Accueil🇫🇷Chercher

Affaire Coffin

L'affaire Coffin qui s'est déroulée au Québec dans les années 1950 est l'une des affaires judiciaires les plus célèbres au Canada. Par ses répercussions dans les médias, son impact politique et ses conséquences sur le système de justice, notamment sa contribution essentielle dans l'abolition de la peine de mort au Canada, elle est un exemple significatif des abus de pouvoir et de la fragilité des systèmes judiciaires.

Affaire Coffin
Fait reproché Assassinat de trois chasseurs américains
Pays Drapeau du Canada Canada
Ville Gaspé
Date au
Nombre de victimes 3 : Richard Lindsay
Eugene Lindsay (le père),
et Frederick Claar (un ami)
Jugement
Statut Affaire jugée : condamnation à la peine de mort de Wilbert Coffin
Date du jugement

Encore aujourd'hui, l'opinion publique est très divisée sur la culpabilité de l'accusé, le prospecteur gaspésien Wilbert Coffin qui a été pendu le pour le meurtre de trois chasseurs américains.

Chronologie des faits vécus de 1953 à 2007

  • : trois chasseurs amĂ©ricains, Eugene Lindsey (un petit usurier de 45 ans), son fils Richard (17 ans) et l’ami de celui-ci, Frederick Claar (19 ans), partent de Hollidaysburg, en Pennsylvanie, pour chasser l’ours en GaspĂ©sie, Ă  bord d’une camionnette Ford 1947. Lindsey serait parti avec 650 $ en poche (selon son Ă©pouse), mĂŞme s’il a l’habitude de porter sur lui des milliers de dollars en billets.
  • : les trois arrivent Ă  GaspĂ©, obtiennent leurs permis de chasse, achètent des provisions et partent pour la forĂŞt.
  • : les trois sont vus pour la dernière fois dans les bois, Ă  100 km de GaspĂ©, par Wilbert (Bill) Coffin, un prospecteur de York-Centre qui dĂ©tient des claims (concessions minières) dans le secteur. Les deux jours prĂ©cĂ©dents, il avait prospectĂ© avec Angus McDonald, mais ce jour-lĂ , il est parti seul ; il conduit une camionnette empruntĂ©e de son ami Bill Baker, un hĂ´telier qui a misĂ© sur les concessions de Coffin.

AccompagnĂ© du jeune Lindsey, Coffin se rend chez NapolĂ©on GĂ©rard, garagiste de GaspĂ©, et achète une pompe Ă  essence pour dĂ©panner les trois chasseurs. Les deux reviennent en forĂŞt en fin d’après-midi. Coffin prĂ©tendra y avoir rencontrĂ© deux autres chasseurs amĂ©ricains d’environ 30 ans dans une jeep Ă  boĂ®te artisanale jaune non immatriculĂ©e au QuĂ©bec, avoir soupĂ© avec les cinq, puis ĂŞtre parti vers le camp 21. Il leur aurait promis de vĂ©rifier Ă  son retour dans deux jours s’ils Ă©taient encore en panne et de les aider. Les AmĂ©ricains l’auraient payĂ© 40 $ pour le dĂ©pannage.

  • 10 au : Meurtre de trois chasseurs amĂ©ricains.
  • : Coffin revient Ă  GaspĂ© ; un tĂ©moin au procès, Wilson MacGregor, affirmera avoir vu dĂ©passer le canon d’une carabine de l’arrière de la camionnette, mais il se rĂ©tractera par la suite.

Coffin prétendra avoir vu la camionnette abandonnée et attendu les trois chasseurs pendant cinq heures avant de conclure qu’ils étaient partis avec les deux autres. Il admet que sous l’effet de l’alcool, il a pris dans l’arrière de la camionnette la pompe à essence et une valise contenant des jumelles et d’autres menus articles. Il laisse cependant une carabine qui a beaucoup plus de valeur. À Gaspé, Coffin exhibe aussi un canif qu’il dit être un cadeau du jeune Lindsey. Durant la nuit, Bill Coffin part voir sa compagne Marion Petrie à Montréal avec la camionnette de Bill Baker, son portefeuille bien garni. En chemin, il boit, visite le fossé plus de trois fois, dépense et paie de très généreux pourboires. À Montréal, il a un accident et abîme la camionnette de son ami.

