Ăglise catholique en Iran
L'Ăglise catholique en Iran (en persan : Ú©ÙÛŰłŰ§Û Ú©Ű§ŰȘÙÙÛÚ© ۯ۱ ۧÛ۱ۧÙ), dĂ©signe l'organisme institutionnel et sa communautĂ© locale ayant pour religion le catholicisme en Iran.
L'Ăglise catholique en Iran est organisĂ©e en six circonscriptions ecclĂ©siastiques qui ne sont pas soumises Ă une juridiction nationale au sein d'une Ăglise nationale mais qui sont soumises Ă la juridiction universelle du pape, Ă©vĂȘque de Rome, au sein de l'« Ăglise universelle[1] ».
En Ă©troite communion avec le Saint-SiĂšge, les Ă©vĂȘques des juridictions en Iran sont membres d'une instance de concertation, la confĂ©rence Ă©piscopale iranienne.
L'Ăglise catholique est autorisĂ©e en Iran.
L'Ăglise catholique est une communautĂ© religieuse minoritaire de ce pays.
LĂ©gislation en matiĂšre religieuse
Trois articles de la Constitution de l'Iran autorise la libertĂ© de religion[2] et donc l'Ăglise catholique[3] - [4]:
- L'article 13 dispose que « Les Iraniens zoroastriens, juifs et chrĂ©tiens sont les seules minoritĂ©s religieuses reconnues qui, dans les limites de la loi, sont libres dâaccomplir leurs rites et cĂ©rĂ©monies religieux et dâagir conformĂ©ment Ă leur propre canon en matiĂšre dâaffaires personnelles et dâĂ©ducation religieuse. »;
- L'article 14 dispose que « le gouvernement et tous les musulmans ont le devoir de traiter les non-musulmans conformĂ©ment aux normes Ă©thiques et aux principes de justice islamique et d'Ă©quitĂ©, et de respecter leurs droits fondamentaux. Ce principe sâapplique Ă tous ceux qui sâabstiennent de toute conspiration ou activitĂ© contre lâislam et la RĂ©publique islamique dâIran. » ;
- L'article 26 dispose que « La formation de sociĂ©tĂ©s religieuses appartenant Ă l'une des minoritĂ©s religieuses reconnues, est autorisĂ©e Ă condition de ne pas enfreindre les principes d'indĂ©pendance, de libertĂ©, d'unitĂ© nationale, de critĂšres de Islam, ou la base de la RĂ©publique islamique. Nul ne peut ĂȘtre empĂȘchĂ© de participer aux groupes susmentionnĂ©s, ni ĂȘtre obligĂ© d'y participer.».
Cependant trois autres articles font de l'Iran non pas un Ătat sĂ©culier comme Ă©tait le rĂ©gime prĂ©cĂ©dent aux institutions laĂŻcs, mais une rĂ©publique thĂ©ocratique avec lâislam pour religion d'Ătat[5] et une lĂ©gislation qui prend sa source dans la charia :
- L'article 12 dispose que « La religion officielle de l'Iran est l'islam de confession dja'farite duodĂ©cimain, et ce principe restera Ă©ternellement immuable. Les autres confessions islamiques doivent ĂȘtre pleinement respectĂ©es et leurs adeptes sont libres dâexercer leurs rites religieux conformĂ©ment Ă leur propre jurisprudence. Ces confessions jouissent d'un statut officiel en matiĂšre d'instruction religieuse, de statut personnel (mariage, divorce, hĂ©ritage et testaments) et de contentieux judiciaire. Dans les rĂ©gions du pays oĂč la majoritĂ© des adeptes suivent l'une de ces confessions , la rĂ©glementation locale sera, dans les limites de la juridiction des conseils locaux, conforme Ă cette confession, sans porter atteinte aux droits des adeptes des autres confessions »;
- L'article 57 dispose que « Les pouvoirs du gouvernement de la République islamique sont investis du pouvoir législatif, du pouvoir judiciaire et du pouvoir exécutif, fonctionnant sous le contrÎle du leader religieux absolu et du leadership de la Oumma, conformément aux prochains articles de la présente Constitution. Ces pouvoirs sont indépendants les uns des autres. » ;
- L'article 72 dispose que « L'Assemblée consultative islamique ne peut pas adopter de lois contraires à la religion officielle du pays ou à la Constitution. » ;
La devise nationale de lâIran est : « IndĂ©pendance, LibertĂ©, RĂ©publique islamique ! ». Contrairement au coran, les hadiths[6] (propos attribuĂ©s Ă Mahomet et rapportĂ©s par divers tĂ©moins) interdisent l'apostasie sous peine de mort.
Si le Code pénal iranien ne contient aucune disposition spécifique se rapportant à l'apostasie, l'article 167 de la Constitution dispose que le juge « doit rendre son jugement sur la base de sources islamiques », lui permettant de condamner l'apostasie à la peine de mort, mais cette peine n'a pas été appliqué ces derniÚres années[7].
Le prosĂ©lytisme d'une religion autre que l'islam n'est pas autorisĂ© mĂȘme si aucune loi n'interdit expressĂ©ment le prosĂ©lytisme [8].
