Accueil🇫🇷Chercher

Adoniram Judson

Adoniram Judson, Jr. ( – ) est un missionnaire baptiste réformé, qui a servi en Birmanie pendant près de quarante ans. À l’âge de 25 ans, Adoniram Judson devient le premier missionnaire chrétien évangélique envoyé depuis l’Amérique avec pour but de prêcher en Birmanie. Sa mission et son travail avec Luther Rice le mena vers la formation de la toute première association Baptiste de soutien missionnaire en Amérique.

Adoniram Judson
Biographie
Naissance
Décès
SĂ©pulture
Burial Hill (en)
Nationalité
Formation
Université Brown
Andover Theological Seminary (en)
Activités
Père
Adoniram Judson, Sr. (d)
Conjoints
Ann Hasseltine Judson (en) (de Ă  )
Sarah Hall Boardman (en) (de Ă  )
Emily Chubbuck (en) (de Ă  )
Enfant
Edward Judson (en)
signature d'Adoniram Judson
Signature

Avec le temps, il a été faussement considéré comme le tout premier missionnaire de Birmanie, mais en réalité il fut précédé par James Chater et Richard Mardon (tous-deux arrivés en 1807) tout comme Felix Carey. Pour autant, puisque ses prédécesseurs ne restèrent que peu de temps, et que Judson traduisit la Bible en Birman, il a aussi établi un nombre d’églises baptistes en Birmanie, Judson est remémoré comme le premier missionnaire effectif de Birmanie, de même comme l’un des premiers missionnaires américains à voyager à l’étranger.

DĂ©but de vie

Judson est né le à Malden, Middlesex County, Massachusetts[1]. Né de Adoniram Judson, Sr., ministre d’une congrégation, et Abigail (née Brown). Judson entre à l’Université de Rhode Island & Providence Plantations (maintenant Brown University) à l’âge de seize ans, et fut diplômé puis nommé major de sa promotion à l’âge de dix-neuve ans[1]. Pendant ses études d’université il rencontra un jeune homme appelé Jacob Eames, un déiste dévoué et sceptique. Judson et Eames développèrent une solide amitié, qui mena Judson à abandonner sa foi et l’instruction religieuse de ses parents. Pendant ce temps, Judson s’attacha à des écrits de philosophes français. Après avoir été diplômé d’université, Judson ouvrit une école puis écrit un manuel de grammaire anglaise ainsi qu’un manuel de mathématique, tous-deux destinés à enseigner les filles.

Le point de vue déiste de Judson a été secoué lorsque son ami Eames tomba violemment malade puis mourut. Tous deux dormaient dans des chambres séparées dans une auberge, et Judson entendu les cris d’un mourant dans la chambre d’à côté, pour apprendre par le greffier le lendemain matin que son voisin anonyme été en réalité M. Eames, et qu’il était bien mort. Apprendre l’identité de son voisin mort fut un choc – et le fait que ce soit Eames l’ai éloigné de sa foi chrétienne vers le scepticisme, qui était dorénavant mort – cela ramena Judson à la foi de sa jeunesse malgré le fait qu’il fasse déjà partie de la Andover Theological Seminary. En 1808, Judson "prit un engagement solennel pour servir Dieu". Durant sa dernière année d’école, Judson choisit de faire une carrière missionnaire.

En 1810, Judson rejoint un groupe d’étudiants d’une mentalité missionnaire à Andover qui se faisaient appeler « les Frères ». Les étudiants d’Andover inspirèrent l’établissement de la première société missionnaire organisée d’Amérique. Empressé de servir à l’étranger, Judson est devenu convaincu que “l’Asie avec ses myriades idolâtres, était le terrain le plus important dans le monde pour l’effort missionnaire ». Avec trois autres étudiants du séminaire, il s’est présenté devant l’Assiociation Général des Congrégationalistes afin d’obtenir de leur part un soutien financier. En 1810, impressionnés par la politesse et la sincérité des quatre hommes, les anciens votèrent pour créer l’American Board of Commissioners for Foreign Missions (une agence de soutien pour les missions à l'étranger).

