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Alexey Brodovitch

Alexey Brodovitch[n 1] (en russe : АлДĐșсДĐč Đ’ŃŃ‡Đ”ŃĐ»Đ°ĐČĐŸĐČоч Đ‘Ń€ĐŸĐŽĐŸĐČоч, AlekseĂŻ Viatcheslavovitch Brodovitch) est un photographe, enseignant et designer, nĂ© le Ă  cĂŽtĂ© de Saint-PĂ©tersbourg en Russie et mort le au Thor dans le Vaucluse.

Alexey Brodovitch
Biographie
Naissance

Agolitschy (d)
DĂ©cĂšs
(Ă  72 ans)
Le Thor
Nationalités
Activités
Autres informations
Distinction
MĂ©daille AIGA (d)

Il est surtout connu pour avoir Ă©tĂ© Ă  la direction artistique du magazine Harper’s Bazaar de 1934 Ă  1958, aux cĂŽtĂ©s de Carmel Snow et Diana Vreeland. Son nom est rĂ©guliĂšrement associĂ© Ă  celui de Richard Avedon dont il accompagne les dĂ©buts.

Biographie

Famille et jeunesse

Alexey Brodovitch naĂźt Ă  Ogolichi (ĐžĐłĐŸĐ»ĐžŃ‡Đž)[1] situĂ© entre Saint-PĂ©tersbourg et la frontiĂšre de la Finlande (aujourd’hui en BiĂ©lorussie) dans l’oblast de Gomel, dans une famille polonaise fortunĂ©e, en 1898. Son pĂšre, Cheslau ou Vyacheslav Brodovitch, est un mĂ©decin psychiatre ; sa mĂšre est peintre amateur. Pendant la guerre russo-japonaise, en 1904, sa famille dĂ©mĂ©nage Ă  Moscou oĂč son pĂšre travaille dans un hĂŽpital pour prisonniers japonais.

Alexey est envoyĂ© Ă©tudier Ă  l’Institut Tenichev, une institution prestigieuse Ă  Saint-PĂ©tersbourg, avec l’intention de s’inscrire Ă©ventuellement Ă  l’AcadĂ©mie impĂ©riale des Beaux-Arts[2]. Il abandonne ses Ă©tudes artistiques pour fuguer et s’engager Ă  16 ans dans l’armĂ©e russe

Peu de temps aprĂšs, son pĂšre le fait ramener Ă  la maison et engage un tuteur privĂ© pour aider son fils Ă  terminer ses Ă©tudes. AprĂšs avoir obtenu son diplĂŽme, Brodovitch s’enfuit de nouveau et Ă  plusieurs reprises[2]. Il se souvient[3] :

« Au bout d’une semaine environ, je me suis enfui sur la ligne de front pour tuer des Allemands. Mais mon pĂšre, alors gĂ©nĂ©ral militaire Ă  la tĂȘte d’un train d’hĂŽpital de la Croix-Rouge, avait beaucoup d’influence et je fus bientĂŽt ramenĂ© vers lui. Dans le train de retour, j’ai Ă©tĂ© employĂ© comme aide-infirmier. En Prusse orientale, je me suis Ă  nouveau enfui et j’ai rejoint un rĂ©giment voisin. Une fois de plus, j’ai Ă©tĂ© pris, et cette fois, j’ai Ă©tĂ© envoyĂ© dans une Ă©cole d’officiers, le Corps des Pages ».

Tentant de combattre le bolchevisme quelque temps dans l’armĂ©e blanche oĂč il est mĂȘme blessĂ©, il est finalement contraint Ă  l’exil[4]. Au cours de cette retraite au sud Ă  travers le Caucase et la Turquie, il rencontre sa future Ă©pouse, Nina[5]. À Constantinople, sa famille se rĂ©unit (dont son pĂšre un temps emprisonnĂ©) pour fuir ensemble vers la France[6].

