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Muhammad (sourate)

Muhammad (arabe : Ù…Ű­Ù…Ù‘ŰŻ, français : Mahomet) est le nom traditionnellement donnĂ© Ă  la 47e sourate du Coran, le livre sacrĂ© de l'islam. Elle comporte 38 versets. RĂ©digĂ©e en arabe comme l'ensemble de l'Ɠuvre religieuse, elle fut proclamĂ©e, selon la tradition musulmane, durant la pĂ©riode mĂ©dinoise.

47e sourate du Coran
Mahomet
Le Coran, livre sacré de l'islam.
Le Coran, livre sacré de l'islam.
Informations sur cette sourate
Titre original Ù…Ű­Ù…Ù‘ŰŻ
Muáž„ammad
Titre français Mahomet
Ordre traditionnel 47e sourate
Ordre chronologique 95e sourate
Période de proclamation Période médinoise
Nombre de versets (ayat) 38
Nombre de subdivisions (rukus) 0
Ordre traditionnel
Ordre chronologique

Origine du nom

Bien que le titre ne fasse pas directement partie du texte coranique[1], la tradition musulmane a donnĂ© comme nom Ă  cette sourate Muhammad[2], rĂ©fĂ©rence au verset 2 : « Et ceux qui ont cru et accompli de bonnes Ɠuvres et ont cru en ce qui a Ă©tĂ© descendu sur Muhammad - et c’est la vĂ©ritĂ© venant de leur Seigneur - Il leur efface leurs mĂ©faits et amĂ©liore leur condition. ».

Le titre provient du verset 2. D’autres titres sont connus comme alladhinakafaru (« ceux qui ont mĂ©cru ») ou al-qital (« le combat »)[3]

Historique

Il n'existe Ă  ce jour pas de sources ou documents historiques permettant de s'assurer de l'ordre chronologique des sourates du Coran. NĂ©anmoins selon une chronologie musulmane attribuĂ©e Ă  ÇŠaÊżfar al-áčąÄdiq (VIIIe siĂšcle) et largement diffusĂ©e en 1924 sous l’autoritĂ© d’al-Azhar[4] - [5], cette sourate occupe la 95e place. Elle aurait Ă©tĂ© proclamĂ©e pendant la pĂ©riode mecquoise, c'est-Ă -dire schĂ©matiquement durant la premiĂšre partie de l'histoire de Mahomet avant de quitter La Mecque[6]. ContestĂ©e dĂšs le XIXe par des recherches universitaires[7], cette chronologie a Ă©tĂ© revue par Nöldeke[8] - [9], pour qui cette sourate est la 96e.

Nöldeke[Note 1] a voulu voir dans cette sourate un texte rĂ©vĂ©lĂ© peu aprĂšs la bataille de Badr (selon la tradition en 624). NĂ©anmoins, « la forme de cette sourate est complexe et semble relever d’une juxtaposition de textes diffĂ©rents »[3].

Interprétations

Versets 1-3 : chùtiment des mécréants

Cette sourate commence abruptement par « ceux qui ont mĂ©cru », expression gĂ©nĂ©ralement prĂ©sente dans le corps du texte. Le Coran ne prĂ©cise pas ici le contexte exacte de cette mĂ©crĂ©ance, ni mĂȘme l’identitĂ© de ces personnes. Le verset exprime leur chĂątiment ; Allah annulera leurs bonnes actions[3].

Le verset 2 « ceux qui ont cru » crĂ©e un balancement et exprime le fait qu’Allah effacera leurs mauvaises actions. À l’expression habituelle dans le Coran a Ă©tĂ© rajoutĂ©, probablement en une interpolation tardive « ceux qui ont cru en ce qui a Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ© Ă  Mahomet »[3].

Ce passage est l’une des rares (quatre) mentions de Mahomet dans le Coran. Ce terme est originellement un adjectif, avant de devenir par la suite un nom propre. Ainsi, plusieurs chercheurs ont considĂ©rĂ© que l’emploi coranique est un emploi adjectival et non nominal. A posteriori, la tradition musulmane utilisera ce terme pour dĂ©signer le prophĂšte de l’islam[3].

Le verset 3 récapitule les deux précédents versets[3].


  • Texte de la sourate (Coran datant de 1874)

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • P. Neuenkirchen, "Sourate 47", Le Coran des Historiens, t.2b, 2019, 1499 et suiv.
  • R. Paret, Der Koran. Kommentar und konkordanz, 1980[Note 2].

Liens externes

Notes et références

Notes

  1. Les islamologues ont utilisĂ© plusieurs approches pour tenter de dater les diffĂ©rentes sourates du Coran. Paret et Neuwirth appartiennent Ă  l’« Ă©cole allemande » qui, Ă  la suite de Nöldeke, s’appuie sur la chronologie traditionnelle et sur un rĂ©cit « laĂŻcisĂ© » des traditions musulmanes. Autrefois dominant dans les Ă©tudes islamologiques, ce paradigme nöldekien n'est plus qu'« en partie prĂ©sent ». Les auteurs du Coran des historiens appartiennent davantage Ă  l’autre courant (dit « sceptique ») qui prend davantage en compte une critique des sources traditionnelles. Voir : Historiographie de l'islam et du Coran
  2. En 2019, seuls deux ouvrages peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme des commentaires scientifiques et continus du texte coranique. Il s'agit du Commentary on the Qur'an de Richard Bell publiĂ© en 1991 (aujourd'hui datĂ©) et du Coran des historiens publiĂ© en 2019. L'ouvrage de Paret s'inscrit, avec ceux de BlachĂšre, Khoury et Reynolds, dans un ensemble de traduction avec apparat critique. Voir : Sourate

Références

  1. A. Chouraqui, Le Coran, traduction et commentaires, 1990, p. 15.
  2. (en) « Le Coran/Sourate 47 : Muhammad - Bibliowiki », sur biblio.wiki (consulté le )
  3. P. Neuenkirchen, "Sourate 47", Le Coran des Historiens, t.2b, 2019, 1499 et suiv.
  4. G.S. Reynolds, « Le problÚme de la chronologie du Coran », Arabica 58, 2011, p. 477-502.
  5. R. BlachĂšre, Introduction au Coran, p. 244.
  6. R. BlachĂšre, Le Coran, 1966, p. 103.
  7. M. Azaiez, « Chronologie de la Révélation »
  8. G. Dye « Le Coran et son contexte Remarques sur un ouvrage récent », Oriens Christianus no 95, 2011, p. 247-270.
  9. E. Stefanidis, « The Qur'an Made Linear: A Study of the Geschichte des Qorùns' Chronological Reordering », Journal of Qur'anic Studies, X, II, 2008, p. 13.
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