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Adrien d'Épinay

Antoine Zacharie Adrien d'Épinay, né en 1794 à Port-Louis et décédé en 1839 à Paris, est un avocat et homme politique mauricien.

Adrien d'Épinay
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  45 ans)
Paris
Nationalité
Activités
Enfant

Biographie

Antoine Zacharie Adrien d'Épinay, descendant d'une branche cadette d'une célèbre famille bretonne (annuaire de la Noblesse de France de 1888 par Borel d'Hauterive page 128 à 133), s'établit à l'île Maurice au XVIII siècle. La branche aînée s'est éteinte au XVIIIe siècle, avant la révolution, elle a accompagné le Duc de Normandie lors de sa victoire à Hasting, le 14 octobre 1066, contre les anglais.

Il est le fils d'Antoine Jean d'Épinay, avocat, procureur général de l'Île Maurice, membre du Conseil colonial, député de Moka, et de Marie Marthe Blanc, fille du consul de France à Saint-Jean-d'Acre et d'une Grecque de l'île de Chypre (décédée à l'Isle de France en 1803). Il épouse au quartier de Flacq Marguerite Le Breton de La Vieuville le , fille de Jean-Baptiste Le Breton de La Vieuville né à Saint-Malo vers 1759 et de Louise de Rune, fille de Louis Charles Pierre de Rune et de Marie Jeanne Anne Jocet de la Porte[1].

Maison d'Adrien d'Épinay à Port-Louis. Le 28 juillet 1832, une députation d'habitants vint demander que sa fille, qui venait de naître, fut adoptée par l'Île Maurice et portât le nom de Mauricia. Au balcon, d'Épinay tenant son enfant dans ses bras. Estampe du XIXe siècle.
Gravure du XIXe siècle représentant la statue d'Adrien d'Épinay. Légende parue dans la revue L'Illustration, Paris : « La pose est noble et simple et répond admirablement à l'idée qu'on a pu se former d'Adrien d'Épinay, mandataire de ses concitoyens. Il leur rend compte de son mandat avec ce geste suprême de l'homme convaincu de n'avoir puisé ses aspirations que dans son cœur de patriote. »

Il est reçu en 1816 comme avoué. Après le décès de Charles Thomi Pitot de la Beaujardière (plus connu sous le nom de Thomi Pitot) le chef politique de la colonie d'Épinay, alors âgé de 27 ans, fut choisi pour le remplacer en 1821. En 1827, il crée le Comité colonial[2] pour défendre les intérêts de la colonie et restaurer les institutions libres supprimées en 1803. Il participe au développement économique de Maurice notamment en modernisant l'importante sucrerie située à Argy, sur la côte est de l'île près de Belle-Mare, avec des moulins à vapeur[3], en fondant la Société royale des arts et des sciences de l'île Maurice, la Banque de Maurice, qui fonctionne pendant une vingtaine d’années avant d’être supplantée par la Mauritius Commercial Bank créée en 1838 par des commerçants anglais et mauriciens avec l’appui du gouverneur Nicolay, ou encore en 1832 le journal Le Cernéen[4], du nom de Cerné nom inscrit sur les portulans portugais pour désigner l'île Maurice, qui est sans doute le plus ancien quotidien de l'hémisphère sud[5].

Prémices de l'abolition

Après la prise de l'Île de France en par les Britanniques, l’Angleterre a l'intention d'y abolir la traite et l’esclavage [Note 1]. L'abolition de la traite avait été votée au parlement britannique en 1807[6] sur proposition du député William Wilberforce. Dès 1813, la traite est donc officiellement abolie à Maurice, mais ce n'est qu'en 1821 qu'elle cessera complètement. En 1830 les choses se précisent concernant l'abolition de l'esclavage et Adrien d'Épinay, avocat et planteur, ne s’oppose pas au principe de l’abolition, mais lui et les autres acteurs de l’industrie sucrière demandent qu’elle soit accompagnée d’une aide financière qui permettrait d’éviter l’effondrement de l’économie du pays. Ce principe d’indemnité financière avait été préconisé par les colons en 1796[7], lorsque le gouverneur Anne-Joseph-Hippolyte de Maurès de Malartic avait dû affronter les envoyés du Directoire chargés d'appliquer l’abolition sans compensation [Note 2].

