Écauville
Écauville est une commune française située dans le département de l'Eure en région Normandie.
Écauville | |
La mairie et l'église. | |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Eure |
Arrondissement | Bernay |
Intercommunalité | Communauté de communes du Pays du Neubourg |
Maire Mandat |
Françoise Maillard 2020-2026 |
Code postal | 27110 |
Code commune | 27212 |
Démographie | |
Gentilé | Ecauvillais |
Population municipale |
110 hab. (2020 ) |
Densité | 33 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 07′ 32″ nord, 0° 59′ 35″ est |
Altitude | Min. 119 m Max. 149 m |
Superficie | 3,35 km2 |
Unité urbaine | Commune rurale |
Aire d'attraction | Évreux (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton du Neubourg |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
Géographie
Localisation
Le territoire de la commune possède un fragment séparé par Feuguerolles et Quittebeuf.
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[2]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique altéré » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique, le climat de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[3].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
|
Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[6] complétée par des études régionales[7] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Canappeville », sur la commune de Canappeville, mise en service en 1960[8] et qui se trouve à 8 km à vol d'oiseau[9] - [Note 4], où la température moyenne annuelle est de 10,6 °C et la hauteur de précipitations de 744 mm pour la période 1981-2010[10]. Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 5], « Évreux-Huest », sur la commune de Huest, mise en service en 1968 et à 18 km[11], la température moyenne annuelle évolue de 10,3 °C pour la période 1971-2000[12] à 10,8 °C pour 1981-2010[13], puis à 11,2 °C pour 1991-2020[14].
Urbanisme
Typologie
Écauville est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 6] - [15] - [16] - [17].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Évreux, dont elle est une commune de la couronne[Note 7]. Cette aire, qui regroupe 108 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[18] - [19].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (97,6 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (97,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (88,6 %), zones agricoles hétérogènes (8,6 %), forêts (2,4 %), prairies (0,4 %)[20].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[21].
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous la forme Escauvilla au XIIIe siècle, Escauvilla en 1215, Escauville au XIVe siècle[22] - [23].
Il s'agit d'une formation toponymique médiévale en -ville au sens ancien de domaine rural et dont le premier élément Écau- représente vraisemblablement un anthroponyme. François de Beaurepaire rapproche Écauville d’Escoville (Calvados, Escoldi villa 1109) qui, selon lui, contient un nom de personne nom identifié[23].
Remarque : il existe un nom de personne vieux norrois Skáld[24], dont l'évolution romane régulière serait précisément *Escaud, le [d] ayant pu s'amuïr devant l'appellatif -ville comme on l'observe ailleurs.
Histoire
Le patronage de Saint Amand, évêque de Maastricht, mort vers 679, indique une paroisse ancienne, cependant son existence ne nous est révélée que par les monuments du XIe siècle. Dans une charte rédigée en 1060, de Richard, comte d’Évreux, pour l’abbaye de Saint-Sauveur, il est fait mention d’une moute (Meunerie) à Daubeuf et à Écauville. À la même époque, les seigneurs d’Iville exerçaient déjà une suzeraineté à Écauville. Robert d’Iville donna aux moines la moitié des dîmes d’Iville et le fief de Guimont (Un aveu postérieur nous apprend que ce fief était situé à Écauville). À la fin du siècle suivant, Écauville appartenait à Robert le Maire, sous la suzeraineté de Richard d’Iville.
Robert Le Maire fit don, avec le consentement de Richard d’Iville, au chapitre d’Évreux, de ce qu’il possédait, c’est-à -dire de : l’église d’Écauville, des dîmes du blé, de la guede (plante donnant l’indigo, importée par les romains, très cultivée au Moyen Âge) avec une acre de terre, à la réserve des droits d’autel laissés au vicaire qui devait administrer la cure au nom du chapitre. Ce vicaire devait avoir en outre les menues dîmes et six setiers (1 setier=150 litres) de blé par an. Henri du Neubourg confirma le don de son vassal.
Guérin de Cierrey, évêque d’Évreux, semble avoir donné part à cette donation, car l’obituaire du chapitre, en annonçant sa mort, arrivée vers 1200, lui attribue de don d’Ecauville, et de cent sous, à prendre sur les dimes. Le registre de Philippe Auguste signale à Ecauville un fief de haubert relevant du comté d’Évreux. La conquête de la Normandie, par ce prince, changea les idées du donateur Robert Le Maire ; ce personnage qui parait s’être retiré à l’abbaye de Saint-Ouen, légua, au moment de mourir, à l’abbaye de Saint-Ouen, d’abord une acre de terre à Saint Amand d’Ecauville, puis le fief en entier.
