Accueil🇫🇷Chercher

1770 en France

Événements

  • 7 janvier : l’abbĂ© Terray obtient par deux Ă©dits du roi d’affecter les fonds destinĂ©s Ă  la caisse d’amortissement pour 8 ans au remboursement des anticipations et la prorogation de la levĂ©e des 2 sols pour livre du dixième au . Le 18 janvier un arrĂŞt du conseil transforme les tontines en simples rentes viagères Ă  10%. Le 20 janvier, il rĂ©duit de 50 % des intĂ©rĂŞts de divers effets sur le trĂ©sor. Le 29 janvier il rĂ©duit les pensions supĂ©rieures Ă  600 livres suivant un taux progressif. Le 18 fĂ©vrier, il suspend l’amortissement de la dette, le paiement des rescriptions des receveurs gĂ©nĂ©raux et des billets d’assignation sur les revenus de l’annĂ©e courante (200 millions d’effets en circulation). En fĂ©vrier, les gages des offices de chancellerie, trĂ©soriers et bureaux des Finances sont augmentĂ©s de 1,4 million. Un impĂ´t supplĂ©mentaire est levĂ© sur les bĂ©nĂ©fices de la Ferme gĂ©nĂ©rale. 6,4 millions de rentes Ă  4 % au principal de 160 millions gagĂ©s sur les aides et les gabelles sont Ă©mise[1] - [2].
  • 18 fĂ©vrier : Joseph Marie Terray est nommĂ© ministre d’État[3].
  • 25 fĂ©vrier : dĂ©claration du roi ordonnant que pendant quatre annĂ©es les remboursements Ă  faire des capitaux d’emprunts de collectivitĂ©s professionnelles et locales seront suspendus et employĂ©s au remboursement des assignations et rescriptions anticipĂ©es sur les revenus du roi[4].
Cérémonie du mariage du Dauphin avec Marie-Antoinette, estampe, Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon.
  • 16 mai : mariage du dauphin (futur Louis XVI) avec l’archiduchesse Marie-Antoinette d'Autriche, fille cadette de l’archiduchesse Marie-ThĂ©rèse ; les fĂŞtes organisĂ©es pour l’occasion durent jusqu’au 20 juin[7]. PopularitĂ© du couple.
  • 27 et 29 mai : grand souper et bal masquĂ©, offerts par comte Mercy d’Argentau Ă  l’occasion des noces du dauphin dans l’enceinte du Petit Luxembourg, rĂ©sidence habituelle de l’Ambassadeur[7].
  • 28 mai : la cour des aides dĂ©nonce l’affaire MonnĂ©rat devant les chambres rĂ©unies et ordonnant une enquĂŞte sur les conditions inhumaines dans lesquelles MonnĂ©rat a Ă©tĂ© dĂ©tenu. L’arrĂŞt de la Cour est cassĂ© par le Conseil d’État le 25 juin. Mais, le 13 juillet, elle ordonne l’arrestation de l’employĂ© des Fermes qui a apprĂ©hendĂ© MonnĂ©rat et dĂ©crète d’ajournement personnel le directeur du tabac et le Fermier gĂ©nĂ©ral Mazières chargĂ© de rĂ©primer la fraude Ă  Paris. Le 15 juillet, un arrĂŞt du Conseil enjoint Ă  la Cour des aides de ne pas poursuivre sous peine d’interdiction. Malesherbes rĂ©dige des remontrances sur les cassations de ses arrĂŞts le 17 aoĂ»t et le 14 septembre sur l’affaire MonnĂ©rat[10].
Feu d'artifice tiré à la place Louis XV le 30 mai 1770, gravure imprimé à Paris chez Basset.
  • 30 mai : dans le cadre des rĂ©jouissances du mariage, un feu d’artifice commandĂ© par la ville de Paris enflamme des Ă©chafaudages et crĂ©e un mouvement de panique dans les rues Royale, Saint-Florentin et de la Bonne-Morue causant la mort de 132 personnes[7].
  • 2 juillet : le Parlement de Paris rend Ă  l’encontre du duc d’Aiguillon un arrĂŞt d’indignitĂ©. Le 3 juillet, le roi, excĂ©dĂ©, casse le jugement du procès, interdit aux princes du sang de siĂ©ger en Cour des pairs, et finalement, renvoie Choiseul, jugĂ© responsable de cette affaire, le 24 dĂ©cembre Ă  l’avantage du chancelier Maupeou[6].
  • 14 juillet : un arrĂŞt du conseil suspend provisoirement l’exportation des grains[11]. Terray règlemente le trafic des grains et crĂ©e un stock royal de blĂ© pour faire face Ă  la crise frumentaire (1770-1771). Cette règlementation impopulaire alimente la rumeur d’un « Pacte de famine », lancĂ©e par Le PrĂ©vĂ´t de Beaumont, unissant le roi et les riches dans une spĂ©culation contre les pauvres. En dĂ©cembre, Terray rĂ©tablit certaines possibilitĂ©s de circulation des subsistances entre les provinces.
  • 22 aoĂ»t : le chancelier de Maupeou fait envoyer Ă  la cour des aides des lettres de jussion, lui enjoignant d’enregistrer sans dĂ©semparer. La cour nomme des commissaires pour dĂ©libĂ©rer des lettres de jussion. Le 7 septembre, le duc d’OrlĂ©ans tient un lit de justice pour enregistrer les lettres de jussion[12].
  • 13 novembre : un arrĂŞt du conseil charge la ferme de faire un fonds annuel de 3 600 000 livres pour le paiement des billets suspendus[2].
  • 27 novembre : Ă©dit condamnant l’unitĂ© des corps des parlements et qui leur interdit de retarder l’enregistrement des Ă©dits[13].
  • 7 dĂ©cembre : le roi convoque le parlement Ă  Versailles, et fait promulguer en lit de justice l’édit de discipline du , par lequel il Ă©tait dĂ©fendu au parlement de Paris de s’unir aux autres Cours du royaume. Le 10 dĂ©cembre, le Parlement fait savoir qu’il ne reconnaĂ®trait jamais l’édit comme loi de l’État et se met en grève[13].
  • 23 dĂ©cembre : arrĂŞt du conseil qui interdit la vente des grains hors des marchĂ©s[14].
  • 24 dĂ©cembre : disgrâce de Choiseul[2]. Les coteries de cour ont un rĂ´le dans cette disgrâce : les « dĂ©vots » rĂ©unissant les filles du roi, La Vauguyon, prĂ©cepteur du Dauphin, d’Aiguillon, hostiles aux parlements, aux idĂ©es Ă©clairĂ©es, Ă  l’alliance autrichienne s’opposent aux « Choiseulistes ». Choiseul, exilĂ© sur son domaine de Chanteloup (Touraine), y crĂ©e un foyer actif d’opposition . DĂ©but du triumvirat du duc d’Aiguillon, de l’abbĂ© Terray et de Maupeou. Louis XV s’efforce, avec le chancelier Maupeou de restaurer l’absolutisme et de poursuivre la politique de rĂ©forme fiscale (Terray).
  • DĂ©cembre : Ă©dit portant augmentation du marc d’or sur les offices de 1/60e Ă  1/40e de la valeur de l’office (l’édit assimile aux offices les fermes et rĂ©gies tenues au nom du roi ainsi que les gratifications une fois payĂ©es) et taxe annuelle du centième de la valeur attribuĂ©e Ă  l’office par le titulaire[2].

