Église Saint-Rémi de Château-Gontier
L'église Saint-Rémi ou Saint-Rémy est une église catholique située à Château-Gontier, en France. Saint-Rémy n'était non plus à l'origine qu'une succursale de l'église Saint-Jean-Baptiste, mais qui, vu son importance, ne tarda pas à conquérir une certaine autonomie.
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Paroisse Saint-Jean-Baptiste-de-Château-Gontier (d) |
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Coordonnées |
47° 49′ 36″ N, 0° 42′ 38″ O |
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Localisation
L'église est située dans le département français de la Mayenne, sur la commune de Château-Gontier.
Historique
Origine
La paroisse (1293), le curé et les paroissiens de Saint-Remy (1398), la paroisse de Saint-Remy du dehors de Chasteau-Gontier (1563), tels sont les termes employés de bonne heure pour la désigner[1].
XVe siècle
Le clergé de Saint-Rémy étant allé, le , croix et enseigne levées, au-devant de l'évêque, le prieur rappela qu'il était chief et maistre collège de toutes les églises, que les vicaires ou curés de Saint-Jean-Baptiste et de Saint-Remy n'estoient que ses vicaires..., et qu'ils ne pouvoient faire procession particulière, fors environ lesdites églises et cimetières joignant icelles.
L'ancienne église avait des parties du style roman primitif[2]. Le chœur ne datait que du XVe siècle et tout le reste de l'édifice avait été profondément remanié[3].
XVIe siècle
Le clocher, incendié par la foudre en 1598, est reconstruit l'année suivante. Neuf autels ou chapelles décoraient le vaisseau intérieur, sous les vocables de Saint-Blaise, de Saint-Jean-Baptiste, de la Nativité, de Sainte-Anne, de Saint-André, de Saint-Joseph, de Notre-Dame-de-Pitié, de Saint-René[4], de l'Ecce Homo.
Les bénéfices fondés étaient ceux de la Pignerie, de Saint-Julien, de l'Aubépin, de Saint-Jacques et Saint-François, de Loispeaux, de Saint-André et de la Prison, dont était patron le supérieur du séminaire de Saint-Nicolas du Chardonnet.
Les confréries étaient : des Prêtres, de la Sainte-Couronne (avant 1642) ayant un office propre ; de Notre-Dame des Agonisants[5] ; de l'Adoration perpétuelle[6]. On mentionne en 1655 des dons aux confréries de la Couronne de Notre-Seigneur et du Rosaire, instituées ès églises de Saint-Remy et de Saint-Jean-Baptiste.
XVIIe siècle
Avec le temps, le curé de Saint-Remy conquiert à peu près, surtout depuis une ordonnance du , tous les droits des vicaires perpétuels, sauf pourtant la permission de baptiser dans son église.
XVIIIe siècle
La paroisse agrandie, en 1789, de quelques portions du territoire de Saint-Fort[7] assure son indépendance et se doubler même d'une commune civile. L'église, fermée, en 1792, halle aux grains et même écurie et étable pour les chevaux et les bœufs de la troupe, est rouverte et réconciliée le . On s'occupe de l'orner à nouveau.
XIXe siècle
Par contrat passé, le , avec Louis-François Allard, david d'Angers père, s'engageait à faire[8] deux statues[9]. L'abbé Angot indique que ces deux œuvres d'art ont été enfouies en terre lors de la construction de la nouvelle église.
Le Concordat la réduit à n'être qu'une chapelle vicariale, et son titre de commune est supprimé par décret daté du camp de Schoenhrunn, le . Une ordonnance du l'érige en succursale. C'est encore sa situation au début du XXe siècle.
Nouvelle église
Le , l'évêque de Laval bénit la première pierre d'une nouvelle église[10]. Elle est livrée au culte le .
