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Affaire du Russiagate

L'affaire du Russiagate est une affaire judiciaire et politique amĂ©ricaine aux multiples ramifications qui commence en septembre 2016. Elle se produit dans le cadre de soupçons de collusion entre la Russie et des membres de la campagne prĂ©sidentielle de 2016 de Donald Trump, ainsi que d'interfĂ©rence du prĂ©sident dans le dĂ©roulement de l’enquĂȘte. En 2019, le procureur spĂ©cial Robert Mueller fait Ă©tat d’une ingĂ©rence russe dans l'Ă©lection prĂ©sidentielle amĂ©ricaine de 2016 mais indique que son enquĂȘte n’a pas recueilli de preuves suffisantes pour Ă©tablir une « collusion » entre la Russie et l'Ă©quipe de Donald Trump.

En aoĂ»t 2020, la commission du renseignement du SĂ©nat amĂ©ricain publie un rapport bipartisan de prĂšs de mille pages Ă©tablissant que « des espions russes avaient activement soutenu la campagne de M. Trump ». Le rapport dĂ©montre une coordination suivie entre celle-ci et la Russie, notamment pour la diffusion des courriels d'Hillary Clinton, et accuse formellement un proche du directeur de campagne de Trump d’ĂȘtre un agent du renseignement russe.

En novembre 2021, l’enquĂȘte du procureur spĂ©cial John Durham jette de forts doutes sur les accusations de collusion entre Moscou et l'ex-prĂ©sident amĂ©ricain, notamment aprĂšs l'arrestation et la mise en examen, le 4 novembre 2021, d'Igor Danchenko, le principal informateur du « dossier Steele » Ă  l’origine du Russiagate, inculpĂ© de cinq chefs d'accusation de mensonge au FBI. Cet informateur est accusĂ© d'avoir menti et d'avoir tenu ses informations d’un proche des Clinton, Charles Dolan, conseiller en relations publiques de plusieurs campagnes dĂ©mocrates. Le rapport de John Durham publiĂ© en mai 2023 met en avant les faiblesses de l'enquĂȘte du FBI concernant le Russiagate et constate que la police fĂ©dĂ©rale a « manquĂ© d'objectivitĂ© » dans l'analyse des liens entre Moscou et la campagne prĂ©sidentielle de Donald Trump en 2016.

En 2022, l'existence d'ingérence russes dans les élections américaines est admise par Evgueni Prigojine, homme d'affaires russe proche de Vladimir Poutine et fondateur de l'Internet Research Agency et du Groupe Wagner.

Le traitement de cette affaire par les médias a fait l'objet de plusieurs articles critiques. La mise en examen d'Igor Danchenko en novembre 2021 conduit notamment The Wall Street Journal et The Washington Post à revenir sur leur propre rÎle dans cette affaire, le premier écrivant que « la presse [en] fut le promoteur crédule ».

Terminologie

Dans les médias, le suffixe -gate est fréquemment ajouté à un nom pour créer le néologisme qui désignera une affaire relative à des actions illégales, des mensonges ou des scandales, réels ou allégués, étouffés par une autorité gouvernementale. Cet usage trouve son origine dans le scandale du Watergate, à la suite de la révélation des écoutes électroniques au complexe de bùtiments du Watergate.

Contexte

DĂšs le 4 septembre 2016, le candidat Ă  la vice-prĂ©sidence de Clinton, Tim Kaine, prĂ©tend que « Donald Trump encourage la Russie Ă  hacker les courriels de Hillary Clinton »[1]. Deux jours plus tard, Hillary Clinton dĂ©clare que Trump « encourage Moscou Ă  l'espionner »[2]. AprĂšs la dĂ©faite de Mme Clinton, le thĂšme est repris[3] - [4], accompagnĂ© de demande d'enquĂȘte[5].

Le 31 octobre 2016, le New York Times rapporte que le FBI avait enquĂȘtĂ© sur les rapports prĂ©sumĂ©s entretenus entre Trump et la Russie, sans en trouver[6]. À cette Ă©poque, les dirigeants du FBI pensaient que la Russie essayait de rĂ©pandre le chaos de façon gĂ©nĂ©rale, et non de faire spĂ©cifiquement Ă©lire Trump[6].

En dĂ©cembre 2016, Barack Obama affirme que des cyber-activistes russes avaient pour but d’influencer l’élection prĂ©sidentielle[7] et le FBI publie une note informelle sur les « cyber-activitĂ©s russes malveillantes »[8].

Selon la chronologie Ă©tablie par le Washington Post[9], en janvier 2017 James Comey tĂ©moigne devant le CongrĂšs sur les interfĂ©rences russes prĂ©sumĂ©es dans l'Ă©lection, mais refuse de confirmer que le FBI enquĂȘte sur l'Ă©quipe de la campagne Ă©lectorale de Trump. Juste avant son investiture, Donald Trump informe Comey de son intention de le garder comme directeur du FBI. En mars, Comey rĂ©vĂšle que le FBI enquĂȘte sur d'Ă©ventuels liens entre l'Ă©quipe de Trump et la Russie.

Le 10 janvier 2017, dix jours avant l'investiture de Donald Trump, Buzzfeed publie un dossier d'informations non vĂ©rifiĂ©es traitant de liens entre Donald Trump et la Russie. D’aprĂšs le dossier, Donald Trump a eu des contacts avec des hommes d'affaires russes, identifiĂ©s par les services amĂ©ricains comme Ă©tant des agents russes. Selon une source anonyme du dossier, les services secrets russes possĂšdent un enregistrement vidĂ©o de Donald Trump en compagnie de prostituĂ©es Ă  l’hĂŽtel Ritz-Carlton de Moscou, en novembre 2013[10] - [11] - [12]. Trump aurait Ă©tĂ© filmĂ© pendant une sĂ©ance de « golden shower » visant Ă  souiller le lit dans lequel Barack Obama avait dormi[13]. Le lendemain, le 11 janvier 2017, le magazine Penthouse annonce offrir un million de dollars Ă  celui qui fournira les enregistrements prĂ©sumĂ©s, et rechercher des tĂ©moignages selon lesquels Trump aurait fait allĂ©geance envers la Russie en Ă©change de privilĂšges de ce pays[10] - [14].

Le 2 mars 2017, le procureur gĂ©nĂ©ral des États-Unis, Jeff Sessions, Ă  la suite de rĂ©vĂ©lations de la presse sur ses contacts avec l'ambassadeur de Russie, et lors de l'audition par le SĂ©nat pour valider sa dĂ©signation comme ministre de la Justice, annonce qu'il n’interfĂ©rera pas dans les enquĂȘtes sur la prĂ©sumĂ©e ingĂ©rence russe dans l'Ă©lection prĂ©sidentielle[15].