Arts graphiques en France

RĂ©fugiĂ©, il arrive Ă  Paris vers 1918, oĂč il souhaite devenir peintre[7] mais Russe blanc Ă©migrĂ© comme d’autres, Brodovitch devenu pauvre doit travailler pour la premiĂšre fois de sa vie. Il prend un emploi de peintre en bĂątiment tandis que sa femme Nina travaille comme couturiĂšre. Ils vivent dans un petit appartement bon marchĂ© dans le quartier de Montparnasse oĂč sont dĂ©jĂ  installĂ©s des artistes russes exilĂ©s depuis la fin du XIXe siĂšcle, certains juifs ayant fui les pogroms antisĂ©mites de leur pays. Ce groupe d’artistes, dont Alexandre Archipenko, Marc Chagall ou Natan Altman, se rencontrent Ă  l’AcadĂ©mie Vassilieff, une Ă©cole peu coĂ»teuse qui propose des cours de peinture et de sculpture sans instructeur. Ses liens avec ces jeunes artistes russes conduisent Brodovitch Ă  un travail artistique en tant que peintre de toiles de fond du dĂ©cor pour les Ballets Russes de Serge de Diaghilev[7].

DĂšs les annĂ©es 1920, influencĂ© par les mouvements artistiques qui jaillissent Ă  cette Ă©poque en passant dans un Paris cosmopolite (dadaĂŻsme, suprĂ©matisme, constructivisme, Bauhaus, futurisme, cubisme, fauvisme, purisme, surrĂ©alisme...), il travaille dans plusieurs domaines des arts dĂ©coratifs: maquettes de livres ou magazines, dessinateur d’affiches, de tissus, de porcelaine, de bijoux[7] - [8]. En parallĂšle, il s’occupe Ă  temps partiel des mises en page, de l’assemblage des caractĂšres, des photographies et des illustrations pour les Cahiers d’Art, un magazine d’art important, et Arts et MĂ©tiers graphiques, une revue de design influente. Il a l’opportunitĂ© d’avoir une influence notable sur l’aspect esthĂ©tique de ces revues car il n’existe pas de directeur artistique Ă  l’époque[9].

Il gagne la reconnaissance publique pour son travail dans les arts commerciaux en remportant le premier prix dans un concours d’affiches pour une soirĂ©e d’artistes appelĂ©e Le Bal Banal, le 24 mars 1924. L’affiche est exposĂ©e partout sur les murs de Montparnasse avec un dessin de Picasso qui a obtenu la deuxiĂšme place[10]. C’est l’Ɠuvre la plus ancienne de Brodovitch dont il est le plus fier ; il en placarde un exemplaire dans son bureau pendant des annĂ©es[11].

Il continue Ă  gagner la reconnaissance en tant qu’artiste en raison de son succĂšs Ă  l’Exposition internationale des Arts dĂ©coratifs de Paris en 1925, oĂč il remporte cinq mĂ©dailles : trois mĂ©dailles d’or pour la conception de kiosques et de bijoux, deux mĂ©dailles d’argent pour les tissus, et un premier prix pour le pavillon Beck Fils « Amour de l’Art »[12].

AprĂšs ces victoires, la carriĂšre de Brodovitch en tant qu’artiste des arts appliquĂ©s dĂ©colle. En 1928, il est engagĂ© par Athelia, le studio de design du grand magasin parisien « Aux Trois Quartiers » installĂ© boulevard de la Madeleine[4], pour concevoir et illustrer des catalogues et des publicitĂ©s pour leur boutique de luxe pour hommes, « Madelios »[13]. Brodovitch est conscient que beaucoup de clients sont assez traditionnels dans leurs goĂ»ts, alors il Ă©quilibre ses conceptions modernes avec des rĂ©fĂ©rences grecques classiques. Aux environs des annĂ©es 1930, alors directeur de la publicitĂ© aux magasins des Trois Quartiers et responsable Ă©galement de l’amĂ©nagement des vitrines et des dĂ©corations intĂ©rieures[4], il fait la connaissance du photographe Maurice Tabard[14].

Bien qu’employĂ© Ă  plein temps par Athelia, Brodovitch offre ses services en tant que designer indĂ©pendant et crĂ©e son propre studio, l’Atelier AB oĂč il rĂ©alise des affiches pour divers clients dont Union Radio Paris ou la compagnie maritime Cunard. Il est Ă©galement chargĂ© par la maison d’édition de La PlĂ©iade d’illustrer trois ouvrages : Nouvelles d’Alexandre Pouchkine, Contes Fantastiques de Fyodor DostoĂŻevsky et Monsieur de Bougrelon de Jean Lorrain[15].