L'Abbé Angot indique qu'elle est élégante, en style du XIIIe siècle, bien à sa place sous le ciel angevin avec son luxe de pierres blanches et de décorations. En copiant les formes, en rééditant les procédés des bâtisseurs du Moyen Âge, nos modernes architectes ont quelquefois tort. Pourquoi ici par exemple des arcs-boutants, qui sont déjà devenus un embarras, pour soutenir des voûtes qui n'ont pas de poussée ? On eût fait cela au XIIIe S. pour contrebouter des voûtes massives, mais pour supporter des briques et de maigres arceaux les murs et des contreforts suffisent. Le vaisseau intérieur est richement ornementé et plus beau et majestueux même que ne l'indiquerait la vue extérieure. Le mobilier, choisi sous l'inspiration artistique de M. L. de Farcy, est ce que l'on peut attendre de sa foi et de son goût. .
Liste des curés
- Gervasius, persona Santa Remigii, 1230.
- Hubertus, rector, 1264.
- Geoffroy Bigot, chapelain, 1283.
- Guillaume Lechartier, recteur, 1335.
- Jean Deien, prestre recteur, 1374.
- Guillaume Pigouz, 1392.
- Geoffroy Hardy, prestre, vicaire, curé, 1446.
- Olivier Moreau, curé, comme tous les suivants, 1477.
- Jean Quentin, 1477. 1480.
- Jean-René Tessé, 1485, 1501.
- Jean Hus, 1508.
- Guillaume Guineheu, 1519.
- Gabriel Juffé, 1565, 1568.
- Pierre Guillocheau, 1574.
- Jean Marion, 1577, † 21 novembre 1586.
- Aubin Aubry, chanoine de Saint-Just, 1592, † 9 novembre 1616.
- Jean Lemoulnier, 1616, † 22 juillet 1632.
- Jean Crannier, maire et grand chapelain de Saint-Laud d'Angers,1633.
- Eustache Guilloteau, aumônier du roi et chanoine de Saint-Just, 1648.
- Jean ou René Martinet, bachelier de Sorbonne, ancien curé de Saclay (Versailles), 1657, † 8 septembre 1676 ; il avait avec son vicaire fait don à l'église d'un tabernacle et d'une lampe d'argent.
- Gabriel Quentin, 1676, et 23 décembre 1687
- Jean-René Tessé, fils de Jean Tessé, écuyer, sieur de Mergotte, et de Catherine Genoil, de Sainte-Croix d'Angers, 24 janvier 1688-19 janvier 1689.
- Charles Arthuis, conseiller au présidial de Château-Gontier, 1689, † le 20 avril 1710, âgé de cinquante ans.
- Pierre Dugué, 1710, 1713
- René Moulins, chanoine honoraire de Saint-Just, prieur de Saint-Blaise en Marigné-Peuton, 1713, inhumé dans la chapelle de Saint-René qu'il avait fait bâtir.
- Jacques-Anne-Maurille Morin, chanoine honoraire de Saint-Just, 1728, passa au diocèse d'Auxerre en faisant administrer Saint-Remy par M. Cartier, curé de Congrier, 1734, 1735.
- Marc Delhommeau, 1735, inhumé chez les Ursulines, le 15 juillet 1736.
- Jean-Baptiste Viel, curé de Durtal, 1736, rentra à Durtal, 1739, puis passa à Morannes, 1742.
- Jean Mahier, docteur en théologie, 1739-1749.
- Étienne Dean de Luigné, 1747, archiprêtre d'Angers et curé d'Andard, 1755.
- Barthélemy Millet, de Château-Gontier, 1755, 1758.
- Jacques-Anne-Maurille Morin, pour la seconde fois, 25 août 1758, † le 6 octobre 1777, âgé de soixante-quinze ans[11]
- Pierre Crosnier, 1777, signe son dernier acte le 24 juillet 1791, † à Jersey, le 30 mai 1793. Des deux vicaires Barthélemy Millet qui avait fait les fonctions de curé, transféré des prisons de Laval à Rambouillet, y mourut le 1er août 1794
- Jean-Marie Lepage, déporté à Jersey, rentra en France, en 1795, et fut envoyé sur les pontons de l'île d'Aix d'où on ne le voit point revenir.
