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Al-Fath

Al-Fath (arabe : Ű§Ù„ÙŰȘŰ­, français : La Victoire Ă©clatante) est le nom traditionnellement donnĂ© Ă  la 48e sourate du Coran, le livre sacrĂ© de l'islam. Elle comporte 29 versets. RĂ©digĂ©e en arabe comme l'ensemble de l'Ɠuvre religieuse, elle fut proclamĂ©e, selon la tradition musulmane, durant la pĂ©riode mĂ©dinoise.

48e sourate du Coran
La Victoire Ă©clatante
Le Coran, livre sacré de l'islam.
Le Coran, livre sacré de l'islam.
Informations sur cette sourate
Titre original Ű§Ù„ÙŰȘŰ­, Al-Fath
Titre français La Victoire éclatante
Ordre traditionnel 48e sourate
Ordre chronologique 111e sourate
Période de proclamation Période médinoise
Nombre de versets (ayat) 29
Nombre de subdivisions (rukus) 0
Ordre traditionnel
Ordre chronologique

Origine du nom

Bien que ne faisant pas partie de la proclamation, la tradition musulmane a donné comme nom à cette sourate La Victoire éclatante[1], en référence au premier verset : « En vérité Nous t'avons accordé une victoire éclatante, ».

Le titre provient du verset 1 et signifie littĂ©ralement l’ouverture d’une ville lors d’une prise militaire mais aussi « le jugement »[2].

Historique

Il n'existe Ă  ce jour pas de sources ou documents historiques permettant de s'assurer de l'ordre chronologique des sourates du Coran. NĂ©anmoins selon une chronologie musulmane attribuĂ©e Ă  ÇŠaÊżfar al-áčąÄdiq (VIIIe siĂšcle) et largement diffusĂ©e en 1924 sous l’autoritĂ© d’al-Azhar[3] - [4], cette sourate occupe la 111e place. Elle aurait Ă©tĂ© proclamĂ©e pendant la pĂ©riode mĂ©dinoise, c'est-Ă -dire schĂ©matiquement durant la seconde partie de la vie de Mahomet, aprĂšs avoir quittĂ© La Mecque[5]. ContestĂ©e dĂšs le XIXe par des recherches universitaires[6], cette chronologie a Ă©tĂ© revue par Nöldeke[7] - [8], pour qui cette sourate est la 108e.

Un dĂ©saccord apparaĂźt chez les auteurs influencĂ©s par la vision traditionnelle de la chronologie coranique[Note 1]. Cette mĂ©thode est tributaire des rĂ©cits traditionnels mais aussi d’un choix d’interprĂ©tations d’élĂ©ments allusifs. La lecture des premiers versets en lien avec la conquĂȘte de la Mecque est « loin d’ĂȘtre la seule possible et la seule satisfaisante ». Pour Neuenkirchen, il existe, dans cette sourate, des interpolations au cours du processus rĂ©dactionnel. C’est le cas du dernier verset, un des quatre mentions du nom ou du surnom « Mahomet »[2].

Interprétations

El-Badawi remarque que cette sourate permet de classifier les groupes de personnes, du croyant au non-croyant en se basant sur leurs services militaires et sur leur loyauté[9].

Versets 1-3 : introduction

Ces versets ont Ă©tĂ© lus par les commentateurs musulmans et les traducteurs qui s’en sont inspirĂ©s comme une rĂ©fĂ©rence Ă  une victoire militaire de Mahomet. BlachĂšre rajoute ainsi, dans sa traduction, le mot « ProphĂštes ! » entre crochets. Or se pose la question de l’identitĂ© de ce destinataire[2].

Ainsi, s’il est communĂ©ment admis que cela Ă©voque une victoire, le pendant Ă©thiopien de fath permet de lire ce verset comme une Ă©vocation eschatologique. Cela correspond au contexte du verset suivant. Le verset 3 peut ainsi ĂȘtre lu comme un soutien puissant de Dieu lors du Jugement[2].

Pour Dye, la composition des deux premiers versets de cette sourate est « curieuse », l'Ă©locution alternant entre des personnes diffĂ©rentes[9].


  • Texte de la sourate (Coran datant de 1874)

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • P. Neuenkirchen, "Sourate 48", Le Coran des Historiens, t.2b, 2019, 1511 et suiv.
  • R. Paret, Der Koran. Kommentar und konkordanz, 1980[Note 2].

Liens externes

Notes et références

Notes

  1. Les islamologues ont utilisĂ© plusieurs approches pour tenter de dater les diffĂ©rentes sourates du Coran. Paret et Neuwirth appartiennent Ă  l’« Ă©cole allemande » qui, Ă  la suite de Nöldeke, s’appuie sur la chronologie traditionnelle et sur un rĂ©cit « laĂŻcisĂ© » des traditions musulmanes. Autrefois dominant dans les Ă©tudes islamologiques, ce paradigme nöldekien n'est plus qu'« en partie prĂ©sent ». Les auteurs du Coran des historiens appartiennent davantage Ă  l’autre courant (dit « sceptique ») qui prend davantage en compte une critique des sources traditionnelles. Voir : Historiographie de l'islam et du Coran
  2. En 2019, seuls deux ouvrages peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme des commentaires scientifiques et continus du texte coranique. Il s'agit du Commentary on the Qur'an de Richard Bell publiĂ© en 1991 (aujourd'hui datĂ©) et du Coran des historiens publiĂ© en 2019. L'ouvrage de Paret s'inscrit, avec ceux de BlachĂšre, Khoury et Reynolds, dans un ensemble de traduction avec apparat critique. Voir : Sourate

Références

  1. (en) « Le Coran/Sourate 48 : La victoire éclatante (Al-Fath) - Bibliowiki », sur biblio.wiki (consulté le )
  2. P. Neuenkirchen, "Sourate 48", Le Coran des Historiens, t.2b, 2019, 1511 et suiv.
  3. G.S. Reynolds, « Le problÚme de la chronologie du Coran », Arabica 58, 2011, p. 477-502.
  4. R. BlachĂšre, Introduction au Coran, p. 244.
  5. R. BlachĂšre, Le Coran, 1966, p. 103.
  6. M. Azaiez, « Chronologie de la Révélation »
  7. G. Dye « Le Coran et son contexte Remarques sur un ouvrage récent », Oriens Christianus no 95, 2011, p. 247-270.
  8. E. Stefanidis, « The Qur'an Made Linear: A Study of the Geschichte des Qorùns' Chronological Reordering », Journal of Qur'anic Studies, X, II, 2008, p. 13.
  9. M. Azaiez (Ed.), G.S. Reynolds (Ed.), T. Tesei (Ed.), et al. (2016). The Qur'an Seminar Commentary / Le Qur'an Seminar. A Collaborative Study of 50 Qur'anic Passages / Commentaire collaboratif de 50 passages coraniques. Berlin, Boston: De Gruyter.partie QS 38 Q48
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