Voyage Ă  Londres

Le , Judson arrive Ă  Liverpool depuis Boston, par le biais d'un bateau appelĂ© Packet. Il Ă©tait parti en Angleterre afin de visiter la London Missionary Society car il n'y avait pas encore en AmĂ©rique d'agence connu pour envoyer des missionnaires. Mais le voyage fut perturbĂ© par un corsaire français, L'invincible NapolĂ©on, qui captura le bateau et fit des membres de l'Ă©quipage des prisonniers.

Le bateau arriva Ă  Le Passage, en Espagne, et les prisonniers furent transfĂ©rĂ©s Ă  Bayonne, France. Après un court emprisonnement, Judson fur relâchĂ©. Le , il arriva Ă  Paris, traversa la Manche depuis Morlaix jusqu'Ă  Dartmouth, et arriva enfin Ă  Londres le . Il y visita un SĂ©minaire Missionnaire Ă  Gosport, puis reparti Ă  New York Ă  bord du Augustus en aoĂ»t.

Ministère

Navigation Ă  voile de Salem Ă  bord du "Caravan"

Le , Judson est choisi par l'American Board of Commissioners for Foreign Missions en tant que missionnaire dans l'Est. Judson fut aussi établi missionnaire par la Congregational Church, puis se maria rapidement avec Ann Hasseltine le . Il fut aussi ordonné par le Tabernacle Church le jour suivant à Salem. Le , il prit les voiles à bord de la galère nommée Caravan avec Luther Rice; Samuel et Harriett Newell; ainsi que sa femme, Ann (appelée "Nancy") Judson.

Voyage en Inde

Les Judsons arrivèrent Ă  Calcutta le . Ă€ bord du bateau en route vers l'Inde Judson fit une Ă©tude dĂ©taillĂ© sur la thĂ©ologie du baptĂŞme. Il arriva Ă  la conclusion que le baptĂŞme du croyant Ă©tait thĂ©ologiquement valide et qu'il devait se faire par obĂ©issance au commandement de JĂ©sus [1].

Le , il devient baptiste avec sa femme[1], puis ils furent tous deux baptisĂ©s par immersion Ă  Calcutta par un missionnaire anglais associĂ© Ă  William Carey du nom de  William Ward.

Que ce soit au niveau des autoritĂ©s locales ou anglaises, aucune n'acceptait que des amĂ©ricains Ă©vangĂ©lisent des Hindus dans cette rĂ©gion, alors le groupe de missionnaires se sĂ©parèrent et cherchèrent d'autres champs de mission. Ils reçurent l'ordre de quitter l'Inde par la British East India Company, pour qui les missionnaires amĂ©ricains Ă©taient encore moins les bienvenus que pour les Anglais (ils furent baptisĂ©s en septembre, puis en juin les États-Unis dĂ©claraient la guerre Ă  l'Angleterre). L'annĂ©e suivante, le , il partit pour la Birmanie accompagnĂ© de sa femme mais elle fit une fausse-couche de leur première enfant Ă  bord du bateau.

Judson offrit aux Baptistes d'AmĂ©rique de servir comme l'un de leur missionnaires. Luther Rice, qui avait aussi Ă©tĂ© converti, Ă©tait en mauvaise santĂ© et reparti aux États-Unis oĂą son travail ainsi que l’insistance de William Carey rĂ©sultèrent Ă  la formation en 1814 de la première dĂ©nomination Baptiste aux États-Unis pour les Missions Ă  l'Ă©tranger (communĂ©ment appelĂ©e Triennial Convention) avec comme branche l'American Baptist Missionary Union.

