Wikimédia France
Wikimédia France – Association pour le libre partage de la connaissance, communément appelée simplement Wikimédia France, est une association loi de 1901, c'est-à -dire une association à but non lucratif, fondée en 2004 qui a pour but de soutenir la diffusion libre de la connaissance, principalement via des projets hébergés par la Wikimedia Foundation, surtout active en France. Elle est reconnue comme « chapitre national » pour la France par la Wikimedia Foundation, dont elle utilise la marque Wikimédia.
Fondation |
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Sigle |
WMFr |
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Zone d'activité | |
Type | |
Forme juridique | |
Objet social |
Soutenir la diffusion libre de la connaissance et notamment les projets hébergés par la Wikimedia Foundation |
Domaines d'activité |
Connaissance, Internet, autres organisations fonctionnant par adhésion volontaire |
Siège |
Rue de Londres (28, 75009) (depuis le ) |
Pays |
Membres |
418 () |
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Effectif |
14 employés () |
Fondateurs |
Samuel Hocevar, Florence Devouard, David Monniaux (d), Jean-Christophe Chazalette (d), Yann Forget (d), Jean-Baptiste Soufron |
Président |
Capucine-Marin Dubroca-Voisin (d) (depuis ) |
Affiliation |
Fondation Wikimédia (depuis le ) |
RĂ©compenses |
Agrément de l'éducation nationale ( - Label IDEAS (depuis ) Agrément de l'éducation nationale (depuis le ) Agrément de jeunesse et d'éducation populaire |
Site web |
RNA | |
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SIREN | |
SIRET | |
TVA européenne |
FR67481796464 |
OpenCorporates | |
data.gouv.fr |
Structuration
Membres
D'après ses rapports annuels, Wikimédia France compte 40 membres en 2006, 109 en 2007, 95 en 2008, 145 en 2009, 234 en 2010, 349 en 2012, 470 en 2013, puis 380 en 2015[1]. À l'été 2017, ce nombre passe à 274[2]. Pour l'année 2019, 418 adhésions sont comptabilisées[3].
Présidents
- Nicolas Weeger (2004-2005)[5] - [6]
- Frédéric Thuillier (2006-2007)[7] - [8]
- Pierre-Yves Beaudouin (2007-2009)[9]
- Adrienne Charmet (2009-2011)[10]
- RĂ©mi Mathis (2011-2014)[11]
- Christophe Henner (2014-2016)[12]
- Émeric Vallespi (2016-2017)[13]
- Samuel Le Goff (2017)[14]
- Pierre-Yves Beaudouin (2017-2021)[15]
- Capucine-Marin Dubroca-Voisin (depuis 2021)[16]
- Nicolas Weeger.
- Frédéric Thuillier.
- Pierre-Yves Beaudouin.
- Christophe Henner.
- Émeric Vallespi.
- Samuel Le Goff.
- Capucine-Marin Dubroca-Voisin.
Directeurs exécutifs
- Thierry Coudray (2012-2013)
- Nathalie Martin (2013-2017)
- Note : entre 2017 et 2022, le poste de directeur exécutif est volontairement resté vacant[17].
- RĂ©my Gerbet (2022-)
- Thierry Coudray.
- Nathalie Martin.
- RĂ©my Gerbet.
Équipe salariée
L'association repose en partie, pour son fonctionnement, sur une équipe de salariés répartis en plusieurs pôles : administratif, opérationnel et levée de fonds.
Historique
De la fondation Ă 2017
L'association est fondée le [18] à Paris, par la Wikimedia Foundation, et par 20 personnes physiques, dont Florence Devouard et Samuel Hocevar[19]. La publication au Journal officiel date du [4].
Elle se fixe comme but de « soutenir la diffusion libre de la connaissance et notamment les projets hébergés par la Wikimedia Foundation »[20].
En 2004, elle est reconnue comme « chapitre » de la Wikimedia Foundation[21].
L'association installe ses locaux rue Jean-et-Marie-Moinon (2011), avenue Ledru-Rollin (2012)[22], puis, 40, rue de Cléry, à Paris (de 2014[23] à 2021). En 2021, l'association déménage au 28, rue de Londres.
La première wikiconvention francophone se tient à Paris en août 2016 et réunit 160 participants[25].