Par crainte de prosĂ©lytisme, l'Iran autorise les Ă©glises chrĂ©tiennes Ă prĂȘcher Ă leurs compatriotes autre que la langue persane, et il leur est interdit d'exercer leur ministĂšre auprĂšs de personnes d'origine musulmane[9].
En 2009, 80 Sud-Coréens accusés de prosélytisme chrétien, une activité interdite, ont été expulsés d'Iran, de Jordanie et du Yémen[10].
La diffamation de l'islam (crime de blasphĂšme) est Ă©galement punie de la peine capitale.
Les groupes religieux reconnus ont la permission de suivre leurs propres lois religieuses pour les questions de mariage, de divorce et d'héritage et ont le droit de ne pas consommer de produits alimentaires halal[11].
Une musulmane ne peut pas Ă©pouser un chrĂ©tien (sourate n°2, verset n°221). Le tribunal catholique n'autorise pas le divorce qui peut cependant ĂȘtre annulĂ©. Sinon, les Ă©poux se convertissent Ă l'Islam ou Ă une autre confession chrĂ©tienne autorisant le divorce.
Le tĂ©moignage d'un chrĂ©tien devant les diffĂ©rentes juridictions n'a pas la mĂȘme valeur que celui d'un musulman et l'hĂ©ritage d'un chrĂ©tien par rapport Ă celui d'un musulman est diminuĂ© de moitiĂ©.
La loi de 1979 exige que tous les iraniens, musulmans comme chrĂ©tiens n'adoptent pas de vĂȘtements distinctifs (les femmes chrĂ©tiennes doivent se voiler comme les musulmanes et que les hommes chrĂ©tiens ne doivent pas porter de shorts montrant le genou), ne consomment pas d'alcool et se conforment Ă la sĂ©paration des sexes en public.
Le gouvernement de la république islamique impose que les directeurs de toutes les écoles d'Iran soient musulmans, que tous les cours soient donnés en persan et que toutes les écoliÚres et étudiantes portent le hidjab (le voile islamique) dans les établissements, ainsi qu'elles doivent également le faire dans l'espace public.
L'enseignement des religions minoritaires est respecté tant dans les écoles publiques que dans les écoles propres aux minorités.
L'article 64 de la constitution dispose que « Les chrĂ©tiens assyriens et chaldĂ©ens Ă©liront conjointement un reprĂ©sentant; et les chrĂ©tiens armĂ©niens du nord et ceux du sud du pays Ă©liront chacun un reprĂ©sentant. », soit 3 chrĂ©tiens sur les 270 membres de lâAssemblĂ©e consultative islamique[12].
Catholicisme
L'Ăglise catholique utilise trois rites liturgiques en Iran :
- Le rite romain, utilisĂ© par l'Ăglise latine ;
- Le rite oriental, utilisĂ© par deux Ăglises catholiques orientales ;
- Le rite chaldĂ©en de l'Ăglise catholique chaldĂ©enne ;
- Le rite armĂ©nien de l'Ăglise catholique armĂ©nienne.
DiocĂšses et Ăparchies
L'Ăglise catholique en Iran est organisĂ©e en six circonscriptions ecclĂ©siastiques rassemblĂ©es en trois juridictions territoriales distinctes et superposĂ©es (l'Ăglise latine et deux Ăglises catholiques orientales) [13] - [14] :
- Ăglise latine :
- Ăglises catholiques orientales :
- Ăglise catholique chaldĂ©enne (Cette Ă©glise utilise une langue liturgique semblable Ă l'aramĂ©en, la langue parlĂ©e en IsraĂ«l Ă l'Ă©poque de JĂ©sus-Christ) :
- Ăglise catholique armĂ©nienne :
- ArchidiocÚse d'Ispahan (rite arménien).
Relation diplomatique du Vatican en Iran
Depuis le XIXe siÚcle, la délégation apostolique de Perse, érigée par le pape Pie IX, la sépare de celle de la Mésopotamie.*
Délégués apostoliques
- Henri-Marie Amanton, OP â ( - dĂ©missionne avant le )
- NicolĂĄs Castells, OFMCap. â ( - )
- Zaccaria Fanciulli, OFMCap. â ( - , dĂ©cĂ©dĂ©)
- Augustin-Pierre Cluzel, CM â ( - , dĂ©cĂ©dĂ©)
- Jacques-Hector Thomas, CM â ( - , dĂ©mission)
- Hilarion-Joseph MontĂ©ty, CM â ( - 1896, dĂ©mission)
- François LesnĂ©, CM â ( - , dĂ©cĂ©dĂ©)
- Jacques-Ămile Sontag, CM â ( - , dĂ©cĂ©dĂ©)
- Angelo Maria Dolci â (? - , dĂ©missionnaire)
- Adriano Smets â ( - 1931, dĂ©mission)
- Egidio Lari â ( - 1935, dĂ©mission)
- Alcide Giuseppe Marina, CM â ( - , nommĂ© dĂ©lĂ©guĂ© apostolique en Turquie)
- Paolo Pappalardo â ( - , nommĂ© stage apostolique en Syrie)
Internonces apostoliques
Le , le Saint-SiĂšge et lâIran ont Ă©tabli des relations diplomatiques, avec lâinstauration de lâinternationalisation sous le bref Quantum utilitatis du pape Pie XII.