Missionnaires en Birmanie

Il y eut une autre annĂ©e difficile avant qu'il atteignent enfin la destination voulue, la Birmanie. Birmanie Bouddhiste, considĂ©rĂ©e comme impermĂ©able Ă  l'Ă©vangĂ©lisme chrĂ©tien par les baptistes de Serampore. Judson,  qui connaissait dĂ©jĂ  le Latin, le Grec et l’HĂ©breu commença immĂ©diatement Ă  Ă©tudier la grammaire birmane mais cela lui pris plus de  trois ans pour apprendre Ă  le parler. C'Ă©tait sans doute dĂ» Ă  la diffĂ©rence radicale de structure entre le birman et d'autres langues d'Occident. Il trouva un tuteur et passait douze heures par jour Ă  Ă©tudier la langue. Lui et sa femme se travaillèrent très sĂ©rieusement afin de comprendre cette langue.

Pendant ce temps ils Ă©taient presque isolĂ©s de tout contact avec l'Europe ou l'AmĂ©rique. C'est le cas pendant les trois premières annĂ©es en Birmanie. Quatre ans passèrent avant mĂŞme que Judson ne veuille prendre ne serait-ce qu'un simple service semi-public. Au dĂ©but il essaya de s'adapter aux coutumes birmanes en revĂŞtant une robe jaune pour se dĂ©marquer comme enseignant des religions, mais il changea vite pour le blanc pour ne pas confondre avec les bouddhistes. Ensuite, il laissa tomber toute tentative artificielle puis dĂ©cida que malgrĂ© sa robe, aucun birman ne le considĂ©rerait autrement qu'un simple Ă©tranger. 

Il s'adapta Ă  quelques coutumes birmanes et construisit un zayat, l'abri typique de rĂ©ception fait de bambou et de chaume, dans la rue près de sa maison comme un lieu de salle de rĂ©ception ou un lieu de rencontre pour les hommes birmans. Quinze hommes vinrent Ă  sa première rĂ©union en . Il Ă©tait encouragĂ© mais suspectait qu'ils Ă©taient venus plus par curiositĂ© qu'autre chose. Leur attention se dissipa puis rapidement ils eu l'air inintĂ©ressĂ©s. Deux mois plus tard il baptisa son premier birman converti, Maung Naw, un travailleur de bois de 35 ans venant des tribus des montagnes.

La première tentative des Judsons d'atteindre les indigènes de Ragoon par l’Évangile de JĂ©sus rencontra une quasi totale indiffĂ©rence. Les traditions bouddhistes et la vision du monde birman Ă  cette Ă©poque rendit difficile les plaidoiries de Adoniram et sa femme croyant en seulement un Dieu vivant et puissant. Pour ajouter Ă  leur dĂ©couragement, leur deuxième enfant, Roger William Judson mourut près de l'âge de 8 mois. 

Le mois de juin suivant, Judson complĂ©ta la traduction des Notes Grammaticales de la Langue Birmane mais aussi l'Évangile de Matthieu, en 1817. Judson commença Ă  faire de l'Ă©vangĂ©lisation publique en 1818 s’asseyant dans un zayat sur le bord de la route s'Ă©criant :"Ho! Celui qui a soif de connaissance!" Le tout premier croyant fut baptisĂ© en 1819 et il y avait 18 croyants en 1822.

En 1820, Judson et un ami missionnaire appelĂ© Colman firent une pĂ©tition Ă  l'Empereur de Birmanie, Roi Bagyidaw, avec l'espoir qu'il offre la libertĂ© aux missionnaires de prĂŞcher et d'enseigner Ă  travers le pays, mais aussi qu'il retire la sentence de mort qui Ă©tait donnĂ©e aux Birmans qui changeaient de religion.

Bagyidaw  eut du mĂ©pris pour leur demande et jeta un de leurs Ă©vangiles au sol après avoir lu quelques lignes. Les missionnaires retournèrent Ă  Rangoon oĂą ils rĂ©unirent l’église naissante pour prendre considĂ©ration de quoi faire en suivant. Le progrès de la chrĂ©tientĂ© allait continuer Ă  ĂŞtre ralenti avec le risque et le danger de mort dans l'Empire birman.