Première mission à Londres (1830-1832)

Son action fait parfois l’objet de controverses. Certains lui reprochent, en effet, de s’être opposĂ© Ă  l’abolition de l'esclavage Ă  Maurice en 1835. Mais on ne trouve trace dans aucun de ses discours ou de ses Ă©crits qu'il se serait prononcĂ© contre l'abolition de l'esclavage. Pourtant, le titre de son rapport, publiĂ© dans l'ouvrage d'Auguste Toussaint Les Missions d'Adrien d'Épinay 1830-1834, adressĂ© aux autoritĂ©s britanniques, en dit long sur son Ă©tat d'esprit et sur ses objectifs : Rapport fait par Adrien d'Épinay au Conseil du Gouvernement, en 1832, sur les moyens les plus propres Ă  obtenir la plus grande amĂ©lioration possible de la condition des esclaves Ă  l'ĂŽle Maurice et les prĂ©parer Ă  jouir de l'Ă©tat de libertĂ© sans compromettre le sort de la colonie et qui se termine par : « on aura trouvĂ© le moyen d'avancer sĂ»rement vers une Ă©mancipation gĂ©nĂ©rale, signĂ© : A. d'Épinay, Rapporteur Â». L'introduction de sa lettre Ă  Thomas Fowell Buxton, fondateur de l'Anti-Slavery Society (une organisation politico-religieuse) et membre du Parlement du Royaume-Uni, en date du , donne Ă©galement une indication sur ses sentiments Ă  l'Ă©gard du projet de l'abolition de l'esclavage Ă  Maurice : « Je ne vous Ă©crit que dans le dĂ©sir sincère d'allier les intĂ©rĂŞts de mon pays Ă  la cause de l'humanitĂ© que j'ai toujours servie, que je servirai toujours et qui eĂ»t dĂ©jĂ  triomphĂ© si le sacrifice n'avait dĂ» porter que sur moi seul Â»[8]. On lui reproche en fait, d’avoir Ă©tĂ© envoyĂ© le [9] comme reprĂ©sentant des planteurs mauriciens Ă  Londres auprès du gouvernement britannique pour conditionner l'abolition Ă  l'octroi par les autoritĂ©s anglaises d'une contrepartie financière. En effet, les planteurs risquent de se retrouver du jour au lendemain sans aucune main d’œuvre pour travailler sur les plantations et faire fonctionner les sucreries, ce qui ne manquerait pas de ruiner très rapidement cette industrie naissante. Adrien d'Épinay est de retour le [Note 3] avec la promesse de Lord Goderich[10],SecrĂ©taire d'État pour les colonies, que l'abolition sera accompagnĂ©e d'une aide financière. C’est lors de ce sĂ©jour Ă  Londres qu'il est prĂ©sentĂ©, le , Ă  Arthur Wellesley duc de Wellington, vainqueur de NapolĂ©on Ă  la bataille de Waterloo. Il en profite pour dire au duc combien les Mauriciens regrettaient le dĂ©cès du gouverneur Sir Robert Farquhar, dĂ©fenseur de l’Île Maurice et des Mauriciens[11].

Deuxième mission à Londres (1833-1835)

Portrait en pied d'Adrien d'Épinay, vers 1834. Tableau sans doute réalisé par François-Gabriel Lépaulle (1804-1886).

