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Équivalent de sable

L’équivalent de sable est un indicateur, utilisĂ© en gĂ©otechnique, caractĂ©risant la propretĂ© d’un sable ou d'une grave. Il indique la teneur en Ă©lĂ©ments fins, d’origine essentiellement argileuse, vĂ©gĂ©tale ou organique Ă  la surface des grains. Ce terme dĂ©signe Ă©galement l’essai qui permet de dĂ©terminer cet indicateur. On parle d’ « essai d’équivalent de sable piston » ou, plus simplement, d’« essai d’équivalent de sable ».

Trois essais d'équivalent de sable qualifiant trois propretés de sables différents.

Propreté

Lorsque l’on frotte des granulats non lavĂ©s dans la main (du sable ou des gravillons), on peut constater des traces de poussiĂšre sur les doigts. Il s’agit de particules argileuses de petite dimension. Celles-ci sont susceptibles d’ĂȘtre nuisibles Ă  la qualitĂ© du mĂ©lange ou de la pĂąte que l‘on veut obtenir Ă  partir du granulat, comme du bĂ©ton ou un mĂ©lange bitumineux. D’autres particules peuvent Ă©galement avoir ce mĂȘme effet nĂ©faste, comme des scories, du charbon, des particules de bois, des feuilles mortes ou des fragments de racines[1].

Dans le domaine du bĂ©ton, ces particules perturbent l’hydratation du ciment et entraĂźnent des dĂ©fauts d’adhĂ©rence entre les granulats et la pĂąte[2].

Dans les mĂ©langes bitumineux, comme les enrobĂ©s bitumineux ou les enduits superficiels, un dĂ©faut de propretĂ© peut conduire Ă©galement Ă  une perte d’adhĂ©rence du granulat avec le liant et donc Ă  un dĂ©senrobage.

La propretĂ© des sables est Ă©valuĂ©e par deux essais complĂ©mentaires : l’équivalent de sable (codĂ© SE sur le plan europĂ©en) et l’essai dit « au bleu ». Tant que l’essai d’équivalent de sable donne de bons rĂ©sultats (SE > 60) le sable est propre. Si le rĂ©sultat est mauvais, cela peut ĂȘtre dĂ» au piĂ©geage accidentel de fines inertes (calcite, quartz) dans le floculant ou Ă  la prĂ©sence d’un excĂšs d’argile. Pour le savoir on effectue alors, et seulement si le rĂ©sultat du SE est mauvais, un essai dit au bleu basĂ© sur l’adsorption du bleu de mĂ©thylĂšne qui ne se fixe que sur les argiles[2].

Principe

L’essai consiste Ă  verser un Ă©chantillon de sable et une petite quantitĂ© de solution floculante dans une Ă©prouvette graduĂ©e et d’agiter de façon Ă  dĂ©tacher les revĂȘtements argileux des particules de sable de l’échantillon. On complĂšte alors le sable en utilisant le reste de solution floculante afin de faire remonter les particules fines en suspension au-dessus du sable. AprĂšs 20 min, les hauteurs des produits sont mesurĂ©es. L’équivalent de sable est le rapport hauteur du sable sur hauteur totale, exprimĂ© en pourcentage[3].

RĂ©actifs

La solution floculante est composée, pour une quantité de 1 litre, de[3] :

  • 219 g de chlorure de calcium cristallin, CaCl2.6H2O ou 111 g de chlorure de calcium anhydre, CaCl2 ;
  • 450 g de glycĂ©rine Ă  99 % de glycĂ©rol, de qualitĂ© de rĂ©actif pour laboratoire ;
  • 12,5 g formaldĂ©hyde en solution, 40 % en volume, de qualitĂ© de rĂ©actif pour laboratoire ;
  • 350 ml eau distillĂ©e ou dĂ©minĂ©ralisĂ©e.

L’opĂ©rateur dissout le chlorure de calcium cristallin dans les 350 ml d'eau distillĂ©e ou dĂ©minĂ©ralisĂ©e. Il laisse refroidir Ă  tempĂ©rature ambiante et, si nĂ©cessaire, il filtre Ă  l'aide d'un papier Ă  filtrer Ă  grosses ou moyennes mailles. Il ajoute la glycĂ©rine et le formaldĂ©hyde en solution et dilue Ă  1 l de solution avec de l'eau distillĂ©e ou dĂ©minĂ©ralisĂ©e, puis il mĂ©lange vigoureusement[3].

