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Édouard Debat-Ponsan

Édouard Debat-Ponsan, né le à Toulouse et mort le à Paris, est un peintre français.

Édouard Debat-Ponsan
Édouard Debat-Ponsan vers 1901.
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  65 ans)
Paris
SĂ©pulture
Nationalité
Formation
Activité
Enfants
Autres informations
Mouvement
Genre artistique
Distinction
Ĺ’uvres principales
La Vérité (affaire Dreyfus) (d), Madame Édouard Debat-Ponsan (d), Le Massage. Scène de hammam

Biographie

Nec mergitur ou La Vérité sortant du puits, hôtel de ville d’Amboise.
Sépulture d'Édouard Debat-Ponsan dans la 13e division du cimetière de Passy.

Édouard Bernard Debat, dit Ponsan, naît au domicile de son grand-père, 13 rue Pharaon, à Toulouse. Son père, Jacques Debat dit Ponsan, professeur de musique au conservatoire royal de la ville, est le fils de Joseph Debat dit Ponsan, également professeur de musique. Sa mère, Élisabeth Martel, est déclarée sans profession[1]. Il est élève du peintre Alexandre Cabanel, célèbre pour ses portraits de la grande bourgeoisie et des hommes politiques parisiens, ses peintures d'histoire de l'Antiquité et ses scènes de la vie paysanne. Républicain, ancien combattant de la guerre de 1870, Debat-Ponsan s'engage dans la lutte pour la réhabilitation du capitaine Dreyfus, en exposant au Salon de 1898 sa Vérité sortant du puits, tableau manifeste qui sera offert en souscription à Émile Zola.

Père de l'architecte et grand prix de Rome 1912, Jacques Debat-Ponsan, et de Jeanne Debat-Ponsan qui a épousé Robert Debré le fondateur de la pédiatrie moderne en France, il est le grand-père de Michel Debré, premier ministre sous le Général de Gaulle et l'un des rédacteurs de la Constitution de la Cinquième République, le grand-père du peintre Olivier Debré, célèbre pour ses tableaux abstraits inspirés de la Loire, et l'arrière-grand-père de Jean-Louis Debré, homme politique.

Il meurt le à son domicile dans le 16e arrondissement de Paris[2], et, il repose au cimetière de Passy (13e division, partie proche de l'enceinte)[3].

Carrière artistique

Sa production des premières annĂ©es après sa formation reste le grand genre appris Ă  l'Ă©cole, la peinture d'histoire qu'il dĂ©veloppe au Salon est censĂ©e exalter l'ordre moral et montrer la vertu sociale et Ă©ducatrice de l'art. Debat-Ponsan y exprime souvent le tragique et le pathĂ©tique dans des compositions savantes qui gagneront peu Ă  peu en rĂ©alisme. De ces six participations au Grand Prix de Rome il ne remportera qu'un premier second grand prix pour La CaptivitĂ© des Juifs Ă  Babylone aujourd'hui perdu. Il bĂ©nĂ©ficie de ses premiers achats par l'État comme en 1875 une somme de 2000 francs pour son tableau Daniel dans la fosse aux lions qui trĂ´ne aujourd'hui dans la cathĂ©drale de Mirande ou bien l'annĂ©e suivante La Fille de JephtĂ© l'un des plus beaux tableaux d'histoire du peintre et entrĂ© au musĂ©e des Beaux-Arts de Carcassonne. En 1877 il voyage en Italie grâce Ă  une somme de 4 000 francs qui lui est accordĂ©e par l'AcadĂ©mie. Il vit alors de diffĂ©rents travaux de peinture et Ă  partir de 1880 deviendra un portraitiste mondain.

En 1880, les directeurs de la société néerlandaise, dénommée « Société du Panorama », J. Hartsen et Léon Wertheim, commande à son beau-frère Jules-Arsène Garnier le Panorama de la Bataille de Montretout, qui mesure 40 mètres de circonférence ; pour cela, Garnier recrute des proches et des anciens élèves de Tony Robert-Fleury, à savoir Édouard Debat-Ponsan, Henry-Eugène Delacroix et Gaston Marquet. Le travail est rendu début et inauguré le 11 à Amsterdam. En décembre suivant, cette même société commande un nouveau panorama à la même équipe de peintres : le Panorama de Constantinople qui doit figurer à l'exposition coloniale internationale de 1883 à Amsterdam. En 1882-1883 il effectue un voyage à Istanbul accompagné de Jules-Arsène Garnier et Henry-Eugène Delacroix. Puis il s'installe avec ses collègues dans le village de Klempemborg, près de Copenhague, pour produire la toile, qui est livrée le [4].

