Zurna
La zurna, zourna, zorna, zurla, zokra, surnay, surnai, zamr, zamour (en turc: zurna, en arabe: ۧÙŰșۧÙŰȘŰ©; alghaita, en berbĂšre : zukra, en armĂ©nien: Ô¶ŐžÖŐŒŐ¶ŐĄ, en gĂ©orgien: ááŁá áá; zourna), est un instrument Ă vent Ă anche double de la grande famille des hautbois dont les origines sont anatoliennes. Elle tire son nom du persan ŰČÙ۱ÙÙ (zur : fĂȘte, corne ou force et ney : roseau).
La zurna s'est rĂ©pandue dans toutes les contrĂ©es sous domination musulmane, notamment en Turquie, en AzerbaĂŻdjan, en ArmĂ©nie, en GĂ©orgie, en Iran, au Maroc, en AlgĂ©rie, en GrĂšce (aussi pipiza et karamouza) et dans les Balkans. Bien des variantes existent par ailleurs en ExtrĂȘme-Orient (comme la suona en Chine), en Asie centrale et du Sud-Est et en Inde.
La zurna est fabriquĂ©e en bois de mĂ»rier, de buis ou d'abricotier. La perce est cylindrique pour la partie supĂ©rieure, conique pour le pavillon et rappelle son ancĂȘtre, la corne. Elle a huit trous (dont un pour le pouce et un d'accord). Un petit tuyau de bois fendu est insĂ©rĂ© dans le conduit principal afin de guider l'air et afin d'en obturer certains trous Ă©ventuellement. Lâanche double amovible en roseau pliĂ© est fixĂ©e Ă un support de mĂ©tal, qui lui-mĂȘme est fixĂ© sur une rondelle protectrice en bronze.
Elle existe en trois tailles différentes de 22 à 60 cm qui sont parfois jouées simultanément selon les pays. Bien souvent le corps de l'instrument est décoré d'appliques en métal et autres pendeloques.
Jeu
La zurna se joue debout, souvent avec la technique du souffle continu. Elle a un registre d'une octave et demie, et l'accord est diatonique ; la justesse du jeu, dâautant plus problĂ©matique que la musique orientale utilise des quarts de ton, dĂ©pend beaucoup de la compĂ©tence du musicien. Celui-ci doit adapter constamment la hauteur des sons en faisant varier la pression du souffle et des lĂšvres sur les anches.
Elle est utilisĂ©e dans la musique populaire, traditionnellement en duo avec le tambour davul, daouli ou toupan, et gĂ©nĂ©ralement jouĂ©e en plein air durant les fĂȘtes, les luttes et les mariages au Proche-Orient et en Afrique du Nord.
Cependant, lâavĂšnement de lâamplification lui a permis dâĂȘtre associĂ©e Ă dâautres instruments de bien moindre puissance tel le saz, comme dans le groupe Trakya All Stars du percussionniste turc Burhan Ăçal.