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Zara Kay

Zara Kay (née en à Dar es Salaam, Tanzanie) est une militante laïque ex-musulmane, et militante des droits des femmes, basée à Londres et de nationalité tanzanienne et australienne. Elle est la fondatrice de Faithless Hijabi, une organisation internationale à but non lucratif offrant un soutien aux femmes ostracisées ou victimes de violences pour avoir quitté l'islam[1] - [2].

Zara Kay
Biographie
Naissance
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Ingénieure, militante pour les droits des femmes
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Elle est arrĂȘtĂ©e en Tanzanie en 2020 pour des « raisons politiques ». LibĂ©rĂ©e sous caution, son passeport lui est confisquĂ©.

Biographie

Jeunesse

Zara Kay est nĂ©e Ă  Dar es Salaam (Tanzanie) en 1992 d'une mĂšre kenyane et d'un pĂšre tanzanien[3]. Ses parents sont musulmans conservateurs et elle grandit dans un environnement religieux ou elle est Ă©levĂ©e dans la foi musulmane chiite Khoja duodĂ©cimaine[1] - [3]. Chez elle sont parlĂ©es les langues anglaise, gujarati, swahili et kutchi mais pas l'arabe. Kay grandit entourĂ©e de ses quatre sƓurs et de son frĂšre et commence Ă  porter le hijab dĂšs l'Ăąge de huit ans, parce qu'elle « voulait ĂȘtre plus pure, je voulais que Dieu m'aime davantage ». Avec le recul, elle dĂ©clarera: « ce n'est pas un choix. C'est de la coercition. »[1].

À l'Ăąge de 14 ans, Kay commence Ă  remettre en question sa religion, voulant savoir pourquoi elle ne pouvait pas ĂȘtre amie avec des non-musulmans, Ă©couter de la musique, retirer son hijab ou refuser de se marier Ă  dix-huit ans[1]. À 15 ans, aprĂšs avoir terminĂ© le lycĂ©e, elle dĂ©mĂ©nage en Malaisie pour frĂ©quenter l'universitĂ© Sunway (en) puis l'universitĂ© Monash Ă  Bandar Sunway[1] - [3].

À 18 ans, elle arrĂȘte de porter le hijab et dĂ©mĂ©nage en Australie[1] - [4].

Immigration en Australie

En 2012, aprĂšs environ 3 ans et demi en Malaisie, Kay dĂ©mĂ©nage en Australie[3] afin de poursuivre ses Ă©tudes Ă  l'universitĂ© Monash Ă  Melbourne[4]. Elle y termine son baccalaurĂ©at en technologies de l'information et sa maĂźtrise en systĂšmes d'information d'entreprise Ă  l'Ăąge de 21 ans[4]. Kay obtient un emploi d'ingĂ©nieure dans une sociĂ©tĂ© d'informatique Ă  Melbourne, et travaille comme ingĂ©nieur de support technique chez Google Ă  Sydney jusqu'en 2018. La mĂȘme annĂ©e, elle obtient la nationalitĂ© australienne[5].

Elle déménage à Londres en 2019.

Apostasie et militantisme

Kay arrĂȘte de porter le hijab en 2011 Ă  l'Ăąge de dix-huit ans mais s'identifie toujours Ă  cette pĂ©riode comme musulmane. Elle effectue la mĂȘme annĂ©e un pĂšlerinage (ziyarat) pour visiter les lieux saints islamiques chiites en Iran (notamment Qom et Mashhad) et un autre en Iraq en 2013[3].

