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Alexander Thom

Alexander Thom (1894–1985) était un ingénieur écossais, principalement connu pour ses études sur les monuments mégalithiques britanniques et bretons.

Alexander Thom
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A travaillé pour
Directeur de thèse
John Dewar Cormack (d)
Distinction

Travaux

Ancien Ă©lève de l'universitĂ© de Glasgow, il y exerce en tant que confĂ©rencier de 1922 Ă  1929. Thom devint plus tard professeur d'ingĂ©nierie Ă  l'universitĂ© d'Oxford, en particulier dans le domaine des chemins de fer. Il s'intĂ©resse dès les annĂ©es 1930 Ă  la construction des monuments mĂ©galithiques par les peuples nĂ©olithiques, en particulier les sites des Ă®les Britanniques. Durant près de 30 ans, d'abord seul puis en compagnie de son fils et de son petit-fils, il relève minutieusement les plans de plus de 300 sites mĂ©galithiques. A partir des donnĂ©es recueillies (dimensions, formes, orientations de ces sites), il publie en 1955 un article dans lequel il propose de dĂ©finir une unitĂ© de mesure ayant pu servir Ă  la construction des sites, qu'il nomme yard mĂ©galithique. Il entreprend Ă©galement de classer les sites selon une typologie personnelle (en cercles, ellipses, cercles aplatis, forme d’œuf) et propose des procĂ©dĂ©s de construction.

A partir de ses relevĂ©s, il recense des azimuts, qui auraient Ă©tĂ© privilĂ©giĂ©s pour la construction de plusieurs monuments, correspondant aux phases de levers et couchers des Ă©toiles, du soleil et de la lune. Il dĂ©finit ainsi un calendrier mĂ©galithique de 16 mois jalonnĂ© par les solstices, les Ă©quinoxes et des dates intermĂ©diaires. Ses premières conclusions sont rĂ©unies dans son ouvrage, Megalithic Sites in Britain, publiĂ© en 1967. Il s'intĂ©resse Ă  l'orientation astronomique des monuments et soutient que beaucoup de sites mĂ©galithiques, parmi lesquels de simples menhirs, sont de vĂ©ritables observatoires astronomiques de haute prĂ©cision Ă  moins d'une minute d'arc près. Ces hypothèses sont dĂ©veloppĂ©es dans plusieurs revues Ă  comitĂ© de lecture puis synthĂ©tisĂ©es en 1971 dans son ouvrage, Megalithic Lunar Observatories.

Entre 1970 et 1974, il entreprend un relevé détaillé des alignements de Carnac, dont il propose une nouvelle géométrie. Il s'intéresse assez tardivement au site de Stonehenge dont il réalise un plan et auquel il applique sa théorie astronomique tout en considérant qu'il ne s'agit pas forcément du site le plus intéressant. Ces derniers travaux sont regroupés dans un troisième ouvrage, Megalithic Remains in Britain and Brittany (Oxford, 1978).