Mais en , Sir John Jeremie, débarque à l'Île Maurice avec le titre de procureur général en remplacement du demi-frère d'Adrien d'Épinay qui avait été nommé à ce poste en 1828 par le gouverneur Lowry Cole[12]. Le but de John Jeremie est, en fait, de tenter une abolition sans compensation[13], décidée par un ordre en Conseil le , sans doute sous l'influence de l'Anti-Slavery Society dont il est un ardent défenseur. Adrien d'Épinay veut faire respecter les engagements de Lord Goderich et organise un système d'inertie (sorte de grève générale avant la lettre qui dure 40 jours) dans l'île. Le gouverneur Sir Charles Colville convoque une réunion extraordinaire du Conseil législatif qui se prononce à une très grande majorité pour le renvoi de John Jeremie en Angleterre. Épinay repart alors en mission à Londres au début de 1833. Après d'âpres négociations et un court séjour à Paris pendant lequel il obtient sa licence en droit, il revient à Maurice le [14] avec la promesse d'une compensation[Note 4] pour tous les planteurs de l'industrie sucrière de la colonie. L'esclavage[Note 5] est alors légalement et officiellement aboli à l'Île Maurice le . L'industrie sucrière traverse aussitôt une période où tous les esclaves et apprentis abandonnent leurs postes de travail pour se diriger vers des métiers de forgerons, maçons, mécaniciens, charpentiers ou de pêcheurs sur les côtes de l'île car ils ne veulent plus travailler la terre. C’est pendant son second séjour à Londres qu’Adrien d’Épinay rencontre Talleyrand, alors ambassadeur de France, lors d’un dîner le chez ce dernier[15]. Il est également présenté par Lord Goderich au roi Guillaume IV et par Lord Colville à la reine Adélaïde de Saxe-Meiningen[Note 6].

RĂ©sultats de ses missions

Il a obtenu du gouvernement anglais, non seulement que l’abolition sera accompagnĂ©e d’une assistance financière pour subvenir Ă  la main d’œuvre ainsi supprimĂ©e, mais aussi l'abolition de la censure et la libertĂ© de la presse jusqu’alors muselĂ©e par les autoritĂ©s anglaises [16]. Il obtient Ă©galement de l’Angleterre la crĂ©ation d’un Conseil lĂ©gislatif[Note 7] comprenant maintenant des reprĂ©sentants mauriciens exclus de l’administration, ainsi que l’accès des Mauriciens aux emplois publics sans distinction d'origine et sans autre prĂ©fĂ©rence que celle due au mĂ©rite, l'abolition de tout monopole, la rĂ©organisation de la police surtout dans les campagnes et une loi pour la rĂ©pression des abus rĂ©sultant du dĂ©bit des liqueurs spiritueuses[17]. Comme l'Ă©crit Auguste Toussaint, : « Ce Ă  quoi il visait Ă©tait quelque chose de beaucoup plus noble et de beaucoup plus grand (que la simple obtention d'une indemnitĂ© financière) : c'Ă©tait de rendre Ă  son pays une âme, une âme que le pays avait possĂ©dĂ©e jadis, qui n'Ă©tait pas encore tout Ă  fait morte et sans laquelle ce pays ne pourrait jamais plus accomplir rien de grand ».

Monument funéraire élevé, aux frais de la colonie en , au cimetière de Pamplemousses à l'Île Maurice, pour accueillir la dépouille mortelle d'Adrien d'Épinay.

Conflit avec Nicolay

Au cours des annĂ©es qui suivent son retour Ă  Maurice en 1835, ses rapports avec le gouverneur Sir William Nicolay, reprĂ©sentant de la Couronne, sont particulièrement difficiles[18] Nicolay est nettement hostile Ă  ses administrĂ©s et Ă  Adrien d’Épinay tout particulièrement pour qui il semble avoir Ă©prouvĂ© une vĂ©ritable haine. Ă€ l’exclusion des jugements de source mauricienne sur Nicolay, l’opinion suivante exprimĂ©e par son collègue, l’ex gouverneur Sir Lowry Cole, montre assez bien que William Nicolay n’appartenait ni Ă  l’élite militaire, ni Ă  l’élite coloniale de ce temps : « Le journal annonce la nomination du gĂ©nĂ©ral Nicolay pour succĂ©der Ă  Sir Charles Colville qui, dit-on, est rappelĂ©. J’espère sincèrement, mon cher Lord, que cette nouvelle est sans fondement. Le gĂ©nĂ©ral Nicolay n'a aucune rĂ©putation d’homme public, sauf peut-ĂŞtre dans vos bureaux ou (ce qui est plus Ă  propos) Ă  l’Anti-Slavery Society qui a lieu d'ĂŞtre satisfaite de son administration des West Indies. » [19]