  • : Le sergent Henri Doyon de la Police provinciale Ă  GaspĂ© reçoit un appel de la famille des chasseurs en Pennsylvanie. Il reçoit bientĂ´t une demande de la police de cet État et commence les recherches.
  • : DĂ©couverte de la camionnette des chasseurs. La nouvelle se rĂ©pand comme une traĂ®nĂ©e de poudre dans toute l’AmĂ©rique.

Bill Coffin, certain d’avoir « frappé le gros lot » dans ses prospections, part pour Val-d'Or, rencontrer un nommé Hastie, courtier en valeurs minières. Celui-ci et un nommé Kyle acceptent de venir à Gaspé avec Coffin pour inspecter ses claims.

  • (environ) : dĂ©couverte près de la camionnette des chasseurs d’une note datĂ©e du et laissĂ©e par l’un d’eux, ce qui indique qu’au moins un des trois Ă©tait encore vivant Ă  cette date, alors que Coffin Ă©tait parti pour MontrĂ©al. La note est disparue par la suite et la police nia qu’elle ait jamais existĂ©.
  • : dĂ©couverte du corps de Lindsey, père, avec son portefeuille vide. Le corps en dĂ©composition n’a plus de tĂŞte.

On trouve près de lui deux bouteilles vides de whisky américain alors que Lindsey ne buvait que du whisky canadien et que le whisky américain n’était pas vendu au Québec. Le premier ministre Maurice Duplessis, son solliciteur général Antoine Rivard et son adjoint Charles-Édouard Cantin s’occupent personnellement de l’affaire qui risque d’avoir un impact négatif sur le tourisme.

  • : dĂ©couverte de plusieurs pièces de l’équipement des chasseurs dans les buissons le long de la route forestière, sur une distance de 50 mètres, ce qui laisse penser qu’ils ont Ă©tĂ© jetĂ©s d’un vĂ©hicule en marche et prĂ©suppose un complice.
  • : Coffin, de retour la veille, aide aux recherches après avoir informĂ© Hastie et Kyle qu’il lui est impossible de les accompagner. Certains trouvent qu’il ne met pas grand conviction dans ses recherches.
  • : dĂ©couverte des corps des deux autres victimes, Ă  km de la première. Le jeune Lindsey est coupĂ© en trois et Claar est partiellement dĂ©vorĂ© par les ours. Les vĂŞtements montrent des traces de balles.

Arrivée à Gaspé des capitaines Alphonse Matte et Raoul Sirois du poste de Québec de la Police provinciale pour prendre charge de l’enquête.