Cela a pris 12 ans Ă  Judson pour convertir 18 Birmans. NĂ©anmoins, il y avait de quoi l'encourager. Il Ă©crivit une grammaire de la langue qui est toujours utilisĂ©e aujourd'hui mais il a aussi commencĂ© Ă  traduire la Bible.

Sa femme , Ann était même plus douée dans le parler de la langue du peuple que son mari plutôt académique. Elle devint l'ami de la femme du vice-roi du Rangoon, mais aussi elle fut rapide dans l'approche des travailleurs illettrés et des femmes.

Une presse d'imprimerie fut envoyĂ©e depuis Serampore avec un missionnaire imprimeur, George H. Hough, qui arrivait des États-Unis avec sa femme en 1817, produisirent les premiers matĂ©riels en birman jamais imprimĂ© en Birmanie qui incluaient 800 copies de la traduction de l’Évangile de Matthieu.  Le chroniqueur de l'Ă©glise, Maung Shwe Wa, finit sa part de l'histoire "Voici comment fut nĂ©e l'Ă©glise de Rangoon-bĂ»cherons et pĂŞcheurs, pauvres et riches, hommes et femmes. Tous voyagèrent tous ce chemin vers Christ en trois ans; un autre prit deux ans. Mais lorsqu'ils se dĂ©cidaient pour Christ ils devenaient siens pour tous les temps."

La Bible en Birman traduite par Judson

Un des premiers disciples s'appelait U Shwe Ngong, un professeur et dirigeant d'un groupe d’intellectuels déçus du bouddhisme, qui étaient attirés par la nouvelle foi. C'était un déiste sceptique dont l'esprit ressemblait à celui qu'avait Judson auparavant, et lorsqu’il fut face à un homme qui pensait de la même manière dans le passé il fut vivement sollicité. Après considération, il assura Judson qu'il était prêt à croire en Dieu, Jésus Christ, et son expiation.

Judson, au lieu de l’accueillir dans la foi, se pressa pour lui demander s'il croyait vraiment ce qu'il venait de lire dans l'Ă©vangile de Matthieu du fait que JĂ©sus, le fils de Dieu Ă©tait mort sur la croix. U Shwe Ngong secoua la tĂŞte et dit, "Ah, vous venez de m'avoir, je crois bien en sa mort mais je ne peux pas croire en sa mort humiliante Ă  la croix." Peu de temps après, il revint Ă  Judson et lui dit, "J'ai eu confiance en mes propres raisons, et non dans la parole de Dieu.... Je crois dorĂ©navant en la crucifixion de Christ car c'est ce qui est Ă©crit dans les Ă©critures." 

La base des prédications de Judson se déterminait par une conviction de la vérité, la rationalité de la foi chrétienne, une croyance ferme dans l'autorité de la Bible, et une détermination de rendre pertinente la chrétienté dans l’esprit des birmans sans pour autant violer l'intégrité de la vérité chrétienne, ou plutôt exprimé, "prêcher l'évangile, sans être anti-bouddhiste."

Dès 1823, dix ans après son arrivée, la petite église comptait 18 membres, Judson finissait enfin son premier brouillon de la traduction du texte entier du Nouveau Testament en birman.

La Guerre Anglo-Birmane (1824–1826)

Deux faims irrĂ©conciliables dĂ©clenchaient la Première Guerre anglo-birmane de 1824: Le dĂ©sir de la Birmanie d'avoir plus de territoire, et le dĂ©sir de la Grande-Bretagne de faire plus de commerce. La Birmanie menaçait Assam et Bengal; la Grande-Bretagne a rĂ©pondu en attaquant et en absorbant les deux provinces birmanes dans ses exploitations d'Inde afin d'Ă©largir ses routes commerciales vers l'Asie de l'Est. La guerre fut une interruption assez difficile du travail des missionnaires baptistes. Les amĂ©ricains Ă©taient trop facilement confondus avec l'ennemi et Ă©taient suspectĂ©s d'espionnage. 