Kay renonce Ă  l'islam Ă  l'Ăąge de vingt-quatre ans[6] parce qu'elle considĂšre la religion comme incompatible avec ses propres valeurs: « J'ai rejetĂ© beaucoup de valeurs islamiques telles que la punition des homosexuels, l'inĂ©galitĂ© entre les sexes et le hijab forcĂ© »[5]. ÉlevĂ©e dans une communautĂ© trĂšs unie et religieuse, elle dit que sa dĂ©cision de cesser de porter le hijab et son Ă©ventuelle apostasie conduisirent Ă  de nombreuses rĂ©actions nĂ©gatives et haineuses de la part de sa famille et de son environnement social en Tanzanie[3]. Kay et sa famille purent finalement rĂ©tablir des liens et jusqu'en dĂ©cembre 2020, elle ne se sentait plus menacĂ©e par les rĂ©actions nĂ©gatives de la communautĂ©[6].

En 2018, elle fonde l'association Faithless Hijabi Ă  Sydney[7].

Kay était l'un des panélistes invités à l'événement « Celebrating Dissent » (Célébrer la dissidence) au De Balie (Amsterdam), lors de la projection du film Laïcité, Inch'Allah! le [8] - [9] - [10].

Arrestation en 2020

Le , Kay est arrĂȘtĂ©e Ă  Dar es Salaam (Tanzanie), elle est placĂ©e en garde Ă  vue pendant 32 heures avant d'ĂȘtre libĂ©rĂ©e sous caution. Son passeport lui est confisquĂ©. Kay et ses proches dĂ©noncent une manƓuvre politique visant Ă  punir son militantisme et son apostasie[2].

Pour les autorités tanzanienne, Kay est accusée de ne pas avoir rendu son passeport tanzanien aprÚs avoir acquis la citoyenneté australienne, d'avoir utilisé la carte SIM d'un membre de la famille sans l'enregistrer à son nom et d'avoir tenu des propos satiriques sur Twitter au sujet de la gestion de la crise du Covid-19 par le président tanzanien John Magufuli. Les poursuites judiciaire au motif de « ne pas avoir enregistré une carte SIM de téléphone à son nom » ont déjà été utilisée en Tanzanie contre d'autres militants ayant critiqué le gouvernement[11] - [7].

Kay est finalement autorisée à repartir pour l'Australie le , les charges initialement retenues contre elle sont abandonnées mais son départ est retardé par la police tanzanienne qui déclare alors avoir perdu son passeport australien[12].

Références

  1. Caroline Overington, « Women pay heavy price for ditching Islam », The Australian, News Corp Australia,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  2. (en) « Australian women’s rights activist faces charges in Tanzania », sur the Guardian, (consultĂ© le )
  3. Épisode EP71: Shia Muslims Leaving Islam, 71e Ă©pisode de la sĂ©rie Secular Jihadists for a Muslim Enlightenment. Visionner l'Ă©pisode en ligne
  4. Phoebe Loomes, « Ex-Muslim activist says renouncing Islam more difficult for women, invited constant sexual harassment », news.com.au, News Corp Australia,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  5. Tim Hanlon, « Former Muslim reveals she lives in fear of her life and has been called a 'sl*t' », Daily Star,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  6. Ibn Warraq, Leaving the Allah Delusion Behind : Atheism and Freethought in Islam, Berlin Schiler, , 700 p. (ISBN 978-3-89930-256-1)
  7. (en) Greene, « Australian citizen and campaigner for ex-Muslim women Zara Kay arrested in Tanzania », www.abc.net.au, (consulté le )
  8. (en-GB) « LaĂŻcitĂ© Inch’allah », sur sister-hood magazine. A Fuuse production by Deeyah Khan., (consultĂ© le )
  9. « Laïcité, Inch'Allah! (2011) - IMDb » (consulté le )
  10. (nl) « Celebrating Dissent: Neither Allah nor Master by Nadia El Fani », sur De Balie (consulté le )
  11. (en) Galloway, « Australian woman arrested in Tanzania for satirical post », The Sydney Morning Herald, (consulté le )
  12. (en) Anthony Galloway, « ‘I have been put through hell’: Australian activist detained in Tanzania flies home », sur The Sydney Morning Herald, (consultĂ© le )

Voir aussi

Article connexe

Liens externes

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