  • juillet 1953 : D’importantes associations pennsylvaniennes dont La Pennsylvania Federation of Sportsmen’s Clubs (200 000 membres), rĂ©clament que la Gendarmerie royale du Canada s’occupe du cas. Le reprĂ©sentant de la Pennsylvanie au Congrès, J. E. Van Zandt, rĂ©ussit Ă  enrĂ´ler le State Department pour harceler le gouvernement Duplessis. Le solliciteur gĂ©nĂ©ral Antoine Rivard talonne de son cĂ´tĂ© la police pour avoir des rĂ©sultats rapides.
  • : le consul amĂ©ricain envoie une lettre au State Department disant que l’enquĂŞte est en bonne voie.
  • : le capitaine Matte arrĂŞte Coffin et le fait enfermer dans la cave du poste des pompiers, sans possibilitĂ© de voir un avocat, et il l’interroge presque sans arrĂŞt, mais sans l’inculper formellement. Il l’envoie par avion Ă  la prison de QuĂ©bec pour l’interroger plus professionnellement, avec une ampoule de 500 watts et une bonne dose de brutalitĂ©. La famille hypothèque la maison familiale et engage un avocat local, Me Garneau. L’avocat Raymond Maher de QuĂ©bec envoie un Ă©missaire pour soudoyer le sergent Doyon afin de se faire engager ; devant le refus de celui-ci, il s’adresse directement Ă  la famille, vante ses capacitĂ©s et obtient de reprĂ©senter Coffin. Il se fait cependant assister d’un collègue, Me François Gravel. Tous deux n’ont que cinq ans d’expĂ©rience.
  • aoĂ»t 1953 : Le solliciteur gĂ©nĂ©ral nomme les deux procureurs de la Couronne : Me NoĂ«l Dorion et Paul Miquelon. Ils seront assistĂ©s de Me Georges-Étienne Blanchard, procureur de la Couronne de Chandler. Selon le journaliste Jacques HĂ©bert, tous seront complices des policiers dans le camouflage des preuves.
  • aoĂ»t 1953 : Les capitaines Matte et Sirois trouvent chez la compagne de Coffin des articles incriminants et se rendent en Pennsylvanie pour les faire reconnaĂ®tre par les parents des victimes. Ils enquĂŞtent sur les deux AmĂ©ricains en jeep que Coffin jure avoir rencontrĂ©s. Ils trouvent effectivement deux chasseurs qui ont Ă©tĂ© en GaspĂ©sie en jeep mais qui sont repartis le 5 juin. Matte les fera tĂ©moigner pour faire croire au jury que c’est bien la jeep que Coffin prĂ©tend avoir vue, mĂŞme si leur jeep avait une cabine en toile.
  • : Coffin rĂ©vèle au sergent Doyon que la carabine empruntĂ©e de Jack Eagle dĂ©but juin est Ă  son camp, Ă  100 km du lieu des meurtres, mais Matte refuse de l’envoyer chercher avant le lendemain. Sachant qu’elle ne peut ĂŞtre l’arme du crime, il prĂ©fère la voir disparaĂ®tre (selon Jacques HĂ©bert).

Coffin peut enfin rencontrer l’avocat Maher. Dans un entretien avec son père, Coffin dit que les policiers ne sont pas assez hommes pour le casser, ce qui sera interprété comme un aveu de culpabilité par la police. Il lui demande aussi de « protéger la montagne avec sa vie » car elle est riche en minerai. Enquête publique du coroner dans la salle paroissiale à Gaspé, présidée par le Dr Lionel Rioux, coroner. Les six jurés rendent un verdict de non culpabilité mais Me Dorion le refuse et les force à le changer. Le coroner aurait pu s’opposer et rejeter l’accusation.

  • : EnquĂŞte prĂ©liminaire Ă  PercĂ© prĂ©sidĂ©e par le juge Joseph Duguay : Coffin est tenu criminellement responsable des meurtres.

Durant la nuit, Me Maher se fait conduire par Donald Coffin au camp de son frère, récupère la carabine de Jack Eagle et, de retour à Québec, la jette d’en haut du pont, croyant faire disparaître l’arme du crime. Matte aura ensuite beau jeu de faire croire que Coffin l’a cachée pour masquer sa culpabilité. Des années après, une pièce de la carabine a été retrouvée près d’un pilier du pont et dûment authentifiée.

  • juin 1954 : Matte fait avouer Ă  J-G Hamel, le secrĂ©taire de Me Maher, l’affaire de la carabine Ă  laquelle il a participĂ©. Il compte s’en servir au procès, mais Hamel niera tout devant le juge.
  • : DĂ©but du procès de Coffin devant le juge GĂ©rard Lacroix de la Cour du Banc de la Reine (juridiction criminelle) Ă  PercĂ©.

Plusieurs irrégularités y sont commises et la défense aurait pu faire annuler le procès pour une seule des raisons suivantes :

