Alexandre de Chaumont
Alexandre II de Chaumont, chevalier, puis marquis de Chaumont (1632 ou 1640 à Arthieul ou Paris, à Paris) est un officier de marine et diplomate français du XVIIe siècle. Il est le premier ambassadeur français au Siam.
Alexandre de Chaumont Marquis de Chaumont | ||
ambassadeur de Louis XIV auprès du roi Narai. Première audience solennelle, Ayutthaya, jeudi (Source : Le Magasin pittoresque, 1840, p. 33) | ||
Naissance | 1632 ou 1640 au château d'Arthieul ou à Paris |
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Décès | (à 70-78 ans) à Paris |
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Origine | Français | |
Allégeance | Royaume de France | |
Arme | Marine royale française | |
Grade | Capitaine de vaisseau | |
Conflits | Guerre de Hollande | |
Faits d'armes | Bataille du Stromboli (1675) | |
Autres fonctions | Ambassadeur français auprès du royaume de Siam | |
Biographie
Premières années
Fils d'Alexandre Ier de Chaumont, seigneur d'Arthieul au bailliage de Magny-en-Vexin, et d’Isabelle du Bois-des-Cours, Alexandre (IIe du nom) naît en 1632 ou 1640 à Arthieul ou Paris[1].
Très jeune, il abjure la religion calviniste de sa famille pour devenir catholique[2].
Mission au Canada
En 1665, le chevalier de Chaumont vient en Nouvelle-France, porteur des instructions de Colbert à l’adresse d’Alexandre de Prouville de Tracy au sujet de sa campagne au Canada. Il est détenteur d’une commission le nommant aide de camp de Tracy et on lui accorde bientôt, en plus, le titre de capitaine des gardes. L’intendant Jean Talon, qui le considère comme un officier « assidu et utile », le choisit pour qu’il se joigne à un groupe de personnes de distinction qui devaient se construire des habitations dans un des nouveaux villages modèles qu’on propose de fonder près de Québec. Toutefois, quand vient la mi-été de 1666, Chaumont est accaparé par une tâche beaucoup plus sérieuse : il aide Tracy et Rémy de Courcelles à mettre une armée sur pied dans le but d’attaquer les cantons agniers. Bien qu’il soit de son devoir de se tenir aux côtés de Tracy tout au long de l’expédition, on le signale tout particulièrement comme un officier dont la conduite fut des plus exemplaires[3]. Il est présent lors de la prise d’Andaraque, le principal village des Agniers, et participe aux cérémonies officielles qui entourent la prise de possession des territoires avoisinants au nom de Louis XIV[4].
Carrière militaire
Il entre dans la marine où il sert surtout dans le Levant. Il est nommé lieutenant des anciens gardes de la marine, le , capitaine de vaisseau le , et major du Levant, le . Il est envoyé à Louis XIV pour lui annoncer la nouvelle de la victoire remportée le , devant Messine, par le duc de Vivonne et Duquesne, sur l’armée navale d’Espagne. Il est au combat gagné près de Milazzo, le , par Duquesne sur l’amiral hollandais Ruyter. Attaqué en mai 1676, par un corsaire majorquin de 16 pièces de canon et de 150 hommes d’équipage en retournant à Messine sur une petite frégate de 6 pièces de canon et de 60 hommes seulement, il oblige son ennemi à prendre la fuite après un combat de plusieurs heures. À la descente devant Gênes, le , il commande un détachement de troupes de débarquement. Il est envoyé de nouveau au roi pour lui porter la confirmation de la victoire remportée le par le duc de Vivonne sur les flottes d’Espagne et de Hollande. Le , il quitte ses fonctions de major du Levant et opte pour les fonctions de capitaine de vaisseau[5].
Ambassade au Siam
En décembre 1684, Alexandre de Chaumont est nommé par Louis XIV ambassadeur extraordinaire auprès du roi de Siam. Il part de Brest le , sur l’Oiseau, vaisseau de 46 pièces de canon, accompagné de la Maligne, frégate de 24 canons, avec notamment l'abbé de Choisy, le jésuite Guy Tachard, et le père Bénigne Vachet, de la Société des Missions étrangères de Paris. Il arrive en rade de Siam le 24 septembre.
Il est reçu avec les plus grands honneurs, logé magnifiquement et invité aux fêtes et aux chasses du roi. Dès la première audience que lui accorde le roi Narai le Grand, le [6] à Ayutthaya, il essaye sans succès de convertir le roi au catholicisme. Puis il essaye de conclure des accords commerciaux. Finalement, le , il signe à Lopburi, avec Constantin Phaulkon, commissaire spécial du roi de Siam, un traité pour accorder des privilèges aux missionnaires apostoliques. Il repart de Siam le 15 décembre, emmenant en France deux ambassadeurs siamois. Il met la voile le 22 décembre. Le voyage de retour, après quelques accidents, le ramène à Brest le . Le 24 juin, il est reçu à Versailles par le roi.
