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Adrien Thério

Adrien Thério (Saint-Modeste, - Montréal, ) est un écrivain québécois (romancier, conteur et dramaturge).

Adrien Thério
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Vie privée

Adrien Thériault naßt à Saint-Modeste, prÚs de RiviÚre-du-Loup, le . Issu d'une famille nombreuse et doté d'une santé fragile, rien ne le destine en apparence à un parcours d'homme de lettres.

C'est lorsqu'il publie ses premiĂšres Ɠuvres de fiction qu'il change la graphie de son patronyme pour se distinguer d'un de ses contemporains qui connaĂźt un grand succĂšs populaire, le romancier Yves ThĂ©riault, avec qui n'a a pas de lien de parentĂ© directe. Il est en revanche le grand-oncle de MĂ©lissa ThĂ©riault, chercheuse spĂ©cialisĂ©e en philosophie de l'art et de la littĂ©rature.

Ce travailleur acharnĂ© produira plusieurs romans, nouvelles et contes exprimant l'angoisse et la dĂ©sillusion d'un monde Ă  l'orĂ©e de la RĂ©volution tranquille[1]; il dĂ©peindra vie rurale du Bas-St-Laurent dans ses extrĂȘmes (c'est-Ă -dire autant ses aspects bucoliques que violents) comme la vie universitaire et urbaine, variant les procĂ©dĂ©s littĂ©raires au sein d'une oeuvre abondante et diversifiĂ©e.

Discret sur sa vie privée, il se consacrera entiÚrement à la production littéraire ainsi qu'à sa diffusion et laissera à la postérité une oeuvre caractérisée par une prose sobre mais précise ainsi qu'une soif d'indépendance.

Formation et carriĂšre


Les professeurs du jeune Andrien ThĂ©rio remarquent rapidement ses capacitĂ©s intellectuelles et font en sorte de lui permettre de poursuivre ses Ă©tudes grĂące Ă  une bourse. Il obtient son baccalaurĂ©at Ăšs Arts Ă  l’UniversitĂ© d’Ottawa en 1950, et termine sa maĂźtrise en 1951. C’est en 1953 qu’il devient le dĂ©tenteur d’un doctorat en littĂ©rature française de l’UniversitĂ© Laval, sa thĂšse porte sur le journaliste Jules Fournier[2]. RĂ©cipiendaire d’une bourse d’étude Rockefeller, il part aux États-Unis Ă©tudier Ă  l'UniversitĂ© Harvard de 1955 Ă  1956 avant de terminer sa maĂźtrise en science politique Ă  l’universitĂ© Notre-Dame en Indiana, oĂč il enseigne de 1956 Ă  1959.

Il est l'auteur de Mes beaux meurtres, paru en 1961 au début de la Révolution tranquille.

Sa connaissance parfaite de l'anglais lui permettra traduire et publier en 1962 Un Yankee au Canada (A Yankee in Canada) de Henry David Thoreau, le "récit du séjour de Thoreau à Montréal et Québec"[3].

AnticlĂ©rical et libre-penseur, il s'inspire des Ă©crits de Louis-Antoine Dessaulles et publie Un siĂšcle de collusion entre le clergĂ© et le gouvernement britannique : anthologie des mandements des Ă©vĂȘques, 1760-1867 qui montre l'Ă©tendue de la collusion entre le clergĂ© catholique et le pouvoir anglais[4].

Il enseigne au University College de l’UniversitĂ© de Toronto (1959-1960) et au Royal Military College de Kingston en Ontario (1960-1969). À partir de 1969, il enseigne au dĂ©partement de lettres françaises de l’UniversitĂ© d’Ottawa[5].

Peu connu du grand public en tant qu'auteur, il apporte nĂ©anmoins une importante contribution Ă  la diffusion et au rayonnement de la littĂ©rature quĂ©bĂ©coise. Il fonde en 1961 la revue Livres et Auteurs QuĂ©bĂ©cois qu’il dirige jusqu’en 1973 avant de fonder Lettres quĂ©bĂ©coises ("LQ" depuis 2017) en 1976. La direction sera assurĂ©e jusqu'en 2016 par son collaborateur et ami, l'Ă©crivain AndrĂ© Vanasse (dont le fils, Alexandre Vanasse, prendra la relĂšve Ă  titre d'Ă©diteur en 2017). Sa posture Ă©ditoriale lui permet d'ĂȘtre un alliĂ© discret mais sincĂšre des luttes fĂ©ministes de son Ă©poque[6] et de contribuer Ă  la valorisation des contributions littĂ©raires fĂ©minines magistrales de son Ă©poque (dont Marie-Claire Blais et Anne HĂ©bert).

Membre de la Société royale du Canada, il se méritera le prix Arthur-Buies en 1991.

Il publie en 2000 une Ă©dition commentĂ©e du Discours sur la tolĂ©rance de Louis-Antoine Dessaulles, figure de proue de l'Institut canadien et « fervent dĂ©fenseur des valeurs de libertĂ© professĂ©es par les LumiĂšres », suivi d'un discours d'un de ses farouches opposants, l'Ă©vĂȘque Ignace Bourget[7].

Il s'éteint le [8] à son appartement de Montréal, laissant inachevé son dernier projet, la publication de ses mémoires.

Le fonds d'archives d'Adrien Thério est conservé au centre d'archives de Gatineau de BibliothÚque et Archives nationales du Québec[9].