Après l'Italie, c'est un orient pittoresque qui dévoile sa lumière au peintre, et il peindra en 1883 Le Massage, Scène de Hamam, conservée au musée des Augustins à Toulouse, ce corps nu entièrement abandonné aux mains expertes d'une masseuse et offert au spectateur dégage une forte tension érotique.

En 1887, il prend part au Salon des artistes français et présente à l'Exposition universelle de 1889 la toile Portrait équestre du général Boulanger[5].

Suivent des commandes pour des portraits de ministres, généraux dont celui du général Boulanger ministre de la Guerre à la célèbre Revue de Longchamps, ambassadeurs, portraits mondains de femmes du monde et de personnalités parisiennes de la haute bourgeoisie dont la plupart sont toujours conservés par ces familles, portraits de personnalités du Sud-Ouest, Pedro Gailhard, directeur de l'opéra et sa maîtresse Emma Sandrini dans Portrait de Mme Sandrini dans la ballet de la Maladeta, aujourd'hui tous les deux dans les collections du musée de l'Opéra de Paris. Quelques belle toiles de réunions de famille d'une grande sensibilité, Une séance de musique chez les Antonins commande de proches ou d'amis, de membres de sa famille Les Tantines à Préousse Dans ma serre, Portrait de Jeanne en communiante, Robert et Jeanne Debré à Nazelles.

Dans ses scènes de la vie rurale, genre très en vogue vers les années 1830-1840, hésitant entre un idéalisme du monde paysan et le réalisme militant d'un Gustave Courbet, puis officiel avec Rosa Bonheur, Jules Breton, il occupe une place de choix que son lien familial fort qui l'unit à sa terre du Sud-Ouest renforce dans son aptitude à saisir toute l'intériorité de ses personnages à l'image de Jules Bastien-Lepage ou de Léon Augustin Lhermitte, eux aussi issus de la paysannerie[6].

Peinture décorative

Debat-Ponsan est l'auteur d'une scène picturale dans la salle du conseil municipal du Capitole de Toulouse, où l'on voit les personnages de Molière et Pierre Goudouli dans la cour d'une maison languedocienne. Le jeune Molière écoute assis, le regard bienveillant, le vieux Goudouli qui déclame ses poèmes, la main tendue vers le ciel. Une servante assiste à la scène dans l'encoignure d'une porte. Toute la scène baigne dans une atmosphère de tendresse, de complicité et d'amour, que l'on retrouvera souvent dans les scènes paysannes toutes entières d'authenticité et de réalisme, comme À Midi de 1890. Au plafond, un sujet plein de fraîcheur : La Garonne et l'Ariège dévalant les Pyrénées courent arroser Toulouse.

À Debat-Ponsan fils et petit-fils de musiciens toulousains a été confiée la réalisation d'un plafond dans la salle des Illustres sur le thème de l'allégorie des arts, qu'il étendra à tous les arts. Sur un pan de mur de la salle, La visite au sculpteur reconstitue l'épisode supposé de la visite du cardinal Loménie de Brienne au sculpteur François Lucas en 1775 sur le chantier du grand bas-relief du port de l'Embouchure à Toulouse.

Ĺ’uvres

Notes et références

  1. Acte d'état civil no 613, Registres d'état civil de 1847, sur le site des archives municipales de Toulouse (consulté le 21 juin 2022).
  2. Archives de Paris 16e, acte de décès no 154, année 1913 (page 20/31)
  3. Registre journalier d'inhumation de Paris Passy de 1913, en date du 1er février (page 7/21)
  4. [PDF] « Panorama de Constantinople pris de la Corne d’Or », par Louis du Chalard, in: Orients. Bulletin de l’association des anciens élèves et amis des langues orientales, février 2015, pp. 107-112.
  5. René Édouard-Joseph, Dictionnaire biographique des artistes contemporains, tome 1, A-E, Art & Édition, 1930, p. 360
  6. Paul Ruffié, Debat-Ponsan.
  7. Base Palissy. Saint Paul prêchant devant l'Aréopage.

Annexes

Bibliographie

  • Paul RuffiĂ©, Debat-Ponsan, Privat.
  • Louis du Chalard, Panorama de Constantinople pris de la Corne d'Or, dans Orients, Bulletin de l'association des anciens Ă©lèves et amis des langues orientales  : , p. 107-112.

Liens externes

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