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Zones humides (film)

Zones humides (Feuchtgebiete) est une comédie dramatique allemande coécrite et réalisée par David Wnendt, sortie en 2013. Il s’agit de l’adaptation du roman Zones humides (Feuchtgebiete) de Charlotte Roche paru en .

Zones humides
Description de l'image Feuchtgebietelogo.xcf.
Titre original Feuchtgebiete
RĂ©alisation David Wnendt
Scénario Claus Falkenberg
Sabine Pochhammer
David Wnendt
Acteurs principaux
Sociétés de production Rommel Film
Pays de production Drapeau de l'Allemagne Allemagne
Genre comédie dramatique
Durée 105 minutes
Sortie 2013

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Synopsis

Accroche

Helen, une adolescente berlinoise à la sexualité délurée et à la vie familiale instable, doit être hospitalisée à cause d'une plaie à l'anus survenue durant son rasage intime. Clouée au lit pendant son séjour à l'hôpital, elle essaiera de draguer l'infirmier Robin. D'abord pris de court par ses manières directes, Robin deviendra peu à peu son complice.

Résumé détaillé

Helen (Carla Juri), 18 ans, vit avec sa mère et son petit frère Toni (Ludger Bökelmann) dans un appartement à Berlin. Elle adore provoquer les gens en disant tout haut ce que beaucoup pensent tout bas. Sa cible de choix est sa mère (Meret Becker), dont elle moque le catholicisme et la maniaquerie en étant très ouverte sur le plan sexuel et en n'ayant que peu d'hygiène corporelle : elle se lave le moins souvent possible pour sentir le sexe et attirer les garçons ; elle se masturbe avec les légumes de la cuisine sans les laver ensuite. Parfois elle se rappelle son enfance et l'éducation spéciale de sa mère.

Sa mère multiplie les amants, et ne voit plus du tout le père d'Helen (Axel Milberg). Helen va visiter son père de temps en temps. C'est un ingénieur riche et bourru qui n'a que peu de temps pour elle. Elle voudrait bien emménager chez lui.

Elle se lie d'amitié avec sa voisine Corinna (Marlen Kruse). Ensemble, elles jouent avec leur sang menstruel, échangent leurs tampons. Quand Michael (Bernardo Arias Porras), le nouveau petit-ami de Corinna, oublie ses drogues chez elle, elles les consomment en partant en boîte au MAGDAlenaclub[1] et finissent leur virée dans la station de métro Heidelberger Platz. Le bilan de l'aventure est 1999 € de dettes.

Comme elle n'aime pas se raser, elle le fait vite et mal. Finalement elle se coupe gravement à l'anus pendant son rasage intime. Elle ne prévient personne et après avoir quand même essayé d'aller à l'école en saignant, elle se résout à être hospitalisée. Sa fissure anale est assez grave puisqu'elle s'ajoute à ses hémorroïdes chroniques. Elle se fait rapidement opérer par le Dr Notz (Edgar Selge), qui se sert d'elle pour faire un cours à ses assistants. Après l'opération proctologique, elle doit rester quelques jours alitée à la clinique, jusqu'à qu'elle ait ses selles. Elle flirte avec l'infirmier Robin (Christoph Letkowski) qui est désarmé devant ses manières directes et ses provocations. Ils vont bientôt être complices, mais la petite amie de Robin avec qui il fait une pause depuis deux ans, Valerie (Peri Baumeister), voit ça d'un très mauvais œil. Pendant son séjour à la clinique, elle décide de prévenir ses parents et espère pouvoir se servir de cette excuse pour réunir ses parents et qu'ils se remettent en couple. Ses parents la visitent mais ne sont pas ponctuels et ne se rencontrent pas.

Elle se sent bien dans la clinique, et cache le fait qu'elle soit allée aux toilettes pour rester plus longtemps. Quand le Dr Notz lui intime l'ordre de rentrer chez elle, elle fait exprès de rouvrir sa plaie. Elle doit se faire réopérer et tombe dans un état somnolent. Elle rêve à son enfance quand sa mère avait essayé de se suicider avec son petit frère.