Limogeage de James Comey

James Comey

Le 9 mai 2017, Donald Trump limoge le directeur du FBI, James Comey. Le président justifie cette décision en s'appuyant sur un mémo sévÚre[16] de l'adjoint du ministre de la justice Rod Rosenstein (en)[17] - [18].

L'argument avancĂ© pour Ă©carter James Comey, et surtout le moment choisi, ne convainquent pas le camp dĂ©mocrate, le limogeage survenant alors que Comey supervisait une autre enquĂȘte sur de possibles liens entre l’équipe de campagne de Donald Trump et les hackeurs russes qui avaient dĂ©stabilisĂ© celle de Hillary Clinton. Ce renvoi provoque une importante polĂ©mique aux États-Unis et relance les interrogations sur les relations de Trump avec les Russes[19] - [20] - [21].

Le 12 mai 2017, Donald Trump Ă©crit sur Twitter que « James Comey ferait mieux d’espĂ©rer qu'il n'y ait pas d'enregistrements de nos conversations avant de fuiter vers la presse ! »[22].

MĂ©mos de conversations

Le 16 mai 2017 est rendue publique l'existence de mĂ©morandums rĂ©digĂ©s par Comey sur ses entretiens avec le prĂ©sident qui laissent entendre que le prĂ©sident aurait tentĂ© de faire pression sur lui pour qu'il abandonne l'enquĂȘte sur son ancien conseiller Ă  la sĂ©curitĂ© Michael T. Flynn. À la suite de la publication dĂ©taillĂ©e du contenu de ces mĂ©mos par les mĂ©dias, la Maison-Blanche publie un communiquĂ© affirmant que « le prĂ©sident n'a jamais demandĂ© Ă  M. Comey ou Ă  quiconque de mettre fin Ă  toute enquĂȘte, y compris toute enquĂȘte impliquant le gĂ©nĂ©ral Flynn » et que le contenu des mĂ©mos « n'est pas une vĂ©ritĂ© ou une description exacte de la conversation entre le prĂ©sident et M. Comey »[23].

Le 18 mai 2017, un procureur spĂ©cial, Robert Mueller, est chargĂ© par le dĂ©partement de la justice d'enquĂȘter sur les collusions prĂ©sumĂ©es entre les autoritĂ©s russes et des proches du prĂ©sident[24].

Lettre adressée au CongrÚs

Dans une lettre adressĂ©e au CongrĂšs le 7 juin 2017, James Comey confirme des « rĂ©vĂ©lations » de la presse amĂ©ricaine sur « l'ingĂ©rence de Trump » selon lesquelles le prĂ©sident amĂ©ricain aurait bien demandĂ© Ă  l'ex-patron du FBI « d'abandonner l'enquĂȘte sur son conseiller Ă  la sĂ©curitĂ© mĂȘlĂ© Ă  l'affaire de l'ingĂ©rence russe dans l'Ă©lection »[25].

Déposition devant le Comité judiciaire du Sénat

Une commission du Sénat américain.

Le 8 juin 2017, James Comey fait une dĂ©position devant le ComitĂ© judiciaire du SĂ©nat durant laquelle il dĂ©clare avoir fait l'objet de pressions et se dit convaincu que le prĂ©sident l'a limogĂ© afin de « modifier la façon dont l’enquĂȘte sur la Russie Ă©tait conduite »[26]. Il n'apporte cependant pas de preuve, Trump lui ayant simplement dit qu'il « espĂ©rait » que l'enquĂȘte sur Flynn pourrait ĂȘtre abandonnĂ©e, sans lui donner d'ordre direct en ce sens[26]. Durant son interrogatoire par les sĂ©nateurs, James Comey admet avoir fait fuiter des informations sur le prĂ©sident afin de provoquer grĂące aux mĂ©dias la nomination d'un procureur spĂ©cial[27].

RĂ©action de Donald Trump

Le 9 juin 2017, les avocats de Donald Trump annoncent qu'ils vont porter plainte contre l'ancien directeur du FBI auprĂšs du dĂ©partement de la Justice des États-Unis pour divulgation d'informations confidentielles[28].

ParallĂšlement, durant une confĂ©rence de presse avec le prĂ©sident roumain Klaus Iohannis, Donald Trump accuse James Comey « d'avoir menti lors de son audition devant le congrĂšs ». Il a ajoutĂ© qu'il Ă©tait prĂȘt « Ă  100 % Ă  contredire le tĂ©moignage de James Comey sous serment, notamment devant le procureur spĂ©cial Robert Mueller »[29].

Le 15 juin 2017, Trump qualifie dans un tweet l’enquĂȘte en cours comme Ă©tant « la plus grande chasse aux sorciĂšres de l'histoire politique amĂ©ricaine » et qu'elle Ă©tait conduite par « des personnes trĂšs mauvaises et conflictuelles »[30]. Dans un autre tweet, il demande « pourquoi les liens d'Hillary Clinton avec la Russie ne font pas l'objet d'un examen similaire »[31].

Le 18 juin 2017, l'un de ses avocats, Jay Sekulow (en), dĂ©ment que ces tweets accrĂ©ditent la thĂšse « qu'il serait lui-mĂȘme visĂ© par les investigations menĂ©es par le procureur spĂ©cial Robert Mueller » et affirme « qu'il n'existe pas d'enquĂȘte visant le prĂ©sident des États-Unis. Point Ă  la ligne. »[32].

RĂŽle de Jeff Sessions

SergueĂŻ Kisliak, ambassadeur de Russie Ă  Washington.

Le 11 juin 2017, le procureur gĂ©nĂ©ral des États-Unis, Jeff Sessions, annonce vouloir comparaĂźtre devant le ComitĂ© sĂ©natorial du renseignement pour « discuter de son enquĂȘte sur l'ingĂ©rence prĂ©sumĂ©e de la Russie lors de l'Ă©lection prĂ©sidentielle de 2016 ». Dans une lettre adressĂ©e au sĂ©nateur Richard Shelby, il prĂ©cise que sa demande dĂ©coule du tĂ©moignage de James Comey et qu'il est important qu'il puisse aborder ces questions devant le forum appropriĂ©[33]. Le 13 juin 2017, en prĂ©ambule Ă  son audition, il nie avoir omis de dĂ©clarer une rencontre avec l’ambassadeur russe ou tout autre entretien avec un reprĂ©sentant du Kremlin Ă  propos de l’élection prĂ©sidentielle et dĂ©ment les allĂ©gations de collusion entre Moscou et l’équipe de campagne de Donald Trump, les qualifiant de « mensonge dĂ©testable et consternant ».