Abandon de la vie politique et départ vers la France

Plaque apposée sur le mausolée d'Adrien d'Épinay au cimetière de Pamplemousses, Île Maurice, où l'on peut lire : "Patrie, Famille, Amis". Telle était sa devise. Frappés du même coup par sa mort prématurée, patrie, famille, amis, confondant leur regret, lui ont élevé ce monument.1840. Au bas, plaque du gouvernement mauricien : "Protected by Law as an Ancient Monument ".

Après avoir résidé à Port-Louis (les restes de sa maison sont encore visibles à l'angle des rues De Poivre et Edith Cavell), en 1836 il se rend acquéreur du domaine de Monplaisir à Pamplemousses avec l'intention de se consacrer à l'horticulture [20]. Mais, victime de tracasseries incessantes de l'autorité coloniale et de ses ennemis politiques, il décide d'abandonner la vie politique et quitte Maurice le pour s'installer en France avec sa femme et ses enfants (son dernier fils, Prosper, le futur sculpteur, est à cette époque âgé de trois ans)[Note 8]. Quelques mois après son installation à Paris Adrien d'Épinay meurt à l’âge de 45 ans le . Sur son lit de mort, il demande à ce qu'au moins son cœur soit retourné à Maurice, son île natale. Mais sur l'insistance de ses compatriotes, c'est sa dépouille mortelle qui sera rapatriée et inhumée au cimetière de Pamplemousses, en face de l'église de Saint François, à côté du jardin de Pamplemousses créé par Pierre Poivre, intendant à l'Île de France et de Bourbon de 1767 à 1772.

Famille d'Adrien d'Épinay (ascendance et descendance)

Portrait du père d’Adrien d’Épinay, Jean Antoine d’Épinay (1747-1811). Avocat au Parlement de Paris, puis avocat en Île-de-France. Tableau exécuté en 1790.
Statue d'Adrien d'Épinay réalisée par son fils Prosper dans son atelier de Rome, au 57, Via Sistina. Elle fut inaugurée au "Jardin de la Compagnie" à Port-Louis, le 26 septembre 1866. On peut la voir encore aujourd'hui sur la place centrale du Jardin.
Plaque indiquant la rue d'Épinay dans la ville de Curepipe - Ile Maurice.

Le père d’Adrien d’Épinay, Jean Antoine d’Épinay est né à Paris en 1747 dans la paroisse de Saint-Eustache[21]. Il est mort à Port-Louis, Île Maurice, le . Il avait épousé, à Paris, Anne Thérèse Landau de la Croix en 1778. Alors avocat au parlement de Paris, il débarque à Port-Louis en 1787, âgé de 40 ans. En , il prête serment comme avocat et est nommé membre de l’Assemblée coloniale de l’Île-de-France. Il prend une part importante aux délibérations de cette assemblée sous la Révolution.

De son premier mariage sont issus :

  • Prosper d’Épinay, nĂ© en 1780 Ă  Paris. Il vient rejoindre son père Ă  l’Île-de-France en 1800. D'abord avouĂ© en 1804, puis avocat en 1816, il est nommĂ© par le gouverneur Lowry Cole, procureur gĂ©nĂ©ral de l’Île Maurice en 1828[Note 9]. Il avait Ă©pousĂ© en premières noces, en 1810, ClĂ©mentine DĂ©roullède (sans postĂ©ritĂ©) et en secondes noces, en 1831, JosĂ©phine Amanda Laborde (sans postĂ©ritĂ©). Ă€ la mort de son père en 1811 il prend en charge la formation de son demi-frère Adrien d’Épinay. C’est lui qui, en tant que procureur gĂ©nĂ©ral de l'ĂŽle Maurice, proclame officiellement en 1835 l’acte d’abolition de l’esclavage dans l'Ă®le.
  • Flore d’Épinay, qui Ă©pousa Édouard Junot-Desfontaines en 1806 (six enfants).