  1. Il y a six jurés anglophones et six francophones. Le procès étant en anglais, ces derniers suivent le procès par un système de traduction.
  2. Au Palais de justice, la chambre du jury, où celui-ci doit se retirer au besoin, est dans une pièce attenante d’où l’on peut tout entendre de ce qui se dit dans la salle d’audience, ce qui fausse le procès et aurait dû justifier une annulation du procès.
  3. La preuve concernant la carabine de Jack Eagle a été admise par ouï-dire.
  4. La poursuite a contre-interrogé son propre témoin dans le cas de Marion Petrie.
  5. Durant le procès, les jurés ont assisté à un film accompagnés de deux policiers qui ont plus tard témoigné pour l’accusation.
  6. De multiples erreurs de faits ont été reprises dans les plaidoyers des avocats et dans l’adresse du juge au jury.
  7. Un nommé Vincent Patterson, de Toronto, a payé à boire aux témoins, les a soudoyés et tenté d’influencer leur témoignage. Il devait témoigner car il était au camp de Bill Coffin lorsque son frère Donald aurait dit : « Si des Américains viennent sur nos claims, je vais les passer au fusil ! » Il ne témoignera pas car la poursuite ne s’est intéressée qu’aux pistes qui incriminaient Bill Coffin. Le seul témoin à se plaindre en cour des tentatives d’intimidation est William Baker qui lui a donné un coup de poing lorsqu’il s’est présenté à son bar, le Ash Inn.
  8. La police a promis des réductions de peine à deux codétenus de Coffin à la prison de Québec, Réal Marleau et Gaston Morin, pour qu’ils affirment qu’il leur a fait des aveux. Morin a même été emmené à Percé mais refusa de témoigner.

D’autre part, durant tout le procès, les tĂ©moins sont strictement contrĂ´lĂ©s sur ce qu’ils peuvent dire ou non, ce qui fausse les faits. Les tĂ©moignages de personnes ayant vu la jeep Ă  boĂ®te jaune et ses occupants sont cachĂ©s par la police et par les procureurs. Les policiers Matte et Sirois invitent les avocats Ă  leurs beuveries dans leur cabine de l’hĂ´tel Bleu Blanc Rouge. La Couronne prĂ©sente sa preuve pendant 15 journĂ©es complètes avec 88 tĂ©moins en tout. Ă€ un certain point, l'avocat Raymond Maher, qui revient en Cour après deux jours d’absence, dĂ©clare au juge pour s’excuser, qu’il a fait 2 500 km pour interroger plein de gens et avise la Cour qu’il aura une centaine de tĂ©moins Ă  faire entendre. Quand vint le temps de prĂ©senter sa contre-preuve, l’avocat dĂ©clare qu’il n’en prĂ©sentera aucune. Il ne permet mĂŞme pas Ă  Coffin de tĂ©moigner.

