Xochiquetzal
Xochiquetzal (parfois appelée Xochiquetzalli, dont le nom signifie « belle-fleur », « fleur-plume » ou « fleur et riche plume » en nahuatl) est, dans la mythologie aztèque, la déesse de l'amour et de la beauté, elle est la représentation des fleurs, de la fertilité, des jeux, de la danse. Cette divinité était suivie par un cortège composé de papillons et d'oiseaux. Elle est aussi la protectrice des artisans, des prostituées et des femmes enceintes.
Xochiquetzal | |
Dieu de la mythologie aztèque | |
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Caractéristiques | |
Nom nahuatl | Xochiquetzal |
Nom traduit | Fleur plume (littéral.), i.e. Belle fleur |
Fonction principale | Déesse de l'amour et de la beauté |
Fonction secondaire | Divinité des arts, des fleurs, des relations sexuelles et de la jeunesse |
Résidence | Teteocan Tamoanchan (sur la terre) |
Famille | |
Mère | Xochitlicue ou Toci[1] (Codex Ramírez) |
Fratrie | Xochipilli (Codex Fejérváry-Mayer) |
Conjoint | 1. Tlaloc (Codex Ríos)[2] 2. Tezcatlipoca (Codex Ríos)[2] 3. Piltzintecuhtli (Codex Zumarraga)[2] 4. Cinteotl (Codex Le Tellier)[3] 5. Xiuhtecuhtli (Codex Florentine)[4] |
• Enfant(s) | Cinteotl (Codex Zumarraga)[5] |
Tonalpohualli | |
Jour aztèque : Xochitl (fleur) |
Treizaine : 19e : Cuauhtli (aigle) |
Selon Diego Muñoz Camargo, elle habitait «surtout dans les airs et au-dessus des neuf cieux»[6]. C'est une déesse duelle, c'est-à-dire aussi bien lunaire que solaire. Son caractère lunaire s'identifie dans le codex Borgia, où parfois elle est l'égale de Tlazolteotl. Son caractère solaire se voit dans sa représentation avec un papillon et son habillement le yacapapálotl ou teocuitlayacapapálotl.
Représentation
On la reconnaît le plus facilement grâce à un attribut caractéristique : une coiffure formée d'une tête de quetzal et de deux panaches de plumes[7].
Mythologie
Selon le Codex Vaticanus A, les dieux créateurs Ometecuhtli et Omecihuatl créèrent dans l'Omeyocan le premier homme et la première femme qu'ils appelèrent Oxomoco et Cipactonal[8]. Selon l'Historia de los Mexicanos por sus pinturas[9], ce sont deux des quatre dieux primordiaux, Quetzalcoatl et Huitzilopochtli, qui, six cents ans après leur propre naissance, créèrent le couple primordial[10] qui eut un fils appelé Piltzintecuhtli. Comme ce dernier n'avait pas de femme avec qui se marier, les dieux lui créèrent alors, à l'aide des cheveux de la déesse Xochiquetzal, une compagne[11] - [12], ou Xochiquetzalli[13]. Assez curieusement, comme le fait remarquer Michel Graulich[14], à ce stade du récit de la création selon l'Historia de los Mexicanos, le nom de la déesse Xochiquetzal n'avait pas encore été mentionné. Vingt-trois ans après le déluge, la femme de Piltzintecuhtli, qui s'appelait Xochiquetzal comme la déesse, mourut à la guerre[15].
Annexes
Notes et références
- (es) Susan D. Gillespie, Los Reyes Aztecas: La Construcción del Gobierno en la Historia Mexica, Siglo XXI Editores, (ISBN 968-23-1874-2)
- (es) Cecilio A. Robelo, Diccionario de Mitología Nahoa, Editorial Porrúa, (ISBN 970-07-3149-9), p. 808
- (es) Cecilio A. Robelo, Diccionario de Mitología Nahoa, Editorial Porrúa, (ISBN 970-07-3149-9), p. 87
- (es) Cecilio A. Robelo, Diccionario de Mitología Nahoa, Editorial Porrúa, (ISBN 970-07-3149-9), p. 780
- (es) Otilia Meza, El Mundo Mágico de los Dioses del Anáhuac, Editorial Universo, , 102, 103 (ISBN 968-35-0093-5)
- Descripción de la ciudad y provincia de tlaxcala, cité dans López Austin 1997, p. 82
- Dehouve et Vié-Wohrer 2008, p. 216
- Graulich 1987, p. 57.
- Garibay 1965, p. 27
- Dans le manuscrit, le nom de l'homme est orthographié Uxumuco
- Meza 1981, p. 153 : « Piltzintecuhtli poseedor del don de la inmortalidad, por ser hijo de semidioses ¿dónde encontrar esposa adecuada?....la joven debería ser formada de los cabellos de la diosa Xochiquetzalli, la diosa de la belleza y el amor. La llamaron Xochiquetzal. ».
- Diccionario de Mitología Nahua, 1905 : « Piltzintecuhtli no teniendo compañera, los dioses le formaron una de los cabellos de Xochiquetzal ».
- Diccionario de Mitología Nahua, 1905 (page à préciser).
- Graulich 1987, p. 59.
- Garibay 1965, p. 34
Bibliographie
- Danièle Dehouve et Anne-Marie Vié-Wohrer, Le monde des Aztèques, Paris, Riveneuve éditions,
- (es) Angel María Garibay, Teogonía e historia de los mexicanos : tres opúsculos del siglo xvi, Mexico, Editorial Porrúa,
- Michel Graulich, Mythes et rituels du Mexique ancien préhispanique, Académie royale de Belgique,
- Alfredo López Austin, Les paradis de brume : mythes et pensée religieuse des anciens mexicains, Paris, Maisonneuve et Larose,
- (es) Salvador Díaz Cíntora, Xochiquétzal : estudio de mitología náhuatl, UNAM, , 91 p. (ISBN 978-968-36-1130-7, lire en ligne).
- (es) Otilia Meza, El Mundo Mágico de los Dioses del Anáhuac, vol. 1, Universo, , 153 p. (ISBN 968-35-0093-5).
- (es) Yólotl González Torres, Animales y plantas en la cosmovisión mesoamericana, Plaza y Valdes, , 322 p. (ISBN 978-968-856-852-1, lire en ligne).
- (es) Mercedes de la Garza, Sueño y alucinación en el mundo náhuatl y maya, UNAM, , 291 p. (ISBN 978-968-36-1557-2, lire en ligne).
- (es) José Alcina Franch, Temazcalli : higiene, terapéutica, obstetricia y ritual en el Nuevo Mundo, Escuela de Estudios Hispano-Americanos de Sevilla, , 341 p. (ISBN 978-84-00-07998-7).