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Abri de Cap Blanc

L'abri de Cap Blanc ou du Cap Blanc est un abri sous roche préhistorique comportant des sculptures d'animaux datées du Magdalénien. Cet abri se trouve en France, sur la commune de Marquay dans le département de la Dordogne.

Abri de Cap Blanc,
Abri du Cap Blanc
Les fouilles en 1911
avec Raymond Peyrille au premier plan.
Localisation
Coordonnées
44° 56′ 44″ N, 1° 05′ 49″ E
Pays
RĂ©gion
DĂ©partement
Commune
Vallée
Voie d'accès
D48
Caractéristiques
Type
Longueur connue
16,5 m (largeur)[1]
PĂ©riode de formation
calcaire du Coniacien[2]
Occupation humaine
Magdalénien ancien ou moyen (-15000 AP)
Patrimonialité
Site web
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Abri de Cap Blanc *
CoordonnĂ©es 44° 56′ 44″ nord, 1° 05′ 49″ est
Critères (i) (iii)
Superficie 1,808 ha[4]
Numéro
d’identification
085-010
Zone géographique Europe et Amérique du Nord **
Année d’inscription 1979 (3e session)
* Descriptif officiel UNESCO
** Classification UNESCO

Classé au titre des monuments historiques depuis 1910, l'abri est l'un des quinze sites préhistoriques et grottes ornées de la vallée de la Vézère inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1979.

Situation

L'abri se trouve dans le quart sud-est du dĂ©partement de la Dordogne, en PĂ©rigord noir, dans l'ouest de la commune de Marquay, Ă  quelque 2,5 km (Ă  vol d'oiseau) Ă  l'ouest du bourg, en rive droite (cĂ´tĂ© nord) de la Grande Beune ou Beune du Nord, Ă  environ 500 m en aval du château de Laussel[5].


  • Abri du Cap Blanc dans la vallĂ©e de la Grande Beune, 1912.
    Abri du Cap Blanc dans la vallée de la Grande Beune, 1912.

Le Cap Blanc a des voisins fort cĂ©lèbres : l'abri de Laussel est Ă  moins de 100 m en amont (vers l'est), la grotte de Commarque (commune des Eyzies) est Ă  500 m au sud-est, l'abri de la Grèze Ă  un peu plus de 500 m en aval (toujours sur Marquay), et au-delĂ  se trouve l'extraordinaire concentration de sites prĂ©historiques foisonnant autour des Eyzies, dont les Combarelles (4,5 km) et Font de Gaume (km) en aval sur le mĂŞme cours d'eau ; puis un peu plus loin vers l'ouest mais dans la vallĂ©e de la VĂ©zère, la Mouthe (6,7 km), l'abri Pataud et l'abri de Cro-Magnon (km), l'abri du Poisson (km), la Laugerie Basse et la Laugerie Haute (8,5 km)[5], et de nombreux autres sites prĂ©historiques.

DĂ©couvertes

Art

Raymond Peyrille découvre le site en 1908 sous la direction de Jean-Gaston Lalanne. Il y mène les premières fouilles rudimentaires en 1909, Lalanne étant alors occupé sur le site proche de l'abri de Laussel, et y découvre les frises sculptées représentant principalement des chevaux. Ces sculptures sont décrites par J.-G. Lalanne et Henri Breuil en 1911[6].

  • Lettre de R. Peyrille Ă  J.-G. Lalanne annonçant la dĂ©couverte des sculptures.
    Lettre de R. Peyrille à J.-G. Lalanne annonçant la découverte des sculptures.
SĂ©pulture

Lors de la construction d'un mur pour protĂ©ger l'abri en 1911, le squelette presque complet d'une femme est trouvĂ© sous la frise de chevaux. Son dĂ©gagement est menĂ© par Denis Peyrony et Louis Capitan[7]. Le squelette est vendu en 1926 au Field Museum de Chicago, oĂą il est exposĂ© au public. Il est connu sous le nom de « Magdalenian Girl Â». Des Ă©tudes estiment que cette femme Ă©tait âgĂ©e de 25 Ă  35 ans au moment de sa mort[8]. Le squelette visible sur le site de l'abri du Cap Blanc en est une copie, rĂ©alisĂ©e en 2001.


  • La sĂ©pulture

Art rupestre

Haut : deux chevaux, celui de gauche mesurant 1,90 m de long.
Bas : cheval mesurant 2,15 m de long.

L'art rupestre de cet abri sous roche se compose d'une frise de sculptures profondes, dont certaines en haut-relief, datant de 15 000 ans AP. Cette sĂ©rie inclut une dizaine de chevaux (dont un mesurant 2,15 m de long), au moins trois bisons, un bouquetin et des figures imprĂ©cises.

La frise sculptĂ©e occupe 13 des 16 mètres de l'abri. Les figures animales Ă©taient probablement, Ă  l’origine, rehaussĂ©es de couleurs ; des traces d'ocre rouge sont effectivement visibles sur la paroi. Par la vigueur et la profondeur de ses reliefs, certainement exĂ©cutĂ©s Ă  l'aide des pics en silex retrouvĂ©s lors des fouilles, l'abri du Cap Blanc est prĂ©sentĂ© comme l'un des chefs-d'Ĺ“uvre de la sculpture pariĂ©tale monumentale du PalĂ©olithique supĂ©rieur[2].