Crise (2017)
En 2017, une crise éclate à Wikimédia France[2] - [26] - [27]. Le budget alloué par le Comité de distribution des fonds (« Funds Dissemination Committee » ou FDC) de la Wikimedia Foundation à l'association est diminué de moitié, recevant 343 000 euros sur les 686 000 euros demandés[2]. Le FDC s'inquiète de la récente révision de l'organigramme où neuf salariés sont placés sous l'autorité d'un secrétaire général et qu'aucune justification ne soit apportée quant à la nécessité d'avoir deux cadres pour un si petit nombre de salariés[2] ; par ailleurs, des adhérents critiquent le fait que la directrice exécutive, Nathalie Martin, nommée en 2013, ait notamment embauché en 2015 son conjoint, Cyrille Bertin, au titre de conseiller chargé des financements et de la participation, sans que ce lien soit rendu public à l'époque[2]. Étant donné que l'association comporte deux cadres depuis cinq ans, le conseil d'administration et la direction salariée rejettent cette justification et attribuent cette baisse à l'action du président de la Wikimedia Foundation, Christophe Henner[2]. Le président de l'association, Émeric Vallespi, est suspecté par certains de « mélange des genres » avec son engagement politique à La République en marche[27].
Plusieurs figures de l'association, dont Pierre-Yves Beaudouin, ancien président, et Thierry Coudray, ancien trésorier et ancien directeur exécutif, critiquent à divers titres l'équipe dirigeante en place[27]. Le nouveau président Samuel Le Goff et le conseil d'administration dénoncent de leur côté une « action de déstabilisation et de dénigrement »[2]. La crise provoque le départ de Nathalie Martin, qui l'explique par un climat allégué de harcèlement incessant à son encontre, organisé par quelques personnes[28]. Après le recueil de soixante-dix signatures des membres, une assemblée générale extraordinaire[2] se tient le [27]. Le conseil d'administration est en partie renouvelé et Pierre-Yves Beaudouin est élu à sa tête[29].
En octobre, Rémi Mathis démissionne de l'association et de son conseil scientifique, ainsi que Frédéric Martel, Laurent Le Bon et Cédric Villani[30]. Il dénonce l'inaction de la Wikimedia Foundation face au harcèlement sexiste subi selon lui par Nathalie Martin et Marie-Alice Mathis, vice-présidente[30] - [31] - [32]. Le lendemain de ces déclarations, les journaux précisent que la plainte existe bel et bien[32] - [33]. D'autres membres contestent ces allégations, à l'instar de Florence Devouard, qui avance qu'il serait « manipulé » par Nathalie Martin[33].
Depuis 2017
L'assemblée générale et le conseil d'administration qui en est issu se trouvent à l'automne 2017 face à « une gouvernance à réinventer »[34]. L'assemblée générale du 23 février 2019 adopte de nouveaux statuts[35] et un nouveau règlement intérieur[36] destinés à répondre à cette problématique.
La convention francophone se tient à Strasbourg du 19 au 21 octobre 2017[25], du 5 au 7 octobre 2018 au musée de Grenoble[37] et à Bruxelles du 7 au 9 septembre 2019[38].
À la fin de l'année 2017, l'avocat de l'association et de la Quadrature du Net dépose une question prioritaire de constitutionnalité à propos du droit à l'image des domaines nationaux, à laquelle le conseil d’État répond en février 2018 par une conformité du texte à la Constitution[39].
La crise sanitaire de la COVID 19 bouleverse les activités de l'association en présentiel. L'association dépose fin mai 2020 une porte étroite visant certains aspects de la « loi contre les contenus haineux sur internet » dite loi Avia[40]. L'action menée également par des sénateurs de l'opposition aboutit à la reconnaissance de l'anticonstitutionnalité d'une partie des dispositions de la loi, qui est promulguée, expurgée des dispositions sanctionnées, par le président de la République le . Par un arrêté du , le ministre de l'Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports renouvelle à l'association son « agrément national au titre des associations éducatives complémentaires de l'enseignement public »[41].
Du fait des conditions sanitaires, l'assemblée générale du se tient à distance et le nombre des adhérents se monte à 372 à cette date[4]. L'année suivante l'assemblée générale a lieu à Rennes le et voit élue à la présidence Capucine-Marin Dubroca-Voisin.
Actions menées par l'association
Moyens de l'action
L'association, pour mener la politique qu'elle se fixe, dispose en janvier 2021 d'une équipe de 10 salariés et de deux services civiques. Le budget global se monte à cette date à 1,2 M d'€[4].
