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Ali ibn Abbas al-Majusi

Ali ibn Abbas al-Majusi (né en 930 et mort en 994), également connu sous le nom de Masoudi (Haly Abbas sous forme latinisée), est un médecin et psychologue persan, célÚbre surtout pour le Kitab al-Maliki ou Livre de l'art médical, son manuel de médecine et de psychologie.

Ali ibn Abbas al-Majusi
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Xe siĂšcle

Biographie

Il est nĂ© en 930 Ă  Ahvaz au sud-ouest de la Perse et a Ă©tudiĂ© auprĂšs de Cheikh Maher Abu Musa ibn Sayyār. À son Ă©poque, il Ă©tait considĂ©rĂ© comme l'un des trois plus grands mĂ©decins de l'Est du califat et, Ă  ce titre, est devenu mĂ©decin de l’émir Adhad al-dowleh Fana Khusraw de la dynastie Bouyides qui rĂ©gna de 949 Ă  983 de l’ùre chrĂ©tienne. L'Ă©mir a Ă©tĂ© un grand mĂ©cĂšne de la mĂ©decine et a fondĂ© un hĂŽpital Ă  Chiraz en Perse et en 981 l’HĂŽpital Al-Adudi de Bagdad oĂč al-Magusi a travaillĂ©. Ses ancĂȘtres Ă©taient zoroastriens, mais lui-mĂȘme Ă©tait musulman. Sa vĂ©nĂ©ration pour Allah transparaĂźt de maniĂšre Ă©vidente dans le style de tous ses travaux[1].

Le TraitĂ© de l’art de la mĂ©decine

Al-Majusi est surtout connu pour son Kitab Kamil as-Sina'a at-Tibbiyya (TraitĂ© de l’art mĂ©dical), appelĂ© plus tard Le TraitĂ© de mĂ©decine[1], qu’il a terminĂ© vers 980. Il a dĂ©diĂ© Ă  l’émir son livre qui a alors Ă©tĂ© connu sous le nom de Kitab al-Maliki (« Livre royal » ou, en latin, Liber regalis ou Regalis Dispositio). Cet ouvrage est une encyclopĂ©die plus systĂ©matique et plus concise que le Kitab al-Hawi de RhazĂšs, et plus pratique que le Canon de la mĂ©decine d’Avicenne par lequel il a Ă©tĂ© remplacĂ©.

Le Maliki est divisĂ© en vingt confĂ©rences ; les dix premiĂšres traitent de la thĂ©orie et les dix suivantes de la pratique de la mĂ©decine. Parmi les questions abordĂ©es, on peut citer la diĂ©tĂ©tique et la matiĂšre mĂ©dicale, une description rudimentaire des capillaires sanguins, d'intĂ©ressantes observations cliniques, ou encore le rĂŽle des contractions de l’utĂ©rus au cours de l’accouchement (al-Majusi affirme que l'enfant ne sort pas de lui-mĂȘme du ventre de sa mĂšre, contrairement Ă  ce qu'on croyait alors, mais qu’il en est expulsĂ© par les contractions).

En Europe, Constantin l'Africain a donnĂ© du Hawi vers 1087, sous le titre de Liber pantegni, une traduction latine partielle qui est devenue le texte fondateur de l'Ă©cole de mĂ©decine de Salerne. Étienne d'Antioche (en) en a proposĂ© en 1127 une traduction plus complĂšte et meilleure, qui a Ă©tĂ© imprimĂ©e Ă  Venise en 1492 et 1523.

Déontologie médicale et méthodologie de la recherche

Ses travaux ont mis l’accent sur la nĂ©cessitĂ© d'une relation saine entre les mĂ©decins et les patients, et l'importance de la dĂ©ontologie mĂ©dicale. Il a Ă©galement fixĂ© les orientations d’une mĂ©thodologie scientifique proche de celle de la recherche mĂ©dicale moderne[2].