Brodovitch s’intĂ©resse au dĂ©veloppement techniques des sphĂšres du design industriel, de la photographie et de la peinture contemporaine. Sa grande curiositĂ© commence Ă  assimiler les aspects les plus intĂ©ressants de tous ces domaines dans son travail, pour finalement les faire siennes. Il a plus tard instillĂ© cette mĂȘme curiositĂ© Ă  ses Ă©tudiants, les encourageant Ă  utiliser de nouvelles techniques comme l’aĂ©rographe, les laques industrielles, les aiguilles en acier flexible ou les instruments chirurgicaux[16].

À l’ñge de 32 ans, Brodovitch devient l’un des designers d’art commercial les plus respectĂ©s de Paris. En 1930, cependant, Paris a perdu de son Ă©clat pour Brodovitch. L’esprit d’aventure et d’expĂ©rimentation autrefois florissant s’estompe Ă  ses yeux. Bien qu’on lui offre de nombreux postes de conception, Brodovitch les refuse, vraisemblablement Ă  la recherche de nouveaux endroits pour faire progresser ses conceptions[17].

Enseignant

InvitĂ© par John Story Jenks, le pĂšre d’une jeune fille qu’il avait aidĂ©e dans son dĂ©marrage artistique, Brodovitch part avec sa femme et son fils pour les États-Unis et enseigne Ă  Philadelphie le graphisme publicitaire au Philadelphia Museum School of Industrial Arts de Pennsylvanie. La tĂąche de Brodovitch constituait Ă  amener le design publicitaire amĂ©ricain au niveau de celui de l’Europe, que l’on pensait avoir un esprit beaucoup plus moderne[18] ; jusqu’alors, les designers amĂ©ricains se contentaient de reproduire ce qui existait dĂ©jĂ  sur place, des visuels Ă  peine Ă©voluĂ©s depuis la fin du XIXe siĂšcle, alors que le pays regorge plein de talents[19].

Il enseigne ensuite dans le cadre d’un atelier, le Design Laboratory, pour les Ă©tudiants avancĂ©s ; divisĂ© en deux sections par semaine, une pour la conception et une pour la photographie, c’est un endroit couru par les artistes photographes[7] - [4]. Il partage la conviction du Bauhaus selon laquelle l’on doit Ă©duquer l’individu dans son ensemble en dirigeant son attention sur une variĂ©tĂ© de solutions modernes pour ses projets graphiques[20]. C’est un professeur non conventionnel pour l’époque, montrant des magazines europĂ©ens, effectuant des sorties Ă  Philadelphie avec ses Ă©lĂšves dans des lieux originaux comme des usines, des laboratoires, des centres commerciaux, des projets de logement, des dĂ©charges ou au zoo[21]. Il leur dit souvent : « Etonnez-moi ! »[16]. Parmi eux se trouvent les photographes Diane Arbus, Eve Arnold , (en) David Attie, Richard Avedon, (en) Harvey Lloyd, Hiro, Lisette Model, Garry Winogrand, Joel Meyerowitz ou Tony Ray-Jones mais Ă©galement Jerry Schatzberg, Irving Penn du magazine Vogue, Marvin IsraĂ«l, Lillian Bassman,(en)Ryszard Horowitz, Robert Frank, Garry Winogrand, (en) Ed Feingersh (photojournaliste), (en)Allan Porter, (en)Ted Croner, Hans Namuth...

Harper’s Bazaar

Logo d’Harper’s Bazaar magazine

En 1934, Ă  l’initiative de la rĂ©dactrice de mode Carmel Snow, alors rĂ©dactrice en chef, immĂ©diatement fascinĂ©e par le travail de Brodovitch[22], il devient le directeur artistique d’Harper’s Bazaar qui appartient au milliardaire William Randolph Hearst, et y restera 24 ans, travaillant aux cĂŽtĂ©s de Snow et Diana Vreeland[7]. Innovant, il renouvelle la photographie de mode en lui donnant de la vivacitĂ©, des couleurs et une place de premier choix dans la publication, aussi le graphisme du magazine qu’il rĂ©volutionne ; il engage de jeunes photographes[7]. Il organise un voyage de retour en France pour convaincre ses vieux amis de travailler avec lui au magazine et fera ainsi appel pendant des annĂ©es aux forces artistiques europĂ©ennes qui permettent de garder le magazine Ă  la pointe de la technologie de l’époque, tout en lui imprimant une Ă©lĂ©gance notable[23] - [24]. Martin Munkacsi, Man Ray, George Hoyningen-Huene ou Erwin Blumenfeld sont ses premiers collaborateurs, photographes ou artistes, Ă©galement Salvador Dali, Marc Chagall, Raoul Dufy, Joan MirĂł, Jean Cocteau, Lillian Bassman ou Louise Dahl-Wolfe qui se distingue par son travail en couleurs[4] - [25].