Après le décès de sa femme en 1788 en France, Jean Antoine d'Épinay se remaria à l’Île-de-France et épousa, en 1789, Marthe Marie Blanc née à Saint-Jean d’Acre, fille de Zacharie Blanc (ancien consul de France à Saint-Jean-d’Acre) dont l’épouse, née Fugas, était une Grecque de l’île de Chypre. De ce deuxième mariage est issu Adrien d'Épinay qui eut pour marraine la belle-sœur du navigateur Jean-François de La Pérouse, Élisabeth Broudou, qui était l'amie intime de sa mère[Note 10].

Adrien d'Épinay, a quatre sœurs aînées :

  • Julie d'Épinay (pas mariĂ©e).
  • Sophie d'Épinay, qui Ă©pousa Gustave Nas de Tourris.
  • Élisabeth-Lise d'Épinay (pas mariĂ©e).
  • Adrienne d'Épinay, qui Ă©pousa Aristide Armand de FoĂŻard.

Du mariage d’Adrien d'Épinay avec Marguerite Le Breton de la Vieuville sont issus :

  • Prosper d'Épinay (mort jeune).
  • Adrien d'Épinay (mort jeune).
  • Charles Antoine d'Épinay (1822-1856) sans postĂ©ritĂ©.
  • Louise Élisabeth d'Épinay, qui Ă©pousa Jules Mallac veuf (2e noces).
  • MĂ©lanie d'Épinay, nĂ©e en 1825, qui Ă©pousa Jules Mallac (1re noces).
  • AngĂ©lique d'Épinay (1827-1833).
  • Adrien d'Épinay, auteur du livre Renseignements pour servir Ă  l’histoire de l’Île-de-France -1890, qui Ă©pousa EugĂ©nie de Heaulme.
  • Mauricia d'Épinay, qui Ă©pousa Charles Geffroy de Bregouharn.
  • Prosper d'Épinay (1836-1914), sculpteur et auteur du livre Souvenirs d'Adrien d'Épinay -1901, qui Ă©pousa Claire Mottet de La Fontaine fille d'Adolphe Mottet de La Fontaine (1795 PondichĂ©ry -1884 Paris), capitaine dans l'armĂ©e du Nizam d'Hyderabad ; Nâsir ad-Dawla Asaf Jâh IV (1794-1857) et d'Élisabeth de Warren (1814-1893) fille du comte Jean-Baptiste de Warren.