Au cours de son audition, Sessions confirme deux Ă©lĂ©ments du tĂ©moignage livrĂ© une semaine plus tĂŽt par J. Comey. D'une part, le tĂȘte-Ă -tĂȘte de ce dernier avec le prĂ©sident au terme d’une rĂ©union Ă  laquelle Sessions avait lui-mĂȘme pris part, au cours duquel Trump aurait suggĂ©rĂ© Ă  Comey de mettre un terme Ă  une enquĂȘte concernant son ancien conseiller Ă  la sĂ©curitĂ© nationale, Michael Flynn. Et d'autre part, le fait que Comey avait fait part Ă  Sessions de son malaise face au comportement du prĂ©sident, Ă  la suite de ce mĂȘme entretien[34]. Sessions contredit toutefois le tĂ©moignage de James Comey, selon lequel ce dernier aurait « implorĂ© [Sessions] de ne pas le laisser seul avec le prĂ©sident, sans obtenir de rĂ©ponse »[35].

Sous les questions rĂ©pĂ©tĂ©es de certains sĂ©nateurs dĂ©mocrates ou indĂ©pendants, en particulier Ron Wyden, Martin Heinrich et Angus King, Sessions reconnaĂźt comme « possible » une troisiĂšme rencontre, jamais mentionnĂ©e jusqu'alors, avec l'ambassadeur russe Ă  Washington, SergueĂŻ Kisliak. À de nombreuses reprises au cours de cette audition mouvementĂ©e, Sessions affirme « ne pas se rappeler », et lorsqu'il est interrogĂ© de maniĂšre insistante par les sĂ©nateurs sur le contenu de ses conversations avec Donald Trump concernant l'enquĂȘte en cours, il refuse de rĂ©pondre aux questions au motif que le prĂ©sident n'a pas pu les valider au prĂ©alable.

Interrogeant le procureur gĂ©nĂ©ral au sujet de l'enquĂȘte en cours sur les interfĂ©rences russes dans l'Ă©lection prĂ©sidentielle de 2017, le sĂ©nateur indĂ©pendant Angus King lui demande s’il croyait que la Russie avait voulu « interfĂ©rer dans l’élection de 2016 », ce Ă  quoi Sessions rĂ©pond : « Il semble que oui ». « Mais vous n’avez jamais posĂ© de question Ă  ce sujet », relance le sĂ©nateur. « Non », se contente de rĂ©pondre Sessions[34].

À la suite de cette audition, Sessions est accusĂ© d'« obstruction » par les sĂ©nateurs dĂ©mocrates du comitĂ©, qui lui reprochent « d'entraver l’enquĂȘte »[36].

Le 21 juillet suivant, le Washington Post rapporte les propos de responsables du renseignement amĂ©ricain affirmant que Sessions avait parlĂ© stratĂ©gie politique avec l'ambassadeur russe pendant la campagne prĂ©sidentielle. L'article fait Ă©galement Ă©tat de communications interceptĂ©es entre Sessions et Kisliak et entre Kisliak et sa hiĂ©rarchie, qui contredisent les affirmations rĂ©pĂ©tĂ©es de Sessions selon lesquelles il n'aurait jamais Ă©voquĂ© la campagne de Trump avec l’ambassadeur[37].

RĂŽle de Paul Manafort

Selon CNN, au cours de l'été 2016 des conversations russes interceptées par le FBI montreraient des contacts entre des personnalités associées à la campagne électorale de Trump et des personnes suspectées d'intelligence avec les Russes. Par la suite, ces écoutes montreraient que des Russes ont tenté de coordonner avec des personnes associées à Trump des tentatives d'affaiblir la position électorale de Hillary Clinton. Paul Manafort, qui a dirigé la campagne électorale de Trump, ferait partie de ces personnes[38].

Le 9 août 2017 le Washington Post annonce que le FBI a procédé à une perquisition au domicile de Paul Manafort le 26 juillet 2017, ce que confirme un porte-parole de Manafort[39].

Le 30 octobre 2017, le procureur spĂ©cial Robert Mueller annonce des poursuites judiciaires Ă  l’encontre de Paul Manafort et de son associĂ© Rick Gates. Douze chefs d’inculpation sont retenus, dont les plus importants sont l’évasion fiscale, le blanchiment d’argent et le fait d’avoir agi en tant qu’agent non enregistrĂ© du gouvernement ukrainien. Les faits reprochĂ©s remontent Ă  plusieurs annĂ©es[40] - [41] - [42].

Rapport Mueller

EnquĂȘte

Le 14 juin, le Washington Post affirme que le procureur spĂ©cial Robert Mueller a ouvert une enquĂȘte sur Donald Trump pour entrave Ă  la justice. Il chercherait Ă  dĂ©terminer si le prĂ©sident amĂ©ricain a tentĂ© de freiner ou bloquer l'enquĂȘte sur les proches du prĂ©sident. Selon ce journal, qui cite des sources anonymes, les enquĂȘteurs s’intĂ©ressent aussi Ă  de « potentiels dĂ©lits financiers chez les collaborateurs du milliardaire rĂ©publicain ». L'avocat du prĂ©sident, Marc Kasowitz (en), dĂ©clare que « La fuite d’information du FBI concernant le prĂ©sident est scandaleuse, inexcusable et illĂ©gale » sans se prononcer sur le fond de l'affaire [43].

Le 3 août 2017, la presse annonce que Robert Mueller est en train de former un grand jury, ce qui lui permettra notamment d'émettre des assignations obligeant des personnes à lui fournir des documents ou d'autres preuves. Le travail d'un grand jury est couvert par le secret, ce qui signifie que ni ses membres ni le procureur ne peuvent dévoiler ce qu'un témoin a pu dire au cours de son audition[44] - [45].

Fin octobre 2017, The Washington Post avance qu'une partie de l'argent de la campagne d'Hillary Clinton et le Comité national démocrate ont aidé à financer les recherches qui ont abouti au dossier contenant des allégations concernant les relations du président Trump avec la Russie et une possible coordination entre sa campagne et le Kremlin[46]. Fusion GPS, l'entreprise choisie pour ces recherches, a embauché l'auteur du dossier Christopher Steele, un ancien officier de renseignement britannique ayant des liens avec le FBI et la communauté du renseignement américain. Ces recherches ont été financées par l'argent de la campagne d'Hillary Clinton et le Comité national démocrate jusqu'à la fin d'octobre 2016, soit quelques jours avant le jour du scrutin[46].

