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Wayuu

Les Wayuu (ou Wayu, Wahiro) sont un peuple amérindien, connus en espagnol sous le nom de Guajiros (province colombienne de La Guajira), et qui vivent à la frontière de la Colombie et du Venezuela.

Le système normatif Wayuu, appliqué par le Pütchipü’üi (palabrero) *
Image illustrative de l’article Wayuu
Région habitée par les Wayuu entre la Colombie et le Venezuela.
Pays * Drapeau de la Colombie Colombie
Liste Liste représentative
Année d’inscription 2010
* Descriptif officiel UNESCO

Ce peuple amĂ©rindien est le plus important de Colombie et du Venezuela quant au nombre d'habitants, avec 8 % de la population de l'État vĂ©nĂ©zuĂ©lien Zulia et 45 % de la population du dĂ©partement colombien La Guajira, soit plus de 500 000 personnes.

Culture

Wayuu en 1928
Vente de sacs Ă  Riohacha

Les Wayuu vivent essentiellement du tissage, dont la fabrication d'habits notamment, et cultivent une culture orale propre aux anciens peuples et aux actuelles ethnies indiennes d'Amérique du Sud. Ils parlent leur propre langue ainsi que l'espagnol. Ces Indiens sont les seuls à ne pas avoir été conquis par les Espagnols[1] et ont maintenu une certaine indépendance dans les deux pays dans lesquels ils vivent, réclamant leur propre territoire, ce qui peut poser quelques problèmes.

L'actrice vĂ©nĂ©zuĂ©lienne Patricia Velásquez, originaire de la rĂ©gion, a crĂ©Ă© la fondation WayĂşu Taya pour amĂ©liorer l'accès aux soins mĂ©dicaux et Ă  l'Ă©ducation pour ces populations. Le financement de cette fondation provient notamment de la vente de sacs incorporant des motifs traditionnels souvent très colorĂ©s. Ces sacs appelĂ©s « Mochila » (sac en espagnol) sont crochetĂ©s par les femmes Wayuu. Ils sont effectuĂ©s en mailles serrĂ©es et l'anse est tissĂ©e. Ils nĂ©cessitent entre 15 et 30 jours de travail.

Leur système judiciaire est entré au patrimoine culturel immatériel en 2010[2].

Entre 2008 et 2013, trois mille mineurs sont morts de sous-nutrition dans la province de La Guajira, pour la plupart des amérindiens Wayuu. La sécheresse en est la cause principale, elle-même accentuée par la déforestation et l'exploitation minière, mais la corruption, les déplacements forcés et l'abandon de la part des pouvoirs publics sont également des facteurs dénoncés par les populations locales[3].

Les dĂ©placements forcĂ©s de plusieurs milliers de personnes, commencĂ©s au dĂ©but des annĂ©es 1980 et toujours en cours, ont jetĂ© dans l’extrĂŞme pauvretĂ© de nombreuses personnes concernĂ©es et ont dĂ©stabilisĂ© les Ă©conomies agro-pastorales des populations locales. Puis, l’exploitation massive de la houille, accompagnĂ©e d’un dĂ©boisement de quelque 60 000 hectares, aurait peu Ă  peu modifiĂ© le climat et les conditions biologiques : « Avant il pleuvait plus et les rivières avaient un dĂ©bit correct. Avec les explosions de CerrejĂłn, qui provoquent des minitremblements de terre, et la poussière constante qui Ă©mane de la mine, tout s’est assĂ©chĂ©. Et les plantes et les arbres sont contaminĂ©s », selon un reprĂ©sentant d'une communautĂ© indigène[3].

Les Wayuu appellent leurs villages des rancherĂ­as.

Langue

Leur langue, le wayuu, qui fait partie des langues arawakiennes, a un statut officiel à la fois au Venezuela et en Colombie, où elle est coofficielle pour le département de la Guajira.

Notes et références

  1. (en) « Native spirit », Monocle, vol. 6, no 57,‎ , p. 82
  2. « Le système normatif Wayuu, appliqué par le Pütchipü’üi (palabrero) », sur unesco.org (consulté le )
  3. Christophe Koessler, « La faim sévit dans le nord de la Colombie », Le Courrier,‎ (lire en ligne)

Voir aussi

Bibliographie

  • (es) Weildler Guerra Curvelo, La disputa y la palabra : la ley en la sociedad wayuu, Bogota, Ministerio de cultura, , 327 p. (ISBN 958-8159-52-0)
  • (es) Alfonso Forero, Nosotros los Wayuu, Bogota, Fondo de Publicaciones, Universidad Distrital Francisco JosĂ© de Caldas, , 225 p. (ISBN 958-916032-8)
  • HĂ©loise Blanca Mussat, Dynamique d'une transformation identitaire : le pentecĂ´tisme wayuu Ă  Skupana (Colombie) : Ă©tude ethnographique et sociologique (thèse de sociologie), universitĂ© de Caen-Normandie et Universidad del Zulia (es), , 441 p.
  • Michel Perrin, Le chemin des indiens morts : mythes et symboles goajiro, Paris, Payot et Rivages, , 263 p. (ISBN 2-228-89033-2)
  • Michel Perrin, Les praticiens du rĂŞve : un exemple de chamanisme, Paris, Presses universitaires de France, , 285 p. (ISBN 2-13-051947-4)
  • François-RenĂ© Picon, Pasteurs du Nouveau monde : adoption de l'Ă©levage chez les Indiens guajiros, Paris, Éditions de la Maison des sciences de l'homme, , 314 p. (ISBN 2-7351-0050-2)
  • Claudia Puerta Silva, StratĂ©gies et politiques de reconnaissance et d'identitĂ© : les Indiens wayĂşu et le projet minier du CerrejĂłn en Colombie, Bruxelles, P.I.E. Peter Lang, , 542 p. (ISBN 978-2-87574-034-2)
  • Camille Varnier, « De la mobilitĂ© des vivants Ă  celle des morts : permanences et mutations du rituel funĂ©raire guajiro dans les cimetières de Maracaibo, Venezuela », Cahiers d'Outre-Mer, no 274,‎ , p. 207-234 (lire en ligne)

Filmographie

  • Le chemin des Indiens morts, film de Michel Perrin et Jean Arlaud, TF1, EHESS, CNRS Audiovisuel, Meudon, 1983, 1 h 30 min (VHS)
  • Kantus, le dernier voyage, film documentaire de Francisco Norden, Arion productions, Antenne 2, Paris, 1990, 51 min 11 s
  • Pájaros de verano (les Oiseaux de passage), film de Ciro Guerra et Cristina Gallego, Colombie, Danemark , Mexique, France,

Liens externes

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