Ioánnis Koléttis
Ioánnis Koléttis (grec moderne : Ιωάννης Κωλέττης, en français : Jean Colettis) (1774 - 1847) fut un protagoniste de la Guerre d'indépendance grecque et un homme d'État qui fut plusieurs fois ministre et Premier ministre du Royaume de Grèce.
Ioánnis Koléttis Ιωάννης Κωλέττης | |
Fonctions | |
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Premier ministre de Grèce | |
– (3 ans et 30 jours) |
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Monarque | Othon Ier |
Prédécesseur | Aléxandros Mavrokordátos |
Successeur | Kítsos Tzavélas |
– (11 mois et 20 jours) |
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Monarque | Othon Ier |
Prédécesseur | Aléxandros Mavrokordátos |
Successeur | Josef Ludwig von Armansperg |
Président de la Commission de Gouvernement | |
– (4 mois et 3 jours) |
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Gouvernement | Troisième Commission de Gouvernement grecque |
Prédécesseur | Geórgios Koundouriótis |
Successeur | Othon Ier (Roi des Hellènes) |
– (5 jours) |
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Gouvernement | Première Commission de Gouvernement grecque |
Prédécesseur | Augustínos Kapodístrias |
Successeur | Geórgios Koundouriótis |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Syrráko (montagnes d'Épire au nord-ouest de la Grèce), empire ottoman |
Date de décès | |
Lieu de décès | Athènes, Grèce |
Nationalité | Grecque |
Profession | Militaire |
Religion | Christianisme orthodoxe (Église de Grèce) |
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Premiers ministres grecs | |
Originaire d'Épire, il avait une forte influence en Grèce continentale, notamment sur les armatoles de la région.
De façon générale, il appartenait à la tendance des « politiques », souvent opposée à celle des « militaires ». Il est souvent décrit comme un habile politicien, voire un intrigant selon ses détracteurs qui rappelaient qu'il avait été initié à la politique par son ancien maître Ali Pacha.
Après l'indépendance, il fut membre du parti français. En tant que premier ministre, il gouverna en lien étroit avec le roi Othon, dénaturant le régime de monarchie parlementaire mis en place après le coup d'État du 3 septembre 1843. Il fut alors l'un des promoteurs de la Grande Idée.
Biographie
D'origine valaque, il était né à Syrráko, dans le Pinde (montagnes d'Épire au nord-ouest de la Grèce). Il fit des études de médecine à Pise où il se lia avec les Carbonari. Il devint médecin personnel de Mouktar Pacha, fils d'Ali Pacha, pacha de Janina.
Il fut initié dans la Philiki Etairia en 1819.
Il participa à la première Assemblée nationale à Épidaure en 1822 et devint ministre de l'Intérieur et ministre de la Guerre par intérim. Il entra rapidement en conflit avec l'armatole Odysseas Androutsos, le chef militaire le plus influent de Grèce orientale, qu'il tenta probablement de faire assassiner et dont il finit par se débarrasser en 1825.
La deuxième Assemblée nationale (1823) le nomma sous-préfet d'Eubée, où il dirigea des opérations militaires.
Il fut particulièrement impliqué dans les guerres civiles de 1824 ; il fut nommé au gouvernement (l'Exécutif) en , à la place d'un partisan de Kolokotrónis, ce qui marqua le début de la première guerre civile. Au sein du gouvernement présidé par Kounouriótis, il luttait d'influence avec le conseiller de ce dernier, Mavrokordátos.
Lors de la seconde guerre civile, il s'opposa au « Parti péloponnésien » des primats et des partisans de Kolokotrónis, qu'il finit par vaincre grâce aux troupes roméliotes et notamment celles de Goúras qui avait supplanté Androútsos.
Après la fin du gouvernement de Kountouriótis en à la suite de la seconde Assemblée de Trézène, il fut en butte aux attaques des primats du Péloponnèse, ses anciens ennemis de la seconde guerre civile.
En , il dirigea une opération qui devait s'emparer du dépôt d'armes turc d'Atalánti. Son échec nuisit à sa réputation de chef de guerre.
Ioánnis Kapodístrias le nomma gouverneur de Samos, puis ministre de la Défense dans le Panellínion.
Après l'assassinat de Kapodistrias en , Koléttis tenta de former un gouvernement de coalition avec Theodóros Kolokotrónis et le frère de Kapodóstrias, Avgostínos. Les opinions divergeaient trop au sein de la coalition qui ne put donc gouverner efficacement. En décembre, Avgostínos Kapodístrias fut élu gouverneur dans des conditions irrégulières au cours de l'assemblée d'Argos; Koléttis prit alors la tête de l'opposition qui organisa un gouvernement concurrent, basé à Mégare, soutenu par les troupes rouméliotes. En , l'opposition finit par marcher contre le gouvernement et chassa Kapodistrias après quelques combats. Koléttis forma alors une commission exécutive de 7 membres, regroupant des personnalités de différents bords politiques : trop hétérogène, cette commission ne put elle non plus fonctionner et l'anarchie perdura jusqu'à l'arrivée du roi Othon.
Période othonienne
Il fut d'abord ministre de la Marine et de la Défense puis Premier ministre lors de la monarchie dite « bavaroise » d'Othon, avant d'être écarté et nommé ambassadeur à Paris. Là, il fit sensation parce qu'il persistait à porter la fustanelle. Il garda cette habitude jusqu'à la fin de sa vie. À Paris, il se lia d'amitié avec François Guizot.
Après le coup d'État du 3 septembre 1843, Koléttis revint en Grèce et participa à la rédaction de la constitution imposée au Roi.
Lors des premières élections, celles de 1844, Koléttis s'affirma comme le chef du Parti français. Il s'entendit avec Andréas Metaxás du parti russe pour former un gouvernement. Metaxás resta peu de temps Premier Ministre et ensuite Koléttis fut choisi par Othon pour diriger avec lui le pays. En effet, il convenait parfaitement au souverain.
Ensemble, ils gouvernèrent de façon quasi dictatoriale (Koléttis se réservant bientôt les fonctions de ministre des Affaires étrangères, de l'Intérieur et de la Justice) sans tenir compte de la majorité parlementaire. Ils étaient aussi d'accord à propos de la Megali Idea, la volonté de réunir tous les Grecs dans un seul et même État grec. Lui-même d'Épire, Koléttis défendait les droits des hétérochtones, Grecs nés hors des frontières du Royaume. Koléttis se maintint au pouvoir grâce à la corruption et à la manipulation électorale. Mais, ses positions très anti-turques lui valurent un fort soutien populaire.
Koléttis mourut en 1847 des suites d'une attaque cérébrale, après plusieurs mois d'agonie.
Voir aussi
Bibliographie
- (el) Parlement grec, Μητρώο Πληρεξουσίων, Γερουσαστών και Βουλευτών. 1822-1935, Athènes, Parlement grec, , 159 p. (lire en ligne) [PDF]
Liens externes
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