©es en France depuis 1970
  2. ANDRÉ CAUDERON : LA CARRIÈRE ET L’HOMME, hommage de l'AcadĂ©mie de l'Agriculture du 16 juin 2010, par Yvette DattĂ©e, Luc Decourtye, AndrĂ© Gallais, Georges Pelletier
  3. L'annĂ©e 1968 est donnĂ©e in Hommage de Georges Pelletier Ă  AndrĂ© Cauderon lu en sĂ©ance publique de l'AcadĂ©mie des sciences le 23 mars 2010, ainsi que dans un autre hommage, de Georges PĂ©dro : HOMMAGE A ANDRÉ CAUDERON, INTRODUCTION, par Georges PĂ©dro, AcadĂ©mie de l'Agriculture, 16 juin 2010. En revanche, on trouve 1970 in ANDRÉ CAUDERON : LA CARRIÈRE ET L’HOMME, hommage de l'AcadĂ©mie de l'Agriculture du 16 juin 2010, par Yvette DattĂ©e, Luc Decourtye, AndrĂ© Gallais, Georges Pelletier.
  4. ANDRÉ CAUDERON ET LES RESSOURCES GÉNÉTIQUES, Yvette DattĂ©e, AndrĂ© Charrier, Michel Chauvet, Martine Mitteau, Jean Claude Mounolou, Louis Ollivier, Jean NoĂ«l Plages, Dominique Planchenault, AcadĂ©mie de l'agriculture, 16 juin 2010.
  5. Hommage de Georges Pelletier à André Cauderon lu en séance publique de l'Académie des sciences le 23 mars 2010
  6. ANDRE CAUDERON ET LES RELATIONS PUBLIC/PRIVÉ, par Bernard Le Buanec, hommage du 16 juin 2010 Ă  l'AcadĂ©mie d'agriculture
  7. AndrĂ© Cauderon, « Sur les approches Ă©cologiques de l'Agriculture », Agronomie, vol. 1, no 8,‎ , p. 611-616 (lire en ligne)
  8. HOMMAGE A ANDRÉ CAUDERON, INTRODUCTION, par Georges PĂ©dro, AcadĂ©mie de l'Agriculture, 16 juin 2010
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.