Le 1er dĂ©cembre 2017, Michael Flynn, ancien conseiller Ă  la sĂ©curitĂ© nationale de Donald Trump, plaide coupable d'avoir menti au FBI au sujet de ses rencontres avec l'ambassadeur russe avant que Donald Trump ne soit investi prĂ©sident. Selon les mĂ©dias amĂ©ricains, Michael Flynn coopĂšre avec l'Ă©quipe de Robert Mueller, il serait notamment prĂȘt Ă  tĂ©moigner que Donald Trump lui a directement demandĂ© de prendre contact avec les Russes, initialement sur le sujet de la lutte contre Daech[47].

Le 12 fĂ©vrier 2019, alors que Mueller poursuit son travail, le ComitĂ© sĂ©natorial bipartite du renseignement dĂ©clare qu'il n’existe aucune preuve de collusion entre la campagne prĂ©sidentielle de Donald Trump et la Russie. Cela ne met cependant pas un terme Ă  l'enquĂȘte du FBI, qui continue ses auditions[48].

Conclusions du rapport

Le 22 mars 2019, aprĂšs deux ans d'enquĂȘte, 2 800 rĂ©quisitions de documents et l'audition de quelque 500 tĂ©moins[49], le procureur spĂ©cial Robert Mueller remet au procureur gĂ©nĂ©ral des États-Unis, William P. Barr, le rapport de son enquĂȘte[50]. Le 24 mars suivant, le procureur gĂ©nĂ©ral transmet une lettre de quatre pages rĂ©sumant le rapport du procureur spĂ©cial et conclut qu'il n'existe pas de preuve d'une entente entre l'Ă©quipe de Donald Trump et la Russie lors de la campagne pour l’élection prĂ©sidentielle de 2016[51] - [52] - [53]. Il estime Ă©galement ne pas avoir matiĂšre Ă  poursuivre le prĂ©sident pour entrave Ă  la justice ; cependant, il cite Ă  cette occasion le procureur spĂ©cial en indiquant que « si ce rapport ne conclut pas que le prĂ©sident a commis un crime, il ne l'exonĂšre pas non plus »[51] - [54].

Le 27 mars 2019, Robert Mueller adresse un courrier Ă  William P. Barr, dans lequel il fait part de son mĂ©contentement sur le rĂ©sumĂ© publiĂ© par le procureur gĂ©nĂ©ral, qui selon lui ne traduit pas « le contexte, la nature et la substance » de son enquĂȘte : « Il y a maintenant une confusion du public Ă  propos d'aspects critiques des rĂ©sultats de notre investigation. Cela menace l'un des objectifs centraux pour lesquels le ministĂšre a nommĂ© un procureur spĂ©cial : assurer la pleine confiance du public dans le rĂ©sultat de l'enquĂȘte »[54]. Le jour suivant, Mueller appelle Barr au tĂ©lĂ©phone pour lui faire part de ses prĂ©occupations. Selon des responsables du ministĂšre de la Justice, Mueller est inquiet que le public ne comprenne pas correctement l'enquĂȘte sur les entraves Ă  la justice par Donald Trump[55] - [56]. Selon Mueller, le rapport contient une douzaine de tentatives du prĂ©sident Trump pour contrecarrer l'enquĂȘte sur les liens de sa campagne avec la Russie[57] - [56].

Le 18 avril 2019, le rapport de Robert Mueller (en) est rendu public, expurgĂ© des passages les plus confidentiels[58]. Concernant les contacts entre l'Ă©quipe de Trump et la Russie, Robert Mueller Ă©crit : « MĂȘme si l'enquĂȘte a Ă©tabli que le gouvernement russe s'est aperçu qu'il tirerait profit d'une prĂ©sidence Trump et a ƓuvrĂ© pour parvenir Ă  ce rĂ©sultat, et que l'Ă©quipe de campagne (de Trump) s'attendait Ă  bĂ©nĂ©ficier Ă©lectoralement d'informations volĂ©es et diffusĂ©es par le biais d'initiatives russes, cette enquĂȘte n'a pas Ă©tabli que des membres de la campagne Trump ont conspirĂ© ou se sont coordonnĂ©s avec le gouvernement russe dans ses activitĂ©s d'ingĂ©rence Ă©lectorale. [...] Les contacts russes (avec l'Ă©quipe de campagne de Trump) ont consistĂ© en des liens d'affaires, des propositions d'assistance Ă  l'Ă©quipe de campagne, des invitations pour une rencontre en personne entre le candidat Trump et Poutine, des invitations pour des rencontres entre des responsables de la campagne et des reprĂ©sentants du gouvernement russe, et des positions politiques visant Ă  amĂ©liorer les relations amĂ©ricano-russes »[53] - [59].

Robert Mueller indique cependant qu'il ne fait aucun doute que « l'État russe s'est immiscĂ© dans l'Ă©lection prĂ©sidentielle de 2016 d'une façon systĂ©matique »[53]. Selon lui, « une organisation russe a menĂ© une campagne sur les rĂ©seaux sociaux qui a favorisĂ© » Donald Trump et « dĂ©nigrĂ© » son opposante dĂ©mocrate Hillary Clinton[53]. Des hackers russes, Ă©manant du GRU, le service de renseignement militaire russe, ont Ă©galement piratĂ© des messages du parti dĂ©mocrate et d'un proche d'Hillary Clinton, lesquels ont ensuite Ă©tĂ© diffusĂ©s sur internet par des sites anonymes ainsi que par WikiLeaks, qui avait reçu directement des Russes les messages volĂ©s[53]. L'Internet Research Agency, fondĂ©e et dirigĂ©e par l'homme d'affaire russe Evgueni Prigojine, a quant Ă  elle gĂ©rĂ©e une « usine Ă  trolls » et s'est employĂ©e Ă  polariser la sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine au moyen d'une guerre de l'information, dans le but de faire Ă©lire Donald Trump[60].

Concernant les accusations d'entraves Ă  la justice, Robert Mueller Ă©crit : « Si nous Ă©tions sĂ»rs, aprĂšs une enquĂȘte rigoureuse, que le prĂ©sident n’a clairement pas commis d’entrave Ă  la justice, nous le dirions. Sur la base des faits et des standards lĂ©gaux applicables, nous ne sommes pas en mesure de prononcer ce jugement »[58].

