Alexis de Sarachaga
Prince Alexis de Sarachaga-Bilbao[1] - [2] - [3] dit (Baron Séverin-Florentin Alexis de Sarachaga y Lobanoff de Rostoff), né le à Bilbao (Espagne) et mort le à Marseille est le fondateur du musée du Hiéron à Paray-le-Monial, le fondateur de l'Institut des fastes eucharistiques et le directeur de publication de plusieurs périodiques catholiques.
Biographie
Le baron Alexis de Sarachaga est basque. La famille Sarachaga-Bilbao est de courtoisie connue sous le nom de Princes et Barons Souverains[2] - [4] - [3]. Son père le Prince et baron Jorge de Sarachaga-Bilbao dit Baron Jorge de Sarachaga-Uria[5], est parent de Thérèse d'Avila et par sa mère, Princesse[6] Catherine de Sarachaga née Princess Lobanov-Rostovskaya, il est lié à la cour impériale de Russie. Il perd, très jeune, ses parents (en 1843 son père, en 1847 sa mère) et hérite d'une grande fortune. Il est confié à ses grands parents maternels qui vivent à Paris. Puis, en 1852 il est confié à un oncle norvégien[7].
Il entre à l'École polytechnique fédérale de Zurich, qu'il quitte trois ans après, sans terminer ses études. Il mène une vie mondaine. En 1867, il devient fonctionnaire au ministère des affaires étrangères de Madrid. Il est diplomate successivement à Paris, puis à Saint-Pétersbourg. La découverte d'un enfant mort de froid devant sa porte, à Saint-Pétersbourg, le conduit à renoncer à la vie qu'il mène. Il rencontre, en 1873, le père Victor Drevon, jésuite, qui a le projet de créer un musée d'art sacré à Paray-le-Monial. Il le rejoint dans cette ville et s'engage pour la réalisation du musée et pour la diffusion de ses idées. Le père Drevon meurt en 1880. Sarachaga se marie, en 1903, avec Eugénie Champion. Il a vécu durant 45 ans à Paray-le-Monial. L’héritier d’Alexis est la princesse Stéphanie de Sarachaga-Bilbao[1] - [8] - [9].
Le fondateur du musée du Hiéron
Le projet de musée de Victor Drevon et d'Alexis Sarachaga est de rassembler une collection de peintures et d'objets d'art autour du thème de l'Eucharistie. Victor Drevon est le concepteur principal et le baron d'abord le financeur. À la mort du père Drevon une importante bibliothèque existe et des œuvres ont été achetées mais il faut construire un vrai musée. C'est ce qu'il fait dix années après la mort du Père Drevon[10]. Les travaux durent de 1890 à 1894. Le bâtiment fait face à la Résidence La Colombière occupée par la Compagnie de Jésus depuis 1873. Bien qu'entouré de collaborateurs, Alexis de Sarachaga est l'animateur principal du musée[11].
Le musée contient de nombreuses peintures, sculptures, objets sacrés ainsi qu' un sarcophage et une momie du quatrième siècle avant Jésus-Christ, acheté, en 1896, par Sarachaga à Payet, antiquaire lyonnais sa présence illustre la pensée du baron qui considérait l'Égypte comme la plus ancienne civilisation connue se trouvant au plus près d'une "Tradition primordiale" ; les hiéroglyphes et les pyramides seraient porteurs d'un sens caché de type gnostique et initiatique.
Le directeur de publications
Alexis de Sarachaga a créé et dirigé plusieurs périodiques, tous édités à Paray-le-Monial, et qui se sont succédé :
- Le Règne de Jésus-Christ : revue illustrée du Musée et de la Bibliothèque eucharistiques de Paray-le-Monial 1re année : 1883 - 6e année : 1888
- L'Institut des fastes du Sacré-Cœur[12] : publication des travaux historiques sde l'association pour la reconstitution officielle de la chrétienté, de 1889 1894
- Le Novissimum organon : organe instructeur de l'enseignement mutuel, social, populaire, de 1895 à 1900
- Le Politicon : pour l'instruction supérieure diplomatique suivant les règles et disciplines du Sacré-Cœur en faveur du plus grand développement du génie chrétien 1901-1906
- Le Pam-épopéion : annales de l'École bardique et de l'École diplomatique internationales 1908-1910
Il est, par ailleurs, éditeur scientifique :
- Les Collections d'histoire et d'art au Musée eucharistique du Sacré-Cœur de Paray-le-Monial : catalogue général des miracles eucharistiques d'après leur iconographie, statistique, bibliographie et relevé géographique Lyon 1888
- Le Règne social de J.-C. Hostie, bulletin de la Fédération du Sacré-Cœur fondée à Paray. 2 vol. 1886-1888
Accueil et critique de l'œuvre et de la personne
"Les travaux d'Alexis de Sarachaga, exprimées dans les conférences et les publications du Hiéron[13], s'apparentent à la pensée du jésuite Athanasius Kircher (1602-1680) recherchant un savoir universel où langues, arts et sciences seraient issus d'une révélation adamique".