La deuxième opération se passe bien et Helen sort de la clinique. Elle rencontre Robin juste avant qu'il ne parte et lui demande de l'emmener chez lui. Il accepte. En s'en allant, Helen voit ses parents qui étaient revenus la visiter enfin réunis.

Fiche technique

Distribution

Carla Juri, actrice suisse qui tient le premier rĂ´le du film.
Christoph Letkowski, acteur allemand natif de Halle-sur-Saale, qui tient le rĂ´le de Robin.

Production

Développement et genèse

Après le succès et la caractère sulfureux du roman dont le film est adapté, le tournage a été tenu secret sous le nom de code « Memelland ». Le Medienboard Berlin-Brandenburg a financé le travail sur le scénario à hauteur de 36 000 euros.

L'auteur du roman Charlotte Roche était impliquée dans le film au début de la production. C'est elle qui a trouvé le producteur Peter Rommel et elle a lu le scénario dans sa première mouture. Elle s'est ensuite tenue à l'écart, mais a participé à l'avant-première et à la publicité du film[4].

Langues

Le film est intégralement en allemand. Mais le Dr Notz fait une citation en latin : « Cede repugnanti! Cedendo victor abibis. » Il s'agit d'une phrase du Livre II de L'Art d'aimer d'Ovide[5]. qui peut se traduire par « Cède quand elle résiste ; c’est en cédant que tu sortiras vainqueur ; »[6].

Musique

Ezra de Zeus et l'acteur Christoph Letkowski, qui a fondé le groupe Von Eden avec Ilker Aydin en même temps que le film, se sont chargés de la bande-son. On entend dans le film entre autres Land in Sicht de Von Eden, Fuck the Pain Away et You Love It de Peaches, Das Geld, der Rhum und die Mädchen de KATZE, Going up the Country de Canned Heat et Come Into my Mouth de Thee Headcoatees.

  1. Wetlands
  2. Corinna und Helen
  3. Du hast deine Dose vergessen
  4. Nacktrasur
  5. GemĂĽsesex
  6. Ich erzähle dir eine Geschichte
  7. Avocadosex
  8. Wimpern
  9. Helen im Regen
  10. Helens Blut
  11. Die Operation
  12. Helen und Robin
  13. Der Braten wird gestopft
  14. Das sauberste Klo der Welt
  15. Toni und Helen
  16. Am Strand
  17. Spreesex
  18. Viele Drogen
  19. Helens Familie
  20. Avocados
  21. Wetlands (instrumental)

Accueil

Festivals et sorties

Le film passe en avant-première le au festival international du film de Locarno, avant sa sortie nationale allemande le oĂą il rassemble 945 128 spectateurs. Il est projetĂ© pour la première fois en France lors de L'Étrange Festival le [7] - [8] et en Belgique le au festival du film d'Ostende.

Critiques

Les critiques germanophones ont été assez polarisées. Anke Sterneborg de Die Welt a préféré le film au roman original : « Ce qui aurait pu devenir une comédie peu ragoûtante dans le milieu hospitalier devient ici une histoire de passage à l'âge adulte pulsante, chatoyante et vibrante. »[9]. Hannah Pilarczyk dans Der Spiegel Online conclut qu' « À force de vouloir choquer, le film lasse vite. L'ennui pointe même dans la dernière partie. »[10]. Kirsten Riesselmann dans le TAZ dénonce un manque de courage : « Le film censément si sulfureux adapté d'un livre si scandaleux ne sent finalement le soufre qu'épisodiquement, pour faire joli, sans grand panache. »[11]. Sonja Hartl de Kino-Zeit a apprécié l'esthétique : « Pourtant les images du film sont très expressives. Avec des couleurs vives qui claquent, des flash-backs aux teintes sépias ou des scènes de pluie qui délavent la caméra, le cadreur Jakub Bejnarowicz parvient à capter les états d'âmes de sa protagoniste»[12].