Le , lors de sa premiÚre prise de parole aprÚs la remise du rapport, le procureur Mueller réaffirme la réalité des « efforts multiples et systématiques » des services de renseignement russes durant la campagne pour interférer dans les élections américaines et « nuire à un candidat », la démocrate Hillary Clinton[61] - [62] - [63]. Concernant une éventuelle collusion entre la campagne de Trump et les Russes, il affirme que « les preuves étaient insuffisantes pour inculper un complot plus large »[63] - [62] - [64] et pour engager des poursuites contre les responsables de la campagne[65].

Mueller rappelle Ă©galement qu'« un prĂ©sident ne peut ĂȘtre poursuivi pour une infraction fĂ©dĂ©rale tant qu’il est en fonctions, c’est anticonstitutionnel », avant d'ajouter que « si nous Ă©tions convaincus que le prĂ©sident n’avait pas commis de dĂ©lit, nous l’aurions dit ». Comme il le disait dĂ©jĂ  dans son rapport, Mueller rappelle que ce sont les directives du ministĂšre de la Justice, et non l’absence de preuves, qui l’ont empĂȘchĂ© de tirer la moindre conclusion de ses travaux. Il affirme cependant que ces directives nĂ©cessitent « un processus autre que le systĂšme de justice pĂ©nale pour accuser officiellement le prĂ©sident d’actes rĂ©prĂ©hensibles », faisant allusion au pouvoir de contrĂŽle du pouvoir lĂ©gislatif sur le pouvoir exĂ©cutif et Ă  la procĂ©dure de destitution. Mueller ajoute dans son intervention qu'il ne prendra pas la parole devant le CongrĂšs et qu'il n'a rien Ă  ajouter sur l'affaire, considĂ©rant que tout ce qui devait ĂȘtre dit a Ă©tĂ© Ă©crit dans son rapport. Mueller annonce Ă  cette occasion qu'il dĂ©missionne de ses fonctions[61] - [66].

Le 1er mai 2019, William Barr est entendu par la commission judiciaire du Sénat. Les Démocrates l'accusent d'avoir travesti le rapport Mueller. Il lui est reproché d'avoir, dans son résumé de quatre pages, cité seulement des bouts de phrase. S'il a bien rapporté le passage qui juge Trump et son équipe non coupables de collusion, il a omis de citer le début de la phrase selon lequel « la campagne entendait bénéficier électoralement d'informations volées et diffusées par les Russes »[67]. Des membres de l'entourage de Trump ont rencontré des Russes le 9 juin 2016 espérant que ceux-ci les « aident » dans leur campagne et leur donnent des « informations de la Russie qui pourrait aider le candidat Trump dans son entreprise électorale ». Mais les Russes ne leur ont pas donné d'informations[68]. Le CongrÚs demande également à William P. Barr de venir témoigner le jour suivant, mais ce dernier refuse[69].

Mueller est appelĂ© Ă  tĂ©moigner devant le CongrĂšs amĂ©ricain le 23 juillet 2019. Il dĂ©taille pendant son audition une sĂ©rie de pressions exercĂ©es par Donald Trump sur son enquĂȘte et affirme qu'il ne peut blanchir Trump des soupçons d'entrave Ă  la justice[70] - [71] - [72].

Rapport de la commission du renseignement du Sénat américain

Le 18 aoĂ»t 2020, la commission du renseignement du SĂ©nat amĂ©ricain, dirigĂ©e par un rĂ©publicain, publie un rapport bipartisan de prĂšs de mille pages Ă©tablissant que « des espions russes avaient activement soutenu la campagne de M. Trump »[73]. Le rapport dĂ©montre une coordination suivie entre celle-ci et la Russie, notamment pour la diffusion des courriels d'Hillary Clinton, et accuse formellement un proche du directeur de campagne de Trump d’ĂȘtre un agent du renseignement russe[74].

RĂ©actions

Se rĂ©fĂ©rant aux fuites de documents classifiĂ©s que le directeur du FBI, James Comey, venait d'avouer avoir organisĂ©es, le prĂ©sident russe, Vladimir Poutine a dĂ©clarĂ© ironiquement, le 15 juin 2017, lors d'une session de questions-rĂ©ponses avec des Ă©lecteurs russes : « Quelle est la diffĂ©rence entre le directeur du FBI et M. Snowden ? » se rĂ©fĂ©rant Ă  l'ancien employĂ© de l'Agence nationale de sĂ©curitĂ© amĂ©ricaine, Edward Snowden, qui avait obtenu l'asile politique en Russie en 2013 aprĂšs avoir divulguĂ© des informations classifiĂ©es sur les opĂ©rations d'espionnage amĂ©ricaines. Il a ajoutĂ© toujours en plaisantant que Comey devrait, comme Snowden, ĂȘtre considĂ©rĂ© comme un « militant des droits de l'homme » et que s'il fait l'objet de persĂ©cutions il est prĂȘt Ă  lui accorder Ă  lui aussi l'asile politique. Plus sĂ©rieusement, il a estimĂ© que Comey, dans son tĂ©moignage au CongrĂšs, « n'avait fourni aucune preuve que la Russie s'Ă©tait ingĂ©rĂ©e dans les Ă©lections amĂ©ricaines »[75].

Donald Trump, Jr.

Donald Trump, Jr.. durant la campagne présidentielle de son pÚre, en 2016.

Le 8 juillet 2017, le New York Times fait état d'une rencontre entre Donald Trump, Jr., Jared Kushner et Paul Manafort avec une avocate russe, Natalia Vesselnitskaïa (en), présentée comme « liée au Kremlin » qui aurait voulu divulguer des informations compromettantes concernant le financement de la campagne électorale de Hillary Clinton. Bien que confirmant la tenue de la rencontre, le fils de Donald Trump dément que des informations à ce sujet lui ont été communiquées tandis que le Kremlin nie tout lien avec l'avocate[76] - [77]. Le lendemain, Natalia Vesselnitskaïa, déclare lors d'un entretien avec NBC avoir reçu un appel téléphonique d'une personne qui lui était inconnue « la sommant de rencontrer Trump, Jr. ». Elle confirme « ne pas avoir d'informations sur la campagne de Clinton ni travaillé pour le gouvernement russe » et précise que Kushner a quitté la piÚce aprÚs quelques minutes et que Manafort bien que présent n'a pas pris part à la discussion[78].

Le 11 juillet 2017, Donald Trump, Jr. publie l’échange de mails avec l’intermĂ©diaire, Robert Goldstone, ayant proposĂ© la rencontre[79]. Le journaliste Robert Mackey note que les personnes Ă  l'origine du rendez-vous, Ă  savoir Emin Agalarov et son pĂšre Aras Agalarov (en), un oligarque proche du procureur gĂ©nĂ©ral de Russie Iouri TchaĂŻka, sont Ă©galement nommĂ©s dans un des rapports controversĂ©s de Christopher Steele, ancien agent du MI6 qui enquĂȘte sur la possible existence de liens entre Donald Trump et la Russie. Le mĂȘme jour, l'opposant russe Alexey Navalny Ă©crit sur son compte Tweeter qu'une connexion entre Poutine, Chaika, Agaralov et Trump est « trĂšs plausible[80] ».

