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Walsingham

Walsingham (prononcĂ© wɔːlsÉȘĆ‹ÊŒm) est une localitĂ© d’Angleterre et une paroisse civile du comtĂ© anglais de Norfolk. Elle est en fait constituĂ©e de deux villages accolĂ©s: Little Walsingham et Great Walsingham, le mot "Great" (grand) faisant rĂ©fĂ©rence Ă  son anciennetĂ© et non Ă  sa taille. Le village, connu comme lieu saint et de pĂšlerinage consacrĂ© Ă  la Vierge Marie, abrite les ruines de deux monastĂšres mĂ©diĂ©vaux[1] - [2].

Walsingham
Nom officiel
(en) Walsingham
Nom local
(en) Walsingham
GĂ©ographie
Pays
Nation constitutive
RĂ©gion
Comté cérémonial
District non métropolitain
Superficie
18,98 km2
Coordonnées
52° 53â€Č 38″ N, 0° 52â€Č 25″ E
DĂ©mographie
Population
864 hab.
Densité
45,5 hab./km2
Fonctionnement
Statut
Identité
Langue officielle
Identifiants
Code postal
NR22
Indicatif téléphonique
01328
Carte

La paroisse civile, qui comprend les deux Walsingham ainsi que l’ancien village mĂ©diĂ©val d’Egmere, Ă  prĂ©sent dĂ©sertĂ©, a une superficie de 18,98 km2 et une population de 864 habitants rĂ©partis en 397 foyers au recensement de 2001. La paroisse est sous la juridiction du district non mĂ©tropolitain de North Norfolk pour les affaires relevant du gouvernement local[3].

C’est au XIe siĂšcle que Walsingham devint un PĂšlerinage marial important aprĂšs que la Vierge Marie fut apparue Ă  la noble saxonne Richeldis de Faverches (en) en 1061. Richeldis reçut l’ordre de construire une rĂ©plique de la maison de la Sainte Famille de Nazareth[4], en l’honneur de l’Annonciation. La Sainte Maison fut construite en bois et ornĂ©e d’une statue de bois de la Vierge Marie en TrĂŽne tenant l’Enfant JĂ©sus assis dans ses bras. Walsingham resta durant tout le Moyen Âge l’un des plus grands pĂšlerinages d’Europe du Nord.

Le prieuré

Les ruines de l'abbaye de Walsingham.

En 1153, un prieurĂ© de moines Augustins s’établit sur le site Ă  une dizaine de kilomĂštres de la mer prĂšs de la cĂŽte nord du Norfolk et prospĂ©ra pendant les siĂšcles suivants. FondĂ©e au temps d’Édouard le Confesseur, la chapelle de Notre-Dame de Walsingham fut confiĂ©e aux moines augustins un siĂšcle plus tard et incorporĂ©e au prieurĂ©. Ce sanctuaire fut d’abord un lieu de pĂšlerinage renommĂ©. Les fidĂšles y affluaient de toutes les rĂ©gions d’Angleterre et du continent, jusqu’à sa destruction par le roi Henry VIII en 1538. De nos jours, la route principale des pĂšlerins passant par Newmarket, Brandon et Fakenham est encore appelĂ©e Palmers' Way (la voie des pĂšlerins).

Les moines de Walsingham reçurent de nombreux dons en terres, argent et Ă©glises, et le sanctuaire de Notre-Dame fut le tĂ©moin de plusieurs miracles. Des rois d'Angleterre s’y rendirent, parmi lesquels Henry III (en 1231 ou 1241), Edward I (en 1289 et 1296), Edward II en 1315, Edward III en 1361, Henry VI en 1455, Henry VII en 1487 et enfin Henry VIII, qui fut ensuite l'auteur de sa destruction.
Érasme, accomplissant un vƓu, fit un pĂšlerinage depuis Cambridge en 1511, et laissa comme offrande un recueil de vers en grec oĂč il exprimait sa piĂ©tĂ©. Treize ans plus tard il Ă©crivit son recueil des pĂšlerinages dans lequel la richesse et la munificence de Walsingham sont signalĂ©s et certains des miracles les plus fameux rationalisĂ©s. Deux Ă©pouses d’Henry VIII Catherine d'Aragon et Anne Boleyn, accomplirent elles aussi le pĂšlerinage de Walsingham.

En 1537 le dernier Prieur, Richard Vowell, prĂȘta allĂ©geance Ă  Thomas Cromwell par opportunisme. Son subordonnĂ© Nicholas Milcham fut en revanche accusĂ© de conspiration et de rĂ©bellion contre le dĂ©cret de suppression des monastĂšres. Convaincu du crime de haute trahison sur des preuves insignifiantes, il fut pendu Ă  la muraille extĂ©rieure du prieurĂ©. En juillet 1538, le Prieur Vowell consentit Ă  la destruction du prieurĂ© de Walsingham et alla jusqu'Ă  prĂȘter main-forte aux agents du roi pour enlever la statue de la Vierge ainsi que de nombreuses piĂšces d'ornement d'or ou d'argent. Il participa aussi au pillage gĂ©nĂ©ral du sanctuaire. En rĂ©compense de sa complicitĂ©, il se vit octroyer une pension de 100 livres par an, une grosse somme pour l'Ă©poque, tandis que quinze moines reçurent des pensions comprises entre 4 et 6 livres.

Une fois le sanctuaire dĂ©pouillĂ© et le prieurĂ© dĂ©truit, le site fut vendu sur ordre d’Henry VIII Ă  un certain Thomas Sidney pour la somme de 90 livres, et un manoir privĂ© fut ensuite Ă©difiĂ© Ă  cet endroit. Onze personnes, dont le prieur en second de l'abbaye, furent pendues ou Ă©cartelĂ©es. L'or et l'argent du sanctuaire furent emportĂ©s Ă  Londres ainsi que la statue de Marie et de JĂ©sus qui fut finalement brĂ»lĂ©e.

