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William Alabaster

William Alabaster (appelĂ© aussi Alablaster, Arblastier) (nĂ© Ă  Hadleigh, le – mort Ă  Little Shelford, près de Cambridge et enterrĂ© le [1] est un poète, un dramaturge et un Ă©crivain religieux anglais. Une des nombreuses variantes de son nom est « arbalester Â» (arbalĂ©trier).

William Alabaster
Description de cette image, également commentée ci-après
William Alabaster
Naissance
Hadleigh, Suffolk, Angleterre
Décès enterré le
Little Shelford, près de Cambridge, Cambridgeshire, Angleterre
Activité principale
Auteur
Langue d’écriture Anglais
Mouvement Théâtre élisabéthain
Genres

Biographie

Famille

Il est le fils de Roger Alabaster, appartenant à une famille de marchands d'étoffe de Hadleigh dans le Suffolk. Il est le neveu par alliance de John Still, Évêque de Bath et Wells, auteur de la comédie Gammer Gurton's Needle. Le médecin John Cotta (1575–1650) est aussi un des oncles de William.

Jeunesse

Il naît à Hadleigh dans le comté de Suffolk, et suit ses études à Westminster School, puis, à partir de 1583, à Trinity College de l'université de Cambridge[2]. Titulaire d'une bourse, il obtient son M.A., puis il intègre l'université d'Oxford le . La première mention de lui en littérature est faite par Edmund Spenser dans son Colin Clouts Come home againe[3]. Alabaster apparaît dans un défilé de douze poètes, où, auteur d'un poème épique, Eliseïs, sur la reine Élisabeth, il paraît doué de multiples talents, mais reste modeste et effacé.

Spenser, qui estime beaucoup ce poème d'Alabaster, prie Cynthia de tirer le poète de l'obscurité :

COLIN CLOUTS COME HOME AGAINE

And there is Alabaster, throughly taught        (400)
In all this skill, though knowen yet to few,
Yet, were he knowne to Cynthia as he ought,
His EliseĂŻs would be redde anow[4].

        

Et voici Alabaster, éduqué à la perfection
Dans tous ces arts, ce que peu savent pourtant,
Mais si Cynthia le connaissait tel qu'il le mérite,
Elle lirait immédiatement son Eliseïs.

        

Sa tragĂ©die en latin, Roxana, est jouĂ©e vers 1592 dans le hall de Trinity College. Elle est inspirĂ©e de La Dalida de Luigi Groto (Venise, 1567), Ă  un tel point que Henry Hallam considère qu'il s'agit d'un plagiat[5]. Hallam remarque en effet que l'histoire, les personnages, les incidents, presque chaque scène, beaucoup de rĂ©flexions, de descriptions et d'images sont tirĂ©s de La Dalida[6]. Pourtant une Ă©dition confidentielle en est faite en 1632, suivie la mĂŞme annĂ©e d'une seconde dans une forme plus conventionnelle, « a plagiarii unguibus vindicata, aucta et agnita ab autore, Gulielmo Alabastro Â» (revue, augmentĂ©e et protĂ©gĂ©e des griffes des plagiaires par l'auteur, William Alabaster)[6]. Il en existe plusieurs manuscrits, mais c'est un ouvrage froid et terne, Ă©crit selon le modèle de SĂ©nèque, alors que Thomas Fuller le couvre d'Ă©loges[6].

Opinions religieuses

Il adopte la foi catholique romaine en se convertissant en Espagne lors d'une mission diplomatique, où, en sa qualité d'aumônier, il accompagne le comte d'Essex lors de l'expédition de Cadix. Ses croyances religieuses lui valent d'être plusieurs fois emprisonné, et il finit par abandonner le catholicisme. Il gagne la faveur de Jacques Ier, qui lui accorde une prébende à la cathédrale Saint-Paul de Londres, et le bénéfice de Therfield dans le Hertfordshire. Il meurt à Little Shelford dans le Cambridgeshire.

Carrière d'écrivain

La bibliothèque de l'Emmanuel College de Cambridge conserve le manuscrit de l'Elisaeis, une épopée en hexamètres latins, qu'il a écrit en l'honneur de la reine Élisabeth Ire. Ce poème est resté inachevé[3].

