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Ali Azaykou

Ali Sadki Azayku (en chleuh : ┄┍┉ âŽ°â”ŁâŽ°â”ąâŽœâ”“; 1942 - [1]), appelĂ© Ă©galement Dda Ɛli[2], est un Ă©crivain-poĂšte, historien et intellectuel chleuh originaire de Souss au Maroc. Un des militants de l'amazighitĂ©[3] les plus Ă©minents au Maroc, il a grandement influencĂ© les mouvements culturels amazigh[4].

Ali Azaykou
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
Nom dans la langue maternelle
┄┍┉ ┚⎰⎷┇┉ âŽ°â”ŁâŽ°â”ąâŽœâ”“
Nationalité
Activités

Biographie

Ali Sadki Azayku est nĂ© 1942 au village de Igran n-twinkhet dans le Haut Atlas dans les environs de Taroudant dans le Souss[5]. Il commence ses Ă©tudes primaires prĂšs de son village natal Ă  Tafingoulte et les termine Ă  Marrakech oĂč il entame ses Ă©tudes secondaires pour ensuite entrer Ă  l’école nationale des maĂźtres (instituteurs)[2].

DiplĂŽmĂ© du baccalaurĂ©at, il enseigne pendant deux annĂ©es scolaires au collĂšge de Imi-n-Tanoute (1962-1963, 1963-1964). Il obtient, concomitamment, en 1968 une licence d’histoire Ă  l’universitĂ© de Rabat et un diplĂŽme d’enseignement secondaire de l’école normale supĂ©rieure (E.N.S)[5]. Il exerce ensuite pendant deux annĂ©es (1968 et 1970), en tant que professeur d’histoire, Ă  l’institut du grand Maghreb. En parallĂšle, de 1969 Ă  1970, il participe avec notamment Ahmed Boukous et Brahim Akhiat Ă  un programme bĂ©nĂ©vole de soutien Ă©ducatif pour des Ă©tudiants berbĂ©rophones que la langue handicape[5]. Mais ces cours sont rapidement interdits.

En 1970, il s’installe Ă  Paris et frĂ©quente l'École pratique des hautes Ă©tudes (EPHE) et les cours d'amazigh de Lionel Galand Ă  l'INALCO, et commence Ă  prĂ©parer sa thĂšse de doctorat sous la direction de Jacques Berque. En 1967, Ali Sdiki Azaykou participe Ă  la crĂ©ation de la premiĂšre association amazigh au Maroc, l’association marocaine de recherche et d’échange culturel (AMREC)[5]. AprĂšs avoir obtenu son doctorat Ă  la Sorbonne, il rejoint en 1972 l’universitĂ© de Rabat pour y exercer en tant que chercheur et professeur d’histoire du Maroc. En 1973 et en 1975, naissent sa fille et son fils qu'ils prĂ©nomment Tililia et Ziri, des prĂ©noms amazigh anciens.

Avec Mohamed Chafik et Abdelhamid Zemmouri, il fonde en 1979 l’association amazighe. En 1981, la revue Amazigh publie un article[6], devenu cĂ©lĂšbre[4], traduit en arabe, de Ali Sidki Azaykou, dĂ©jĂ  publiĂ© en 1972 dans le magazine Tiydrin, dans lequel il dĂ©fend l'importance du fait amazigh dans l'histoire du Maroc. Devenant le premier intellectuel Ă  remettre en cause l'historiographie officielle marocaine, il est arrĂȘtĂ© et condamnĂ© en 1982 pour « atteinte Ă  la sĂ»retĂ© de l'État », et passe un an au pĂ©nitencier de Rabat[4]. LibĂ©rĂ©, il reprend ses recherches universitaires et obtient en 1988 son diplĂŽme d’étude approfondie (DEA) en histoire avec mention trĂšs bien.

Il écrit ensuite de nombreux poÚmes en tachelhit (« Amazigh du sud du Maroc ») transcrit en arabe qu'il regroupe sous forme de recueil en 1988 sous Timitar (« Les signes »), et en 1995 sous Izmulen (« Les cicatrices »), et publie des ouvrages notamment sur la place de l'identité amazighe dans l'histoire et la culture de l'Afrique du Nord. Il a également publié de nombreux articles scientifiques dans des revues nationales et internationales spécialisées[7].

En 2003, il devient membre du Conseil administratif de l’IRCAM et Professeur au Centre des Études historiques et environnementales.

Ali Sidqi Azaykou meurt le à Rabat des suites d'une longue maladie[7]. Sa dépouille est enterrée dans son village natal d'Igran.

Ouvrages publiés

  • Timitar. Recueil de poĂ©sie en Amazigh. 1988.
  • Relation de voyage du Marabout de Tasafet dans le Haut-Atlas. Éd. de la FacultĂ© des Lettres, KĂ©nitra, 1992.
  • Izmulen. Recueil de poĂ©sie en Amazigh. Rabat, 1995.
  • Histoire du Maroc et ses possibles interprĂ©tations. Recueil d'articles. Éd. Centre Tarik Ibn Zyad, Rabat, 2002. PrĂ©facĂ© par Ahmed Toufiq.
  • L'islam et les Amazighes en 2002.
  • Quelques exemples de toponymes marocains en 2004.
  • Petit dictionnaire arabe/amazighe, Éd. Annajah Al Jadida, 1993, Casablanca.

Hommage

Ses compositions poĂ©tiques ont inspirĂ© plusieurs chanteurs contemporains et ont Ă©tĂ© interprĂ©tĂ©s notamment par Ammouri Mbark, cĂ©lĂšbre chanteur de musique Amazigh marocaine[2]. Du 29 au , la huitiĂšme session de l’UniversitĂ© d’étĂ© d’Agadir lui a consacrĂ© un colloque scientifique international, intitulĂ© « Ali Sidqi Azaykou, le poĂšte, l’historien et l’intellectuel engagĂ© » auquel ont participĂ© plusieurs universitaires, Ă©crivains et poĂštes[8]. En , la rĂ©gion marocaine du Souss-Massa-DraĂą a baptisĂ© son festival Timitar, en hommage au titre de son recueil poĂ©tique. En 2005, l'IRCAM a en outre publiĂ© en son honneur l'ouvrage Hommage Ă  Ali Sadki Azayku (Ircam, Rabat, 80 pages) en arabe et Amazigh (tifinagh).

Notes et références

  1. Mass Ali Azaykou n’est plus
  2. « Hommage. Azayku l'Amazigh » par Maria Daïf, TelQuel no 147 [(fr) lire en ligne].
  3. Conscience et revendication de l'identité Amazigh.
  4. « Génération Amazigh » - HH / Tel Quel n° 184, août 2005.
  5. Claude Lefébure, Méditerranéennes n°11, hiver 1999/2000, Paris [(fr) lire en ligne].
  6. « Pour une véritable conception de notre identité culturelle », Amazigh, n° 1 (en arabe), 1981.
  7. « PensĂ©e et profondeur de Ali Sidqi Azykou (1942 – 2004) » Mohammed Serhoual (UniversitĂ© de TĂ©touan), Tawiza, n°110 (Juin 2006).
  8. Appel Ă  Communications, 8e session de l’UniversitĂ© d’étĂ© d’Agadir, 1er mai 2005. Lire en ligne : Programme du colloque.

Voir aussi

Liens externes

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