Les critiques anglophones ont été globalement positives. Metacritic lui donne une moyenne de 77% sur 19 critiques[13] et Rotten Tomatoes lui donne une moyenne « fraîche » de 89 % sur 39 critiques en commentant « Même s'il n'est pas pour les âmes sensibles, Zones humides transcende son côté racoleur avec de la douceur, du cœur et un esprit subversif. »[14]. D'après Borys Kit au Hollywood Reporter, Zones humides contient autant « d'énergie et de sensibilité pop que Trainspotting »[15].

La blogueuse française Stéphanie Valibouse dans Filmosaure.com : « Comédie provoc’ et décomplexée, [Zones humides] dédramatise la sexualité et l’aspect du corps humain dans une société à la recherche de la perfection illusoire. »[16] La suissesse Gaëlle Corthay parle quant à elle d'« Un film original, qui ose choquer son public, mais qui en use peut-être. Il s’adresse surtout à un public adolescent, quel que soit son âge. »[17].

En France, la féministe Ovidie a publié sur Metronews son regret que le film ne sorte pas en France : « Si au lieu de représenter un corps tel qu’il est réellement on avait mis en scène un personnage féminin émoustillant et consensuel, le film serait sorti en salle sans problème. Mais c’est justement parce qu’il ne caresse pas le spectateur dans le sens du poil et parce qu’il n’essaie pas de l’exciter gratuitement qu’il est certes rejeté mais qu’il marquera l’histoire du cinéma. »[18].

Box-office

Le film rĂ©unit 945 128 spectateurs dans les cinĂ©mas allemands, ce qui en fait le trente-quatrième film et le huitième film allemand au box-office de l'annĂ©e 2013 en Allemagne[19].

Notes et références

  1. Claudia Voigt, « Projekt Memelland », sur Der Spiegel,
  2. « Zones Humides », sur extralucidfilms.com (consulté le )
  3. « Release Info », sur l'Internet Movie Database
  4. « "Wir haben den Film gestaltet wie eine Praline" », sur Die Zeit, .
  5. (la) Université catholique de Louvain, « Itinera Electronica. Du texte à l'hypertexte : Ovide, L'Art d'aimer, Livre II », sur agoraclass.fltr.ucl.ac.be, .
  6. « L’art d’aimer ou les précieux conseils de maître Ovide », sur lettres.ac-amiens.
  7. Ovidie, « Wetlands, « le film le plus crasseux de Sundance » arrive enfin en France », sur Metronews, .
  8. « Wetlands (Feuchtgebiete) »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur etrangefestival.com.
  9. « Was leicht ein unappetitliches Krankenhauskammerspiel hätte werden können, wird da tatsächlich zu einer flirrenden, vibrierenden, pulsierenden Coming-of-Age-Geschichte. », sur Die Zeit,
  10. « Doch was schocken soll, nutzt sich schnell ab, schlimmer noch: Im letzten Drittel langweilt es sogar. », sur Spiegel Online, .
  11. « Letztlich ist dieser so skandalöse Film genau wie das so skandalöse Buch nur in homöopathischen, rein dekorativen Dosen skandalös. Und damit entsetzlich mutlos. », sur Die Tageszeitung, .
  12. « Ohnehin sind die Bilder des Films sehr ausdrucksstark: Mit knalligen Leuchtfarben, sepia durchzogenen Rückblenden und verwaschenen Regenbildern fasst Kameramann Jakub Bejnarowicz den seelischen Zustand seiner Protagonistin ein. », sur Kino-Zeit, .
  13. « Wetlands », sur Metacritic.
  14. « While certainly not for the faint of heart, Wetlands transcends its shock value with sweetness, heart, and subversive wit. », sur Rotten Tomatoes.
  15. « Sundance 2014 : les dix films montrés là-bas qu'on voudrait vite voir chez nous », sur Télérama, .
  16. « Wetlands », sur Filmosaure,
  17. « L'adolescente pas très glam », sur Cinéma.ch.
  18. « « Une honte pour l’humanité », vraiment ? », sur Metronews, .
  19. « TOP 100 DEUTSCHLAND 2013 », sur Insidekino.

Liens externes

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