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Alain de Solminihac

Alain de Solminihac, né le au château de Belet à Saint-Aquilin, près de Périgueux, et mort à Mercuès, près de Cahors le est un homme d'Église du XVIIe siècle, il a été évêque du diocèse de Cahors.

Alain de Solminihac
Bienheureux
Image illustrative de l’article Alain de Solminihac
Biographie
Naissance
Saint-Aquilin
Ordre religieux Ordre de Saint-Augustin
Décès
Cahors
Évêque de l'Église catholique
Ordination Ă©piscopale
Évêque de Cahors
–

(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Il a été déclaré vénérable en par le pape Pie XI, puis béatifié en 1981 par le pape Jean-Paul II[1].

Jeunesse

À l'âge de 18 ans, Alain de Solminihac ne désirait rien d'autre que de devenir chevalier de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem et de porter les armes pour défendre la foi catholique. Son oncle, abbé commendataire de l'abbaye de Chancelade, fondée en 1133, le désigne pour lui succéder.

À 21 ans, il devient donc chanoine régulier novice. En 1614, lorsqu'il prend son abbaye en main[2], Chancelade est ruinée par les guerres de religion[3].

Après sa profession religieuse (1616) et son ordination sacerdotale (1618), il va compléter ses études ecclésiastiques à Paris où il applique sa devise : « Aussi bien que se peut, jamais rien à demi ». Dans la capitale, il rencontre François de Sales (Carême 1619) et se lie d'amitié avec Vincent de Paul.

« L'évêque malgré lui »

En 1623, il reçoit la bĂ©nĂ©diction abbatiale et continue l'entreprise de reconstruction spirituelle et matĂ©rielle de Chancelade en la garantissant par des constitutions. En onze annĂ©es il reçoit la profession religieuse de 54 novices. Sa mĂ©thode et ses prĂ©ceptes font Ă©cole auprès d'autres communautĂ©s augustiniennes. Pressenti pour ĂŞtre nommĂ© Ă©vĂŞque de Lavaur, il se rend Ă  Paris pour aller demander au roi Louis XIII de lui Ă©viter ces honneurs. Mais le roi, frappĂ© par cette humilitĂ©, le fait nommer en 1636, Ă  un des plus grands diocèses du royaume, celui de Cahors[3].

« L'évêque malgré lui » se prépare alors pendant une année à cette charge. Il étudie la vie des saints évêques, particulièrement celle de Charles Borromée, étudie les actes des conciles, notamment ceux du Concile de Trente. Le , il est consacré évêque en l'église Saint-Étienne-du-Mont à Paris par Charles de Montchal l'archevêque de Toulouse[4].

Buste d'Alain de Solminihac par DĂ©lie Duparc, Ă  Cahors.

Il met alors tous ses efforts Ă  redresser le diocèse de Cahors applicant les trois principes de Saint Charles BorromĂ©e : rĂ©union immĂ©diate d’un synode diocĂ©sain, mise en place de visites pastorales et crĂ©ation d’un sĂ©minaire diocĂ©sain[4]. Il s’entoure d’un conseil Ă©piscopal et visite inlassablement les paroisses rurales et remettant de l'ordre partout, il se rendra ainsi neuf fois dans chacune de ses 800 paroisses en 20 ans d’épiscopat[4]. Il crĂ©e Ă  Cahors un sĂ©minaire et demande Ă  ses prĂŞtres de prĂŞcher dans la langue de tous les jours, l’occitan. Pour les fidèles il fait imprimer un catĂ©chisme en occitan. Il installe de multiples fondations charitables, orphelinats, hĂ´pitaux, comme ceux des Incurables, des Orphelins, des Orphelines. Il transfère et reconstruit le grand hĂ´pital Saint-Jacques, qui deviendra l'hĂ´pital gĂ©nĂ©ral de Cahors[3]. Son zèle religieux se dĂ©ploie en outre contre les protestants et les jansĂ©nistes. En rĂ©action Ă  l'iconoclasme des protestants, il a promu la dĂ©votion des images. Pour donner un Ă©lan Ă  la dĂ©votion populaire, il a fait des retables la pièce maĂ®tresse du dĂ©cor de la liturgie catholique[4]. Il a ainsi permis aux sculpteurs et Ă©bĂ©nistes de son diocèse, comme les TourniĂ© de Gourdon, d’être les illustrateurs locaux de la Contre-RĂ©forme[5]. Ayant dĂ©couvert la grande pauvretĂ© de la population quercynoise après un siècle de troubles et de guerres civiles, il attache une grande importance aux entreprises caritatives et utilise les revenus de son diocèse pour crĂ©er successivement un hĂ´pital et deux orphelinats, des Ă©coles et collèges[4]. Très attachĂ© aux dĂ©cisions du Concile de Trente il favorise le dĂ©veloppement d’un rĂ©el apostolat des laĂŻcs avec la crĂ©ation de plusieurs confrĂ©ries et compagnies dans son diocèse. Il est par ailleurs un ardent promoteur de la primautĂ© pontificale sur les Ă©glises locales et s’oppose aux Ă©crits gallicanistes de son temps[4].

Épuisé par 22 ans de travail acharné, Alain de Solminihac meurt le [3] au château de Mercuès, résidence des évêques.