Le 13 juillet 2017, Chuck Grassley, le leader des RĂ©publicains du ComitĂ© judiciaire du SĂ©nat des États-Unis, ainsi que Dianne Feinstein la cheffe des DĂ©mocrates de ce comitĂ© ont exprimĂ© leur intention de convoquer Trump Jr pour des Ă©claircissements. Le fils Trump a dĂ©clarĂ© « ĂȘtre heureux de partager ce qu'il sait ». Son pĂšre a rĂ©agi le mĂȘme jour lors d'une confĂ©rence de presse commune avec le prĂ©sident Emmanuel Macron Ă  Paris en dĂ©clarant que « La plupart des gens auraient acceptĂ© cette rencontre et que rien n'en est sorti », ajoutant que la presse fait beaucoup de bruit sur ce que beaucoup auraient fait[81].

Le 14 juillet 2017, The Associated Press rĂ©vĂšle la prĂ©sence au cĂŽtĂ© de VesselnitskaĂŻa non seulement de Robert Goldstone, mais aussi d'un lobbyiste amĂ©ricain d'origine russe, Rinat Akhmetshin (en), liĂ© aux services de renseignement russes et ayant servi dans le contre-espionnage de l’armĂ©e soviĂ©tique. Selon lui, Trump Jr aurait mis fin Ă  la discussion quand il s'est avĂ©rĂ© que l'avocate russe ne pouvait fournir aucune preuve contre Clinton[82]. NĂ©anmoins, Akhmetshin explique Ă©galement que durant l'entrevue Natalia VesselnitskaĂŻa aurait transmis des documents qui, selon elle, dĂ©montreraient ce qu'elle pensait ĂȘtre des flux de fonds illicites Ă  destination du ComitĂ© national dĂ©mocrate[83]. Outre les personnes citĂ©es ci-dessus, Anatoli Samochornov, citoyen amĂ©ricain d'origine russe et traducteur habituel de Madame VesselnitskaĂŻa lorsqu'elle plaide devant des tribunaux amĂ©ricains, aurait Ă©galement assistĂ© Ă  l'entrevue[84].

Selon le juriste Saikrishna Bangalore Prakash l'entrevue entre Trump Jr. et une juriste russe ne peut certainement pas ĂȘtre qualifiĂ©e de trahison, comme l'ont laissĂ© entendre certains commentateurs et pas davantage comme une contribution sollicitĂ©e Ă  la campagne Ă©lectorale de son pĂšre. Il considĂšre que le plus gros problĂšme pour Donald trump Jr. et son pĂšre est d'ordre politique plutĂŽt que juridique. Alors que ce dernier avait niĂ© depuis des mois tout contact avec la Russie, le fait que son fils, son beau-fils et son directeur de campagne ont assistĂ© Ă  une entrevue avec une avocate russe supposĂ©e ĂȘtre liĂ©e au gouvernement russe en vue d'obtenir des informations prĂ©judiciables Ă  Hillary Clinton apparaĂźt comme embarrassant[85].

Selon Sarah Huckabee Sanders, porte-parole de la Maison-Blanche, Donald Trump serait intervenu dans la rĂ©daction du premier communiquĂ© publiĂ© par son fils au sujet de cette affaire. Elle contredit ainsi une dĂ©claration antĂ©rieure faite par Jay Sekulow (en), un des avocats du PrĂ©sident. Cette information pousse certains observateurs Ă  se demander si l'intervention de Donald Trump pourrait ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme une obstruction Ă  la justice[86].

EnquĂȘte du procureur spĂ©cial John Durham

En novembre 2021, l’enquĂȘte en cours du procureur spĂ©cial John Durham dĂ©montre, selon L'Express, que « les accusations de collusion entre Moscou et l'ex-prĂ©sident amĂ©ricain Ă©taient totalement fantaisistes ». L'Express estime que l'arrestation et la mise en examen, le 4 novembre 2021, d'Igor Danchenko, rĂ©duisent Ă  nĂ©ant les accusations contre Donald Trump. Danchenko Ă©tait en effet le principal informateur du « dossier Steele ». Or, cet informateur est maintenant accusĂ© « d'avoir menti de bout en bout ». Il tenait ses informations « explosives » d’un proche des Clinton, Charles Dolan, l’un des cadres importants des campagnes Ă©lectorales de Bill Clinton en 1992 et 1996, l’un des conseillers en relations publiques de Hillary Clinton en 2008, participant Ă©galement Ă  la campagne de la candidate dĂ©mocrate en 2016[87].

Danchenko a Ă©tĂ© inculpĂ© de cinq chefs d'accusation de mensonge au FBI lors d'entretiens en 2017, alors que le bureau luttait en vain pour vĂ©rifier des allĂ©gations selon lesquelles Donald Trump et son Ă©quipe de campagne Ă©taient des agents clandestins du Kremlin. Ces allĂ©gations ont Ă©tĂ© compilĂ©es dans le soi-disant dossier Steele, sur lequel le FBI s'est appuyĂ© pour obtenir des mandats de surveillance d'un tribunal fĂ©dĂ©ral secret. Selon Andrew C. McCarthy (en) dans une tribune publiĂ© par le New York Post, le dossier a Ă©tĂ© gĂ©nĂ©rĂ© par l’équipe de campagne de Clinton. Son auteur principal Ă©tait l'ancien espion britannique Christopher Steele. La principale source de Steele Ă©tant Danchenko, un Russe originaire des États-Unis qui travaillait Ă  la Brookings Institution – un groupe de rĂ©flexion de Washington dont l'ancien prĂ©sident, Strobe Talbott, est un ami d'universitĂ© de Bill Clinton qui travaillait dans le dĂ©partement d'État de Clinton[88].

L'acte d'accusation de Durham allĂšgue que Danchenko a menti sur deux points principaux. PremiĂšrement, il aurait fabriquĂ© l'affirmation selon laquelle le prĂ©sident de la Chambre de commerce russo-amĂ©ricaine l'avait informĂ© que, pendant la campagne prĂ©sidentielle de 2016, Trump Ă©tait impliquĂ© dans un « complot de coopĂ©ration » bien dĂ©veloppĂ© avec le rĂ©gime du prĂ©sident russe Vladimir Poutine. En rĂ©alitĂ©, selon l'acte d'accusation, cette conversation n’aurait jamais eu lieu. Danchenko aurait Ă©galement cachĂ© que l'une de ses sources pour les informations qu'il a fournies Ă  Steele Ă©tait un membre de longue date du Parti dĂ©mocrate qui Ă©tait proche des Clinton. Cette source a Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ©e ĂȘtre Chuck Dolan[88] - [89] - [90].

