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Yaghmoracen Ibn Ziane

Yaghmoracen Ibn Zian — ou Yghomracen Ibn Zyan, ou encore Yaghmoracen Ibn Zyan — (en berbère : ⵉⵖⵎⵓⵔⴰⵙⵏ ⵓ ⵣⵢⴰⵏ (Iɣumrasen U Zyan ou Iɣmurasen U Zyan), né en 1206 et mort en mars 1283[1] est le fondateur de la dynastie des Zianides en 1235[2]. Il a fait de Tlemcen, en Algérie, sa capitale[2]. Sous son règne, le royaume de Tlemcen s'étend sur le Maghreb central.

Yaghmoracen Ibn Zian
ⵉⵖⵎⵓⵔⴰⵙⵏ ⵓ ⵣⵢⴰⵏ
يغمراسن إبن زيان
Titre
Amir al-Muslimin
–
Prédécesseur Lui même, fondateur de la dynastie
Successeur Abou SaĂŻd Uthman I
Sultan du Royaume de Tlemcen
Biographie
Dynastie Dynastie Zianide
Nom de naissance Yaghmoracen Ibn Zian
ⵉⵖⵎⵓⵔⴰⵙⵏ ⵓ ⵣⵢⴰⵏ
يغمراسن إبن زيان
Date de naissance Entre 1206 et 1209
Date de décès
Lieu de décès Djidiouia, Royaume Zianide
Profession Sultan
RĂ©sidence Palais El Mechouar

Nom

Dans son commentaire du livre hagiographique d'Ibn al-Zayyat al-Tadili (Tasawwuf), Ahmed Toufiq explique que Yaghmor en berbère signifie "le viril/étalon" alors que le préfixe asen signifie "sur eux". Donnant ainsi à "Yaghmorasen" un sens proche de "celui qui l'emporte sur eux".

Origine

Les Zianides sont des Berbères zénètes[3]. En 1228, un cheikh des Banu Abdel Wad, Jabr beb Yusuf, est nommé gouverneur par le calife almohade. Puis son fils, son frère et enfin son cousin Zegdan ben Zyan de la branche des Banu Ziane lui succèdent. A son décès en 1235/36 le gouvernorat revient à son frère Yaghmoracen Ibn Ziane[4].

Ibn Khaldoun mentionne des anecdotes à son sujet. Ainsi, Yaghomracen ayant entendu des généalogistes qui voulait le faire descendre de Mahomet[1], s'exprima en langue berbère locale et dit ceci : « Si c'est vrai, cela nous profitera auprès d'Allah ; mais, dans ce monde, nous devrons notre succès qu'à nos épées »[5] - [6] - [7]. Quand les architectes ont voulu inscrire son nom sur un minaret qu'il avait fait élever, il répondit dans un dialecte berbère zénète: « Dieu sait » (Issen Rebbi)[8].

Souverain zianide

Lors de la décadence de l'empire Almohade, Tlemcen se révolte contre le calife Almohades en 1236[3], le pouvoir tribal échoit aux mains de Yaghmoracen Ibn Ziane[9]. Dès 1236, il cesse de reconnaître le califat almohade et se pare du titre d’émir des musulmans. Yaghmoracen affronte les Almohades à l'ouest, qui désirent de récupérer Tlemcen et résiste à l'est, aux ambitions de ses voisins Hafsides[9].

Après sa victoire sur le calife almohade al-Sa’id en 1248, il devient à la tête d’un État dont la vigueur se fortifie au long de son règne[3]. Son long règne est l’un des facteurs de la stabilité du royaume zianide, malgré les luttes intenses contre les Almohades, les Hafsides et les Mérinides[2]. En 1251-1252, jouant à la fois de la diplomatie et de la force, il étend sa souveraineté sur les tribus berbères du Bas Chélif à la Mitidja et sur des Arabes bédouins du Maghreb central[3].

Yaghmorasan est à la fois homme de guerre acharné ainsi qu'un administrateur avisé[4]. Ces marches militaires ne l'empêchèrent pas de mettre en place une administration solide. Georges Marçais estimait qu'elle avait été plus développée que celles de ses voisins. Les postes de gouverneurs revenaient à des membres de sa famille. Ses fils et neveux étaient nommés dans les principales villes du Royaume : Oujda, Nédroma, Oran, Mazouna, Ténès, Miliana, Médéa, Alger et Dellys. L'administration centrale (le makhzen) avait été confiée à des familles andalouses[4].

Yaghmoracen meurt fin février 1283 près de Djidiouia à son retour de Miliana où il était allé accueillir une princesse hafside destinée à son fils et successeur Abu Said Uthman I[4]. Sur son lit de mort, il aurait conseillé son fils successeur de renoncer d’attaquer les Mérinides pour se concentrer à l’est[3].

Notes et références

  1. Ibn Khaldoun, Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de l'Afrique septentrionale, traduction du baron de Slane (tome III), Ed. Imprimerie du Gouvernement (Alger), 1856
  2. Chems Eddine Chitour, Algérie : le passé revisité, Casbah Editions, , 318 p. (ISBN 978-9961-64-496-6), p. 60
  3. Gilbert Meynier, L’Algérie, cœur du Maghreb classique : De l’ouverture islamo-arabe au repli (698-1518), Paris, La Découverte, , 358 p. (ISBN 978-2-7071-5231-2), p. 192, 193, 194
  4. Collectif coordonné par Hassan Ramaoun, Dictionnaire du passé de l’Algérie : de la préhistoire à 1962, Oran, CRASC Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle, , 630 p. (ISBN 978-9931-598-01-5), p. 538-540
  5. Ibn Khaldoun, Le Livre des exemples, traduction d'Abdeslam Cheddadi (vol. I), Ed. Gallimard (ISBN 2-07-011425-2)
  6. « FZ0-Kg-BUWAAMf-Nw1 », sur ImgBB (consulté le )
  7. ʿAbd al-Raḥman b Muḥammad Ibn Khaldûn, Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de l'Afrique septentrionale, tr. par le baron de Slane, (lire en ligne)
  8. Victor Piquet, Histoire des monuments musulmans du Maghreb, Ed. Librairie René Bauche (Evreux), 1937
  9. Les Abdelwâdide sur le site qantara patrimoine méditerranéen.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Chantal de La VĂ©ronne, Yaghmurasan : premier souverain de la dynastie berbère des Abd-Al-Wadides de Tlemcen, 633/1236-681/1283, Bouchene, , 64 p. (ISBN 978-2-912946-29-4, lire en ligne)

Liens externes

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