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Yona Friedman

János Antal Friedman dit Yona Friedman, né le à Budapest et mort le aux États-Unis[1] - annoncé le [2] par la presse -, est un architecte et sociologue français d'origine hongroise.

Yona Friedman
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  96 ans)
États-Unis
Nom de naissance
Friedman János
Nationalités
française (à partir de )
hongroise
Formation
Technion (jusqu'en )
Activités

Biographie

Yona Friedman commence ses études à l'institut de technologie de Budapest en 1943 et les poursuit en 1945 à Haïfa, alors en Palestine mandataire, jusqu’à son diplôme en 1948.

Ses premières réalisations sont faites en Israël entre 1949 et 1957.

Après avoir fréquenté Paris pendant une décennie, il s'y installe en 1957. Il est naturalisé français en 1966 et vit dans un appartement-atelier à Paris depuis 1968, dans lequel il a habité jusqu'à sa disparition annoncée sur Instagram le . Il est mort à Los Angeles le 14 décembre 2019.

Concepts architecturaux et urbains

Concepts

Yona Friedman est un « architecte de papier » aux conceptions futuristes. Sa production en plans, maquettes (dont certaines sont à échelle 1:1 et peuvent être visitées) et autres moyens de communications (bande dessinée…) font l’objet d’expositions artistiques ; de ce point de vue, il est plus considéré comme un artiste que comme un architecte, pour une production de pièces d’un « art qui est porteur de message ».

Historique

En 1948, Yona Friedman expérimente en Israël la conception de l’habitat qui n’est pas un objet livré à l’habitant mais qui répond aux nouveaux schémas d’une organisation sociale nouvelle de cet État naissant.

Dès 1953, il s’intĂ©resse aux structures spatiales en trames cubiques, et rapidement ses projets 1960 proposent des mĂ©gapoles hors sol rĂ©pondant au problème de la reconstruction après la Seconde Guerre mondiale puis Ă  celui de la dĂ©mographie galopante. Ces « villes spatiales Â» seraient constituĂ©es de structures de cellules d’habitat mobile qui suivraient l’habitant dans ses pĂ©rĂ©grinations en s’accrochant sur une infrastructure porteuse mise Ă  sa disposition, qui fournit les fluides et a des dispositifs pour circuler.

Pour obtenir le rĂ©sultat concret de ce qui est en projet Friedman pose des principes d'« auto-planification » c'est-Ă -dire la planification par l'ensemble de ceux qui travaillent sur le mĂŞme projet sans « chef dirigeant unique Â»[3] Ă  partir des annĂ©es 1970. C'est en rupture avec le rĂ´le dĂ©volu traditionnellement Ă  l’architecte : celui-ci n’est plus le concepteur/organisateur mais il est un consultant fournissant des connaissances en Ă©cologie.

Les conurbations et la notion d’espace parcouru et de temps pris en dĂ©placement l’amènent Ă  la « ville continent Â», ruban urbain aĂ©rĂ© « transparent Â» mince mais continu, un « rĂ©seau » qui, Ă©tant Ă©levĂ© au-dessus du sol Ă  une hauteur de plus de 10 Ă©tages, libère le terrain que ce soit pour les besoins de l’agriculture, pour s'affranchir des contraintes naturelles (un projet prĂ©sentĂ© traversait La Manche), ou pour bâtir une strate moderne d'habitat sur des citĂ©s historiques.

Puis Yona Friedman conceptualise le respect de l’espace personnel intime dans les mĂ©gapoles par l’idĂ©e de la « ville privĂ©e Â», devenue une sorte de quartier virtuel, une restriction selon lui au sens mathĂ©matique mais ni topographique ni sociale, obtenue par le codage-dĂ©codage effectif par l’affectif personnel de l’individu qui filtre dans le « rĂ©seau » l’espace rĂ©el qui de son cĂ´tĂ© « malaxe Â» de fait toutes les disparitĂ©s rĂ©elles[4].

La démarche est systémique, l’architecture n’est pas une esthétique de la construction, et l’architecte, conseiller du collectif des utilisateurs, reste cependant un acteur principal[5], même s'il n'est plus celui qui veut laisser son empreinte pour la postérité.

Certaines caractĂ©ristiques des propositions initiales de Yona Friedman se sont retrouvĂ©es, par exemple, dans l’urbanisme et l'architecture des grands ensembles d’habitat populaire de la pĂ©riode high-tech 1970 : ce sont la notion du sol « libĂ©rĂ© » et les circulations spĂ©cialisĂ©es, plus la mixitĂ© sociale initialement prĂ©vue dans certaines rĂ©alisations. Ce sont en fait des urbanisations et architecture fonctionnelles[6]. Cette thĂ©orie universelle est fondĂ©e sur une analyse systĂ©mique qui s’est affinĂ©e au cours du temps avec une Ă©coute sur place des acteurs des diffĂ©rentes sociĂ©tĂ©s : Friedman passe du système des planchers et cloisons amovibles de sa première structure vers 1950 (système ayant inspirĂ© les Japonais Ă  partir de leur propre concept de cloisonnement de l’habitat) au système qui fait usage des matĂ©riaux locaux tels que les dĂ©chets industriels ou le bambou vers 2000, soit des matĂ©riaux constitutifs par leur disponibilitĂ© sur place du choix d'un système constructif « abordable par tous Â».

Yona Friedman ne se considère cependant pas comme utopiste. En effet, ses projets, qui sont présentés à des concours internationaux importants, reposent sur des techniques connues. Par ailleurs, ses enseignements ont eu des retombées pratiques sur l’urbanisme publiquement prôné par des instances dont l'objet est la régulation[7]. Enfin, certains de ses projets ont effectivement été construits ; ainsi, ses principes d’auto-planification ont été appliqués au lycée Bergson d’Angers.