Dans un rapport publiĂ© le 15 mai 2023, le procureur spĂ©cial estime que la police fĂ©dĂ©rale a « manquĂ© d'objectivitĂ© » dans l'analyse des liens entre Moscou et la campagne prĂ©sidentielle du candidat rĂ©publicain en 2016. Selon le rapport, la police fĂ©dĂ©rale s'est contentĂ©e d'informations douteuses pour ouvrir l'enquĂȘte sur des soupçons de collusion entre la Russie et Donald Trump. Le rapport pointe du doigt notamment « la vitesse et la maniĂšre dont le FBI » a dĂ©cidĂ© d'enquĂȘter sur Donald Trump qui « contraste avec l'approche adoptĂ©e prĂ©cĂ©demment dans une affaire sur une possible ingĂ©rence Ă©trangĂšre dans la campagne » de la candidate dĂ©mocrate Hillary Clinton. Enfin, le rapport constate que « le FBI et le ministĂšre de la Justice doivent reconnaĂźtre qu'un manque de rigueur analytique, des biais de confirmation et une trop grande confiance envers des sources liĂ©es Ă  des opposants politiques ont empĂȘchĂ© les enquĂȘteurs de considĂ©rer des hypothĂšses alternatives et d'agir avec l'objectivitĂ© appropriĂ©e »[91].

Traitement par les médias

Le 16 juin 2017, en rĂ©action Ă  un article du Washington Post citant des sources anonymes[92], affirmant que « le procureur spĂ©cial Robert Mueller a ouvert une enquĂȘte sur Donald Trump pour entrave Ă  la justice et des dĂ©lits financiers », Rod Rosenstein, Procureur gĂ©nĂ©ral adjoint des États-Unis invite les AmĂ©ricains Ă  « faire preuve de prudence avant d'accorder de la crĂ©dibilitĂ© Ă  des informations attribuĂ©es Ă  des fonctionnaires non identifiĂ©s ». Il a ajoutĂ© que « Le ministĂšre de la Justice a depuis longtemps adoptĂ© une politique de ne pas confirmer ou nier de telles allĂ©gations »[93].

Le 26 juin 2017, la dĂ©mission de trois journalistes notoires de CNN qui avaient dĂ» se rĂ©tracter et s'excuser aprĂšs qu'il est apparu qu'un article qui reliait Trump Ă  un fonds d'investissement russe[94] n'Ă©tait basĂ© que sur une seule source anonyme et qu'ils ne pouvaient pas garantir l'exactitude de leurs affirmations, pousse le journaliste politique amĂ©ricain Glenn Greenwald Ă  pointer du doigt plusieurs exemples d'imprudence mĂ©diatique concernant la menace que prĂ©senterait la Russie[95]. Il note que ces fautes journalistiques « vont toutes dans la mĂȘme direction : faire du battage mĂ©diatique et exagĂ©rer la menace posĂ©e par le Kremlin ». Il admet que les journalistes puissent commettre des « erreurs », mais consacrĂ©es au mĂȘme thĂšme rhĂ©torique, celles-ci finissent « par avancer vers le mĂȘme but narratif »[95].

Selon Greenwald, il y a de grands avantages à récolter en publiant des revendications alarmistes concernant les liens qui existeraient entre la menace russe et Trump. Les histoires qui représentent le Kremlin et Poutine comme étant des méchants et des menaces graves sont celles qui sont le plus virales, créent le plus de trafic et génÚrent le plus d'avantages professionnels tels que des offres des télévisions, ainsi que des éloges en ligne et des bénéfices commerciaux pour ceux qui les diffusent. Cette production se base sur un appétit vorace parmi les téléspectateurs anti-Trump sur les télévisions cùblées ou sur internet pour ces récits, peu importe leur degré de véracité[95]. Glenn Greenwald se penche ainsi sur les erreurs commises par des médias de premier plan tels The Washington Post à deux reprises[95], Slate, C-SPAN, The Guardian, CrowdStrike, New York Times[95]. Pour Glenn Greenwald, ces imprudences journalistiques sont d'autant plus graves qu'elles alimentent et donnent du crédit à la campagne de l'administration Trump pour discréditer le journalisme en général[95].

Le mĂȘme mois, John Bonifield, un des producteurs de la chaĂźne amĂ©ricaine CNN, affirme Ă  un membre du Projet Veritas qui le filme en camĂ©ra cachĂ©e que l'affaire de l'ingĂ©rence russe dans la campagne de Trump pourrait ĂȘtre principalement fallacieuse[96], mais que CNN continuerait Ă  la relater pour amĂ©liorer son audience. Selon lui, le directeur gĂ©nĂ©ral (il dĂ©signe sans doute par cela le prĂ©sident Jeff Zucker (en)) aurait demandĂ© expressĂ©ment aux journalistes de continuer Ă  enquĂȘter sur ce sujet aprĂšs la couverture de l'accord de Paris sur le climat. Bonifield estime Ă©galement que si le prĂ©cĂ©dent prĂ©sident Barack Obama avait Ă©tĂ© soumis au mĂȘme traitement, le public aurait cessĂ© de regarder la chaĂźne[97]. Donald Trump estime qu'il est donc dĂ©sormais prouvĂ© que CNN arrange des fake news. Paul Farhi, du The Washington Post, note que Bonifield, producteur de reportages sur la santĂ© et le mĂ©dical, n'est pas interrogĂ© sur sa connaissance rĂ©elle du traitement par CNN des problĂ©matiques politiques, et critique fortement la mĂ©thode utilisĂ©e[98]. La chaĂźne prĂ©cise que Bonifield ne fait qu'exprimer son opinion sur la question[98] et qu'il ne fait pas partie des Ă©quipes chargĂ©es de cette enquĂȘte[96] ; elle dit ne pas vouloir le sanctionner pour cette interview, car selon le communiquĂ©, « la diversitĂ© des opinions est ce qui rend CNN forte »[97].