L'année de son retour, il publie le récit de sa mission au Siam.
Finalement, la mission est un échec sur le plan religieux et elle n’obtient que de maigres résultats sur le plan commercial. De plus elle n'a aucune suite notable. En effet, deux ans après la signature du traité, à la mort du roi Narai en , le maître des éléphants royaux Phetracha mène un coup d'état et se déclare roi. Il est couronné le , inaugurant la nouvelle dynastie Ban Phlu Luang, qui va durer 83 ans. Xénophobe, grâce au siège de Bangkok, il obtient le départ des Français (à l’exception des missionnaires) en novembre, puis finit par couper la plupart des liens avec l’Occident.
Dernières années
Le , Alexandre II de Chaumont épouse Jeanne de La Guérinière, fille d’Étienne de La Guérinière, seigneur de Saint-Jean de La Forêt, Heurtevent et du Coudray, et d’Anne Poncet. Ils ont un fils Alexandre (IIIe du nom) Charles de Chaumont, chevalier, comte de Chaumont, seigneur de La Forêt, maréchal des camps, commandeur de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis.
Alexandre II de Chaumont meurt le à Paris. Il est inhumé dans l'église Saint-Séverin.
Ĺ’uvre
À son retour en France, Alexandre de Chaumont a publié le récit de son ambassade au Siam, sous le titre :
- Relation de l’ambassade de Monsieur le chevalier de Chaumont à la Cour du Roy de Siam, avec ce qui s’eſt paſsé de plus remarquable durant son voyage. Les éditions successives sont les suivantes :
- 1686, Ă©dition originale, Paris, Arnoult Seneuse et Daniel Horthemels ;
- 1686, version abrégée en 4 p. in-folio, sous le titre Relation du voyage du chevalier de Chaumont ambassadeur de France vers le Roy de Siam, imprimeur-libraire Jean Boude la Jeune ; en ligne sur Tolosana.
- 1733, troisième édition, chez Isaac Beauregard, La Haye, en ligne sur wikisource ;
- 1839, réédition dans Archives curieuses de l’Histoire de France depuis Louis XI jusqu’à Louis XVIII, par F. Danjou, 2e série, tome 10, Blanchet, 1839, p. 299-414 ; en ligne sur Gallica.
Liens externes
- Vicomtes de Chaumont-en-Vexin, Seigneurs de Quitry (ou Guitry) ; voir pages 15–16, Quitry, branche d'Arthieul.
- Hélène Frandon, William Japhet, François Devaux, Pascal Montagna, Au Royaume du Siam, documentaire diffusé sur France 3 dans l'émission « Des racines et des ailes » du mercredi intitulée Versailles d’hier et d’aujourd’hui.
- Site du village de Saint-Hilaire-des-Noyers, pages consacrées au chevalier de Chaumont : Au Canada ; Au Siam ; Ses relations avec l’Église et ses fournisseurs
- Notice Alexandre de Chaumont, dans le « Dictionnaire biographique du Canada en ligne », University of Toronto/Université laval
Notes et références
- le Grand dictionnaire de Pierre Larousse, 1876, le chevalier de Chaumont est né vers 1640. Selon Alfred Potiquet, p. 5, il est né en 1632, au château d’Arthieul. Cette dernière date paraît confirmée par la nécrologie de Chaumont publiée dans le Mercure Galant de février 1710 (p. 192) : La mort a aussi enlevé M. le chevalier de Chaumont, major général de l'armée du Levant. Il était âgé de 79 ans et avait été ambassadeur à Siam.
- Source : site Saint-Hilaire-des-Noyers
- Compte rendu des JĂ©suites
- Dic. biograph. du Canada
- Potiquet.
- Coïncidence : le même jour, Louis XIV signe l'édit de Fontainebleau, par lequel il révoque l'édit de Nantes.
Annexes
Sources et bibliographie
- Ambassade française à la cour du roi de Siam, article in « Le Magasin pittoresque », 1840, p. 33-35 ;
- Dirk Van der Cruysse, Louis XIV et le Siam, Fayard, 1991.
- Alfred Potiquet, Biographies — Anciens seigneurs, artistes, hommes de lettres, savants, etc. du canton de Magny-en-Vexin, Petit libraire, 1877, p. 5-8.
- Liste d’ouvrages consacrés à l’ambassade au Siam de 1685.