173e régiment d'infanterie
Le 173e régiment d'infanterie (173e RI) est un régiment d'infanterie de l'Armée de terre française . Il est créé en 1794 sous la Révolution sous le nom de 173e demi-brigade de première formation puis dissout dès 1796. Recréé en 1913, il est alors attaché à la Corse. Il combat pendant la Première et la Seconde Guerre mondiale. Il est définitivement dissous en 2001.
173e RĂ©giment d'Infanterie | |
Insigne régimentaire du 173e régiment d'infanterie | |
Création | 1794 |
---|---|
Dissolution | 2001 |
Pays | France |
Branche | Armée de terre |
Type | RĂ©giment d'infanterie |
RĂ´le | infanterie |
Garnison | Bastia, Ajaccio, Corté, Bonifacio |
Ancienne dénomination | 173e demi-brigade de bataille. 173e demi-brigade d'infanterie alpine. 173e bataillon autonome de corse. |
Devise | Aiò Zitelli Allons enfants |
Inscriptions sur l’emblème |
Fleurus 1794 Sprimont 1794 Verdun 1916 Le Matz 1918 (it) Montdidier 1918 Saint-Quentin 1918 |
Anniversaire | Saint-Maurice |
Guerres | Première Guerre mondiale Bataille de France Seconde Guerre mondiale |
Fourragères | aux couleurs du ruban de la Médaille militaire |
DĂ©corations | Croix de Guerre 1914-1918 quatre palmes Croix de guerre 1939-1945 une palme |
Création et différentes dénominations
- 1794 : Création de la 173e demi-brigade de première formation ;
- 1796 : dissoute ;
- 1913 : Création du 173e régiment d'infanterie ;
- 1914 : à la mobilisation, il met sur pied son régiment de réserve, le 373e régiment d'infanterie ;
- 1926 : 173e régiment d'infanterie alpine (RIA) ;
- 1939 : 173e RIA devient la 173e demi-brigade d'infanterie alpine (DBIA) ;
- 1940 : 173e bataillon autonome de Corse ;
- 1942 : disloqué ;
- 1944 : 173e régiment d'infanterie alpine ;
- 1946 : dissous ;
- 1951 : 173e régiment d'infanterie de réserve ;
- 1963 : 1re compagnie du 173e RI ;
- 2001 : dissoute.
À noter que le régiment était pour l'essentiel recruté en Corse pour les hommes du rang. Idem pour le 373ème. D'où la tête de Maure sur l'insigne.
Colonels / chef-de-brigade
- colonel Chatillon ( - ) ;
- colonel Bourg ( - ) ;
- colonel Chatillon ( - ) ;
- colonel Charles Desthieux ( - ) ;
- colonel Steinmetz ( - ) ;
- colonel Demaret ( - ) ;
- colonel Bizard ( - ) ;
- lieutenant-colonel Primat ( - ) ;
- lieutenant-colonel Houssais ( - ) ;
- lieutenant-colonel Plan () ;
- lieutenant-colonel Vinot (1939 - 1940)[1] ;
- lieutenant-colonel Quivron (1991 - 1994).
Historique des garnisons, combats et batailles du régiment
De 1913 Ă 1918
Le régiment est formé en 1913 comme le régiment d'active de Corse, ce qui lui donne un très fort caractère insulaire. Il est en garnison à Bastia, Ajaccio, Sarténe-Bonifacio, Corte et Calvi.
- 1915 : Les Éparges, La Champagne…
- 1917 : Verdun, chemin des Dames…
- 1918 : Verdun, Saint-Quentin…[2]
Pertes totales : 3 514 hommes, soit la valeur de son effectif[3].
Entre-deux-guerres
À la fin de la Première Guerre Mondiale, les pertes occasionnées par la guerre portent un coup sévère à l'économie insulaire, qui manque de main-d’œuvre.
En 1926, il devient un régiment d'infanterie alpine[4].
Seconde Guerre mondiale
Le 173e devient le la 173e demi-brigade d'infanterie alpine, formée par le centre mobilisateur d'infanterie no 156[1]. Constitué de quatre bataillons, dotés d'une section d'éclaireurs-skieurs, il part pour le continent[5]. Il est rattaché à la 44e division d'infanterie à sa formation en mars 1940, avec trois bataillons et sans compagnie antichar[6].
Stationné en Alsace en , il combat pendant la bataille de France en . La demi-brigade reçoit une citation à l'ordre de l'armée[7].