Une solution lavante, obtenue en diluant 125 ml de solution concentrée dans 5 l avec de l'eau distillée ou déminéralisée, est également préparée[3].

Appareillage

Appareillage pour l'essai d'Ă©quivalent de sable

Les Ă©lĂ©ments d’appareillage principaux sont deux Ă©prouvettes graduĂ©s, dans lesquels sera rĂ©pĂ©tĂ© de maniĂšre similaire l’essai, un piston avec un poids bien dĂ©fini, et un agitateur automatique [4].

Les Ă©prouvettes sont en verre ou en plastique transparent, de hauteur 40 cm, munies d’un bouchon en caoutchouc et graduĂ©es[3].

Le piston mesureur est composé de[5] :

  • une tige de 43 cm de longueur ;
  • une embase de 2,5 cm de diamĂštre, dont la surface infĂ©rieure est plate, lisse et perpendiculaire Ă  l'axe de la tige et qui comporte latĂ©ralement trois vis de centrage du piston dans le cylindre;
  • un manchon, de cm d'Ă©paisseur, qui s'adapte sur le cylindre graduĂ© et permet de guider la tige, en mĂȘme temps qu'il sert Ă  repĂ©rer l'enfoncement du piston d'essai dans le cylindre.
  • un poids fixĂ© Ă  l'extrĂ©mitĂ© supĂ©rieure de la tige pour donner Ă  l'ensemble du piston d'essai, hormis le manchon, une masse totale de kg.

Un tube laveur est Ă©galement utilisĂ©. De longueur 50 cm et de diamĂštre intĂ©rieur mm, il permettra de faire circuler la solution lavante dans l’échantillon Ă  tester[6].

Quelques autres outils peuvent ĂȘtre utilisĂ©s comme une spatule, une rĂšgle, un tamis, un entonnoir, etc.

Mode opératoire

Préparation

L'essai doit ĂȘtre rĂ©alisĂ© sur la fraction 0/5 mm Ă  une teneur en humiditĂ© infĂ©rieure Ă  2 % et Ă  une tempĂ©rature de 23 °C. Ă©tant la teneur en humiditĂ© du sable (pourcentage en masse sĂšche), la masse de chaque Ă©prouvette doit ĂȘtre Ă©gale Ă  en (grammes)[7] :

Remplissage, agitation et lavage

L’opĂ©rateur remplit chacun des deux Ă©prouvettes graduĂ©es d’une solution lavante, jusqu'au trait repĂšre infĂ©rieur figurant sur l'Ă©prouvette. Il verse une Ă©prouvette de matĂ©riau dans chaque Ă©prouvette Ă  l’aide d’un entonnoir, puis laisse reposer pendant 10 min pour humidifier l'Ă©prouvette. AprĂšs avoir fermĂ© cette derniĂšre, il le dispose ensuite sur une machine d'agitation et procĂšde Ă  l’agitation de chaque Ă©prouvette pendant 30 secondes[7].

Le tube laveur est ensuite descendu dans l'Ă©prouvette de façon qu'il traverse le sĂ©diment au fond du cylindre. L'Ă©prouvette Ă©tant maintenue en position verticale, l’opĂ©rateur irrigue le sable avec la solution lavante, ce qui favorise la remontĂ©e des fines et des Ă©lĂ©ments argileux. Tout en faisant subir Ă  l'Ă©prouvette un lent mouvement de rotation, l’opĂ©rateur remonte lentement le tube laveur[7].

Quand le niveau de liquide avoisine le trait repÚre supérieur gravé sur l'éprouvette, on relÚve lentement le tube laveur et on régule le flux de façon à maintenir le liquide au niveau du trait repÚre supérieur jusqu'à ce que le tube soit complÚtement retiré et le flux interrompu[7].

Chaque éprouvette est laissée ensuite au repos pendant 20 min.