Judson fut emprisonné pendant 17 mois pendant la guerre entre l'Angleterre et la Birmanie, premièrement à Ava puis par la suite à Aung Pinle. Judson et Price furent violemment arrêtés. Des officiers dirigés par un officiel firent irruption dans le domicile de Judson, jetèrent Judson au sol devant sa femme, puis le lièrent avec des lanières de torture, et le trainèrent vers l'infâme prison de la mort d'Ava.

Douze mois d'agonie plus tard, Judson et Price, au côté d'un petit groupe de prisonniers survivants venant d'Occident, marchèrent nus-pieds et malade, et pendant six autres mois de misère dans un village primitif près de Mandalay. De tous les cipayes prisonniers de guerre anglais qui étaient avec eux, tous sauf un moururent.

Les souffrances et brutalités de ces 20 longs mois et jours en prison, faméliques et enchaînés, et parfois ligotés et suspendus par les pieds mutilés avec seulement la tête et les épaules touchant le sol, comme décrit en détail par sa femme peu de temps après sa libération.

Ann était sans doute le plus grand des modèles de courage. Sans se soucier de toutes les menaces contre elle-même, restée seule comme la seule femme de l'Ouest dans une monarchie absolue et anti-chrétienne à la guerre contre l'Occident, en proie à la fièvre qui faisait rage et l'allaitement d'un bébé minuscule que son mari n'avait pas encore vu , elle se précipitait de bureau en bureau avec des tentatives désespérées pour garder son mari en vie et gagner sa liberté.

La fin de la guerre aurait dû être un temps de réjouissance pour la mission. Dès que son mari fut relâché par les Birmans, Ann écrivit qu'une des bonnes conséquences de la guerre était que les termes du traité signé qui cédait des provinces birmanes aux Anglais donnait une opportunité d'étendre le témoignage de la mission à des endroits non-atteints du pays.

Le , Ann mourut Ă  Amherst (maintenant Kyaikkami), Birmanie, victime des longs et terribles mois de maladie, de mort, d'angoisse et de solitude toutes ces choses qui furent les siennes pendant 21 mois. Leur troisième enfant mourut six mois plus tard. Elle mourut pendant que son mari explorait une province qui venait d'ĂŞtre cĂ©dĂ©e nommĂ©e Tenasserim. C'Ă©tait dans les montagnes sauvages, province de Tenasserim nouvellement anglaise que les premiers signes de croissance du protestantisme en Birmanie commencèrent. Peu de temps après que la fin de la guerre soit dĂ©clarĂ©e, le nombre de membres baptistes doubla tous les huit ans pour les 32 annĂ©es entre 1834 et 1866.

L’effondrement des armées birmanes mena Judson à être libéré de prison mais ce ne fut pas une totale liberté. En 1826, plusieurs mois après la libération, la Birmanie invita fortement Judson à servir de traducteur pour les négociations de paix. Certains ont utilisé le fait que Judson eut accepté de jouer un rôle dans les traités pour l'accuser de complicité avec l'impérialisme, mais il est important de noter qu'il agit auprès des birmans vaincus comme traducteur, non pas pour les vainqueurs de l'Ouest.

Trois facteurs importants avaient leur part, sans pour autant la plus importante, dans la croissance des Églises Baptistes Birmanes. La croissance la plus importante se faisait dans le territoire dominĂ© par les Anglais plutĂ´t que dans celui dominĂ© par le royaume birman. Il est aussi important de noter qu'après la guerre Anglo-birmane, les missionnaires Ă©taient amĂ©ricains et non pas anglais. Le facteur le plus mentionnĂ© Ă©tait la religion. Il est aussi important de noter qu'après la guerre Anglo-birmane, les missionnaires Ă©taient amĂ©ricains et non pas anglais. Le facteur le plus mentionnĂ© Ă©tait la religion. La plus grande croissance vint des tribus animistes, plutĂ´t que la majeure partie de la population, les birmans bouddhistes. Le premier pasteur birman nommĂ© fut Ko-Thah-a, un du groupe original qui fut un des piliers de l'Ă©glise Ă  Rangoon.