Peu d'abris sculptés sont connus : à l'heure actuelle, pour la période du Magdalénien moyen, on peut citer le Roc-aux-Sorciers (Angles-sur-l'Anglin, Vienne), la Chaire-à-Calvin (Mouthiers-sur-Boëme, Charente) et l'abri Reverdit à Castel Merle (Sergeac, Dordogne). Ces abris ont tous la particularité d'associer art rupestre et occupations humaines, fait rare pour les sites ornés. Cela démontre que l'art paléolithique ne se limite pas aux grottes profondes, dans lesquelles les hommes n'ont pas vécu, et que les hommes préhistoriques ornaient aussi leurs lieux de vie.

  • La frise sculptĂ©e
  • Le grand cheval de 2,15 m de long
    Le grand cheval de 2,15 m de long

Protection et visites

Les sculptures sont classĂ©es au titre des monuments historiques depuis le . Le long de la falaise, la bande de terrain de 40 Ă— 10 m avoisinant l'abri est classĂ©e depuis le [3].

L'abri est inscrit au patrimoine mondial par l'Unesco depuis 1979 parmi les quinze « sites préhistoriques et grottes ornées de la vallée de la Vézère »[4].

Il a été acquis par l'État le .

Tout en assurant la protection (restriction du nombre de visiteurs), le Centre des monuments nationaux, gestionnaire du site, valorise ce site par des visites guidées organisées tout au long de l'année. De plus, un musée sur le site présente le mode de vie des hommes de Cro-Magnon qui ont occupé et décoré cet abri.

Notes et références

  1. Bourdier et al. 2010, p. 19-20.
  2. Bourdier et al. 2010, p. 19.
  3. « Abri du Cap-Blanc à Laussel », notice no PA00082632, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  4. Cartographie.
  5. « Laussel et le Cap Blanc à l'ouest de Marquay, carte interactive » sur Géoportail. Couches « Cartes IGN classiques », « Limites administratives » et « Hydrographie » activées. Les distances à vol d'oiseau se mesurent avec l'outil « Mesurer une distance » dans l'onglet « Outils cartographiques » à droite (symbole de petite clé plate).
  6. [Lalanne & Breuil 1911] Jean-Gaston Lalanne et Henri Breuil, « L'abri sculpté de Cap-Blanc (Marquay, Dordogne) », L'Anthropologie, no 22,‎ , p. 385-402 (lire en ligne [sur gallica]).
  7. [Capitan & Peyrony 1912] Louis Capitan et Denis Peyrony, « Trois nouveaux squelettes fossiles », Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, vol. 56, no 6,‎ , p. 449-454 (lire en ligne [sur persee]). Cap Blanc : p. 451-454.
  8. (en) « Scientists discover that "Magdalenian Girl" is not a girl; had first known case of impacted wisdom teeth », (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

  • [Bourdier et al. 2010] Camille Bourdier, AurĂ©lie Abgrall, Olivier Huard, Eric Le Brun, Magali Peyroux et Geneviève Pinçon, « Histoires de bisons et de chevaux : regard sur l’évolution de la frise pariĂ©tale de Cap-Blanc (Marquay, Dordogne) Ă  travers l’analyse du panneau de l’alcĂ´ve », PalĂ©o, no 21,‎ , p. 17-38 (lire en ligne [sur paleo.revues.org]). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article.
  • [Bourdier et al. 2011] Camille Bourdier, Jean-Marc PĂ©tillon, Lucie Chehmana et HĂ©lène Valladas, « Contexte archĂ©ologique des dispositifs pariĂ©taux de Reverdit et de Cap-Blanc : nouvelles donnĂ©es », Micro-analyses et datations de l'art prĂ©historique dans son contexte archĂ©ologique (MADAPCA),‎ , p. 285-294 (rĂ©sumĂ©, lire en ligne [PDF] sur halshs.archives-ouvertes.fr, consultĂ© le ).
  • [Castel & Chadelle 2000] Jean-Christophe Castel et Jean-Pierre Chadelle, « Cap Blanc (Marquay, Dordogne), L'apport de la fouille de 1992 Ă  la connaissance des activitĂ©s humaines et Ă  l'attribution culturelle des sculptures », PalĂ©o, no 12,‎ , p. 61-75 (DOI 10.3406/pal.2000.1596, lire en ligne [sur persee]).
  • [Lalanne 1910] « DĂ©couverte de sculptures de l'âge du renne », Comptes rendus des sĂ©ances de l'AcadĂ©mie des Inscriptions et Belles-Lettres, vol. 54, no 1,‎ , p. 16-20 (lire en ligne [sur persee]).
  • [Roussot 1972] Alain Roussot, « Contribution Ă  l'Ă©tude de la frise sculptĂ©e du Cap Blanc », dans M. Almagro Basch et M.A. Garcia Guinea, Santander Symposium, Symposium internacional de arte rupestre (Santander symposium (14-20 septembre 1970)), Madrid, Consejo superior de investigaciones, , p. 87-115.
  • [Leroi-Gourhan et al. 1988] « Cap Blanc (Le), Marquay, Dordogne », dans AndrĂ© Leroi-Gourhan, Yvette Taborin et StĂ©phanie ThiĂ©bault, Dictionnaire de la PrĂ©histoire, Paris, PUF, , p. 195.

Articles connexes

Liens externes

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