Aléxandros Mavrokordátos
Aléxandros Mavrokordátos (en grec moderne : Αλέξανδρος Μαυροκορδάτος) né à Constantinople en février 1791 et mort à Égine le , fut un protagoniste de la Guerre d'indépendance grecque et homme d'État qui fut plusieurs fois Premier Ministre de Grèce.
Aléxandros Mavrokordátos Αλέξανδρος Μαυροκορδάτος | |
Aléxandros Mavrokordátos | |
Fonctions | |
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Président du Conseil exécutif de Grèce (chef de l'État) | |
– (1 an, 3 mois et 27 jours) |
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Gouvernement | Exécutif grec de 1822 |
Prédécesseur | Aucun |
Successeur | Pétros Mavromikhális |
Premier ministre de Grèce | |
– (7 mois et 19 jours) |
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Monarque | Othon Ier |
Prédécesseur | Spirídon Trikoúpis |
Successeur | Ioánnis Koléttis |
– (1 mois et 16 jours) |
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Monarque | Othon Ier |
Prédécesseur | Othon Ier |
Successeur | Othon Ier |
– (4 mois et 7 jours) |
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Monarque | Othon Ier |
Prédécesseur | Konstantínos Kanáris |
Successeur | Ioánnis Koléttis |
– (1 an, 4 mois et 13 jours) |
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Monarque | Othon Ier |
Prédécesseur | Konstantínos Kanáris |
Successeur | Dimítrios Voúlgaris |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Constantinople (Empire ottoman) |
Date de décès | |
Lieu de décès | Égine (Grèce) |
Nationalité | grecque |
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Président du Conseil exécutif de Grèce | |
Phanariote membre de la Philiki Etairia et de la franc-maçonnerie[1], installé en Italie, il gagna rapidement la Grèce au déclenchement de l'insurrection grecque en 1821 et joua un rôle important dans la mise en place du premier État grec dont il fut le premier président. Écarté de la tête du pouvoir, il continua à jouer un rôle politique important tout au long de sa vie.
Proche des Britanniques, il appartenait à la mouvance libérale.
Origines familiales
Issu d'une famille phanariote, fils de Nicolas (mort en 1818) et de Smaragda Caradja, il était l'arrière-petit-fils de Nicolas Mavrocordato et le petit-fils de Nicolas Caradja. En 1812, il rejoignit la cour d'un de ses parents, Jean Georges Caradja, en Valachie. Il le suivit en exil en Russie puis en Italie à partir de 1817.
Guerre d'indépendance
Installé à Pise dans l'entourage de Caradja, il apprit la nouvelle de l'insurrection en Grèce qui avait éclaté début ; il liquida alors sa fortune et emprunta auprès de son protecteur pour acheter des armes à destination des insurgés et affréter un navire, puis embarqua le depuis Marseille, accompagné de philhellènes européens et de quelques Grecs de la diaspora. Projetant d'aller à Patras, il fut finalement obligé de débarquer le à Missolonghi, en Grèce continentale. Il y resta une semaine puis se rendit dans le Péloponnèse, visitant le camp grec qui assiégeait Patras, puis le camp de Trikorpha depuis lequel les insurgés assiégeaient Tripolizza le . Il y rencontra les chefs grecs, dont Ypsilántis et Kolokotrónis avec lesquels il entra en rivalité, et se lia à d'autres phanariotes alors opposés à ces derniers, dont Théodore Négris, Alexandre Cantacuzène et Constantin Caradja[2].
Il retourna le à Missolonghi afin d'organiser le mouvement en Grèce continentale. Il réussit à obtenir une importante influence dans la région, présidant en novembre l'Assemblée de Grèce occidentale et devenant le chef du gouvernement local provisoire désigné par celle-ci.
Il participa activement à la mise en place de la Première Assemblée Nationale Grecque d'Épidaure dont il présida les travaux en , et fut nommé président du Conseil exécutif.
Malgré ses fonctions gouvernementales et son absence de formation militaire, il prit le commandement d'une armée à destination de l'Ouest de la Grèce continentale la même année; l'objectif était de s'assurer la possession de cette région stratégique, et d'aider les Souliotes assiégés par les troupes ottomanes après la mort d'Ali Pacha en janvier. Il débarqua à Missolonghi en , mais fut lourdement défait le à Péta. Il réussit cependant à défendre victorieusement Missolonghi ( à ).
