Ambel (Isère)
Ambel est une commune française située dans le département de l'Isère en région Auvergne-Rhône-Alpes.
Ambel | |||||
La vallée de la Souloise et le Dévoluy vus depuis Ambel. | |||||
Administration | |||||
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Pays | France | ||||
RĂ©gion | Auvergne-RhĂ´ne-Alpes | ||||
Département | Isère | ||||
Arrondissement | Grenoble | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes de la Matheysine | ||||
Maire Mandat |
Jean-Claude Abert 2020-2026 |
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Code postal | 38970 | ||||
Code commune | 38008 | ||||
DĂ©mographie | |||||
Gentilé | Ambellons | ||||
Population municipale |
27 hab. (2020 ) | ||||
Densité | 5,4 hab./km2 | ||||
GĂ©ographie | |||||
Coordonnées | 44° 48′ 21″ nord, 5° 55′ 52″ est | ||||
Altitude | Min. 735 m Max. 1 596 m |
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Superficie | 5 km2 | ||||
Type | Commune rurale | ||||
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes | ||||
Élections | |||||
Départementales | Canton de Matheysine-Trièves | ||||
Législatives | Quatrième circonscription | ||||
Localisation | |||||
GĂ©olocalisation sur la carte : France
GĂ©olocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Isère
GĂ©olocalisation sur la carte : Auvergne-RhĂ´ne-Alpes
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GĂ©ographie
Situation et description
Ambel est située à l'extrême sud du département de l'Isère, dans la région du Beaumont, sur un petit plateau prolongeant au nord la montagne de Faraud, bord oriental du massif du Dévoluy, entre le Drac au nord-est et la Souloise à l'ouest.
GĂ©ologie
Ambel domine le lac du Sautet formé par un barrage situé à 1 kilomètre au nord du village, et qui barre les deux rivières entourant la commune. Le plateau d'Ambel est l'un des résidus d'une ancienne plaine alluviale créée par un verrou glaciaire situé à l'emplacement du barrage actuel, et recreusée depuis par le Drac et la Souloise. Corps, à l'est, et Pellafol, à l'ouest, sont situés sur les bords latéraux de cette ancienne plaine, à la même altitude qu'Ambel, ce qui donne au paysage local un aspect particulier, les trois villages se faisant face mais par-dessus des gorges aujourd'hui partiellement noyées[1].
Urbanisme
Typologie
Ambel est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1] - [2] - [3] - [4]. La commune est en outre hors attraction des villes[5] - [6].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (59 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (59 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (59 %), eaux continentales[Note 2] (22,9 %), zones agricoles hétérogènes (18 %)[7].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Risques sismiques
L'ensemble du territoire de la commune d'Ambel est situé en zone de sismicité no 3, dite « modérée » (sur une échelle de 1 à 5), comme la plupart des communes de son secteur géographique. Elle se situe cependant au sud de la limite d'une zone sismique classifiée de « moyenne »[8].
Type de zone | Niveau | Définitions (bâtiment à risque normal) |
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Zone 3 | Sismicité modérée | accélération = 1,1 m/s2 |
Toponymie
Attestée sus la forme in Ambellis en 739, du nom de personne latin Ambillus utilisé exceptionnellement sans suffixe[10].
Autre hypothèse : Ambel tiendrait son nom de la racine latine amb-, c'est-à -dire « des deux côtés », référence à la position géographique du village sur un promontoire entre la vallée de la Souloise et celle du Drac : Ambilis in Taraone en bas-latin, Hembel ou Hembellum au XVe siècle[11], mais cette étymologie ne repose sur rien et n'explique pas la terminaison -el.
Histoire
Des seigneurs possédant château à Ambel existaient déjà à la fin du VIIIe siècle. Ardradus, fils de Bysardon, eut pour fils Eldrade (781-844 ?) qui se fit moine et céda tous ses droits à l'abbaye de la Novalaise, dans le Piémont italien.
Les Sarrasins détruisirent tout dans les premières années du Xe siècle. Ambel se trouva dans le comté de Provence libéré en l'an 973, puis dans celui de Forcalquier en 1054, puis en Dauphiné en 1209. Lors de la création des mandements vers 1250, Ambel fit partie de celui de Corps[12].
L'église d'Ambel est mentionnée en 1152[13].