Notes et références

Notes

  1. Ă€ la page 145 de son livre Les Missions d'Adrien d'Épinay publiĂ© en 1946, Auguste Toussaint prĂ©cise : « Ainsi, tout en se refusant Ă  adopter l'abolition complète de l'esclavage dĂ©crĂ©tĂ©e par la Convention Ă  Paris, l'AssemblĂ©e coloniale de l'ĂŽle-de-France se montra disposĂ©e Ă  rencontrer les vues du gouvernement rĂ©publicain au sujet de l'esclavage dans ce qu'elles avaient de sage et de modĂ©rĂ©. Â»
  2. "Le gouverneur Malartic, tant bien que mal, maintint le statu quo à l'Île-de-France" (après le renvoi des agents du Directoire Baco et Burnel) nous dit Karl Noël dans son ouvrage L'Esclavage à l'Isle de France, p. 127.
  3. En l'absence d'Épinay à l'Île Maurice, il a été convenu que ce soit Évenor Dupont, avocat et homme politique (1803-1869) qui le remplace comme chef politique de la colonie.
  4. 20 millions de livres sterling (pour la Jamaïque et toutes les autres colonies occidentales anglaises), montant équivalent à 500 millions de francs de l'époque et dont les planteurs de l'Île Maurice recevront UK£ 2,112,632-10s 11d, soit Roupies mauriciennes 31,659,495.- ref. Dr A. Toussaint, page 143, note 81, de l'ouvrage Les Missions d'Adrien d'Épinay (1830-1834).
  5. Selon la lettre d'Adrien d'Épinay à Lord Goderich, en date du 16 juillet 1831 : " 65,000 esclaves dont 25,000 sur les sucreries. Si l'on excepte de ces 25,000 les enfants, les vieillards et les infirmes, il reste 15,000 activement et effectivement employés aux travaux de sucreries ".
  6. Réponse de M. Adrien d'Épinay à un écrit intitulé : Avis du gouvernement (1835), p.17. Et "Court Circular" : 1830-1832 et 1833-1835.
  7. Les membres de ce Conseil étaient les suivants : MM. Adrien d'Épinay et Jacques Gaillardon pour Port-Louis, Pierre Lucas pour le quartier de Flacq, Charles Millien pour Pamplemousses, Édouard Pitot pour Rivière du Rempart, Antoine Bestel pour Grand-Port et Laurent Barbé pour les dépendances (Rodrigues, les Seychelles etc.), page 285, Port-Louis, Deux Siècles d'Histoire, Auguste Toussaint, 1936.
  8. Dans une lettre, en date du 24 juin 1833, à son beau-frère Charles Le Breton, Épinay écrit qu'Évenor Dupont l'informe "qu'on lui offre de le faire entrer à la Chambre (des avocats) dans six mois s'il veut passer en France".
  9. Début mai 1833, Sir John Jeremie occupa, à l'Ile Maurice, le poste de Procureur général jusqu'en octobre 1834. Il remplaça Prosper d'Épinay (demi-frère d'Adrien d'Épinay) qui occupait ce poste. Jeremie fut débouté lors du procès qu'il avait intenté, en mars 1834, à cinq colons pour avoir organisé un "complot pour chasser les Anglais de la colonie". En septembre 1834, le ministre d'État de la Couronne le destitua et Prosper d'Épinay, principal défenseur des accusés, fut réintégré à son poste de procureur général. Ce retentissant procès est connu sous le nom de "Procès du Grand-Port".
  10. L'illustre et infortuné navigateur Jean-François de Galaup, comte de La Pérouse, épousa, en 1783, Éléonore Broudou (sœur d'Élisabeth) en l'église Sainte-Marguerite à Paris. La Pérouse avait rencontré Mademoiselle Éléonore Broudou pendant son séjour à l'Isle de France de 1772 à 1778 auprès du gouverneur Ternay. Souvenirs d'Adrien d'Épinay par P. d'Épinay, 1901, p. 51, note 2.