À son arrivĂ©e, l’embauche de Carmel Snow qu’il recrute, le dĂ©part de l’illustrateur ErtĂ©, ainsi que l’obsolescence d’Adolphe de Meyer lui permettent de renouveler au cours de sa carriĂšre le graphisme par l’usage d’espaces blancs allĂ©geant la maquette, l’organisation et dĂ©roulement du magazine, ainsi qu’un renouveau de la typographie[26]. Il reste plus particuliĂšrement connu pour l’usage frĂ©quent de la photographie publiĂ©e sur une double page[27] et Ă©galement pour son recadrage des images de mode de maniĂšre inattendue ou dĂ©centrĂ©e, isolant des parties du vĂȘtement ou du corps, ou en laissant le visage du mannequin dans l’ombre pour que la lectrice s’identifie Ă  ce qu’elle voit, ainsi pour apporter un nouveau dynamisme Ă  la mise en page. Tous ses collaborateurs reconnaissent sa vivacitĂ© et sa rapiditĂ© dans les choix qu’il opĂšre, et dans son travail en gĂ©nĂ©ral[28].

L’un de ses assistants au magazine est (en) Tony Lane, futur directeur artistique de Rolling Stone[29].

Autres

Le moulin Ă  huile et le prieurĂ© semi-ruinĂ©s dont il avait fait l’acquisition en 1939 dans la partie quasi inhabitĂ©e du vieux village d’OppĂšde dans le Vaucluse, permet Ă  son frĂšre, l’architecte Georges Brodovitch, d’y installer Ă  partir de 1941 un groupe d’artistes rĂ©fractaires, animĂ©s par l’architecte Bernard Zehrfuss, et engagĂ©s dans des travaux de restauration et d’innovation du village et alentour pendant la guerre[30].

Brodovitch conçoit sa propre police de caractÚres en 1949 : « Al-Bro », une abréviation de son nom, qui possÚde des traits larges et étroits inspirés des symboles de la notation musicale[31].

La mĂȘme annĂ©e, collabore Ă  la production de la publication rĂ©volutionnaire Portfolio qui est largement reconnu comme Ă©tant le magazine de design graphique par excellence du XXe siĂšcle. L’idĂ©e de la publication est venue du directeur artistique Frank Zachary qui voulait publier un magazine qui se concentre uniquement sur l’art et le design.Brodovitch y dĂ©chaĂźne son imagination graphique. George S. Rosenthal, dont la famille possĂ©dait une imprimerie dĂ©diĂ©e aux livres de poche illustrĂ©s grand public, collabore au projet. La publication fonctionnant sans publicitĂ© qui l’aurait dĂ©figurĂ©e, elle s’éteint au bout de trois numĂ©ros[32].

Entre 1935 et 1937, Brodovitch photographie plusieurs compagnies de ballet, dont le Ballet russe de Monte Carlo, lors de leurs visites Ă  New York ou lors de tournĂ©es mondiales. Bien qu’à l’époque, il ait affirmĂ© que les photos n’étaient destinĂ©es qu’à ĂȘtre des souvenirs, elles ont Ă©voluĂ© pour devenir quelque chose de plus artistique. Le style dans lequel Brodovitch photographie s’écarte de la photographie nette et droite populaire Ă  l’époque : ses images « crachent » et montrent une autre façon de travailler[33]. Il publie en 1945 un livre de 104 photographies de plusieurs ballets, intitulĂ© Ballet, par l’intermĂ©diaire d’un petit Ă©diteur new-yorkais[34].

AprĂšs son dĂ©part du magazine Harper’s en 1958, Alexey enseigne Ă  la New School for Social Research de New York — oĂč Diane Arbus sera une de ses Ă©lĂšves — jusqu’en 1967[7] - [35].

Il continue en parallĂšle plusieurs activitĂ©s dont la conception de livres avec notamment Richard Avedon, (en) David Attie ou Robert B. Silvers et d’autres[36] - [37].