La seigneurie d'Ambel, composée des deux paroisses d'Ambel et du Monestier, a été créée le 11 mars 1315, par démembrement du mandement de Corps, au profit de Pierre d'Ambel et « en tant que de besoin » de son frère Humbert. Pierre avait, par concession du Dauphin, les droits de juridication haute, moyenne et basse sur Ambel. La seigneurie se transmit dans la famille d'Ambel sur quatre générations jusqu'à la mort de Raymond III aux environs de 1445. Son fils ainé Étienne étant décédé dix ans auparavant, Raymond ne laissait que des filles ; la loi salique ne s'appliquant pas en terre dauphinoise, l'aînée, Burguette, devint dame d'Ambel, et son mari Raymond de la Villette seigneur « du chef de sa femme » jusqu'au décès de celle-ci. En 1470, leurs deux fils Jean et Aymar de la Villette, devenus coseigneurs d'Ambel à la mort de leur mère, vendirent la seigneurie à Jean de Bonne[14], dont le fils aîné Pierre céda en 1500 à son frère Reynaud ses droits sur le Monestier, qui devint dès lors une seigneurie distincte[12].
La seigneurie d'Ambel, désormais réduite à la seule paroisse d'Ambel, fut vendue par Pierre de Bonne à Guillaume de Viennois en 1504. Les Viennois étaient catholiques. Les guerres de religion firent rage à Ambel, dont le village fut ruiné et le château pris et repris cinq fois entre 1562 et 1577. En 1578, Lesdiguières ayant assiégé Ambel, Gordes[15] le délogea, mais Lesdiguières revint et reprit le château[16]. Pierre III de Poligny racheta la seigneurie aux Viennois en 1617, et la revendit à Jean Achard aux environs de 1645. Antoine Achard, neveu et héritier de Jean, ayant émigré en 1867, son fief lui fut confisqué, et attribué à son fils mineur Judéon. Pierre Achard, fils de Judéon, transmit à son cousin et fils adoptif Richard Gautier. Marc-Richard, fils de ce dernier, fut dépossédé par la Révolution[12].
Armoiries
D'or au moulin de deux tours jointes d'argent portillées et fenestrées de sable, la senestre couverte et inférieure à la dextre carrée, posé sur quatre ailes en croix de gueules, bâti sur une motte de sinople[17].
Liste des seigneurs
(les dates, trop incertaines, ne sont pas données)
- Pierre, créé seigneur par le dauphin en 1315 (Pierre I), et Humbert, son frère, seigneur « en tant que de besoin »
- Raymond, fils de Pierre I (Raymond I), et Pierre, dit Perret, son frère (Pierre II), coseigneurs
- Henri, fils de Raymond I, et Raymond, son frère (Raymond II), coseigneurs
- Aymar, fils d'Henri, seigneur, sans descendance
- Raymond, neveu d'Henri et de Raymond II (Raymond III), seigneur, décédé sans descendant mâle en 1445 (date incertaine)[18].
Durant les guerres de Religion, un Étienne d'Ambel, protestant, dont la parenté avec les précédents n'est pas établie, est brièvement seigneur d'Ambel[19].
La succession de Raymond III
Raymond a eu cinq enfants, mais son seul fils, l'aîné des cinq, est décédé avant son père. À la mort de celui-ci, la branche aînée des Ambel s'est donc éteinte, et l'aînée des filles, Burguette, transmit la seigneurie d'Ambel à ses enfants. Les trois autres sœurs, Clémence, Lantelme et Catherine, héritèrent des terres du haut-Valgaudemar entrées dans la famille par le mariage de leur grand-oncle Henri avec Alix de Bonne. Les terres de Clémence restèrent connues jusqu'au milieu du XXe siècle comme « Clémence-d'Ambel ». Celles de Catherine passèrent à se fille Marguerite, dont le mari Guillaume Pérouse (ou Peyrouse) acheta les parts de Lantelme, constituant le territoire désormais dénommé « Guillaume-Peyrouse »[20].
Époque contemporaine
En 1790, la commune fut, comme ses voisines, intégrée tout d'abord au département des Hautes-Alpes[21], puis quelques années plus tard au département de l'Isère, dans le canton de Corps.