- Urbain-François Fouqueret, jureur, aussi vicaire de Saint-Remy, frère du curé de Saint-Jean-Baptiste, et installé par le maire le même jour que lui. Il abdiqua toutes fonctions ecclésiastiques le 25 janvier 1794, puis les reprit en 1796, d'abord dans la chapelle de Saint-Joseph. Après un acte tardif de soumission au Concordat, il fut curé de Pruillé-l'Éguillé, démissionna le 23 novembre 1808, fut transféré à Lavaré et y mourut peu après.
- Pierre-Jean Bréheret, 1803, † 1842
- René-Arsène Toury, né à Vallon, vicaire de Pré-en-Pail, curé de Bessé, supérieur de Tessé, aumônier de Notre-Dame de la Flèche, curé de Saint-Remy, 1842-1848, et depuis archiprêtre de Saint-Calais, vicaire général, 1858, 1866.
- Doreau, 1848-1861.
- André-Louis-François Guillotin, 1861, et 2 décembre 1871.
- Stéphane Couanier de Launay, 1871-1878.
- Bellon, 1878.
Voir aussi
Sources partielles
« Église Saint-Rémi de Château-Gontier », dans Alphonse-Victor Angot et Ferdinand Gaugain, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, Laval, Goupil, 1900-1910 [détail des éditions] (lire en ligne)
Références
- Le prieur de Saint-Jean assurait au desservant deux setiers et demi de seigle, autant de froment, quelques dîmes, le tiers des offrandes et toutes les sépultures. Mais les baptêmes et les mariages ne se faisaient qu'à la grande église, 1283.
- la porte à double voussure, les petites fenêtres du côté Sud, et les contreforts plats.
- Voir Album de Château-Gontier de Tancrède Abraham et la Notice archéologique de M. l'abbé Charles.
- Faite aux frais de M. Moulin, curé, 1722.
- Avec statuts et manuels approuvés par Henri Arnaud, 17 avril 1660
- Erigée le 20 juillet 1716, avec procession qui permettait au clergé de protester contre les prétentions exclusives du prieur et des Bénédictins ; on y portait aussi une statue de sainte Marguerite, objet d'un culte traditionnel.
- Grâce à l'empressement que mirent ses procureurs à rédiger des mémoires et des plaidoyers pro anis et focis, 1790, et malgré la jalousie des rivaux qui prétendaient qu'elle était un repaire d'aristocrates
- Pour la somme de 550 francs.
- Qui auront chacune 7 pieds 8 pouces de hauteur, y compris le soc qui n'aura que 6 pouces de haut, lesquelles statues seront de pierre, l'une représentera Saint-Remy, évêque, et l'autre Saint-Sébastien, et elles seront conformes au dessin que j'ai présenté audit Louis Allard, si ce n'est que la chappe de Saint-Remy ne sera point relevée et le bras qui la tient sera un peu relevé et plié. La soutane sera de couleur rouge, le rochet blanc, dont le bas sera ainsi que le bout des manches en forme de dentelles ; l'étoile avec une frange au bas, dorée, avec un ruban qui l'attache, d'où pendront deux glands dorés ; la chappe et l'étoile de couleur violette, l'orfroy en or, la lisière de la chappe, la barette et la croix dorée ; la mitre fond blanc, les filets dorés, la croix dorée et le bandeau, les coins ou glands de la mitre dorés, les gants violets, un anneau à la main droite... La statue de Saint-Sébastien sera également conforme au dessin, elle sera peinte en couleur de chair, la ceinture blanche ainsi que les trois flèches, l'arbre couleur d'écorce. Les statues seront peintes à l'huile,recouvertes d'un beau vernis. L'artiste s'obligeait en outre à les placer lui-même, dans le courant de septembre, de chaque côté du grand autel, sur un cul-de-lampe qu'il se chargeait de raccommoder.
- Construite sur les plans de M. Lambert.
- Les registres paroissiaux sont annotés de sa main. Il commença aussi un registre spécial, « afin de conserver l'histoire du gouvernement de la paroisse dont toutes les délibérations sont perdues, dit-il, étant passées par devant des notaires dont on ne retirait point copies ».