  • : verdict de culpabilitĂ© après une demi-heure de dĂ©libĂ©rations. Parce que Coffin refusait de s’expliquer, les jurĂ©s ont conclu qu’il Ă©tait coupable. Il est condamnĂ© Ă  ĂŞtre pendu le ; il y aura sept sursis.
  • : dĂ©but du procès de J-G Hamel, le secrĂ©taire de Me Maher, Ă  la suite de son mensonge au procès au sujet de la carabine de Jack Eagle, au Palais de justice de PercĂ©.
  • : J-G Hamel, est condamnĂ© pour parjure Ă  cinq ans de pĂ©nitencier qu’il purgera de 1956 Ă  1961 après le refus de la Cour d’appel et de la Cour suprĂŞme des requĂŞtes en appel.
  • 1954 : peu après le procès, Me Maher est nommĂ© conseiller juridique Ă  la RĂ©gie des loyers par Duplessis, sans doute par suite d’une radiation du Barreau.
  • 1955 : le sergent Henri Doyon est rĂ©trogradĂ© et transfĂ©rĂ© Ă  QuĂ©bec. Il est remplacĂ© par le sergent Jean-Charles VanHoutte. Ce fait a sans doute empĂŞchĂ© des tĂ©moins de se manifester, car Doyon Ă©tait apprĂ©ciĂ© des GaspĂ©siens.
  • : rejet Ă  l’unanimitĂ© de l’appel de Coffin Ă  la Cour du Banc de la Reine (juridiction d’appel).
  • : demande de permission d’en appeler du jugement Ă  la Cour suprĂŞme par Me François Gravel et Me Arthur Maloney de Toronto.
  • 1955 : Le juge Douglas Abbott, qui s’est rĂ©cemment reconnu incompĂ©tent en matière criminelle dans une entrevue, refuse Ă  Coffin d’en appeler Ă  la Cour suprĂŞme.
  • : Coffin (qui devait ĂŞtre pendu le 23 courant) s’évade de la prison de QuĂ©bec avec un rĂ©volver sculptĂ© dans un pain de savon. Me Gravel Ă©tant en dehors de la ville, il se fait conduire chez son ancien avocat Maher qui le convainc de retourner en prison.
  • : le tĂ©moin Wilson MacGregor, qui avait affirmĂ© avoir vu dĂ©passer le canon d’une carabine de l’arrière de la camionnette de Coffin, signe une rĂ©tractation assermentĂ©e de son tĂ©moignage.
  • : maintenant dĂ©tenu Ă  la prison de Bordeaux (MontrĂ©al), Coffin raconte sa version des faits dans une dĂ©claration assermentĂ©e.
  • : Me Maloney demande Ă  la Cour suprĂŞme de renverser la dĂ©cision du juge Abbott. SiĂ©geant au complet sans ce dernier juge, elle dĂ©clare qu’elle n’a pas juridiction pour le faire.
  • : le cabinet fĂ©dĂ©ral refuse d’ordonner un nouveau procès, mais demande un avis Ă  la Cour suprĂŞme.
  • : Duplessis proteste que l’affaire est du domaine provincial et que la dĂ©cision du cabinet fĂ©dĂ©ral est une « usurpation de pouvoir ».
  • : les avocats de Coffin plaident devant la Cour suprĂŞme, mais n’ont pas le droit de prĂ©senter de preuves nouvelles.
  • : la Cour suprĂŞme rejette Ă  cinq contre deux l’opposition de Duplessis.
  • : la Cour suprĂŞme refuse Ă  Coffin un nouveau procès. Les avocats de Coffin font une autre demande au ministre de la Justice du Canada pour un autre procès. Une demande accessoire en cas de refus requiert la commutation de la peine en emprisonnement Ă  vie.
  • 1956 ?? : on retire de la rivière Juniper, près de Bathurst (N-B), une jeep avec des plaques de la Pennsylvanie correspondant Ă  la description de Coffin.
  • : Le ministre de la Justice du Canada, Stuart Garson, refuse Ă  Coffin un nouveau procès et une commutation de sentence.

Duplessis refuse d’autoriser Coffin à épouser sa compagne Marion Petrie pour régulariser sa situation avant de mourir.