Articles connexes

Notes et références

  1. Jean-Jules Clamageran, Histoire de l'impôt en France, vol. 3, Paris, Guillaumin, (présentation en ligne)
  2. Mireille Touzery, L’invention de l’impôt sur le revenu : La taille tarifée 1715-1789, Vincennes, Institut de la gestion publique et du développement économique, , 618 p. (ISBN 978-2-8218-2850-6, présentation en ligne)
  3. Antonella Alimento, Réformes fiscales et crises politiques dans la France de Louis XV : de la taille tarifée au cadastre général, Bruxelles, Peter Lang, , 402 p. (ISBN 978-90-5201-414-2, présentation en ligne)
  4. Inventaire sommaire des archives départementales, Impr. Fortin & cie., (présentation en ligne)
  5. J. Alexandre Schmit, Paul Marchal, Catalogue de l'histoire de France : Histoire religieuse, vol. 5, Firmin Didot frères, (présentation en ligne)
  6. Louis Pierre Anquetil, Histoire de la France depuis les Gaulois jusqu'à la fin de la monarchie, vol. 4, Paris, P. H. Krabbe, (présentation en ligne)
  7. Michel Antoine, Louis XV, Fayard, , 1058 p. (ISBN 978-2-213-64781-4, présentation en ligne)
  8. Noëlle Destremau, Le Duc d'Enghien : Erreur politique ou assassinat ?, Frédérique Patat, (ISBN 978-2-37324-054-2, présentation en ligne)
  9. Jean-Paul Bord et Pierre Robert Baduel, Les cartes de la connaissance, Karthala, , 694 p. (ISBN 978-2-8111-3810-3, présentation en ligne)
  10. Auger, Mémoires pour servir a l'histoire du droit public de la France en matières d'impôts, Bruxelles, (présentation en ligne)
  11. Henri Marton, Histoire de France, vol. 16, Paris, Furne, (présentation en ligne)
  12. Jean-Luc Chartier, Justice, une réforme manquée. Le chancelier Maupeou (1712-1791) : Le chancelier de Maupeou, Fayard, , 352 p. (ISBN 978-2-213-64664-0, présentation en ligne)
  13. Henri Bruno vicomte de Bastard d'Estang, Les parlements de France : essai historique sur leurs usages, leur organisation et leur autorité, vol. 2, Didier et cie, (présentation en ligne)
  14. Gautier, Cérès française, ou Tableau raisonné de la culture et du commerce des céréales en France, Mme Huzard, (présentation en ligne)
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.