Critique de ses travaux

Bien qu'accueillis avec un très grand scepticisme par la communautĂ© scientifique, ses thèses connaissent une certaine vogue, y compris auprès de certains archĂ©ologues. Il est possible qu'elles soient Ă  l'origine de la crĂ©ation du mot archĂ©oastronomie. On retourna sur le terrain Ă©tudier Ă  nouveau les sites, pour estimer la pertinence et la valeur des idĂ©es de Thom. Tout cela entraĂ®na un grand nombre de publications nouvelles. Après plusieurs annĂ©es il ressortit que les aspects gĂ©omĂ©triques et morphologiques des sites Ă©taient tout Ă  fait acceptables; contrairement au yard mĂ©galithique qui d'abord, statistiquement, ne ressortait pas aussi nettement des mesures de dimensions des monuments et que, au vu des apports de l'archĂ©ologie, on pouvait difficilement admettre avoir Ă©tĂ© Ă©tabli 3 000 ans avant notre ère et utilisĂ© depuis Carnac jusqu'aux ĂŽles Shetland pendant près de deux millĂ©naires. Remarquons que Thom n'avait pas la prĂ©tention de l'Ă©tendre Ă  la Terre entière et Ă  toutes les civilisations comme le feront certains « continuateurs. » Quant aux hypothèses astronomiques elles furent rejetĂ©es encore une fois parce que trop Ă©laborĂ©es pour la civilisation nĂ©olithique, sur la base des travaux et dĂ©couvertes de l'archĂ©ologie. Aussi parce qu'il est apparu que, dans ce domaine prĂ©cis, Thom avait une lĂ©gère tendance Ă  poser les conclusions comme hypothèses : il n'a pas dĂ©montrĂ© que les sites Ă©taient des observatoires astronomiques, mais il a dit : « sur tel site je dĂ©cèle une orientation lunaire ou solaire particulière par la disposition de quelques pierres, je cherche un dĂ©tail sur l'horizon qui semble marquer cette orientation, j'en trouve un, donc c'est un site astronomique. » Rien ne dit que ce n'est pas une coĂŻncidence, rien ne dit non plus que la civilisation nĂ©olithique Ă©tait obsĂ©dĂ©e par le repĂ©rage des levers et couchers du soleil et de la lune. De plus Thom mĂ©langeait, le plus souvent involontairement, les sites de diffĂ©rentes Ă©poques, et il ne tenait pas compte de l'histoire de sites qui avaient pu ĂŞtre perturbĂ©s, dĂ©molis, et dont l'Ă©tat actuel n'est qu'un vestige sans signification. NĂ©anmoins des archĂ©ologues britanniques tels que Richard J. C. Atkinson, spĂ©cialiste de Stonehenge, et Aubrey Burl (en) ont reconnu la valeur d'ensemble des travaux de Thom et ont repris certains aspects dans leurs travaux. En France Pierre-Roland Giot accueillit aussi assez favorablement ses travaux tout en gardant une certaine distance. Après son dĂ©cès la communautĂ© archĂ©ologique et archĂ©oastronomique a d'ailleurs rendu hommage Ă  A. Thom pour l'ensemble de ses travaux.

Ses conclusions furent reprises parmi certains courants des années 1960 et adoptées sans critiques par de nombreux adeptes d'un hypothétique savoir sacré des anciens.

Postérité

Le nom d'Alexander Thom a été donné au Thom Building, qui abrite le département des sciences de l'ingénieur à Oxford, construit dans les années 1960.

Voir aussi

Liens externes

Bibliographie

  • (en) Thom, A. (1955). "A Statistical Examination of the Megalithic Sites in Britain". Journal of the Royal Statistical Society. Series A (General) 118 part III: 275 – 295. doi:10.2307/2342494.
  • (en) A Thom, Megalithic sites in Britain, Oxford, Clarendon Press, (1re Ă©d. 1967) (ISBN 0-198-13148-8)
  • (en) A Thom, Megalithic lunar observatories, Oxford, Clarendon Press, (ISBN 0-198-58132-7)
  • (en) Thom, A. ,Thom, A.S., Thom A.S. Stonehenge, Journal for the History of Astronomy, vol. 5, p. 71-90, 1974
  • (en) A Thom, Megalithic remains in Britain and Brittany, Oxford New York, Clarendon Press Oxford University Press, (ISBN 0-198-58156-4)
  • (en) A Thom, A.S. Thom et A. Burl, Megalithic rings: plans and data for 229 monuments in Britain, Oxford, Eng, British Archaeological Reports, coll. « British Archeological Reports Series » (no 81), (ISBN 0-860-54094-4)
  • (en) A Thom et C.L.N. Ruggles (Ă©diteur), Records in stone: papers in memory of Alexander Thom, Cambridge England New York, Cambridge University Press, (ISBN 0-521-33381-4). Ce livre comprend aussi une très importante bibliographie sur l'archĂ©oastronomie
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