- Raffaele Forni â ( - , nommĂ© nonce apostolique au Venezuela)
- Giuseppe Paupini â ( - , nonce apostolique au Salvador et au Guatemala)
- Lino Zanini â ( - , nommĂ© nonce apostolique en RĂ©publique dominicaine)
- Vittore Ugo Righi â ( - , nommĂ© nonce apostolique au Paraguay)
- Salvatore Asta â ( - 1966, nommĂ© nonce apostolique)
Pro-nonces apostoliques
La nonciature apostolique a été créée le avec le bref Amicae necessitudinis du pape Paul VI.
- Salvatore Asta â ( - 1969, nommĂ© au poste de vice-prĂ©sident apostolique en Turquie)
- Paolino Limongi â ( - , dĂ©mission)
- Ernesto Gallina â ( - , responsable du secrĂ©tariat d'Ătat)
- Annibale Bugnini, CM â ( - , dĂ©cĂ©dĂ©)
- Giovanni De Andrea â ( - , nommĂ© membre non-apostolique pour l'AlgĂ©rie et la Tunisie et dĂ©lĂ©guĂ© apostolique en Libye)
- John Bulaitis â ( - , nommĂ© pro-nonce apostolique Ă la CorĂ©e)
- Romeo Panciroli, MCCI â ( - , nommĂ© nonce apostolique)
Nonces apostoliques
- Romeo Panciroli, MCCI â ( - , retraitĂ©)
- Angelo Mottola â ( - , nommĂ© nonce apostolique au MontĂ©nĂ©gro)
- Jean-Paul Gobel ( - , nommĂ© nonce apostolique en Ăgypte)
- Leo Boccardi, depuis le
Ădifices
LâĂglise dispose de plusieurs Ă©difices, comme l'Ă©glise Saint-Abraham de TĂ©hĂ©ran, la cathĂ©drale de la Consolation (en) (TĂ©hĂ©ran) ou la cathĂ©drale Saint-Joseph (en) (TĂ©hĂ©ran)[15].
Ecclésia
Dans une population de 82 millions d'habitants oĂč 99,4%[16] appartiennent Ă l'Islam, les chrĂ©tiens forment une communautĂ© religieuse minoritaire de 150 000 fidĂšles (0,4 %) dont 121 100 orthodoxes, puis 21 380 catholiques (0,035 %), quelques milliers de protestants et enfin entre 20 000 et 30 000 Juifs (0,014 %).
L' Annuaire pontifical de 2011 et des rapports antérieurs en Iran font état de la présence de 3 400 chaldéens, 10 000 latins et 8 000 arméniens.
Parmi les Orthodoxes se trouvent 110 000 apostoliques arméniens, 11 000 apostoliques assyriennes, et 100 orthodoxes russes.
Les chrĂ©tiens en Iran vivent principalement dans la capitale, TĂ©hĂ©ran, et dans les villes dâIspahan et de Chiraz.
En plus de certains citoyens iraniens, les catholiques comprennent des étrangers en Iran, tels que les hispanophones (latino-américains et espagnols) et d'autres européens.
Références
- « CatĂ©chisme de l'Ăglise Catholique », sur vatican.va (consultĂ© le )
- (en) « Freedom in the World 2015 Iran », sur freedomhouse.org, (consulté le )
- (en) « The Constitution of Islamic Republic of Iran », sur iranchamber.com, (consulté le )
- (en) « Iran - Constitution », sur servat.unibe.ch, (consulté le )
- « Lâislam dans les Constitutions des pays du monde musulman », sur la-croix.com, (consultĂ© le )
- « Le sang d'un musulman peut ĂȘtre versĂ© pour celui qui s'Ă©loigne de l'islam et quitte les musulmans », SahĂźh Bukhari, vol. 9, livre 83, numĂ©ro 17, rapportĂ© par Abdullah ou encore « Celui qui change de religion, tuez-le », SahĂźh Bukhari, vol. 9, livre 84, numĂ©ro 57, rapportĂ© par A'krama Mouli Ibn Abbas
- « Iran 2017/2018 », sur amnesty.org (consulté le )
- « Prosélytisme », sur la-croix.com, (consulté le )
- (en) « open door Iran (10) », sur opendoorsusa.org (consulté le ).
- « Corée du Sud: mesures contre le prosélytisme évangélique dans des pays musulmans », sur religion.info, (consulté le )
- (en) « Bureau of Democracy, Human Rights and Labor International Religious Freedom Report for 2014 Iran », sur state.gov, (consulté le )
- « Observatoire de la liberté religieuse Iran », sur liberte-religieuse.org
- (en) « Catholic Dioceses in Republic of Iran (Iran) » (consulté le )
- (en) « Iran Current Dioceses », sur catholic-hierarchy.org (consulté le )
- (en) « Cathedrals Iran (6) », sur gcatholic.org (consulté le )
- (en) « The World Factbook Iran », sur cia.gov, (consulté le )