Références

  1. D'Épinay Prosper, Souvenirs d'Adrien d'Épinay 1794-1839, Maurice Bourges imprimeur breveté, Fontainebleau, 1901, note 1, p. 41
  2. Sornay Pierre de, Isle de France, Ile Maurice, réédition de l'édition original de 1950 par Précigraph Ltd., 1995, p. 97.
  3. Lenoir Philippe, L'Ile Maurice Ancienne Isle de France, Éditions du Cygne, Port-Louis, Ile Maurice, 1979, p. 57.
  4. Dictionnaire de Biographie mauricienne, A. Toussaint, juillet 1944, no 14, p. 426
  5. Lenoir Philippe, Ile Maurice, ancienne Isle de France, Éditions du Cygne, 1979, p. 58.
  6. Œuvre collective, sous la direction de d'Unienville Noël, L'Ile Maurice et sa Civilisation, G. Durassié & Cie. Éditeurs, 64, Bld. St-Germain, Paris, 1949, p. 40.
  7. Karl Noël, L'esclavage à l'Isle de France, Éditions Two Cities, Aubin Imprimeur, Ligugé, Poitiers, 1991, p. 126.
  8. Les Missions d'Adrien d'Épinay 1830-1834, par Dr A. Toussaint, Lauréat de l'Institut, 1946, p. 55.
  9. Dictionnaire de Biographie mauricienne, A. Toussaint, juillet 1944, no 14, p. 426.
  10. Sornay Pierre de, Isle de France, Ile Maurice, réédition de l'édition originale de 1950 par Précigraph Ltd., 1995, p. 102.
  11. D'Épinay Prosper, Souvenir d'Adrien d'Épinay, Maurice Bourges, imprimeur breveté, Fontainebleau, 1901, p. 34.
  12. Dictionnaire de Biographie Mauricienne, A.Toussaint, juin 1948, no 23, p. 726.
  13. Dictionnaire de Biographie mauricienne, A. Toussaint, juillet 1944, no 14, p. 427.
  14. Sornay Pierre de, Isle de France, Ile Maurice, réédition de l'édition originale de 1950 par Précigraph Ltd., 1995, p. 107.
  15. D'Épinay Prosper, Souvenirs d'Adrien d'Épinay, Maurice Bourges imprimeur breveté, Fontainebleau, 1901, p. 35, 37 et 38.
  16. Toussaint Dr A., "Lettre d'A. d'Épinay au Comité Colonial", in Les Missions d'Adrien d'Épinay (1830-1834), Port-Louis, Île Maurice, 1946, p. 31.
  17. Toussaint Dr A., "Lettre d'A. d'Épinay à M. Irving, Secrétaire colonial", in Les Missions d'Adrien d'Épinay (1830-1834), Port-Louis, Île Maurice, 1946, p. 41.
  18. Le gouverneur Nicolay, qui est en fonction de 1833 Ă  1840 a jouĂ© un rĂ´le important durant la pĂ©riode qui a suivi l’abolition de l’esclavage avec compensation accordĂ©e par le Royaume-Uni aux planteurs de l'industrie sucrière. Pour se faire une idĂ©e du comportement de ce gouverneur durant cette pĂ©riode dĂ©licate, on peut citer ce qu'Ă©crit Auguste Toussaint dans son ouvrage Les Missions d’Adrien d’Épinay (1830-1834), pages 150 et 151 : « Sir William Nicolay (1771-1842) Ă©tait d’origine allemande, bien que nĂ© en Angleterre. Après avoir servi aux Indes, en AmĂ©rique et en Europe, il commença sa carrière de gouverneur colonial en 1824 dans les West Indies d’oĂą il passa Ă  l’Île Maurice, qu’il administra du au . Ses manières, qui rappelaient celles du gĂ©nĂ©ral Hall, n’étaient guère faites pour lui conquĂ©rir la sympathie des habitants. Les manières de sa femme, une petite bourgeoise, fille d’un "clergyman" du Northumberland, contrastaient aussi singulièrement avec celles de Lady Cole et de Lady Colville. EnvoyĂ© Ă  l’Île Maurice, après les Ă©vènements de 1832, pour rĂ©tablir l’ordre dans la colonie que John Jeremie avait dĂ©crite au Bureau colonial de Londres comme une colonie rebelle, il put constater, dès son arrivĂ©e, que "tout ce qui avait Ă©tĂ© racontĂ© Ă  Londres Ă©tait fort exagĂ©rĂ© et que la force insurrectionnelle armĂ©e n’existait pas." ». Voir sa dĂ©pĂŞche au SecrĂ©taire d’État en date du 16 fĂ©vrier 1833, publiĂ©e dans Souvenirs d’Adrien d’Épinay, par P. d’Épinay, p. 4.
  19. Lettre de Sir Lowry Cole à Lord Goderich en date du 25 juillet 1832, reproduite in Memoirs of Sir Lowry Cole, éditée par Stephen Gwynn & Maud Mowry Cole, Londres 1934, p. 227.
  20. Rouillard Guy avec la collaboration de Guého Joseph, Le Jardin des Pamplemousses 1729-1979, General Printing & Stationary Ltd., Les Pailles, Ile Maurice, 1983, p. 63.
  21. Dictionnaire de Biographie mauricienne, A. Toussaint, mars 1943, no 4, p. 108 et 109.