Travaux

Conférences, enseignement

Groupes de travail

Dessin animé

En 2011, il coréalise, avec François Narboux, une série d'animation Le Petit Bestiaire de Yona Friedman (20 × 40 s), d'après son recueil de dessins Le Petit Bestiaire[8]. La musique est signée par Sylvestre Perrusson.

La parole est donnée à une vingtaine d’animaux domestiques – chien, chat, cochon, vache – et à d’autres, plus exotiques, comme le dromadaire et même la licorne. Un oratorio animalier dans lequel chaque animal à son propre caractère musical interprété par la voix d’Arte[9]. Le Petit Bestiaire fantastique est une œuvre à la fois philosophique et naturaliste, composée d’une série de courts dessins animés empreints de poésie et d’humour. À la manière des bestiaires des XVe et XVIe siècles, les animaux sont doués de parole et en profitent pour philosopher.

Expositions

La Licorne Eiffel[14] et Balkis[15], île de Vassivière.

Œuvres réalisées in situ

Publications

  • L'Architecture mobile, Paris-Tournai, Casterman, 1958, 1970 ; nouvelle Ă©dition complète (1958-2020), Ă©ditions de l'Éclat, 2020
  • Pour une architecture scientifique, Paris, Belfond, 1971
  • Comment vivre entre les autres sans ĂŞtre esclave et sans ĂŞtre chef, Paris, Pauvert, 1974 ; nouvelle Ă©dition, Ă©ditions de l'Éclat, 2016
  • Les Pictogrammes de la genèse, Paris, 1975
  • Comment habiter la terre, Paris 1976; nouvelle Ă©dition, Ă©ditions de l'Éclat, 2017
  • OĂą commence la ville, Paris, 1980
  • Alternatives Ă©nergĂ©tiques ou la civilisation paysanne modernisĂ©e, Saint-Jean-de-Braye, Dangles, 1982
  • L'Univers erratique - Et si les lois de la nature ne suivaient aucune loi, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Science, histoire et sociĂ©tĂ© », 1994 ; nouvelle Ă©dition, Ă©ditions de l'Éclat, 2018
  • ThĂ©orie et images, Paris, Institut français d'architecture, 2000
  • Utopies rĂ©alisables[16], Paris, Ă©ditions de l'Éclat, 2000 ; Ă©d. 10-18 1976 n° 997
  • L'Architecture de survie. Une philosophie de la pauvretĂ© (1978), Paris, Ă©ditions de l'Éclat, 2003
  • Vous avez un chien. C'est lui qui vous a choisi(e) (en collaboration avec Balkis Berger-Doberman), Paris, Ă©ditions de l'Éclat, 2004
  • Pro domo, Barcelone, Actar, 2006
  • Manuels. Volume I (Sylvie Boulanger dir.), traduit de l'anglais par Olivier Feltham, Chatou, CNEAI[12], partenaires : Capc musĂ©e d'art contemporain, Bordeaux, Bordeaux, Arc-en-rĂŞve, centre d'architecture, 3 vol.[17], 2007-2009
  • L'Ordre compliquĂ© et autres fragments, Paris, Ă©ditions de l’éclat, 2008
  • Dessins & maquettes – 1945-2010, Dijon, Les Presses du rĂ©el, 2010
  • Alternatives Ă©nergĂ©tiques, plaidoyer pour une autosuffisance locale, Paris, Dangles, 2011
  • The Dilution of Architecture[18], avec Manuel Orazi, Zurich, Park Books & Archizoom EPFL, 2015
  • (en) The human being explained to aliens. L'humain expliquĂ© aux extra-terrestres (trad. de l'anglais), Paris, Ă©ditions de l'Éclat, , 1311 p. (ISBN 978-2-84162-398-3)

Livre d'artiste

  • 1001 nuits + 1 jour, Bruxelles, mfc-michèle didier[10], 2014 ; Ă©dition limitĂ©e Ă  75 exemplaires numĂ©rotĂ©s et signĂ©s et 25 Ă©preuves d'artiste

Notes et références

  1. « fichier-des-personnes-decedees insee »
  2. « Yona Friedman, l’architecte qui voulait laisser faire l’habitant », lemoniteur.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. Voir les revendications de « 68 Â».
  4. Ces concepts de Yona Friedman sont bien reçus aux États-Unis qui étudient les mégapoles se développant sur leur continent.
  5. Une philosophie où la logique est le « Progrès » dans la mutation de l'« espace-Monde ».
  6. Le modèle économique des projets de Yona Friedman n’est pas celui d’un promoteur ou d’un État réel, c’est-à-dire lié à la politique et au droit, mais celui d’un architecte futuriste se positionnant en prospective.
  7. Entre autres l'Unesco au niveau mondial, plus des instances régionales ou fédératives.
  8. Production : Première Heure ; diffusion : Arte, ZDF.
  9. Doris Streibl (allemand) et Sylvestre Perrusson (voix française).
  10. Voir mfc-michèle didier.
  11. Voir sur cneai.com.
  12. Cneai, Centre National Édition Art Image
  13. Galerie Chert.
  14. Sculpture terrestre et éphémère recouvrant l’intégralité de la prairie devant le centre d'art. Voir sur cnap.fr.
  15. Le chienne de l'artiste, présente dans nombre de ses dessins d'architecture, apparaît matérialisée en plants de graines de sarrasin. Voir sur cnap.fr.
  16. Consulter la version lyber sur le site des éditions de l'Éclat (2000).
  17. 200 p., 344 p., 340 p. ; 29,7 x 21 cm (vol. 1 et 3) et 21 x 29,7 cm (vol. 2).
  18. Voir sur archizoom.epfl.ch.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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