Mesurages et résultats

AprĂšs repos, la hauteur h1 du niveau supĂ©rieur du floculat par rapport au fond de l'Ă©prouvette graduĂ©e est mesurĂ©e. Le piston est ensuite abaissĂ© dans l'Ă©prouvette jusqu'Ă  ce que l'embase repose sur le sĂ©diment, ce qui permet de mesurer la hauteur h2, distance entre la face infĂ©rieure de la tĂȘte du piston et la face supĂ©rieure du manchon[8].

L’équivalent de sable est donnĂ© par la formule[9] :

Ce calcul est fait pour chacune des Ă©prouvette. Si les deux valeurs obtenues diffĂšrent de plus de 4, le mode opĂ©ratoire d'essai doit ĂȘtre rĂ©pĂ©tĂ©.

L'Ă©quivalent de sable (ES) de l’échantillon testĂ© est la moyenne des valeurs obtenues pour chaque Ă©prouvette, arrondie au nombre entier le plus proche[9].

Préconisations

Les préconisations en matiÚre de propreté pour les sables utilisés dans les bétons sont les suivantes[1] :

SE Nature et qualité du sable
SE<60Sable argileux - Risque de retrait ou de gonflement, à rejeter pour des bétons de qualité
60 ≀ SE<70Sable lĂ©gĂšrement argileux - de propretĂ© admissible pour bĂ©ton de qualitĂ© quand ou ne craint pas particuliĂšrement de retrait
70 ≀ SE < 80Sable propre - Ă  faible pourcentage de fines argileuses Convenant Parfaitement pour les bĂ©tons de haute qualitĂ©.
SE >80Sable trÚs propre - l'absence presque totale de fines argileuses risque d'entraßner un défaut de plasticité du béton qu'il faudra rattraper par une augmentation du dosage en eau.

En ce qui concerne le bĂ©ton routier, qu’il s’agisse d’un bĂ©ton balayĂ©, striĂ©, imprimĂ©, dĂ©sactivĂ© ou bouchardĂ©, les prĂ©conisations sont les suivantes[10] : SE> 60.

Notes

Voir aussi

Articles connexes

Normes

  • Europe : Norme EN 933-8:1999 - Tests for geometrical properties of aggregates — Part 8: Assessment of fines — Sand equivalent test, Directive 89/106/EEC, corpus technique CEN/TC 154, ratifiĂ©e le .
  • France : Norme NF EN 933-8 : Essais pour dĂ©terminer les caractĂ©ristiques gĂ©omĂ©triques des granulats – Partie 8 : Évaluation des fines — Équivalent de sable, Paris, Association Française de Normalisation (AFNOR), , 16 p., remplace les normes expĂ©rimentales françaises p. 18-597, de et p. 18-598, d’.

Ouvrages

  • AFNOR, Les granulats, Paris, l’Association Française de Normalisation (AFNOR), , 24 p. (lire en ligne)
  • Les granulats : (Cours de gĂ©nie civil), http://iut-tice.ujf-grenoble.fr/tice-portail/PORTAIL/index.asp IUT Grenoble, coll. « Supports de formation en ligne » (lire en ligne)
  • Prof. J.P. DELISLE, F. ALOU, MatĂ©riaux de construction 1, Lausanne, ,
  • Georges Dreux, Jean Festa,, Nouveau guide du bĂ©ton et de ses constituants, Paris, Edition Eyrolles, ,
  • Raymond Dupain, Roger Lanchon, Jean-Claude Saint-Arroman, A Capliez, Granulats, sols, ciments et bĂ©ton : CaractĂ©risation des matĂ©riaux de gĂ©nie civil par les essais de laboratoire, Editions Casteilla, ,
  • Michel Venuat, La pratique des ciments, mortiers et bĂ©ton, Paris, Edition Le Moniteur, ,
  • Le bĂ©ton routier : formulation, fabrication et transport, Paris, SFIC, CimbĂ©ton, l’ATILH et BĂ©tocib, coll. « Infociments, base documentaire de rĂ©fĂ©rence sur les ciments et les bĂ©tons » (lire en ligne).
  • Les granulats, Strasbourg, http://www.ac-nancy-metz.f AcadĂ©mie de Nancy-Metz, 27 p. (lire en ligne).
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