DĂ©clin et retraite

Souffrant dĂ©jĂ  d’une mauvaise santĂ©, Alexy Brodovitch plonge dans un Ă©tat de dĂ©pression aiguĂ« Ă  la suite du dĂ©cĂšs de sa femme, Nina. Au cours des deux annĂ©es suivantes, il est envoyĂ© dans divers hĂŽpitaux Ă  de nombreuses reprises pour tenter de guĂ©rir sa dĂ©pression et son alcoolisme qui s’aggravaient. Tout au long de ces sĂ©jours Ă  l’hĂŽpital, Brodovitch garde cependant un dĂ©sir incessant de dĂ©marrer de nouveaux projets. À un moment donnĂ©, il a commencĂ© Ă  compiler une autobiographie mais elle n’a jamais vu le jour. Il reçoit un petit appareil Minox d’un ancien Ă©tudiant, Ben Rose (en) qui lui rend visite Ă  l’hĂŽpital d’État de Manhattan, ce qui permet au malade de photographier discrĂštement ses camarades. Souvent, Brodovitch dĂ©cide de quitter l’hĂŽpital avant que les traitements ne se terminent mais il est si atteint, cependant, qu’il y est de retour avant la fin de la journĂ©e.

Sans pension ni salaire rĂ©gulier de Harper’s Bazaar, Brodovitch est confrontĂ© Ă  des factures d’hĂŽpital de plus en plus lourdes. Sa mauvaise santĂ© l’empĂȘche de se prĂ©senter rĂ©guliĂšrement aux ateliers du Laboratoire de conception.

Harvey Lloyd (en) dĂ©cide de lui faire quitter New York qu’il adorait mais oĂč il dĂ©pĂ©rissait pour l’envoyer chez son frĂšre, l’architecte Georges Brodovitch en France. En 1966, Brodovitch se fracture la hanche en tombant. Physiquement et financiĂšrement en mauvaise posture, son retour en France avec son fils Nikita le rapproche de sa famille et de ses amis. Deux ans plus tard, il dĂ©mĂ©nage au Thor, un petit village du Vaucluse encore plus proche de sa famille installĂ©e Ă  Avignon. Il meurt au Thor trois ans plus tard, en 1971, Ă  l’ñge de 73 ans.

Postérité

Quand Brodovitch a complĂštement cessĂ© de se rendre Ă  ses cours aux États-Unis, quelques Ă©tudiants ont tentĂ© sans enthousiasme de maintenir la classe en son honneur mais sans son crĂ©ateur, le laboratoire a cependant pris fin.

En 1971, l’annĂ©e de sa mort, le doctorat en beaux-arts est dĂ©cernĂ© Ă  Brodovitch Ă  titre posthume par le Philadelphia College of Art[38].

En 1972, le Philadelphia College of Art organise l’exposition « Alexey Brodovitch et son influence » ; il est intronisĂ© au Art Directors Club Hall of Fame Ă  New York[38].

En 1982, une exposition lui est consacrĂ©e au Grand Palais (Paris), organisĂ©e par le photographe français Georges Tourdjman. Cette rĂ©trospective est rĂ©alisĂ©e Ă  travers les tĂ©moignages des artistes et photographes que le directeur artistique a influencĂ©s (Hiro, Richard Avedon, Irving Penn, Henri Cartier-Bresson, Arnold Newman
)[39].

En 2002, Phaidon Press publiĂ© le livre Alexey Brodovitch de Kerry William Purcell, qui retrace la vie et l’Ɠuvre de l’artiste

Notes et références

Notes

  1. ou AlexeĂŻ ou Brodovich parfois suivant les sources.