  • : Pendaison de Coffin, 40 ans, Ă  00 h 01, Ă  la prison de Bordeaux (MontrĂ©al). La veille, il avait laissĂ© Ă  l’aumĂ´nier un message pour le capitaine Matte : « Dites-lui qu’il n’a jamais rĂ©ussi Ă  effacer le sourire de mes lèvres. » Par orgueil, il a souri jusqu’à la fin. Une foule de 500 personnes attendra son corps Ă  la gare ferroviaire de GaspĂ©. Après d'imposantes funĂ©railles, il sera enterrĂ© dans le cimetière de l'Ă©glise anglicane St. Andrew's de York Centre.
  • : Me Gravel, qui a repris la cause de Coffin, dĂ©clare garder le dossier ouvert afin de rĂ©habiliter la mĂ©moire de son client et il contribue Ă  la crĂ©ation du ComitĂ© de rĂ©habilitation de Wilbert Coffin.
  • : mort subite Ă  42 ans de William Baker, ami et associĂ© de Coffin, tĂ©moin important dans le procès. Le rapport officiel parle d’un arrĂŞt cardiaque mais Me Gravel demande une autopsie que lui refuse le procureur gĂ©nĂ©ral. Des rumeurs parlent de suicide, d’autres d’un empoisonnement par la police parce qu’il en savait trop.
  • : Me Gravel, au nom du ComitĂ© de rĂ©habilitation, demande aux autoritĂ©s provinciales de conserver les pièces Ă  conviction.
  • : Duplessis condamne le ComitĂ© de rĂ©habilitation.
  • : le Court of last resort, un organisme amĂ©ricain, est saisie de l’affaire Coffin. Le lendemain, les pièces Ă  conviction disparaissent dĂ©finitivement.
  • 1956 ?? : publication du livre The Coffin Murder Case par John E Belliveau du Toronto Daily Star.
  • 1956-57 : multiples articles sur l’affaire dans le journal Vrai et le Toronto Daily Star.
  • 1957 : Noranda achète Ă  gros prix des concessions dans les alentours de celles de Coffin. Jack Eagle refuse une somme considĂ©rable pour les siennes, voisines de celles de Coffin.
  • : Francis Gilbert Thompson, 35 ans, Mohawk de Saint-RĂ©gis, est arrĂŞtĂ© Ă  Miami pour le vol d’un yacht ; il avoue ĂŞtre coupable des trois meurtres, avec son complice Johnny Green. Il donne des prĂ©cisions sur les meurtres que personne ne pouvait connaĂ®tre. Me Charles-Édouard Cantin, assistant du procureur gĂ©nĂ©ral, et le colonel Lambert, directeur de la Police provinciale, parlent d’une blague avant mĂŞme de connaĂ®tre les faits et refusent presque toute collaboration Ă  la police de Miami.
  • : Thompson nie tout ; il aurait reçu la visite d’un important organisateur de l’Union nationale, le notaire Moreau, organisateur du dĂ©putĂ© NoĂ«l Dorion pour les Ă©lections fĂ©dĂ©rales de 1958. Le notaire devient ensuite fort riche et influent.
  • : dernière pendaison au QuĂ©bec, Ă  la prison de Bordeaux (MontrĂ©al).
  • : Après 24 ans de service dans la Police provinciale, Ă  cause de son rĂ´le dans l’affaire Coffin, Henri Doyon est dĂ©mis de ses fonctions par l’ex-capitaine Matte promu inspecteur gĂ©nĂ©ral de la police par le gouvernement Lesage.
  • septembre 1962 : Ă©mission d’une heure (Close-up) du rĂ©seau anglais de Radio-Canada sur l’affaire. Le lendemain, Me Maher tĂ©lĂ©phone de manière anonyme et profère des menaces contre Lewis Synnett, le policier qui assistait le sergent Doyon et qui a participĂ© Ă  l’émission.
  • : publication du livre J’accuse les assassins de Coffin de Jacques HĂ©bert. Le cabinet Lesage commande Ă  la Police provinciale un rapport sur l’affaire. Les policiers Matte et Van Houtte remettent une « brique » en un temps record.
  • : arrĂŞtĂ© en conseil instituant la Commission d’enquĂŞte Brossard du nom de son prĂ©sident, le juge Roger Brossard.
  • 27 ??? 1964 : dĂ©but de l’enquĂŞte Brossard avec le futur juge Jules DeschĂŞnes comme procureur.
  • 1964 : nomination des enquĂŞteurs de Brossard : Ă€ Matte et J-C Van Houtte.
  • au : audiences de la Commission Brossard (16 041 p. de notes). Francis Thompson y tĂ©moigne qu’il Ă©tait dĂ©sespĂ©rĂ© lors de sa fausse dĂ©claration parce qu’il s’attendait Ă  une lourde peine aux USA. Il a rĂ©ussi son coup car la justice amĂ©ricaine l’a expulsĂ© au Canada en . En 1961, il a rencontrĂ© Dieu lors d’un sĂ©jour Ă  l’hĂ´pital psychiatrique de Calgary.
  • : dĂ©pĂ´t du rapport Brossard (693 p.) qui rabroue Jacques HĂ©bert en tant que membre de la « maffia intellectuelle » et rĂ©clame des procĂ©dures contre lui.
  • : arrestation de Jacques HĂ©bert qui est condamnĂ© Ă  30 jours de prison (il en fait trois) et 3 000 $ d’amende pour outrage au tribunal. Il est acquittĂ© en .
  • 1976 : abolition de la peine de mort au Canada, en grande partie Ă  cause de l’affaire Coffin.
  • 1979 : publication du livre L’Échafaud : J’ai vu les dernières pendaisons Ă  la prison de Bordeaux (MontrĂ©al) par Roger Duguay, gardien de Coffin Ă  Bordeaux (MontrĂ©al). Il affirme que Coffin prĂ©tendait savoir comment sont morts les chasseurs amĂ©ricains et qui les a tuĂ©s.
  • 1980 : publication de L’Affaire Coffin de Jacques HĂ©bert, qui reprend et commente son livre prĂ©cĂ©dent.
  • 1983 : publication du livre The Scales of Justice par George Jonas, un rĂ©sumĂ© de sept procès dont l’affaire Coffin prĂ©sentĂ©s Ă  CBC radio Ă  l’automne 1982.
  • 1988 : Conrad Briand, un ancien rĂ©sident de Douglastown, près de GaspĂ©, qui vit Ă  Toronto depuis 1952, confesse les meurtres Ă  la police de Toronto sous l’effet d’une lourde intoxication. Après enquĂŞte, il s’avère que Briand Ă©tait Ă  Toronto au moment des meurtres.
  • 1996 : Alton Price, un retraitĂ© de Richmond, publie Ă  compte d’auteur son livre To Build a Noose (traduit en français sous le titre Tromper le jury) dans lequel il prĂ©tend connaĂ®tre l’assassin, un homme de la rĂ©gion (qui mourra en 1998). Son fils, qui avait 9 ans Ă  l’époque, aurait Ă©tĂ© tĂ©moin des meurtres.
  • printemps 2004 : Alton Price et Cynthia Patterson, enseignante de PercĂ©, lancent une pĂ©tition pour demander au ministère fĂ©dĂ©ral de la Justice de rĂ©viser l’affaire.
  • : nouveaux articles dans Le Soleil pour le 50e anniversaire de la pendaison de Coffin. Le docteur Lionel Rioux, le coroner originel dans l'affaire, âgĂ© de 89 ans, croit que Coffin a Ă©tĂ© tĂ©moin des meurtres mais que c'est son ami Bill Baker qui en est l'auteur et que c'est pour cette raison qu'il s'est suicidĂ© 17 jours après la pendaison de Coffin. Cette thĂ©orie est rejetĂ©e par la sĹ“ur de Coffin.
  • : après des interventions de Raynald Blais, dĂ©putĂ© (BQ) de GaspĂ©sie - ĂŽles-de-la-Madeleine, le gouvernement fĂ©dĂ©ral annonce la rĂ©ouverture du dossier. Un comitĂ© de rĂ©vision des condamnations criminelles va examiner l'affaire pour voir si Coffin a Ă©tĂ© victime d'une erreur judiciaire.
  • : le nom de Philippe Cabot, dĂ©cĂ©dĂ© en 1998, ressort comme possible meurtrier des trois AmĂ©ricains. Des membres de sa famille reconnaissent le fait.
  • : nouvelle publication sur l'affaire, L'Affaire Coffin : une supercherie par ClĂ©ment Fortin, juriste, qui remet en question la vĂ©racitĂ© des propos de HĂ©bert et Belliveau comme l'honnĂŞtetĂ© de leur dĂ©marche, et suggère que la culpabilitĂ© de Coffin est crĂ©dible.