Projets et partenariats
Les gouvernances respectives de Wikimédia France et de projets tels que Wikipédia en français par exemple — ou celle de tout autre projet hébergé par la Wikimedia Foundation — sont absolument distinctes ; néanmoins des confusions sont régulièrement faites, en particulier par les médias, qui usent parfois et à tort de l’appellation « Wikipédia France ». Cette confusion est également partiellement à l'origine de l'« affaire » de la station militaire de Pierre-sur-Haute en .
Un des aspects du travail de l'association consiste à nouer des partenariats avec des acteurs culturels (musées, bibliothèques, etc.) de manière à partager avec les projets soutenus, la connaissance conservée par les institutions. À titre d'exemple :
- ville de Toulouse (2010)[42] (école vétérinaire, muséum…) ;
- Bibliothèque nationale de France (2010)[43] ;
- château de Versailles (2011)[44] - [45] - [46] ;
- Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou (2013)[47] ;
- Archives départementales de l'Hérault (2016)[48] ;
- Sémanticpédia avec l'Inria et le ministère de la Culture et de la Communication ;
- Afripédia avec l'Institut français et l'Agence universitaire de la Francophonie[49] ;
- WikiFranca avec d'autres chapitres francophones de Wikimédia et les groupes de travail affiliés.
- Projet pour les langues de France, soutenu par la DGLFLF, et menant à la création de Lingua Libre[50]
L'association est l'organisatrice pour la France du concours Wiki Loves Monuments depuis sa création en 2011.
Actions de soutien envers la communauté
L'association se donne comme objet de soutenir les divers projets ainsi que la communauté. Parmi ces soutiens l'association peut aider à la contribution par des actions de micro-financement d'actions dans l'espace francophone en général[36].
Organisation
- Groupes thématiques
- Groupes locaux
- Commission des conflits d'intérêt
- Commission de micro-financement
- Comité d'audit
Notes et références
- « Documents officiels », sur wikimedia.fr, Wikimédia France (consulté le ).
- Thierry Noisette, « Exclusions, menaces, budget recalé : c'est la crise chez Wikimédia France », sur tempsreel.nouvelobs.com, .
- « Gouvernance », sur wikimedia.fr, Wikimédia France (consulté le ).
- « Wikimédia France : quel avenir pour la fondation aux multiples visages ? », sur clubic.com (consulté le ).
- « Nicolas Weeger (Wikimédia France) », sur 01net.com, .
- « Wikipedia, une encyclopédie libertaire sur le Net », Le Monde, : « Nicolas Weeger, alias Ryo, un des administrateurs des pages en français et par ailleurs président de l'association Wikimédia France. ».
- « Retours radiophoniques sur innovations », sur InternetActu.net (consulté le ).
- Masse critique par Frédéric Martel le samedi 14 octobre 2006
- Philippe Gavi, « Monsieur Wikipédia, utopiste modéré », Revue medias, juin 2009 (no 21).
- Thierry Noisette, « La Quadrature du Net recrute Adrienne Charmet-Alix, venue de Wikimedia France », sur zdnet.fr, : « elle a présidé de 2009 à 2011 l'association Wikimedia France ».
- « Conseil scientifique – Wikimédia France », sur Wikimédia France (consulté le )
- Renouvellement partiel du Conseil d’administration de Wikimédia France le 11 octobre 2014.
- Yves Fossey, « Yvelines : qui portera les couleurs d’En Marche ! aux législatives ? », Le Parisien,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- « Conseil d’administration », sur wikimedia.fr.
- « Wikimédia France/Gouvernance/Direction », sur wikimedia.fr.
- Voir sur twitter.com.
- « Vers une sortie de crise à Wikimédia France », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
- Aline Hoff, « Sylvain Machefert nous parle de Wikimedia France », sur unixgarden.com, : « Wikimédia France est une association de loi 1901 créée en 2004 à la suite de la création de la fondation américaine qui chapeaute un peu tous les projets. ».
- Jean-Marc Manach, « Samuel Hocevar : "Sur les logiciels libres, la prise de conscience se fait petit à petit" », Le Monde, : « Membre fondateur de Wikimedia France (l'association des utilisateurs français de l'encyclopédie collaborative Wikipedia), ».
- « Statuts de l’association Wikimedia France », sur wikimedia.fr.