Dans un sonnet au vocabulaire obscur figurant dans le manuscrit Divine Meditations, by Mr Alabaster, il fait le compte rendu de sa conversion au catholicisme faite en en Espagne, lors de l'expédition de Cadix[7]. Il justifie cette conversion dans un pamphlet, Seven Motives, dont il ne reste aucun exemplaire, ce qui montre qu'ils ont été tous soigneusement éliminés[3]. La preuve de cette publication demeure toutefois dans les réponses qui lui ont été faites par deux tracts, A Booke of the Seven Planets, or Seven wandring motives of William Alablaster's wit, by John Racster (1598), et An Answer to William Alabaster, his Motives, par Roger Fenton (1599). Par ces tracts, on apprend qu'Alabaster a été emprisonné pour son changement de religion à la Tour de Londres entre 1598 et 1599.

On ne sait s'il s'en Ă©chappe ou s'il est libĂ©rĂ©, mais on le retrouve Ă  Anvers, oĂą il publie en 1607 un Ă©trange traitĂ© de thĂ©ologie cabalistique, Apparatus in Revelationem Jesu Christi, dans lequel il donne une interprĂ©tation occulte des Livres sacrĂ©s. Sur l'ordre du pape, ce livre est placĂ© dans l'Index librorum prohibitorum dès 1610. Dans la prĂ©face de son Ecce sponsus venit (« Voici venir l'Ă©poux Â») (1633), un traitĂ© sur le second Avènement du Christ, Alabaster Ă©crit qu'Ă  la demande de quelques jĂ©suites, il s'Ă©tait rendu Ă  Rome, oĂą il fut emprisonnĂ© par l'Inquisition, mais qu'il parvint Ă  s'Ă©chapper et Ă  rejoindre l'Angleterre, oĂą il put retrouver sa foi protestante.

Après avoir obtenu son doctorat en thĂ©ologie et sa prĂ©bende Ă  St Paul, il poursuit ses Ă©tudes Ă©sotĂ©riques, publiant en 1621 Commentarius de Bestia Apocalyptica (1621) and Spiraculum tubarum (1633), une interprĂ©tation occulte du Pentateuque. Son dernier ouvrage publiĂ© est le Lexicon Pentaglotton, Hebraicum, Chaldaicum, Syriacum, Talmudico-Rabbinicon et Arabicum (1637). Ces Ă©crits thĂ©ologiques lui valent les louanges de Robert Herrick, qui l'appelle dans Hesperides « le triomphe du jour Â» et « la seule gloire sur un million Â».

Il meurt en 1640 à Little Shelford, près de Cambridge, et est enterré le

Ĺ’uvres

  • Roxana - (vers 1595), tragĂ©die en latin
  • Elisaeis – Ă©popĂ©e en latin en honneur Ă  la reine Élisabeth Ire
  • Apparatus in Revelationem Jesu Christi (1607)
  • De bestia Apocalypsis (1621)
  • Ecce sponsus venit (1633)
  • Spiraculum Tubarum (1633)
  • Lexicon Pentaglotton, Hebraicum, Chaldaicum, Syriacum, Talmudico-Rabbinicon et Arabicum (1637)

Sources principales

Références

Bibliographie

  • (en) Henry Hallam, Hallam's Works : Introduction to the Literature of Europe, New York, A. C. Armstrong and Son, (OCLC 2953210) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • (en) Leslie Stephen, Dictionary of National Biography, vol. 1 (Abbadie – Anne), New York, Macmillan and co, , 480 p. (OCLC 2763972) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • (en) J. Payne Collier, The History of English Dramatic Poetry : Annals of the Stage to the restoration, vol. 2, Londres, George Bell & Sons, , 545 p. (OCLC 832684376) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • The Sonnets of William Alabaster (1959) Ă©ditĂ© par G. M. Story et Helen Gardner
  • Thomas Fuller, Worthies of England (ii. 343)
  • John Payne Collier, Bibl. and Crit. Account of the Rarest Books in the English Language (vol. i. 1865)
  • Pierre Bayle, Dictionary, Historical and Critical (ed. London, 1734)
  • Pour une analyse de Roxana, voir l'article sur les pièces universitaires en latin dans le Jahrbuch der Deutschen Shakespeare Gesellschaft (Weimar, 1898).
  • Dismembered Rhetoric: English Recusant Writing, 1580-1603 et The physiology of penance in weeping texts of 1590s, Cahiers ÉlisabĂ©thains 57 (2000), pp. 31 48, tous deux par Ceri Sullivan, qui examinent respectivement la prose et la poĂ©sie d'Alabaster.
  • Aussi l'Athenaeum (), oĂą Bertram Dobell dĂ©crit un manuscrit en sa possession contenant quarante-trois sonnets d'Alabaster.

Liens externes

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