ApĂ´tre Karen 

BaptĂŞme de certains Karen avec la prĂ©sence du mourant George Boardman

Pendant que la nation Ă©tait birmane, une province perdue de Grande-Bretagne, et que les missionnaires Ă©taient amĂ©ricains, le premier "apĂ´tre" de cette percĂ©e Ă©vangĂ©lique importante n'Ă©tait ni birman, ni anglais, ni amĂ©ricain. Il Ă©tait Karen, ko Tha Byu. Le crĂ©dit est dĂ» aussi aux trois missionnaires pionniers envers le peuple Karen, George Boardman et sa femme, Sarah; et Adoniram Judson.

Le peuple Karen Ă©tait primitif, une minoritĂ© d'anciens TibĂ©to-birmans dispersĂ©s dans les forĂŞts et jungles de la Salween River  et dans les montagnes aux abords de la cĂ´te sud-est. Judson Ă©tait le premier missionnaire Ă  Ă©tablir le contact avec eux en 1827,  lorsqu'il racheta la dette et fit libĂ©rer l'un de ses premiers convertis. L'esclave affranchi, Ko Tha Byu, Ă©tait un illettrĂ©, un homme qui parlait peu birman, qui Ă©tait pas seulement connu pour ĂŞtre un voleur mais aussi pour avoir tuĂ© plus de 30 hommes, mais ne pouvait pas se rappeler combien de plus.

En 1828, il déménagea la mission à Mawlamyine [2].

En 1828, l'ancien bandit Karen, "dont la rugueuse, indisciplinée géniale énergie et zèle pour Christ" avait attiré l'attention des missionnaires, fut envoyé dans le sud avec un nouveau couple missionnaire, les Boardmans, dans le territoire des animistes sérieux, non-bouddhistes Karen. Ko Tha Byu fut rapidement baptisé, quand il fut envoyé auprès de tribus de son appartenance afin d'y prêcher. Étonnement, il les trouva préparés pour son enseignement. Leurs anciennes traditions, gardées depuis des siècles, contenaient des échos de l'Ancien Testament dont certains chercheurs conjecturent un lien avec les communautés juives (ou même les Nestorians), avant leurs migrations depuis l'ouest de la Chine vers la Birmanie sans doute aux alentours du XIIe siècle.

Le noyau de ce qu'ils appelaient la "Tradition des Anciens" était la croyance en un Dieu inchangeable, éternel, tout-puissant, créateur de la terre et des cieux, de l'homme, et de la femme formée à partir de la côte de l'homme. Ils croyaient à la tentation humaine causée par le diable, et à sa chute, et qu'un jour un messie viendrait pour les sauver. Ils vivaient dans l'attente qu'une de leurs prophéties s'accomplisse, que des étrangers blancs leur apportent un parchemin sacré.

Pendant que les Boardmans et Ko Tha Byu entraient dans les jungles du sud, Judson fut secoué par une année paralysante de dépression qui le rattrapa après la mort de sa femme. Il partait seul faire de longues virées en canoë sur la Salween River dans les jungles infestées de tigres pour évangéliser le peuple Karen du Nord. Entre ces voyages, il travaillait sans arrêt sur un de ses objectifs de vie, la traduction de la Bible entièrement en birman. Lorsqu'il finit enfin en 1834, il y avait passé 24 ans de dur labeur puis en 1835 il imprima puis publia son travail[2].