Patrick Leguet , en 2007, estime[14] que « le hiéron glissa rapidement vers l'idée d'un complot judéo-maçonnique et renouera avec l'antisémitisme démonologique chrétien médiéval. On retrouvait aussi dans les productions de Sarachaga et de ses collaborateurs les ingrédients des thèses conspirationnistes et d'une conception paranoïaque de l'histoire… Manquant de bases scientifiques sérieuses, le collège du Hiéron, par sa volonté de tout réunifier dans un catholicisme intégral traduisait la peur d'un monde, qui, à la suite de ruptures d'ordre politique, religieuse et culturel, savait sa fin proche. »
Une exposition consacrée à « un bienfaiteur à Paray-le-Monial, le baron Alexis de Sarachaga (1840-1918) » a eu lieu a Paray-le-Monial en 2016[15].
Bibliographie
Marie-France James, Ésotérisme, occultisme, franc-maçonnerie et christianisme aux XIXe et XXe siècles : Alexis de Sarachaga , 1981.
Patrick Lequet, « Alexis de Sarachaga y Lobanoff de Rostoff (1840-1918) », dans Bernard Peyrous et Sophie Mouquin, Le dieu invisible s'est rendu visible, Paray-le-Monial, Éditions de l'Emmanuel, , 169 p. (ISBN 978-2-35389-007-1).
Notes et références
- (en) Adam Frank, « In Love of Service: The Princess of Philadelphia », sur Medium, (consulté le )
- « Famille Sarachaga », sur MunichandCo, Article
- (en) Clara Tschudi, Ludwig II King of Bavaria, Lulu.com, (ISBN 978-1-329-07373-9, lire en ligne)
- (en) Adam Frank, « In Love of Service: The Princess of Philadelphia », sur Medium, (consulté le )
- (de) Kemptner Zeitung, Dannheimer, (lire en ligne).
- Revue Parisienne (Sylphide) 1844, Feb. 3rd, p. 156
- M. de Noaillat, directeur du Hiéron, « « les fondateurs » », Regnabit : revue universelle du Sacré-Coeur, (ark:/12148/bpt6k5837285q)
- « MonCarnetDeVille 5 », sur calameo.com (consulté le )
- Paray le Monial, « MonCarnetDeVille 5 », sur calameo.com (consulté le )
- Jean-Pierre Millard sj, « Le Musée Eucharistique du Hiéron à Paray le Monial naissance et renaissance 1894 - 1990 - 2005 », sur jesuites.info
- G. De Noaillat, directeur du Hiéron et de la société du R.S. De J.C., « La société du règne social de Jésus-christ », Regnabit : revue universelle du Sacré-Coeur, , p. 338 et s. (ark:/12148/bpt6k5837288z)
- "L'institut des Fastes eucharistiques était né en 1883, installé dans un temple muséé, le Hiéron, il s'était donné pour première tâche de collectionner, classer et interpréter les miracles annonçant le règne social de Notre Seigneur Jésus Christ. Il s'attaqua ensuite, par le moyen de sessions et de publications, à la constitution d'un cycle complet de formation, divisé en Trivium et Quadrivium., restituant un accès à la synthèse divine après l'éclatement du savoir au XIXe siècle. L'institut reçut une approbation pontificale de Léon XIII en 1883.l unissait le prophétisme et la dévotion au Sacré-cœur à la pratique des sciences secrètes." in Jean-Pierre Laurant L'ésotérisme Chrétien en France au XIXe siècle Collection Politica hermenica l'Âge d'Homme 1992 244 p. p. 129
- Ferreira Jessica, « Sarcophage humain et momie », sur culture.gouv.fr
- Lequet 2007, p. 52.
- « Un bienfaiteur à Paray-le-Monial, le baron Alexis de Sarachaga (1840-1918) », sur lejsl.com, (consulté le )