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Winnie Byanyima

Winifred « Winnie » Byanyima, née le en Ouganda, est une ingénieure aéronautique, femme politique et diplomate ougandaise. Elle est directrice exécutive d’Oxfam International depuis .

Winnie Byanyima
Winnie Byanyima en 2015.
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Biographie

Elle est nĂ©e dans le district de Mbarara, au sein de la rĂ©gion Ouest de l'Ouganda. Ses parents sont Boniface Byanyima, homme politique chef du Parti dĂ©mocrate, un parti en son temps interdit par Idi Amin Dada et opposĂ© Ă  Milton Obote, et de Gertrude Byanyima, une institutrice morte en , de sang royal[1]. Elle appartient Ă  une fratrie de cinq frères et sĹ“urs. Elle Ă©tudie au collège Namagunga de Mount Saint Mary dans le district de Mukono. Ă€ 17 ans, son campus est attaquĂ© par les forces armĂ©es d'Idi Amin Dada, dans un pays qui se militarise Ă  outrance et un rĂ©gime qui se durcit. Elle fuit Ă  travers la brousse pour gagner le Kenya puis l'Angleterre, oĂą est installĂ©e une de ses sĹ“urs : « J’avais 300 dollars en poche, que ma mère m’avait donnĂ©s. Des faux. J’ai Ă©tĂ© arrĂŞtĂ©e au bureau de change, mais un policier m’a laissĂ©e partir après m’avoir sermonnĂ©e »[2]. Sur place, elle prolonge ses Ă©tudes par une formation d'ingĂ©nierie aĂ©ronautique Ă  l'universitĂ© de Manchester, Ă©tant la première femme ougandaise Ă  devenir ingĂ©nieure en aĂ©ronautique[2] - [1]. Elle obtient Ă©galement un diplĂ´me en gĂ©nie mĂ©canique, spĂ©cialisĂ©e en Ă©conomie d'Ă©nergie Ă  l'universitĂ© de Cranfield[1].

Après avoir terminĂ© sa formation d'ingĂ©nieur, Winnie Byanyima travaille comme officier mĂ©canicien navigant pour la compagnie Uganda Airlines. Lorsque Yoweri Museveni commence en 1981 une guerre de brousse, jusqu'en 1986, elle quitte son emploi et rejoint cette rĂ©bellion armĂ©e. Yoweri Museveni, Winnie Byanyima, et son futur mari Kizza Besigye sont alors des combattants de l'ArmĂ©e de RĂ©sistance nationale (National Resistance Army - NRA), telle qu'elle se dĂ©nommait. Winnie Byanyima passe au sein du mouvement rebelle pour l'Ă©pouse de Yoweri Museveni, mais celui-ci est mariĂ© depuis 1973 (son Ă©pouse, qui ne croit pas en ce mouvement de rebeklion est restĂ©e en retrait). Finalement, ce mouvement de rebellion l'emporte et Yoweri Museveni devient chef de l'État[1] - [3].

Ă€ la suite du succès de la NRA dans cette guerre civile, Winnie Byanyima est installĂ©e un moment Ă  la rĂ©sidence officielle du prĂ©sident de la RĂ©publique du Kenya, le Palais d'État (Kenya State House), puis doit s'en retirer lorsque l'Ă©pouse de Yoweri Museveni, Janet Museveni, est confirmĂ©e comme Ă©tant la première dame[1]. Winnie Byanyima devient ambassadrice de l'Ouganda en France, poste qu'elle occupe de 1989 Ă  1994. Puis elle en dĂ©missionne[1]. Elle revient ensuite en Ouganda et s'investit activement dans la vie politique du pays. Elle est membre de l'assemblĂ©e constituante et participe Ă  ce titre Ă  la rĂ©daction de la Constitution de l'Ouganda de 1995. Elle reste dĂ©putĂ©e de ce parlement pendant deux mandats, reprĂ©sentant Mbarara de 1994 Ă  2004. Elle se marie en 1998 Ă  l'homme politique Kizza Besigye, l'ancien prĂ©sident du Forum pour le changement dĂ©mocratique, parti politique de l'opposition, et compagnon de guĂ©rilla dans la brousse. Ils sont les parents d'un fils nommĂ© Anselme. Winnie Byanyima est Ă  l'Ă©poque membre de la FDC[4].