En avril de la mĂŞme annĂ©e, il se maria Ă  Sarah Hall Boardman, veuve d'un missionnaire George Boardman. Il avait huit enfants, cinq qui survĂ©curent jusqu'Ă  l'âge adulte. La santĂ© de Sarah commença Ă  se dĂ©tĂ©riorer et il lui fut recommandĂ© de rentrer aux États-Unis. C'est sur la route du retour qu'elle mourut Ă  St. Helena le premier [2]. Il continua chez lui, oĂą il Ă©tait considĂ©rĂ© comme une cĂ©lĂ©britĂ© et fit le tour de la cĂ´te de l'Est afin de rehausser le soutien de l'activitĂ© missionnaire. Parce qu'il ne pouvait pas parler davantage qu'en chuchotant, Ă  cause d'une maladie pulmonaire, ses discours publics Ă©taient faits en parlant Ă  un assistant qui s'adressait Ă  sa place Ă  son audience[3].

Le , Judson se maria pour la troisième fois, à l'écrivaine Emily Chubbuck, qui avait été employée à rédiger les mémoires pour Sarah Hall Boardman[2]. Ils eurent une fille en 1847.

Judson travailla pour approuver et accueillir les premières femmes célibataires missionnaires en Birmanie. Une règle de la mission avait empêché de telles nominations auparavant. Judson dit "c'était probablement une bonne règle, mais pour autant nos esprits ne devraient pas être fermés" à faire quelques exceptions. Les deux premières exceptions furent incroyables.

Sarah Cummings et Jason Tuma arrivèrent en 1832. Cummings prouva son courage, choisir de travailler seule avec les Ă©vangĂ©listes Karen dans la vallĂ©e de Moulmein, près de la rivière Salween oĂą la montĂ©e de la malaria se trouvait, mais malheureusement en deux ans elle mourut de fièvre.

En 1835, une deuxième femme célibataire, Eleanor Macomber, après cinq ans de mission envers les indiens Ojibway dans le Michigan, rejoignit la mission en Birmanie. Seule, avec l'aide d'assistants évangélistes Karen, elle implanta une église dans un village Karen éloigné, elle en prit soin au point que l'église pouvait se maintenir sous les regards d'une simple mission. Elle vécut cinq ans puis mourut d'une fièvre de la jungle.

Judson dĂ©veloppa une sĂ©rieuse maladie pulmonaire et les mĂ©decins prescrivirent un voyage en mer comme cure. Le , il mourut Ă  l'âge de 61 ans Ă  bord d'un bateau dans la Baie du Bengale après avoir passĂ© 37 ans dans le service missionnaire et comptant seulement un seul voyage en AmĂ©rique.  Un mĂ©morial fut construit sur la Burial Hill Ă  Plymouth, dans le Massachusetts[4].

HĂ©ritage

Église de Judson, Université de Yangon
Judson Memorial Baptist Church, Ă  Mandalay, Myanmar.

Quand Judson commença sa mission en Birmanie, il se mit comme objectif de traduire la Bible ainsi que de fonder une Ă©glise de plus de 100 membres avant sa mort. Quand il mourut, il avait traduit la Bible, 100 Ă©glises, et plus de 8000 croyants. En grande partie du fait de son influence, Myanmar eut le troisième plus grand nombre de baptistes dans le monde entier, après les États-Unis et l'Inde. La plupart des adhĂ©rents sont alors Karen et Kachin.

Chaque juillet, les Ă©glises du Myanmar cĂ©lèbrent « Le Jour de Judson », commĂ©morant son arrivĂ©e comme missionnaire. Dans le campus de Yangon University se trouve l'Ă©glise Judson, nommĂ© après lui, et en 1920 l'UniversitĂ© Judson fusionnĂ©e avec l'UniversitĂ© de Rangoon, et qui depuis a Ă©tĂ© renommĂ©e UniversitĂ© de Yangon[5].