- Chapitres Wikimedia (site de la Wikimedia Foundation). Un « chapitre » est une organisation indépendante créée pour soutenir et promouvoir les projets Wikimédia dans une région géographique donnée.
- « Cartes de vœux Wikimédia France – Wikimédia France », Wikimédia France,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- « Wikimédia France a fêté ses 10 ans dans ses nouveaux locaux – Wikimédia France », Wikimédia France,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- Simultanément à cette première WikiConvention, une session de prises de photos collective fut organisée à La Chapelle, le 19 août 2016, pour documenter l'histoire du quartier avec les habitants.
- Strasbourg accueillera la wikiconvention francophone du 19 au 21 octobre, labo.societenumerique.gouv.fr, 20 septembre 2017.
- Christophe Payet, « C'est la crise chez Wikimédia », sur novaplanet.com, .
- Damien Leloup et Morgane Tual, « Démissions, subvention amputée, gouvernance mise en cause : crise ouverte chez Wikimédia France », sur lemonde.fr, .
- Damien Leloup, « Vers une sortie de crise à Wikimédia France », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le ).
- « Conseil d’administration », sur wikimedia.fr.
- Nelly Lesage, « Les grands noms du conseil scientifique de Wikimédia France démissionnent », Numerama,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- « Un membre de Wikimédia France quitte l'association, dénonçant des pratiques de harcèlement », Libération.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- « L'ex-président de Wikimedia France dénonce des « violences » et du « sexisme » au sein de la structure — il quitte son conseil scientifique », Business Insider France,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- Marine Benoit, « Wikimédia France est plus que jamais dans la tourmente après des accusations de sexisme et harcèlement sexuel », Mashable avec France 24,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- « Crise chez Wikimédia France : une gouvernance à réinventer », Alexandre Hoquet, latribune.fr, 8 septembre 2017.
- Statuts de l'association sur wikimedia.fr.
- Règlement intérieur sur wikimedia.fr.
- La Wikiconvention francophone explique l’inclusivité : exemples de l’écriture inclusive et des événements autistic-friendly sur le site www.echosciences-grenoble.fr
- Compte-rendu de congrès la wikiconvention francophone 2019
- Décision n° 2017-687 QPC du 2 février 2018 Association Wikimédia France et autre [Droit à l'image des domaines nationaux], conseil-constitutionnel.fr
- Marc Rees, « Loi Avia : les critiques de Wikimédia France adressées au Conseil constitutionnel : porte étroite mais arguments larges », nextinpact.com, 28 mai 2020.
- Arrêté du 24 juillet 2020 accordant l'agrément national au titre des associations éducatives complémentaires de l'enseignement public à l'association « Wikimédia France - Association pour le libre partage de la connaissance », legifrance.gouv.fr, JORF n°0219 du 8 septembre 2020.
- « Un accord avec la ville de Toulouse », Le Monde, : « En octobre 2010, Wikimédia France a signé un accord avec la ville de Toulouse ».
- [PDF]« La BnF signe un partenariat avec Wikimédia France », sur bnf.fr, (communiqué de presse).
- « Le Château de Versailles se lie avec Wikimedia France pour alimenter Wikipedia », sur lepoint.fr, Le Point, .
- « Wikipédia au château de Versailles », Le Monde, : « "La querelle des Anciens et des Modernes n'a plus lieu d'être", s'enthousiasme WikiMédia France. L'association qui promeut l'encyclopédie collaborative et le château ont signé un partenariat, mardi 15 février, afin d'alimenter et d'améliorer les contenus de l'information en ligne. ».
- Florence Evin, « Le château de Versailles invite Wikipédia dans ses murs », Le Monde, .
- J.M. (avec AFP), « Le Centre Pompidou et Wikimédia France partenaires pour améliorer Wikipédia », sur 20minutes.fr, .
- « Les Archives départementales de l’Hérault partenaires des projets Wikimedia », sur pierresvives.herault.fr, .
- Martine Jacot, « « 100 000 professeurs pour l'Afrique » afin de prévenir le recul du français », Le Monde, : « le projet Afripédia, soutenu par Wikimédia France, l'Institut français et l'Agence universitaire de la francophonie pour favoriser un accès gratuit à la connaissance, en ligne et hors ligne. ».
- Rémy Gerbet, « Wikimédia France et les langues de France, à la reconquête d’un territoire oublié », sur Blog de Wikimédia France,