Bibliographie

  • Toussaint Auguste, Les Missions d'Adrien d'Épinay (1830-1834), The General Printing & Stationary cy. Ltd., Port-Louis, Mauritius, 1946.
  • Épinay Prosper d', Souvenirs d'Adrien d'Épinay (1794-1839), Extraits relatifs Ă  sa seconde mission Ă  Londres en 1833. Fontainebleau, Maurice Bourges, 1901.
  • Ĺ’uvre Collective (sous la direction de d'Unienville NoĂ«l) de Messieurs : Toussaint Dr Auguste, Ph. D. (London), archiviste du gouvernement mauricien, Sornay Pierre de, Ă©crivain, Hein Raymond, avocat, Sornay HervĂ©, journaliste, Martial Gabriel, journaliste, Pelte Stanislas, Prof. Chapus, Tyack Claude, Pitot Maurice, Lincoln RenĂ©, Le Juge de Segrais, RenĂ© (Paris), Lenoir Philippe : L'Ile Maurice et sa Civilisation, G. DurassiĂ© & Cie Éditeurs, 64, Bld. St-Germain, Paris, 1949.
  • Épinay Adrien d', Renseignements pour servir Ă  l'Histoire de l'Ile-de-France[Note 1], Nouvelle Imprimerie Dupuy, Port-Louis, Ile Maurice, 1890[Note 2].
  • Sornay Pierre de, Isle de France, Ile Maurice, prĂ©face de M. Jacques Chevalier de l'Institut de France, rĂ©Ă©dition de l'Ă©dition originale de 1950 par PrĂ©cigraph Ltd., 1995[Note 3].
  • Toussaint Dr Auguste, Dictionnaire de Biographie Mauricienne, publiĂ© par la SociĂ©tĂ© de l'Histoire de l'Ile Maurice (S.H.I.M.), no 13, 1944, p. 426-427.
  • Lenoir Philippe, Ile Maurice, ancienne Isle de France, Les Éditions du Cygne, Port-Louis, Ile Maurice, 1979, p. 57-58.
  • The Illustrated London News Statue of Adrien d'Épinay at Port-Louis, Mauritius, , p. 64.
  • Dictionnaire EncyclopĂ©dique Larousse, dirigĂ© par Claude AugĂ©, Tome premier, Librairie Larousse, Paris, 1906, p. 589
  • Nouveau Dictionnaire EncyclopĂ©dique Larousse, publiĂ© sous la direction de Claude AugĂ©, Librairie Larousse, Paris, 1919, p. 1292.
  • Toussaint Auguste, Port-Louis. Deux siècles d'Histoire (1735-1935), prĂ©face de Pierre CrĂ©pin, La Typographie Moderne, Port-Louis, Ile Maurice, 1936.
  • Roux-Foujols Patricia, Prosper d'Épinay Un sculpteur mauricien Ă  la cour des princes, Amical Ile Maurice-France, Precigraph Ltd., 1996.
  • NoĂ«l Karl, L'esclavage Ă  l'Isle de France, Éditions Two Cities, Aubin Imprimeur, LigugĂ©, Poitiers, 1991.
  • Nagapen AmĂ©dĂ©e, Le Marronnage Ă  l'Isle de France-Ile Maurice, Centre Culturel Africain-Port-Louis, Ile Maurice, 1999.

Notes sur la bibliographie

  1. jusqu'à l'année 1810 inclusivement, précédés de notes sur la découverte de l'île, sur l'occupation hollandaise, etc.
  2. L'auteur de cet ouvrage est l'un des fils de l'avocat et homme politique Adrien d'Épinay. Ce fils portait le même nom que son père. L'ouvrage est disponible sur : Internet Archive.
  3. Ouvrage couronné par l'Académie Française-Prix Thorlet

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