La Walsingham lament

Une ballade anonyme de la fin du XVIe siÚcle, la Walsingham Lament (« la lamentation de Walsingham »), résume le sentiment populaire catholique aprÚs la destruction du monastÚre[5] :

Notre-Dame de Walsingham.
PremiĂšres mesures du Walsingham de Byrd.
PremiĂšres mesures du Walsingham de John Bull, le thĂšme.

Elle contient notamment ces lignes célÚbres :

Weep Weep O Walsingam,
Whose dayes are nights,
Blessings turned to blasphemies,
Holy deeds to despites

Sinne is where our Ladye sate,
Heaven turned is to helle;
Satan sitthe where our Lord did swaye,
Walsingham O farewell!

Pleure, pleure ĂŽ Walsingham
Toi dont les jours sont maintenant des nuits
Les bénédictions changées en blasphÚmes
Les saintes actions en méfaits

Le pĂ©chĂ© s’est installĂ© oĂč se trouvait notre Dame
Le ciel est devenu l’enfer
Et Satan s’est assis à la place de notre Seigneur
Adieu Ô Walsingham !

Ce poĂšme a inspirĂ© deux compositeurs anglais de l'Ă©poque Ă©lisabĂ©thaine, William Byrd qui composa un thĂšme Ă  22 variations, et John Bull qui Ă  partir du mĂȘme thĂšme composa 30 autres variations. Ces deux Ɠuvres figurent dans la compilation du Fitzwilliam Virginal Book.

Renouveau

La Procession anglicane nationale dans les ruines de l’abbaye, en mai 2003.

En 1897, la chapelle Slipper, tout juste rénovée, est érigée par le pape Léon XIII en sanctuaire catholique[6].

Depuis 1922, Ă  l'initiative du prĂȘtre anglo-catholique Alfred Hope Patten (en), un sanctuaire anglican est rĂ©tabli Ă  Walsingham, et des pĂšlerinages organisĂ©s durant les mois d'Ă©tĂ©. Le PĂšlerinage National anglican a lieu Ă  Spring Bank Holiday (le lundi suivant le dernier dimanche de mai) et se heurte rĂ©guliĂšrement Ă  des barrages protestants. Le point culminant de l'annĂ©e est l'arrivĂ©e du pĂšlerinage de PĂąques de la Croix des Ă©tudiants (Student cross) le Vendredi saint.

L’Angleterre a Ă©tĂ© consacrĂ©e une nouvelle fois comme « dot de Marie » le dimanche au sanctuaire de Walsingham. En raison de la pandĂ©mie du Covid-19, les fidĂšles Ă©taient invitĂ©s Ă  s’unir Ă  cette consĂ©cration depuis leur domicile[7].

Invocation
« Ô Sainte Vierge Marie, MĂšre de Dieu, et notre plus douce Reine et MĂšre, jetez un regard misĂ©ricordieux sur l’Angleterre, votre dot, et sur nous tous, ceux qui espĂ©rons et avons confiance en vous. »

Catholiques et anglicans partagent la dĂ©votion envers Notre-Dame de Walsingham et les deux confessions ont un sanctuaire dans ce lieu oĂč la Vierge serait apparue en 1061[8]. À l’époque, l’Angleterre Ă©tait une des rĂ©gions europĂ©ennes oĂč la dĂ©votion mariale Ă©tait forte et le sanctuaire, rapidement Ă©difiĂ© aprĂšs les apparitions, Ă©tait un des principaux lieux de pĂšlerinage au monde avec Rome, Saint-Jacques-de-Compostelle et JĂ©rusalem. Avec l’instauration de l’anglicanisme et la rĂ©forme, le lieu est cependant tombĂ© dans un relatif oubli, avant de revenir au premier plan au XXe siĂšcle[9].

Références

  1. Ordnance Survey (2002). OS Explorer Map 251 - Norfolk Coast Central. (ISBN 0-319-21887-2).
  2. « Welcome to Walsingham », Walsingham Parish Council Clerk (consulté le )
  3. Office for National Statistics & Norfolk County Council (2001). Census population and household counts for unparished urban areas and all parishes.
  4. La Sainte Famille de Nazareth, un modĂšle pour tous. News.va.
  5. Sanctuaire de Walsingham, le « Nazareth Â» de l'Angleterre.
  6. (en) Louise Priest, New Bishop oversees pilgrimage, BBC Norfolk
  7. Xavier Le Normand, « L’Angleterre se consacre Ă  nouveau comme « dot de Marie » », La Croix,‎ (lire en ligne)
  8. D'une maniÚre générale, la théologie anglicane est tolérante d'une grande variété de positions et de pratiques concernant la dévotion mariale. Le théologien anglican Hugh Montefiore rappelle que les anglicans ne souscrivent ni à l'immaculée conception, ni à l'assomption de Marie, mais que "les chrétiens l'honorent et la vénÚrent à juste titre comme l'un des grands saints de Dieu. Dieu l'a honorée de façon exemplaire en la choisissant comme mÚre de Jésus". Voir : (en) Hugh Montefiore, Credible Christianity: The Gospel in Contemporary Society (Un christianisme crédible : l'évangile dans la société contemporaine), William B Eerdmans Publishing Co, (ISBN 0802837689), p. 94.
  9. Notre Dame de Walsingham veille sur l'Angleterre.

Sources

Articles connexes

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