ƒuvre

Romans

  • 1952 : Les BrĂšves AnnĂ©es
  • 1960 : La Soif et le Mirage
  • 1965 : Le Mors aux flans
  • 1968 : Soliloque en hommage Ă  une femme
  • 1973 : Les Fous d’amour
  • 1983 : Marie-Ève, Marie-Ève

RĂ©cits

  • 1962 : Le Journal d’un chien
  • 1962 : Le Printemps qui pleure
  • 1970 : Un paĂŻen chez les pingouins
  • 1974 : La ColĂšre du pĂšre
  • (de) Der Hellseher, en: Erkundungen. 26 kanadische ErzĂ€hler. Trad. Adelheid Witt. Verlag Volk und Welt, Berlin 1986, pp 241 – 246 (=Le voyant, 1975)

Recueils de contes et nouvelles

  • 1958 : Contes des belles saisons
  • 1961 : Mes beaux meurtres
  • 1974 : Ceux du Chemin-TachĂ©
  • 1975 : La TĂȘte en fĂȘte, et autres histoires Ă©tranges

Essais et ouvrages documentaires

  • 1953 : Jules Fournier, homme de lettres
  • 1954 : Jules Fournier, journaliste de combat
  • 1957 : Jules Fournier
  • 1965 : Conteurs canadiens-français; Ă©poque contemporaine
  • 1969 : Livres et auteurs quĂ©bĂ©cois
  • 1975 : Ignace Bourget, Ă©crivain
  • 1988 : Conteurs quĂ©bĂ©cois : 1900-1940
  • 2000 : Joseph Guibord : victime expiatoire de l’évĂȘque Bourget : l’Institut canadien et l’affaire Guibord revisitĂ©s

Traduction

  • 1962 : Traduction de A Yankee in Canada du philosophe amĂ©ricain Henry David Thoreau sous le titre Un Yankee au Canada ; rĂ©Ă©dition en 1992 sous le titre Un Yankee au QuĂ©bec (StankĂ©)

Théùtre

  • 1964 : Les RenĂ©gats, piĂšce en trois actes et cinq tableaux
  • 1979 : Le Roi d’Aragon, drame en deux actes

Autres publications

  • 1961 : Flamberge au vent
  • 1975 : Des choses Ă  dire : journal littĂ©raire 1973-1974
  • 1978 : C’est ici que le monde a commencĂ©, rĂ©cit-reportage

Honneurs

Éponyme

  • Le prix Adrien-ThĂ©rio - Lettres quĂ©bĂ©coises. Il est attribuĂ© en mĂ©moire du fondateur de la revue, Adrien ThĂ©rio. DotĂ© d’un montant de 1000$, il est attribuĂ© chaque annĂ©e Ă  l’étudiant qui a Ă©crit le meilleur mĂ©moire ou la meilleure thĂšse en littĂ©rature quĂ©bĂ©coise, selon un jury composĂ© de professeurs du DĂ©partement d’études littĂ©raires de l’UQAM[10].

Notes et références

  1. « Adrien Thério | l'Encyclopédie Canadienne », sur www.thecanadianencyclopedia.ca (consulté le )
  2. Michel Brunet, « THÉRIO, Adrien, Jules Fournier, journaliste de combat. MontrĂ©al : Editions Fides, 1954. 245 pages. $2.00. », Revue d'histoire de l'AmĂ©rique française, vol. 9, no 1,‎ , p. 136 (ISSN 0035-2357 et 1492-1383, DOI 10.7202/301702ar, lire en ligne, consultĂ© le )
  3. Pierre Monette, « Walden ou la vie dans les bois de Thoreau l’écolo », Entre les lignes : le magazine sur le plaisir de lire au QuĂ©bec, vol. 1, no 4,‎ , p. 36–37 (ISSN 1710-8004 et 1923-211X, lire en ligne, consultĂ© le )
  4. Jean-François Nadeau, « Le vertige du pouvoir religieux / Adrien ThĂ©rio, Un siĂšcle de collusion entre le clergĂ© et le gouvernement britannique. Anthologie des mandements des Ă©vĂȘques (1760-1867), MontrĂ©al, XYZ Ă©diteur, coll. « Documents », 1998, 272 p. », Lettres quĂ©bĂ©coises : la revue de l’actualitĂ© littĂ©raire, no 95,‎ , p. 51–51 (ISSN 0382-084X et 1923-239X, lire en ligne, consultĂ© le )
  5. « Lettres québécoises (fonds, C97) », sur Centre for Research on French Canadian Culture (consulté le )
  6. « Éditorial | Que sont les Ă©crivaines devenues ? », sur Lettres quĂ©bĂ©coises (consultĂ© le )
  7. Bordeleau, Francine. « Les intellectuels et le « Chef » / Louis-Antoine Dessaulles, Discours sur la tolĂ©rance suivi du MĂ©moire de l’évĂȘque Bourget (prĂ©sentation et notes par Adrien ThĂ©rio), MontrĂ©al, XYZ Ă©diteur, coll. « Documents », 2002, 104 p., 20 $. » Lettres quĂ©bĂ©coises, numĂ©ro 109, printemps 2003, p. 52–52.
  8. « DécÚs d'Adrien Thério », sur Le Devoir (consulté le )
  9. Fonds Adrien Thério (MSS395) - BibliothÚque et Archives nationales du Québec (BAnQ).
  10. « UQAM – Adrien ThĂ©rio / Lettres QuĂ©bĂ©coises | Figura | Centre de recherche sur le texte et l'imaginaire », sur figura.uqam.ca (consultĂ© le )

Liens externes

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