Les époux Byanyima finissent par rompre leurs liens avec le président, en raison du régime non démocratique qu'il a mis en place, allant à l'encontre de ce qu'il souhaitait pour le futur de l'Ouganda lors de la guerre[1] - [3].

En 2004, elle est nommĂ©e directrice de la Direction Femmes, Genre et DĂ©veloppement au siège de Union africaine Ă  Addis-Abeba, en Éthiopie, retrouvant ainsi un statut diplomatique dans une instance internationale et reprenant dès lors de la distance et de la rĂ©serve par rapport Ă  la politique partisane interne Ă  son pays natal[5]. Elle occupe ce poste jusqu'Ă  sa nomination Ă  New York au Bureau des politiques de dĂ©veloppement du Programme des Nations unies pour le dĂ©veloppement (PNUD) en [6].

En est annoncée son arrivée à la direction d'Oxfam International, en remplacement de Jeremy Hobbs. Oxfam International est une confédération de 17 organisations non-gouvernementales agissant contre les injustices et la pauvreté. Elle entre en fonction le [7] - [2].

En , elle copréside le Forum économique mondial de Davos. Elle utilise cet évènement pour mettre en exergue l'écart entre riches et pauvres et la nécessité d'inverser cette tendance[8], mettant en avant par exemple que la richesse cumulée des 1 % les plus riches de la planète va bientôt dépasser celle détenue par les 99 % restants[9]. Les chiffres d'Oxfam sont cependant contestés par plusieurs économistes[10].

En , elle est nommée directrice exécutive de l’ONUSIDA, le Programme commun des Nations unies sur le VIH/Sida[11] - [12].

Notes et références

Notes

    Références

    1. Perrot 2004, Politique africaine.
    2. Losson 2015, Libération.
    3. RĂ©my 2011, Le Monde.
    4. Baguma et Ssengendo 2011, New Vision.
    5. Baguma et Ssengendo 2011, New Vision.
    6. Onyalla 2006, New Vision.
    7. Business Reporter 2013, The Herald (Zimbabwe).
    8. Elliott et Pilkington 2015, The Guardian.
    9. Le Monde et AFP 2015, Le Monde.
    10. Vara 2015, The New Yorker.
    11. ONU 2019, News.un.org.
    12. Petite 2019, Le Temps.

    Voir aussi

    Bibliographie

    • Sandrine Perrot, « Deux femmes, de la guĂ©rilla Ă  l'institutionnalisation du pouvoir en Ouganda. Portraits croisĂ©s de Janet Museveni et de Winnie Byanyima », Politique africaine, vol. 3, no 95,‎ , p. 37-54 (DOI 10.3917/polaf.095.0037, lire en ligne).
    • (en) Harriette Onyalla, « Byanyima Scoops Top Job », New Vision, Kampala,‎ (lire en ligne)
    • Jean-Philippe RĂ©my, « En attendant le pĂ©trole ougandais », Le Monde,‎ (lire en ligne)
    • (en) Raymond Baguma et Abdulkarim Ssengendo, « I Cannot Leave Baby Besigye, Says Winnie », New Vision,‎
    • (en) Business Reporter, « Income Inequalities threaten Africa », The Herald (Zimbabwe),‎ (lire en ligne).
    • RĂ©daction Le Monde et AFP, « Les 1 % les plus fortunĂ©s possĂ©deront bientĂ´t la moitiĂ© de la richesse mondiale », Le Monde,‎ (lire en ligne).
    • Christian Losson, « Winnie Byanyima : Parler Ă  ceux qui sont la racine du problème », LibĂ©ration,‎ (lire en ligne).
    • (en) Larry Elliott et Ed Pilkington, « New Oxfam Report Says Half of Global Wealth Held by the Top One Percent », The Guardian,‎ (lire en ligne)
    • (en) Vauhini Vara, « Critics of Oxfam's Poverty Statistics Are Missing The Point », The New Yorker,‎ (lire en ligne)
    • ONU, « L’Ougandaise Winnie Byanyima nommĂ©e Directrice exĂ©cutive de l'ONUSIDA », News.un.org,‎ (lire en ligne).
    • Simon Petite, « Winnie Byanyima, une rebelle Ă  la tĂŞte de la lutte contre le VIH/sida », Le Temps,‎ (lire en ligne).

    Liens externes

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