Le 173e fait ensuite partie de l'Armée d'Armistice sous le nom de 173e bataillon autonome[4]. Lors de l'invasion de la zone libre en , le général Mollard essaie de soulever le bataillon pour qu'il combatte les Italiens mais le 173e est dispersé[8]. Son drapeau est caché jusqu'à la libération de l'île[9].
Le 173e est doté d'un terrain d'aviation, duquel a décollé Antoine de Saint-Exupéry le pour son ultime vol durant lequel son avion sera abattu.
Il est brièvement recréé en 1944-1946.
De 1945 Ă nos jours
En 1951, le 173e devient le 173e régiment d'infanterie de réserve[9], puis le 173e régiment d'infanterie divisionnaire et finalement le centre mobilisateur no 173 - 173e régiment d'infanterie (CM 173 - 173e RI) ayant hérité du drapeau et des traditions du 173e régiment d'infanterie.
Le régiment majoritairement composé d'appelés du contingent, il entama son déclin à la fin du service militaire obligatoire en 1997, jusqu'à être dissous définitivement en 2001. Les locaux du 173e sont transformés en centre d'entraînement pour la Gendarmerie mobile de Haute-Corse.
Le reste des effectifs est transféré dans une compagnie créée au 2e régiment étranger de parachutistes (2e REP) à Calvi[9].
Drapeau
Il porte, cousues en lettres d'or dans ses plis, les inscriptions suivantes[10] :
DĂ©corations
Sa cravate est décorée de la Croix de Guerre 1914-1918 avec 4 palmes et de la Croix de guerre 1939-1945 avec 1 palme[9].
Il a le droit au port de la fourragère aux couleurs du ruban de la Médaille militaire décernée le .
Insigne
Écusson argenté tour sapin châtaignier, triangle bleu, Corse blanche, tête de maure et banderole bleue.
Insigne des bataillons
- Insigne du 2e bataillon du 173e RIA, Mieux qu’Hier.
- Insigne du 3e bataillon du 173e RIA, Corté-Calvi.
Devise
Aiò Zitelli[9] : en langue corse, Allons enfants (les premiers mots de l’hymne national français, la Marseillaise). Il fait aussi référence aux jeunes gens qui constituaient le régiment en 1914-1918.
Personnalités ayant servi au 173e RI
- L’ecclésiastique Mgr Pierre-Marie Théas y combat pendant la Première Guerre mondiale ;
- Le poète et éditeur Pierre Seghers y accomplit son service militaire vers 1927 comme fantassin de 2e classe ;
- Le résistant Ange Defendini y est mobilisé en 1939-1940.
Sources et bibliographie
- Archives militaires du Château de Vincennes.
- À partir du Recueil d'Historiques de l'Infanterie Française (Général Andolenko - Eurimprim 1969).
- Tomes 1 et 2 de la bande dessinée « Aiò Zitelli », de Bertocchini, Espinosa, et Sayago. Éditions Albiana.
Notes et références
- « Régiments français », sur atf40.fr (consulté le ).
- Admirable unité de combat. Général Debeney, 1918. Totalise quatre citations collectives, la fourragère aux couleurs de la Médaille militaire et plus de cent citations individuelles.
- Préfecture de la Corse. Consulté le 28 janvier 2007.
- (en) Ian Summer et François Vauvillier, The French Army, 1939-45 (1), Osprey Military, coll. « Men-at-arms » (no 315), (ISBN 1-85532-666-3, 978-1-85532-666-8 et 1-85532-707-4, OCLC 49674512, présentation en ligne), p. 38.
- « SES Les Sections d'Éclaireurs Skieurs », sur Mémoire des Alpins (consulté le ).
- Service historique de l'Armée, Les grandes unités françaises : historiques succincts (en), vol. 2, Imprimerie nationale, (lire en ligne), p. 543-551.
- Barbara Ignacio-Luccioni, « Il y a 80 ans, ces héros corses de 39-45 qui ont écrit l'Histoire », sur Corse Matin, (consulté le ).
- Antoine Albertini, Jean-Marie Guillon et Jean-Pierre Girolami, « Libération de la Corse : mythes et réalités (1re partie) », Corse matin,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- Sébastien Pisani, « L'adieu émouvant à la Corse de l'étendard du 173e RI », Corse-Matin,‎ (lire en ligne).
- Décision no 12350/SGA/DPMA/SHD/DAT du 14 septembre 2007 relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées, Bulletin officiel des armées, no 27, 9 novembre 2007.