Publications

  • 1958 : Coffin Ă©tait innocent, Jacques HĂ©bert, Éditions de l'Homme.
  • 1963 : J’accuse les assassins de Coffin, Jacques HĂ©bert, Éditions du jour.
  • 1979 : L'Échafaud : J'ai vu les dernières pendaisons Ă  la prison de Bordeaux (MontrĂ©al), Roger Duguay, Les Éditions Quebecor (Ă©crit par un gardien de prison ; trois chapitres racontent les derniers jours de Coffin).
  • 1980 : J’accuse les assassins de Coffin, Jacques HĂ©bert, Éditions du jour.
  • 1980 : Coffin ou Quand la justice triomphe..., FĂ©lix de la LibertĂ©, Éditions de la MarĂ©e Montante (Théâtre en 5 actes)
  • 1983 : The Scales of Justice, George Jonas, CBC Enterprises, (dramatisations radio de sept procès dont l’affaire Coffin prĂ©sentĂ©s Ă  CBC Radio Ă  l’automne 1982).
  • 1996 : To Build a Noose, Alton Price, Ă  compte d’auteur (traduit en français en 1998 sous le titre Tromper le jury).
  • 2007 : L'Affaire Coffin, une supercherie ?, ClĂ©ment Fortin, Éditions Wilson et Lafleur, 354p.

Filmographie

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.