Hommages

Sa première biographie paraît en 1663, quatre ans seulement après sa mort, elle est l’œuvre de son vicaire général, le Père Léonard Chastenet. Très tôt son successeur immédiat entame l’instruction de ses vertus. Les démarches se poursuivent tout au long du XVIIIe siècle et le Pape Pie VI le reconnaît en comme serviteur de Dieu. Mais le processus est interrompu par la Révolution et il faut attendre le dėbut du XXe siècle pour voir relancer la cause. Il n’est déclaré vénérable qu’en par le pape Pie XI puis béatifié en par le pape Jean-Paul II. Il est donc reconnu bienheureux, et fêté le 31 décembre[1]. Du 21 au le diocèse de Cahors fête le 400e anniversaire de l’ordination sacerdotale du Bienheureux Alain de Solminihac par des cérémonies particulières[6] à Rocamadour le sanctuaire marial qu’il aimait tant[4]. Une bande dessinée intitulée Alain de Solminihac, évêque de Cahors de 1636 à 1659 : sa vie, son œuvre lui est consacrée à l’occasion de cet anniversaire[7].

Notes et références

  1. Nominis : Bienheureux Alain de Solminihac.
  2. Jean Hermant, Histoire des ordres religieux, et des congrégations régulières et séculières de l'Église, Besongne, 1710, p. 280.
  3. « Le martyrologe romain fait mémoire de du bienheureux Alain de Solminihac », Magnificat, no 241,‎ , p. 429.
  4. Raymond Darricau, au cœur de l’histoire du quercy Alain de Solminihac Évêque de Cahors, Paris, éditions C.L.D., , 64 p.
  5. Conseil général du Lot, « Les retables baroques des XVIIe et XVIIIe siècles dans le Lot » [PDF], sur www.patrimoine-lot.com, (consulté le ).
  6. François Dupas, « 400 ans de l’ordination du Bienheureux Alain de Solminihac », sur InfoCatho.fr, (consulté le ).
  7. Étienne Baux et Christian Verdun, Alain de Solminihac, évêque de Cahors de 1636 à 1659 : sa vie et son œuvre, édicausse, , 48 p. (ISBN 978-2-917626-14-6).

Annexes

Bibliographie

  • LĂ©onard Chastenet (prieur des chanoines rĂ©guliers du prieurĂ© Notre-Dame de Cahors), La vie de Monseigneur Alain de Solminihac, Evesque, Baron, et Comte de Caors, et Abbe regulier, Imprimeur et Libraire Jean Bonnet, Cahors, 1663 [lire en ligne].
  • AbbĂ© Boulade, Monographie de la cathĂ©drale de Cahors suivie d'une notice sur le suaire de la tĂŞte du Christ, les Ă©vĂŞques de Cahors, le pape Jean XXIII, le château de Mercuès, villa Ă©piscopale, Delsaud libraire-Ă©diteur, Cahors, 1885, p. 39-44 (lire en ligne)
  • AbbĂ© B. Massabie, Vie posthume du V. Alain de Solminiac [sic], Cahors, Plantade Ă©diteur, 1903.
  • Aymar de Saint-Saud, Paul Huet, GĂ©rard de Fayolle, La famille et les origines du vĂ©nĂ©rable Alain de Solminihac. Première partie GĂ©nĂ©alogie par le comte de Saint Saud et Paul Huet. Seconde partie Étude critique, historique et archĂ©ologique, par le marquis de Fayolle, H. Daragon Ă©diteur, Paris, 1905 (lire en ligne).
  • Eugène Sol, Le VĂ©nĂ©rable Alain de Solminihac, abbĂ© de Chancelade et Ă©vĂŞque de Cahors, Ă©ditions Delsaud-Cahors, 1928.
  • Roland Mazeau, Alain de Solminihac, PĂ©rigueux, Pierre Fanlac, 1980.
  • Christian Dumoulin, Alain de Solminihac au service de Dieu et de sa gloire, Tequi, 1981.
  • Raymond Darricau, Au cĹ“ur de l’histoire du Quercy Alain de Solminihac, Ă©vĂŞque de Cahors, Paris, Ă©ditions C.L.D., 63p., 1980. Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Étienne Baux et AbbĂ© Lucien Lachieze-Rey, Alain De Solminihac, Ă©vĂŞque De Cahors. 1636 - 1659. La RĂ©forme d'un diocèse au XVIIe siècle, Cahors, Imprimerie Jean-Pierre Bach, 1981.
  • Patrick Petot, Alain de Solminihac (1593-1659), prĂ©lat rĂ©formateur. De l'abbaye de Chancelade Ă  l'Ă©vĂŞchĂ© de Cahors, Turnhout, Brepols Publishers, 2009 (ISBN 978-2-503-53278-3).
  • Patrick Petot, « Alain de Solminihac : la rĂ©forme de Chancelade (1623-1630) », dans Bulletin de la SociĂ©tĂ© historique et archĂ©ologique du PĂ©rigord, 2009, tome 136, 1re livraison, p. 65-100 (lire en ligne)
  • Patrick Petot, « Alain de Soiminihac : le renouveau canonial autour de Chancelade (1630-1636) », dans Bulletin de la SociĂ©tĂ© historique et archĂ©ologique du PĂ©rigord, 2009, tome 136, 3e livraison, p. 313-362 (lire en ligne)
  • Etienne Baux et Christian Verdun, Alain de Solminihac, Ă©vĂŞque de Cahors de 1636 Ă  1659, sa vie et son oeuvre , Arcambal, Ă©dicausse, 2018 (ISBN 978-2-917626-14-6).

Voir aussi

Articles connexes

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