Le 12 juillet 2017, une interview sur CNN de Sebastian Gorka (en), membre du bureau exĂ©cutif du prĂ©sident par Anderson Cooper tourne Ă  la confrontation. Gorka estime que le bandeau d'information en continu prĂ©sentant les rĂ©vĂ©lations sur la rencontre entre Trump Jr et l'avocate russe comme une « crise » et une « tourmente » Ă  la Maison-Blanche est « risible », tout en dĂ©mentant cette information. Il ajoute « je suis triste de voir CNN tomber si bas Ă  ce sujet, je sais que vous voulez une couverture salace et sensationnelle pour vos tĂ©lĂ©spectateurs afin que vos sponsors et vos propriĂ©taires fassent plus d'argent, mais ce n'est pas du mĂ©dia, ce n'est pas du reportage. Ce ne sont que des fausses nouvelles ». Cooper rĂ©agit en dĂ©clarant « ne pas vouloir rĂ©pondre aux insultes », et que c’est le manque de transparence prĂ©alable de Trump Jr qui fait perdurer l'affaire. Gorka lui rĂ©pond « qu'il ne le visait pas personnellement, mais que l'histoire perdure du fait de l'obsession [envers le prĂ©sident] de l'industrie des fake news. Neuf mois d'accusations avec zĂ©ro, zĂ©ro preuve de quoi que ce soit d’illĂ©gal »[99].

Le 19 juillet 2017, Ian Bremmer, chroniqueur pour plusieurs mĂ©dias amĂ©ricains et prĂ©sident de Eurasia Group (en) spĂ©cialisĂ© dans le conseil en communication politique et le risque politique rĂ©vĂšle « dans une note Ă  des clients » que Donald Trump a eu un « entretien secret » avec Vladimir Poutine lors d'un dĂźner donnĂ© par Angela Merkel aux dirigeants du G20 Ă  Hambourg et leurs Ă©pouses qui s'est tenu les 7 et 8 juillet 2017. Selon la Maison-Blanche, le dĂźner Ă©tait rĂ©servĂ© aux chefs d'États et leur Ă©pouses accompagnĂ©s d'un traducteur par couple. Donald Trump a rĂ©agi en tweetant « Les fake news deviennent de plus en plus malhonnĂȘtes »[100] - [101].

Le 2 dĂ©cembre 2017, Brian Ross (en) le chef d’enquĂȘte d'ABC est suspendu pendant 4 semaines sans salaire pour son reportage erronĂ© sur Michael T. Flynn, l’ancien conseiller Ă  la sĂ©curitĂ© de Donald Trump. Dans ce que la chaĂźne tĂ©lĂ©visĂ©e qualifie de « grave erreur », il avait avancĂ© que Flynn tĂ©moignerait que Trump lui a ordonnĂ© d’entrer en contact avec la Russie sur la politique Ă©trangĂšre lorsqu’il Ă©tait encore candidat[102] - [103].

Pour le Wall Street Journal : « La théorie du complot selon laquelle Donald Trump ou ses équipes auraient conspiré avec les Russes pour voler la présidentielle américaine est une illusion. »[104]

Pour les journaux Politico et Jacobin, le manque de professionnalisme et d'objectivité des « médias mainstream », de l'establishment politique et médiatique, est à comparer aux mensonges qu'ils avaient déjà propagés sur les armes de destruction massive en Irak[104] - [105].

Pour Matt Taibbi, si les mensonges qui ont servi à justifier la guerre en Irak ont porté atteinte à la réputation de la presse, l'affaire du Russiagate finit de détruire cette réputation[106]. Pendant des années, cette affaire a fait la une de tous les journaux et une grande partie de cette couverture médiatique par les médias mainstream relÚve purement et simplement de la théorie du complot. La presse s'est engagée dÚs le début en faveur d'un récit partisan qui s'est révélé faux[106]. « L'ampleur des erreurs et des exagérations éclipse les mensonges de la guerre en Irak. Pire encore, la plupart des journalistes a accepté un changement radical de leur mission : [ils sont] devenus partisans, oblitérant le concept de presse en tant qu'institution indépendante dont le rÎle premier est de trier la réalité de la fiction »[106].

Selon Le Monde diplomatique, la conclusion de l'affaire constitue une gifle spectaculaire pour la quasi-totalitĂ© des grands mĂ©dias amĂ©ricains ainsi que la plupart des mĂ©dias occidentaux, y compris en France. L'acharnement des journalistes Ă  endosser toutes les thĂ©ories du complot, y compris les plus fantaisistes, dĂšs lors qu’elles semblaient atteindre le prĂ©sident Trump, se retourne Ă  prĂ©sent contre eux. C'est aussi une dĂ©faite pour l'aile modĂ©rĂ©e du Parti dĂ©mocrate, qui avait besoin d'imputer la dĂ©faite de sa candidate Hillary Clinton Ă  un complot Ă©tranger[107] - [108] - [109].

Pour Michael Tracey, journaliste à Fortune, les erreurs, les rétractations, les proclamations spéculatives sans fondement et les tromperies flagrantes des médias, que selon lui Donald Trump dénonçait à bon droit, ont pour effet qu'il « peut maintenant se servir des nombreux échecs humiliants des médias au sujet de la Russie comme excuse pour désigner comme « fake news » des reportages légitimes sur d'autres sujets »[110]. Pour lui, le résultat du Russiagate est d'avoir légitimé le président Trump comme président anti-establishment[110].

À la suite de l'arrestation et la mise en examen, le 4 novembre 2021, d'Igor Danchenko dans le cadre de l'enquĂȘte du procureur spĂ©cial John Durham, The Wall Street Journal est l’un des rares mĂ©dias Ă  esquisser une autocritique. Dans son Ă©ditorial du 5 novembre, le quotidien dĂ©clare que « tout cela prouve que toute cette affaire n’est, du dĂ©but Ă  la fin, qu’une sĂ©rie de boules puantes lancĂ©es par l’équipe de campagne de Hillary Clinton, et dont la presse fut le promoteur crĂ©dule »[87]. CotĂ© presse proche du Parti dĂ©mocrate, The Washington Post admet que les investigations en cours du procureur Durham « jettent un doute sur certains articles publiĂ©s par les journaux, y compris le nĂŽtre »[87].

RĂ©actions russes

Le 7 novembre 2022, dans une publication de son entreprise Concord, Evgueni Prigojine, le fondeur du Groupe Wagner, admet des « ingérences » dans les élections américaines. En réponse à une question sur des accusations d'ingérence russe dans les élections de mi-mandat, il déclare : « Nous nous sommes ingérés, nous le faisons et nous allons continuer à le faire. Avec précaution, précision, de façon chirurgicale, d'une maniÚre qui nous est propre »[111]. En février 2023, Prigojine reconnait avoir fondé, financé et dirigé l'Internet Research Agency (IRA)[60].

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