Références

  1. « Mindat.org », sur www.mindat.org (consulté le )
  2. Purcell, Kerry William et Alexey Brodovitch. Alexey Brodovitch. Londres: Phaidon Press, 2002: p12.
  3. Brodovitch, Alexey. "Brodovitch on Brodovitch." p. 6-19.
  4. EncyclopÊdia Universalis, « ALEXEY BRODOVITCH », sur EncyclopÊdia Universalis (consulté le )
  5. (en)Brodovitch, Alexey, and Philadelphia College of Art. Alexey Brodovitch and His Influence; Exhibition and Catalogue. Philadelphia: Philadelphia College of Art, 1972, p. 40
  6. Purcell, op. cit., p. 14
  7. Georgina O'Hara Callan (trad. Lydie Échasseriaud), Dictionnaire de la mode [« The Encyclopaedia of Fashion »], Paris, Thames & Hudson, coll. « L'univers de l'art », (rĂ©impr. 2011) (1re Ă©d. 1986), 303 p. (ISBN 978-2-87811-327-3, BNF 42123297, prĂ©sentation en ligne), p. 41
  8. (en)Grundberg, Andy. Brodovitch. New York: Documents of American Design : H.N. Abrams, 1989: p. 34
  9. Grundberg, op. cit., p. 35
  10. Purcell, op. cit., p. 20
  11. Grundberg, op. cit., p. 37
  12. Purcell, op. cit., p. 22
  13. Grundberg, op. cit., p. 38
  14. Dictionnaire mondial de la Photographie, Paris, Larousse, , 766 p. (ISBN 978-2-03-750014-2, BNF 37162723, lire en ligne), « Tabard Maurice », p. 564
  15. Purcell, op. cit., p. 33
  16. (en)Brodovitch, Alexey, et al. The Enduring Legacy of Alexey Brodovitch : Two Concurrent Exhibitions on Design and Photography : "Brodovitch ... the Human Equation", the Herb Lubalin Study Center of Design and Typography ; "Astonish Me: The Impact of Alexey Brodovitch", Arthur A. Houghton, Jr. Gallery. New York: Cooper Union for the Advancement of Science and Art, 1994. p. 6
  17. Purcell, op. cit., p. 36
  18. Grundberg, op. cit., p. 55
  19. (en)Brodovitch, Alexey, and Philadelphia College of Art. Alexey Brodovitch and His Influence; Exhibition and Catalogue. Philadelphia: Philadelphia College of Art, 1972, p. 4
  20. Purcell, op. cit., p. 109
  21. (en)Brodovitch, Alexey et coll. L'héritage durable d'Alexey Brodovitch: p 6.
  22. Grundberg, op. cit., p. 57
  23. Grundberg, op. cit, p. 61-62
  24. Purcell, op. cit., p. 58-59 ; L'héritage durable, op. cit., p. 16-17
  25. (ru) « ВыстаĐČĐșĐ° Â«Đ‘Ń€ĐŸĐŽĐŸĐČоч: ĐŸŃ‚ Đ”ŃĐłĐžĐ»Đ”ĐČĐ° ĐŽĐŸ Harper’s Bazaar» » [« Centre Garage pour la Culture contemporaine prĂ©sente : Brodovitch : De Diaghilev Ă  Harper's Bazaar »], sur Garage,‎ (consultĂ© le )
  26. Marnie Fogg (dir.) et al. (trad. Denis-Armand Canal et al., prĂ©f. Valerie Steele), Tout sur la mode : Panorama des chefs-d’Ɠuvre et des techniques, Paris, Flammarion, coll. « Histoire de l'art », (1re Ă©d. 2013 Thames & Hudson), 576 p. (ISBN 978-2-08-130907-4, BNF 43747217), « L'art de l'illustration de mode », p. 211
  27. Florence MĂŒller, « La construction de l'image, de la robe Ă  la photographie », dans Florence MĂŒller, Dior, images de lĂ©gende : les grands photographes et Dior, New York, Rizzoli, (ISBN 978-0-8478-4369-5), p. 117
  28. Alexey Brodovitch et son influence, op. cit., p. 33-35.
  29. (en) Steven Brower, « Remembering Art Director & Designer Tony Lane », sur PRINT, (consulté le )
  30. CHMC1 - Jean-Lucien Bonillo, « Les ateliers de la guerre : Marseille et OppÚde, 1940-1945 », sur Politiques de la culture (consulté le )
  31. Purcell, op. cit., p. 211
  32. Purcell, op. cit., p. 196, 203 ; Grundberg, op. cit., p. 86.
  33. (en)Brodovitch, Alexey. «Brodovitch sur la photographie». Popular Photography, décembre 1961: p92.
  34. Grundberg, op. cit., p. 49
  35. « Diane Arbus, photographe de la fĂȘlure », sur Les Inrockuptibles, (consultĂ© le )
  36. (en) « [Collection] Writing in America, Edited by Robert B. Silvers », sur Harper's Magazine, (consulté le )
  37. Grundberg, op. cit., p. 107
  38. L'héritage durable, op. cit., p. 153.
  39. Dictionnaire mondial de la Photographie, Paris, Larousse, , 766 p. (ISBN 978-2-03-750014-2, BNF 37162723, lire en ligne), p. 382

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