On a, de l’année 1216, un acte de Philippe Auguste, dans lequel le prince dit que par « affection pour l’abbé Saint-Ouen, il lui donne et concède à perpétuité un village nommé Écauville avec ses dépendances , tel que Robert Le Maire leur a donné en aumône ». Il y eut probablement de la résistance de la part du chapitre, mais la puissante abbaye l’emporta. À cinq ans de là , en 1222, le chapitre se fit confirmer par son évêque, Raoul de Cierrey, l’église d’Écauville avec toutes les dimes de blé et de la guede, avec une acre de terre donnée par Robert Le Maire. D’après le livre des jurés de Saint-Ouen, les lettres d’Écauville étaient affermées) moitié , à condition que le fermier devait porter la moitié des gerbes à la grange de Saint-Ouen à Écauville ; en compensation, le fermier avait tout le chaume. D’après un ancien pouillé (Reçu administratif), remontant à 1380 environ, le chapitre d’Évreux avait conservé le patronage d’Écauville, dans le doyenné de Louviers.
L’aveu du Neubourg de 1403, rendu par Ives de Vieuxpont, contient le passage suivant « item les religieux, abbé et couvent de Saint-Ouen, entiennent un fief entier, noblement et franchement tenu à court et usage , nommé le fief d’Escauville, assis en ladite paroisse et illec environ, duquel j’ai droit de la moyenne justice, comme de mesures et de telles choses appartenantes en la moyenne justice et m’en doivent en palefroy (cheval) ou 7 livres pour relief, toutes les fois qu’il y a nouvel abbé »[25].
Politique et administration
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[26]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[27].
En 2020, la commune comptait 110 habitants[Note 8], en diminution de 3,51 % par rapport à 2014 (Eure : +0,22 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
- Église Saint-Amand: Il a été remarqué en 1911 des croix très anciennes de pèlerinages sur le mur sud de l’église. Le patronage de Saint Amant, mort vers 679, semblerait donner une origine ancienne à cette paroisse dont l’existence jusqu’ici n’est attestée que par une charte de 1060 de Richard, comte d’Évreux pour l’abbaye de Saint-Sauveur[30].
- Époque Gallo-Romaine: Des retranchements antiques existeraient dans le bois des Bosquets[30].
Site classé
- Le tilleul sis au lieu-dit le Beuhérin Site classé (1929) [31]
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Notes et références
Notes
- Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[4].
- L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
- Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[5].
- La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
- Par station météorologique historique, il convient d'entendre la station météorologique qui a été mise en service avant 1970 et qui est la plus proche de la commune. Les données s'étendent ainsi au minimum sur trois périodes de trente ans (1971-2000, 1981-2010 et 1991-2020).
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
Références
- « Géoportail (IGN), couche « Communes 2016 » activée ».
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le )
- 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France, Météo-France, 14 janvier 2021.
- Glossaire – Précipitation, Météo-France
- « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consulté le ).
- [PDF]« Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (Oracle) - Normandie », sur normandie.chambres-agriculture.fr, (consulté le )
- « Station Météo-France Canappeville - métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
- « Orthodromie entre Écauville et Canappeville », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France Canappeville - fiche climatologique - statistiques 1981-2010 et records », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Orthodromie entre Écauville et Huest », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station météorologique d'Évreux-Huest - Normales pour la période 1971-2000 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Station météorologique d'Évreux-Huest - Normales pour la période 1981-2010 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Station météorologique d'Évreux-Huest - Normales pour la période 1991-2020 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Ernest Poret de Blosseville, Dictionnaire topographique du département de l’Eure, Paris, (lire en ligne), p. 74.
- François de Beaurepaire (préf. Marcel Baudot), Les Noms des communes et anciennes paroisses de l'Eure, Paris, A. et J. Picard, , 221 p. (ISBN 2-7084-0067-3, OCLC 9675154), p. 102.
- Skáld sur le site de Nordic Names (lire en anglais)
- Dictionnaire historique de l’Eure. Tome II. Par Mr Charpillon, ancien juge de paix, avec la collaboration de M L’abbé Caresme, Éditions Delcroix, Les Andelys, 1879.
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
- Bulletin de la société d’études diverses de l’arrondissement de Louviers. Tome XI. Années 1909-1910
- Liste des sites et monuments naturels classés sous le régime de la loi du 21 avril 1906 et reconnus par la loi du 2 mai 1930 [loi codifiée aux art. L. 341-1 et s. du code de l'environnement]