En , il se rendit avec une centaine d'hommes et plusieurs capetans dans le Péloponnèse pour participer à l'Assemblée nationale d'Astros ; il fut alors nommé Ministre des Affaires étrangères, sous la présidence de Pétros Mavromichális ; devant les troubles aboutissant aux guerres civiles de 1823-1824, il dut rapidement céder son poste et se réfugia à Hydra.
À la fin de l'année, il convainquit Lord Byron, récemment arrivé dans les îles Ioniennes, de rejoindre Missolonghi. Arrivant lui-même en décembre dans la ville à bord d'une flottille d'Hydra et Spetses destinée à lever le blocus ottoman, il accueillit le poète en . Les plans échafaudés pour la conquête de Lépante ne se réalisèrent pas, et les dissensions entre chefs militaires irréguliers, entre eux et avec les autorités civiles, paralysèrent l'action des Grecs. En avril, Mavrokordátos fit juger et condamner Yeóryios Karaïskákis pour haute trahison, au cours d'un procès considéré comme injuste.
La mort de Byron le le priva de son principal soutien. La victoire du parti gouvernemental en juin à la fin de la première guerre civile, et l'arrivée des fonds du prêt anglais à la Grèce améliorèrent sa situation. Il commanda à nouveau une armée en Acarnanie d'août à ; l'armée grecque, très inférieure en nombre à l'armée ottomane commandée par Omer Vrioni et basée à Caravansera (Amphilochie), resta sur ses positions. Omer Vrioni, de son côté, avait à faire face à une situation troublée en Albanie et ne tenta pas non plus d'action décisive ; il finit par regagner ses bases en novembre, traversant les défilés du Makrynoros sans être inquiété[3]. Mavrokordátos organisa ensuite un congrès provincial à Anatoliko fin décembre, afin de régler divers problèmes et d'organiser sa succession ; il quitta Missolonghi pour le Péloponnèse en , et devint le conseiller du président de l'Exécutif, Koundouriótis[4].
Lorsque les troupes d'Ibrahim Pacha débarquèrent en Grèce (), Mavrokordátos reprit les armes et se rendit à Navarin. Il faillit alors être capturé ou tué lors du désastre de Sphactérie en mai.
Après la chute définitive de Missolonghi (), il se retira de la vie politique jusqu'à ce que Ioánnis Kapodístrias en fît un des membres du comité de gestion des fournitures de guerre. Il quitta ce poste en 1828.
Il entra dans l'opposition à Kapodístrias et fut l'un des chefs de l'insurrection d'Hydra contre ce dernier en 1831. Après l'assassinat de Kapodístrias le et la démission de son frère et successeur Augustínos, Mavrokordátos fut nommé Ministre des Finances. Il fut aussi Vice-Président de l'Assemblée Nationale Grecque d'Argos.
Royaume de Grèce
Le roi Othon le nomma Ministre des Finances, puis en 1833 Premier Ministre. Il fut à partir de 1834, Ambassadeur à Munich, Berlin et Londres. Après avoir été à nouveau Premier Ministre de Grèce, il devint Ambassadeur à Constantinople en 1841.
Membre du parti anglais, le coup d'État du 3 septembre 1843 le fit revenir à Athènes. Il fut alors Ministre sans portefeuille puis, après la défaite du parti russe Premier Ministre d'avril à . Dans l'opposition, il s'attaqua violemment au gouvernement Koléttis. Il dirigea à nouveau le pays, quelques mois en 1854-1855.
Il a occupé le poste de Premier ministre durant les périodes suivantes :
- au
- au
- au
- au 29 juillet, 1854
Décorations
- Grand-croix (Μεγαλόσταυρος) de l'Ordre du Sauveur (en grec moderne : Τάγμα του Σωτήρος).
Famille et descendance
Il épousa en 1830 Chariklia Argyrópoulos, issue d'une famille phanariote, avec laquelle il eut 6 enfants dont deux parvinrent à l'âge adulte. Sa sœur avait épousé l'orateur et homme politique Spirídon Trikoúpis.
Annexes
Bibliographie
- (en) Thomas Gordon, History of the Greek Revolution, t. 1, Édimbourg, Blackwood, , 504 p.
- (en) Thomas Gordon, History of the Greek Revolution, t. 2, Édimbourg, Blackwood, , 508 p.
Notes et références
- (en) L'histoire de la Grande Loge de Grèce sur le site officiel de la Grande Loge de Grèce.
- Gordon T1 1832, p. 231-233.
- Gordon T2 1832, p. 170-171.
- Gordon T2 1832, p. 172-173.
Liens externes
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :