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Éducation parentale

L'éducation parentale désigne l'éducation donnée aux parents afin de les former à l'éducation de leurs propres enfants.

Classe pour montrer aux jeunes mères comment s'occuper de leur nouveau-né dans une maternité, États-Unis (1974).

Le terme ne doit pas être confondu avec éducation familiale qui réfère à l'éducation que des parents donnent à leurs enfants.

L’éducation parentale est, selon Pourtois (1984), une activité volontaire d’apprentissage de la part de parents qui souhaitent améliorer les interactions nouées avec leur enfant, pour encourager l’émergence de comportements jugés positifs et réduire celle de comportements jugés négatifs.

Pour Terrisse (1997), elle a pour but d’aider les parents à mieux actualiser leurs potentialités éducatives, en développant leur sentiment de compétence et en utilisant le mieux possible les ressources que leur offre leur environnement.

L’éducation parentale comprend les mesures prises par l'État afin de la promouvoir, soit en donnant plus de temps aux parents pour éduquer leurs enfants, soit en leur proposant une initiation ou une formation.

Histoire de l'Ă©ducation parentale

Style parental et résultats de l'enfant

Diana Baumrind a classé les parents en quatre catégories[1] :

  • Autoritaire : Le parent autoritaire tente de modeler, de contrĂ´ler, et d'Ă©valuer le comportement et les attitudes de l'enfant conformĂ©ment Ă  une norme de conduite - habituellement une norme absolue. Il considère l'obĂ©issance comme une vertu ; il utilise les punitions et les mesures Ă©nergiques pour freiner le libre arbitre, les actions ou les croyances de l'enfant en conflit avec ce qui n'est pas la norme de conduite. Il croit qu'en maintenant l'enfant Ă  sa place, en limitant son autonomie, et en lui attribuant des responsabilitĂ©s domestiques il lui inculquera la notion de respect. Il considère la prĂ©servation de l'ordre et de la structure traditionnelle comme une fin en soi. Il ne favorise pas l'Ă©change verbal, en estimant que l'enfant doit accepter sa parole pour ce qui est juste.
  • DĂ©mocratique : L'autoritĂ© des parents tente de diriger les activitĂ©s de l'enfant, mais d'une façon rationnelle, axĂ©e sur la mĂ©thode. Il encourage l'Ă©change verbal, explique Ă  l'enfant le raisonnement qui sous-entend ses règles et ses valeurs. Lorsque l'enfant refuse de se conformer Ă  ses exigences, il lui demande d'en expliquer les raisons. L'autodiscipline et la volontĂ© de conformitĂ© aux règles sont valorisĂ©es. Il applique son propre point de vue, mais il reconnaĂ®t les intĂ©rĂŞts individuels et les buts de l'enfant. L'autoritĂ© parentale affirme les qualitĂ©s de l'enfant, mais Ă©tablit aussi les normes de conduite future. Elle se sert de la raison, du pouvoir, et de l'Ă©laboration puis du renforcement de règles de conduites pour atteindre ses objectifs, et ne fonde pas ses dĂ©cisions sur le consensus ou les dĂ©sirs de l'enfant. Cette autoritĂ© parentale ne se considère pas elle-mĂŞme comme infaillible.
  • Permissif : Le parent permissif se comporte avec indulgence et laxisme, cĂ©dant facilement aux caprices et acceptant les mouvements d'humeur de l'enfant. Il consulte l'enfant pour dĂ©finir la politique familiale et explique ses règles familiales. Il insiste peu pour que l'enfant soit propre, ordonnĂ© et obĂ©issant. Il se prĂ©sente Ă  l'enfant comme une ressource que l'enfant peut utiliser comme il le veut, mais pas comme un idĂ©al Ă  imiter, ni comme une personne responsable construisant le comportement et la future personnalitĂ© de l'enfant. Il permet Ă  l'enfant Ă  rĂ©guler ses propres activitĂ©s, mais sans exercer de contrĂ´le, il ne l'encourage pas Ă  obĂ©ir.
  • DĂ©sengagĂ© : style d’éducation dĂ©crit par Maccoby et Martin en 1983, caractĂ©risĂ© par l’indiffĂ©rence et par l’absence de soutien adĂ©quat pour l’enfant.

Les résultats des enfants en fonction des styles parentaux

Niveau d’exigence

et de discipline

Acceptation élevée :

affectueux

Acceptation faible (rejet) :

insensible

Élevé Démocratique Autoritaire
Faible Permissif Désengagé

Élevés par des parents démocratiques[1], les enfants sont généralement plus

  • vifs et dispos
  • confiance en leurs capacitĂ©s Ă  maĂ®triser les tâches.
  • bonne estime de soi
  • rĂ©gulation de l'Ă©motion bien dĂ©veloppĂ©e
  • sociables
  • capacitĂ© d'empathie dĂ©veloppĂ©e
  • traits de caractères liĂ©s au sexe moins marquĂ©s (sensibilitĂ© chez les garçons ; indĂ©pendance chez les filles)

Les enfants élevés par des parents autoritaires, sont en moyenne plus

  • anxieux, rĂ©servĂ©s, peu spontanĂ©s
  • piètre rĂ©action Ă  la frustration
  • peu susceptibles de se livrer Ă  des activitĂ©s antisociales (toxicomanie, alcoolisme, vandalisme, dĂ©linquance)

Les enfants élevés par des parents permissifs sont en moyenne

  • Faible rĂ©gulation des Ă©motions (Ă©goĂŻsme, culte de soi, intĂ©rĂŞt personnel surdĂ©veloppĂ©s)
  • Esprit rebelle et dĂ©fiant l'autoritĂ© lorsque les dĂ©sirs sont remis en cause (plaisir personnel avant tout)
  • Faible persistance lors de tâches difficiles (refus de l'effort et de la contrainte)
  • Comportements antisociaux frĂ©quents : irrespect d'autrui et des règles de sociĂ©tĂ©s, violence et dĂ©linquance.

Les enfants élevés par des parents désengagés ont les plus mauvais résultats.

Style parental et comportements alimentaires de l'enfant

Classification des pratiques alimentaires parentales (Hughes, 2005)

Sensibilité aux besoins

alimentaires

Exigences alimentaires

élevées

Exigences alimentaires

moindres

Élevée Démocratique Permissif

(indulgent)

Moindre Autoritaire Désengagé

(permissif rejetant ou négligent)

Selon Costanzo (1985), les différents styles parentaux ont des répercussions qui sont spécifiques au domaine visé par l’intervention du parent. Pour l’alimentation, ces contraintes peuvent limiter l’enfant dans son apprentissage du développement de comportements normaux. Par exemple, des contraintes parentales élevées peuvent interférer avec le processus d’auto-contrôle interne, en s’éloignant des motivations intrinsèques. Ces pratiques alimentaires, mesurées à l’aide des mêmes deux dimensions que les styles parentaux (exigence et sensibilité), sont généralement utilisées par le parent pour amener l’enfant à adopter un comportement qu’il juge bénéfique pour sa santé.

Améliorer la communication

  • La « mĂ©thode Gordon[2] » peut ĂŞtre appliquĂ©e par les parents en famille, en apparence simple Ă  mettre en Ĺ“uvre, elle repose sur le concept de « relations gagnant-gagnant ». Deux outils principaux encadrent cette mĂ©thode : le message-Je et l'Ă©coute active (fondĂ©e sur l'empathie).

Gérer les problèmes de comportement des adolescents

Rudolf Dreikurs (en), psychiatre et Ă©ducateur (1897-1972), a dĂ©veloppĂ© l'idĂ©e que les problèmes de comportement des jeunes (prĂ©-adolescents) Ă©taient causĂ©s par leur dĂ©sir inassouvi d'ĂŞtre membre Ă  part entière d'un groupe social. Il a soutenu qu'ils peuvent dĂ©velopper alors une sĂ©quence de quatre comportements dĂ©viants. D'abord, ils cherchent l'attention, s'ils ne l'obtiennent pas, ils visent au pouvoir, puis Ă  la vengeance et enfin dĂ©veloppent le sentiment d'ĂŞtre inadĂ©quats. Dreikurs a soulignĂ© l'importance d'Ă©tablir un style dĂ©mocratique dans la famille, d'y adopter la mĂ©thode des conseils de famille pĂ©riodiques et, en mĂŞme temps, d'Ă©viter la punition41, 42.

Les apports de la psychologie du développement sur l'éducation parentale

Jean Piaget décrit le développement de l'intelligence de l'enfant en étapes dont chacune repose sur l'étape précédente et sur les interactions de l'enfant avec le monde environnant.

  • Le stade de l'intelligence sensori-motrice (de la naissance Ă  2 ans)
  • Le stade de l'intelligence prĂ© opĂ©ratoire (de 2 Ă  6 ans)
  • Le stade des opĂ©rations concrètes ou de l'intelligence opĂ©ratoire (de 6 Ă  10 ans)
  • Le stade des opĂ©rations formelles (de 10 Ă  16 ans)

Autorité et discipline

La punition corporelle

L'utilisation de punition corporelle donne l'illusion d'avoir des résultats immédiats, mais l'emploi de cette méthode de façon répétée augmente le risque qu'un enfant soit délinquant[3] - [4] - [5].

L'utilisation des châtiments corporels diminue progressivement dans les pays industrialisés et les juridictions s'acheminent vers leur interdiction pure et simple. Si la charge émotionnelle du parent est partiellement libérée, cette pratique se montre contreproductive pour la sécurité et l'estime de soi de l'enfant.

Les Ă©crans

La moitié du temps libre des Français, 4 h 58 en 2010 est passé devant un écran. Le temps consacré à la lecture (livres, journaux, y compris lecture de journaux sur Internet) 18 min, ce temps a diminué d'un tiers depuis 1986[6].

La présence permanente d’une télévision ou d’une console de jeux dans la chambre d'un enfant est déconseillée.

Les images violentes

La violence dans les médias est l'un des facteurs causaux des agressions et de la violence réelle. Les images violentes agissent à trois niveaux : la désensibilisation à la souffrance d'autrui ; l'augmentation des sentiments d'angoisse et d'insécurité ; l'exacerbation de l'agressivité [7] - [8] - [9].

Télévision

Les enfants entre 4 et 14 ans regardent quotidiennement la tĂ©lĂ©vision 2h18, cela reprĂ©sente 840h par an, dans le mĂŞme temps un Ă©lève passe 900h en classe[10].

Avant 2 ans il est dĂ©conseille de confronter les enfants aux Ă©crans non interactifs (tĂ©lĂ©vision, DVD)[11].

Ă€ 3 ans regarder la tĂ©lĂ©vision limite les interactions avec l'environnement, ceci freine le dĂ©veloppement de l'enfant[11] - [12] - [13]. De 3 Ă  6 ans l'enfant confond la rĂ©alitĂ© et la fiction, il est conseillĂ© de limiter la durĂ©e d'exposition Ă  la tĂ©lĂ©vision et de sĂ©lectionner les programmes. Sinon certains programmes de fiction provoqueraient des angoisses car il les croit vrais. De 6 Ă  10 ans, l'enfant commence Ă  faire la diffĂ©rence entre rĂ©el et fiction, il se met Ă  imiter ce qu'il voit[14].

La télévision a de nombreux impacts négatifs sur le développement des enfants

Le sommeil, un élément essentiel des rythmes de l’enfant

Le sommeil lutte contre la fatigue et favorise les apprentissages, mais en France les adolescents ont un déficit moyen de sommeil d'environ 1 heure par jour. Les adolescents comblent en partie ce manque de sommeil en dormant plus longtemps le week-end. Chez l'enfant en bonne santé, mais qui présente un déficit de sommeil, les troubles des rythmes circadiens sont liés à la perte des signaux synchroniseurs, à des rythmes du lever et du coucher irréguliers (et souvent tardifs pour le coucher), à une exposition à la lumière pendant le coucher ou encore à des nuisances de l'environnement (bruit…)[19].

Il est conseillé que le téléphone portable des enfants soit éteint durant la nuit pour préserver leur sommeil.

En France

  • Après mai 1968, puis Ă  partir des annĂ©es 1990, la France voit « un changement du style Ă©ducatif des familles, de moins en moins impositives, de plus en plus "relationnelles" et attentives Ă  obtenir le consentement des enfants Ă  leur propre Ă©ducation »[20].
  • congĂ© parental d'Ă©ducation.

Vulgarisation du sujet

  • L'Ă©mission Supernanny a permis d'inculquer quelques principes d'Ă©ducation parentale au grand public.
  • L'Ă©mission AllĂ©e de l'Enfance propose Ă©galement des points de repères aux parents pour leurs choix Ă©ducatifs.
  • L'Ă©mission nommĂ© Lorsque l'enfant paraĂ®t et animĂ© par Jacques Pradel. Dans cette Ă©mission de France Inter, Françoise Dolto rĂ©pondait aux questions que les auditeurs se posaient vis-Ă -vis de l'Ă©ducation de leurs enfants. L'Ă©mission se fit d' Ă  .

Pour approfondir

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. (en) Diana Baumrind's (1966) Prototypical Descriptions of 3 Parenting Styles, K. H. Grobman, consulté le 1er décembre 2008
  2. Éduquer sans punir (Dr Thomas GORDON)
  3. Éduquer sans punir, Dr. Thomas GORDON, Page 104
  4. Rapport mondial sur la violence et la santé Page 60
  5. Abolition des châtiments corporels des enfants
  6. (fr) « Les Français passent plus de temps sur le Net qu'à accomplir des tâches ménagères », sur lemonde.fr,
  7. (fr) Jean-François Bach, Olivier Houdé, Pierre Léna, « l'enfant et les écrans P28-29 », sur academie-sciences.fr, (ISBN 978-2-7465-0649-7)
  8. (fr) Michel Desmurget, chercheur Inserm, Sabine Duflo, psychologue clinicienne, Bruno Harlé et Marie-Aude Geoffray, pédopsychiatres hospitalier, « Grandir avec la violence pour modèle », sur lemonde.fr,
  9. (fr) Blandine Kriegel, « LA VIOLENCE A LA TELEVISION voir P16-20 », sur culture.gouv.fr [PDF]
  10. (fr) Damien Gouiffes, « Combien de temps regardez-vous la télé chaque jour? », sur lexpress.fr,
  11. (fr) Jean-François Bach, Olivier Houdé, Pierre Léna, « l'enfant et les écrans P48-50 », sur academie-sciences.fr, (ISBN 978-2-7465-0649-7)
  12. (fr) CSA, « protection du jeune enfant », sur csa.fr,
  13. (fr) CSA, « Avis de la direction générale de la santé suite aux travaux du groupe d'experts sur l'impact des chaînes télévisées sur le tout petit enfant », sur csa.fr,
  14. Protection des mineurs à la télévision CSA
  15. (fr) Michel Desmurget, « TV lobotomie », sur maxmilo.com, (ISBN 978-2-31500-145-3)
  16. (fr) « Trop de télé nuit gravement aux enfants », sur psychologies.com
  17. (fr) Emmanuel Berretta, « Obésité enfantine », sur lepoint.fr,
  18. (fr) Jean-François MICHEL, « L’influence de la publicité sur les enfants », sur apprendreaapprendre.com,
  19. Le sommeil, un élément essentiel des rythmes de l’enfant Académie nationale de médecine
  20. I. Danic, J. Delalande, P. Rayou, Enquêter auprès d'enfants et de jeunes. Objets, méthodes et terrains de recherche en sciences sociales, Presses universitaires de Rennes, , p. 10
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