Neurologie et psychologie

Les neurosciences et la psychologie ont Ă©tĂ© abordĂ©es dans L’Art de la mĂ©decine. Il a entrevu la neuroanatomie, la neurobiologie et la neurophysiologie du cerveau et a Ă©tĂ© le premier Ă  dĂ©crire certaines maladies mentales, incluant les troubles du sommeil et de la mĂ©moire, l’hypocondrie, le coma, la mĂ©ningite aiguĂ« et subaiguĂ«, les vertiges, l’épilepsie, la maladie d’amour et l’hĂ©miplĂ©gie. Il a mis davantage l'accent sur la prĂ©servation de la santĂ© par la diĂšte et la guĂ©rison naturelle plutĂŽt que sur les mĂ©dicaments ou les drogues qu'il n’utilisait qu’en dernier recours[1].

Psychophysiologie et médecine psychosomatique

Ali ibn Abbas al-Majusi a Ă©tĂ© un pionnier dans le domaine de la psychophysiologie et de la mĂ©decine psychosomatique. Il a dĂ©crit dans son Livre de l'art mĂ©dical comment l’état physiologique et l'Ă©tat psychologique d'un patient peuvent avoir une influence rĂ©ciproque l'un sur l'autre. Il a trouvĂ© une corrĂ©lation entre les patients qui sont physiquement et mentalement en bonne santĂ© et ceux qui sont atteints physiquement et mentalement et a conclu que « la joie et le contentement peuvent apporter une vie meilleure Ă  beaucoup de ceux qui, autrement, seraient malades et misĂ©rables en raison d’une tristesse inutile, de la peur, de l’inquiĂ©tude et de l'anxiĂ©tĂ©[3] ».

Références

  1. Amber Haque (2004), « Psychology from Islamic Perspective: Contributions of Early Muslim Scholars and Challenges to Contemporary Muslim Psychologists », Journal of Religion and Health 43 (4): 357-377 [363].
  2. Amber Haque (2004), « Psychology from Islamic Perspective: Contributions of Early Muslim Scholars and Challenges to Contemporary Muslim Psychologists », dans Journal of Religion and Health 43 (4): 357-377 [364].
  3. Nurdeen Deuraseh et Mansor Abu Talib (2005), « Mental health in Islamic medical tradition », dans The International Medical Journal 4 (2), p. 76-79.

Sources

  • Lutz Richter-Bernburg, « Ali b. ‘Abbas Majusi », dans EncyclopĂŠdia Iranica, ed. Ehsan Yarshater, 6+ vols. (London: Routledge & Kegan Paul and Costa Mesa: Mazda, 1983 to present), vol. 1, p. 837-8
  • Manfred Ullmann, « Die Medizin im Islam », Handbuch der Orientalistik, Abteilung I, Erg?nzungsband vi, Abschnitt 1 (Leiden: E.J. Brill, 1970), p. 140-146
  • Fuat Sezgin, Medizin-Pharmazie-Zoologie-Tierheilkunde bis ca 430 H., Geschichte des arabischen Schrifttums, Band 3 (Leiden: E.J. Brill, 1970), p. 320-322
  • Manfred Ullmann, Islamic Medicine (Edinburgh: Edinburgh University Press, 1978, reprinted 1997), p. 5–85
  • Wustenfeld, Geschichte der arabischen Ärzte (59, 1840).
  • Edward G. Browne, Islamic Medicine, 2002, p. 53-54, (ISBN 81-87570-19-9)
  • Charles S. F. Burnett et Danielle Jacquart (eds.), Constantine the African and ‘AlÄ« Ibn Al-‘Abbās Al-MagĆ«sÄ«: The Pantegni and Related Texts. Leiden: Brill, 1995. (ISBN 90-04-10014-8)
  • Shoja MM et Tubbs RS, « The history of anatomy in Persia », dans J Anat 2007; 210:359–378.

Voir aussi

Articles connexes

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