Judson mit en place le tout premier dictionnaire Birman-anglais. La moitié de l'Anglais-birman fut interrompue par sa mort mais complétée par le missionnaire E. A. Steven. Chaque dictionnaire et grammaire écrits en Birmanie des deux derniers siècles ont été basés depuis ceux qui furent créés par Judson. Judson « devint un symbole de prééminence de traduction de la Bible » pour la mission protestante[6].

Dans les annĂ©es 1950, le ministre bouddhiste birman U Nu dit au Conseil Birman ChrĂ©tien « Oh, non une nouvelle traduction n'est pas nĂ©cessaire. Ce que Judson capture au niveau du langage birman et au niveau idiomatique est très clair et parfaitement comprĂ©hensible[5]. » Sa traduction reste la version la plus populaire en Myanmar.

Son changement de point de vue vis-Ă -vis de la validitĂ© du baptĂŞme du croyant, et son besoin  subsĂ©quent de soutien, a conduit Ă  la fondation de la première organisation baptiste nationale aux États-Unis et par la suite Ă  toutes les associations baptistes amĂ©ricaines, comprenant les baptistes du Sud, qui ont Ă©tĂ© les premiers Ă  se dĂ©tacher de l’association nationale. L'impression des lettres de sa femme Ann Ă  propos de leur mission inspira de nombreux chrĂ©tiens Ă  participer au soutien envers les missionnaires. Il y a plus de 36 Ă©glises baptistes dans les États-Unis nommĂ©es en son honneur, une universitĂ© (UniversitĂ© Judson en Illinois) et la ville de Judsonia (Arkansas). L'UniversitĂ© Judson en Alabama est nommĂ©e après sa femme et un des dortoirs de l'UniversitĂ© Baptiste Maranatha a pris son nom afin d'inspirer des jeunes dans le ministère[5].

À son alma mater, l'Université de Brown, il y a une maison nommée après lui appartenant à l'Union Chrétienne.

Judson est honoré par une fête le dans le calendrier liturgique de l'Église Episcopale (États-Unis).

Travaux publiés

  • La Bible en birman, ainsi que des parties de celle-ci publiĂ©es avant la fin de la traducton de la totalitĂ© du texte.
  • A Burmese-English dictionary' (partie English-Burmese complĂ©tĂ©e de façon posthume, voir ci-dessous).
  • A Burmese Grammar
  • Deux hymnes : Our Father, God, Who art in Heaven, et Come Holy Spirit, Dove Divine.

Voir aussi

  • John Alexander Stewart (scholar), another first compiler (with C.W. Dunn) of a Burmese-English dictionary

Notes et références

  1. William H. Brackney, Historical Dictionary of the Baptists, Rowman & Littlefield, USA, 2021, p. 332
  2. Gerald H. Anderson, Biographical Dictionary of Christian Missions, Wm. B. Eerdmans Publishing, USA, 1999, p. 346
  3. "Abraham Judson, Burma's First Missionary".
  4. "The First Baptist Missionary", fbcplymouth.com.
  5. Rosalie Hall Hunt (Spring 2006).
  6. Richard V. Pierard (Spring 2006).

Bibliographie

  • Wayland, A memoir of the Life and Labors of the Rev. Adoniram Judson
  • Robert Torbet, Venture of Faith: The Story of the American Baptist Missionary Society
  • Maung Shwe Wa, Burma Baptist Chronicle
  • Knowles, Memoir of Mrs Ann H. Judson, 252–259
  • Francis Mason, The Karen Apostle, or, Memoir of Ko tha Byu, the First Karen convert
  • H. P. Cochrane, Among the Burmans: A Record of Fifteen Years
  • Mason, The Karen Apostle, 11–12
  • Memoir of Sarah Boardman Judson, Member of the American mission to Burma
  • Dictionary of Baptists in America, Bill J. Leonard, editor
  • Encyclopedia of Southern Baptists, Norman W. Cox, editor
  • Burmese Encyclopedia: Vol 12, p-444, printed in 1966

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.