En 1801, Ambel fut à nouveau commune et séparé de Monestier-d'Ambel[13].
La mise en eau du barrage du Sautet en 1935 sépara physiquement Ambel de Corps et de Pellafol avec la création du lac du Sautet, obligeant à de longs détours pour joindre ces communes pourtant limitrophes. Une liaison par bac fut essayée, mais abandonnée après un chavirage.
Politique et administration
Liste des maires
Population et société
DĂ©mographie
La commune est l'une des communes les moins peuplées du département[22].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[23]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[24].
En 2020, la commune comptait 27 habitants[Note 3], en augmentation de 50 % par rapport à 2014 (Isère : +2,73 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Enseignement
La commune est rattachée à l'académie de Grenoble.
Sports
- Randonnées et refuges de montagne
MĂ©dias
Historiquement, le quotidien régional Le Dauphiné libéré consacre, chaque jour, y compris le dimanche, dans son édition de Romanche et Oisans, un ou plusieurs articles à l'actualité du canton et de la communauté de communes, quelquefois de la commune, ainsi que des informations sur les éventuelles manifestations locales.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
- Sur la butte dominant le village, on devine les vestiges de l'ancien château fort.
- Situé en contrebas, l’église paroissiale Notre-Dame de la Nativité, du XIXe siècle, est modeste mais accueillante. Sur le parvis, une très belle vue sur le Dévoluy et le lac du Sautet (côté Souloise) dominé par l'Obiou.
Personnalités liées à la commune
- Saint Eldrade, né en 781 à Ambel, fils du seigneur Aldradus, choisit d'être moine, et devint supérieur de l'abbaye de la Novalaise, dans le Piémont. Un pèlerinage annuel conduit du Monestier-d'Ambel voisin jusqu'à Ambel les pèlerins venus de la région, et parfois du Monêtier-les-Bains et d'Italie, en souvenir de ce saint.
HĂ©raldique
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Ambel (Isère) possède des armoiries dont l'origine et le blasonnement exact ne sont pas disponibles. |
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Voir aussi
Bibliographie
- Jean Gueydan, Les Seigneurs du Beaumont, Ă©d. du Cosmogone, (ISBN 2-914238-40-1).
Articles connexes
Liens externes
Notes et références
Notes et cartes
- Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en , en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
- Cartes
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
Références
- Pour une distance à vol d'oiseau inférieure à 2 kilomètres, il faut 10 kilomètres de (mauvaise) route pour aller d'Ambel à Pellafol, et pour aller à Corps, qui est le chef-lieu du canton, on transite par les Hautes-Alpes, la route directe ayant été noyée par le lac.
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- Site de la préfecture de l'Isère, carte des zones de sismicité
- Arrêté du relatif à la classification et aux règles de construction parasismique applicables aux bâtiments de la classe dite « à risque normal » - Légifrance
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, Librairie Droz, 1990, p. 640. (ISBN 2600028838).
- Jean Gueydan 2003, p. 111.
- Jean Gueydan 2003, p. 111-113.
- Daniel Delattre et al., L'Isère - les 533 communes. Grandvilliers : Éditions Delattre, 2008. (ISBN 2-915907-40-4 et 978-2-915907-40-7).
- François de Bonne, duc de Lesdiguières, sera un siècle plus tard descendant d'un cousin de ce Jean.
- « 101 personnages célèbres du Grésivaudan – Bertrand Raimbault de Simiane, baron de Gordes (1513-1578) », sur samuelhuet.com (consulté le ).
- P. Fisson & Auguste Vitu, Le Département de l'Isère, 1856, rééd. Les éditions du Bastion, Grenoble, 2000 (ISBN 2-7455-0078-3), p. 290.
- Jean Gueydan 2003, p. 206.
- Jean Gueydan 2003, p. 112, 206-209.
- Jean Gueydan 2003, p. 210.
- Jean Gueydan 2003, p. 208-209.
- Cf. la carte du département des Hautes-Alpes extraite de l'Atlas national [de Dumez, an II], reproduite dans l'ouvrage Des hommes, une terre, une histoire... les Hautes-Alpes, publié par le CG05, sous la direction de Patricia Guyard, (ISBN 2-86005-009-4), page 113.
- « Les dix plus petits villages de l’Isère », Isère Magazine, n. 138, , p. 26.
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.