William Prager
William Prager (né Willy Prager le à Karlsruhe et mort le à Savognin/Zürich[1]), est un ingénieur et mathématicien allemand naturalisé américain, passé à la postérité pour ses contributions à la théorie de la plasticité.
Naissance | |
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Décès |
(Ă 76 ans) Zurich |
Nom dans la langue maternelle |
Willhelm Prager |
Nom de naissance |
Wilhelm Prager |
Nationalités | |
Formation |
Université de technologie de Darmstadt (docteur) (jusqu'en ) |
Activités |
A travaillé pour |
Université Brown (- Université de Californie à San Diego (- IBM Research – Zurich (en) (- Université Brown (- Université d'Istanbul (- Hochschule Karlsruhe (en) (- Université de Göttingen (- Université de technologie de Darmstadt (- |
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Membre de | |
Directeurs de thèse | |
Distinctions | Liste détaillée Bourse Guggenheim () Worcester Reed Warner Gold Medal () Médaille Theodore von Karman () Prix Panetti-Ferrari () Médaille Timoshenko () Docteur honoris causa de l'université libre de Bruxelles Docteur honoris causa de l'université de Stuttgart Docteur honoris causa de l'université de Waterloo Docteur honoris causa de l'université Brown Docteur honoris causa de l'université de Liège Docteur honoris causa de l'université de Manchester |
Druckre pragre (d) |
Biographie
William Prager a étudié le génie civil à l’université de technologie de Darmstadt, dont il est sorti ingénieur diplômé en 1926 avec un mémoire consacré à la cinématique des treillis (Beitrag zur Kinematik des Raumfachwerks). Il avait épousé en 1925 Gertrude "Ann" Heyer[2]. Il travaille comme privat-docent à Darmstadt (1926-1928) puis à Göttingen, où il entre en contact avec Ludwig Prandtl. En 1932, Prager, déjà connu à l'étranger par ses publications dans divers domaines des mathématiques appliquées, est nommé professeur de génie mécanique et directeur de l'Institut de mécanique de Karlsruhe : il est alors le plus jeune professeur d'Allemagne ; mais l'arrivée au pouvoir de Hitler et l'adoption des lois raciales le chassent de la fonction publique. Décidé à s'opposer à ces mesures discriminatoires, Prager porte plainte et obtient par jugement une indemnité compensant la perte de salaire qu'il aurait eu en continuant à enseigner. Il fut même autorisé à reprendre ses cours à l'université, mais ne donna pas suite : à la fin de 1933, il rejoint le flot des exilés allemands qui ont trouvé refuge en Turquie, qualifiés de haymatloz (« apatride »), et obtient la chaire de mécanique rationnelle de l’Université technique d'Istanbul. Là , il apprend le turc en l'espace de deux ans et poursuit ses recherches. Il publie deux manuels en langue turque : l'un de géométrie descriptive, et l'autre de mécanique élémentaire.
Quand éclate la Seconde Guerre mondiale et qu'en 1940 l'armée allemande déferle sur l'Europe, Prager se résout à émigrer aux USA, où il obtient une offre de poste par l’université Brown. Le voyage fut difficile : il dut effectuer de multiples et coûteux détours avant de traverser l'Atlantique. Aux États-Unis, il retrouva l'un de ses collègues de Göttingen, Otto Neugebauer. Sous l'autorité de Prager, l'université Brown devint l'un des principaux foyers d'étude de la théorie de la plasticité en Amérique du Nord : il y forma Daniel C. Drucker (1918–2001), avec lequel il précisa les applications de la théorie à la mécanique des sols[3], et Philip G. Hodge.
Au mois d', Prager fonde le journal Quarterly of Applied Mathematics dont il sera pendant 20 ans (jusqu'en 1965) l'Ă©diteur.
En 1963 il démissionne de l'université Brown (qui l'élèvera toutefois plus tard au rang de professeur émérite) pour le poste de consultant au centre de recherches d'IBM à Zürich. En 1965, il obtient la chaire de mécanique appliquée de université de Californie à San Diego, et il prend sa retraite en 1973 à Savognin.
Distinctions
En 1951, Prager est élu à l'Académie américaine des arts et des sciences, en 1968 à la National Academy of Sciences. Il était en outre membre de la National Academy of Engineering et de l’Académie des sciences (France). Il a été lauréat de la médaille Timoshenko de l’American Society of Mechanical Engineers et de la médaille Kármán de l’American Society of Civil Engineers.
Il a été docteur honoris causa de l'université de Liège, de l'université de Poitiers, de l'École polytechnique de Milan, de l'université de Waterloo, de l'université Gottfried Wilhelm Leibniz de Hanovre, de l'université Brown, de l'université de Manchester, de l'université libre de Bruxelles et de l'université de Stuttgart.
La médaille William-Prager
Depuis 1983, la Society of Engineering Science décerne en hommage à William Prager un prix scientifique pour récompenser les contributions les plus marquantes en mécanique du solide théorique ou expérimentale, la médaille William Prager.
Écrits
- (en coll. avec Kurt Hohenemser) Dynamik der Tragwerke. Eine Schwingungslehre fĂĽr Bauingenieure, Springer 1933
- (en coll. avec Richard von Mises et G. Kuerti) Theory of Flight, New York, McGraw-Hill, 1945.
- The extremum principles in the mathematical theory of elasticity and their use in stress analysis, Bulletin University of Washington Engineering Experiment Station, Seattle, 1950 (sur les applications de la méthode de l’hypercercle)
- (en coll. avec Philip G. Hodge) The theory of perfectly plastic solids, Wiley 1951
- Probleme der Plastizitätstheorie, Birkhäuser 1954
- Theorie ideal plastischer Körper, Springer 1954
- An introduction to plasticity, Addison-Wesley 1959
- Einführung in die Kontinuumsmechanik, Birkhäuser 1961 (conférences données à l’École polytechnique de Zürich)
- Introduction to basic Fortran programming and numerical methods, Blaisdell 1965
- Introduction to structural optimization, 1974 (conférences données à Udine)
Références
- L’Encyclopedia Brunoniana indique Savognin, mais MacTutor Archiv donne Zürich comme lieu de décès.
- « William Prager », sur Array of Contemporary American Physicists (consulté le )
- Cf. le « critère de Drucker-Prager », publié dans Drucker et Prager, « Soil mechanics and plastic analysis for limit design », Quarterly J. appl. Math., 10e série,‎ , p. 157-165.
Bibliographie
- D. Drucker: William Prager, Memorial Tributes, National Academy of Engineering, vol. 2, Washington D. C. 1984, p. 232-235]
- George Rozvany: Structural design via optimality criteria: the Prager approach to structural optimization, Springer 1989
- Karl-Eugen Kurrer, The history of the theory of structures, Ernst und Sohn 2008, p. 757
- R. T. Shield: William Prager, J. Optimization Theory Applic., vol. 15, 1975, p. 5–7
- P. G. Hodge: William Prager (1903–1980), Transactions ASME, Ser. E, vol. 47, 1980, p. 225-226
- H. G. Hopkins: William Prager, Int. J. of Mechanical Sciences, vol. 22, 1980, p. 393-394
Liens externes
- Ressources relatives Ă la recherche :
- (de) « Publications de et sur William Prager », dans le catalogue en ligne de la Bibliothèque nationale allemande (DNB).
- (en) John J. O'Connor et Edmund F. Robertson, « William Prager », sur MacTutor, université de St Andrews.