Voie verte de Vals-les-Bains Ă Saint-Paul-le-Jeune et Vallon-Pont-d'Arc
La Voie verte de L’Étoile de Vogüé (L'Étoile ferroviaire ardèchoise), parfois appelée via Ardèche[1], voie verte des Gorges de l'Ardèche entre Ruoms et Vallon-Pont-d'Arc [2] ou encore voie verte en Ardèche méridionale[3], est partiellement réalisée le long de l'itinéraire de deux anciennes voies ferrées du sud du Vivarais. Elle s'inscrit dans le schéma départemental en faveur du vélo[4] et un réseau de voies vertes en Sud-Ardèche[5].
Voie verte de L'etoile de VogĂĽĂ© | |
Localisation | Ardèche |
---|---|
Type | Voie verte |
Longueur | 16 km (aménagée et sécurisée) km |
Revêtement | Enrobé lisse et Stabilisée |
Origine | Chemin de fer |
Départ | Lalevade-d'Ardèche |
Arrivée | Grospierres, extension jusqu'à Gagnières en cours. |
Description du projet et historique
La reconversion partielle en train touristique et perspective de réouverture au trafic voyageurs classique
À la fin des années 1980, la SNCF décide de cesser définitivement l'exploitation de toutes les lignes desservies par le dépôt du Teil, dont les lignes de Vogüé à Lalevade-d'Ardèche et du Teil à Alès. Une association "Viaduc 07" est créée et récupère progressivement la portion de voie ferrée entre Vogüé et Vogüé gare (ligne de Vogüé à Lalevade-d'Ardèche) et de Vogüé gare au Teil (ligne du Teil à Alès).
En 2008, la Région Rhône-Alpes prévoit la réouverture de tout ou partie des deux lignes concernées :
- à l'horizon 2020 pour la ligne du Teil à Alès entre Le Teil, Vogüé gare et Ruoms (dans la perspective de desservir le secteur de Vallon-Pont-d'Arc et notamment l'Espace de restitution de la grotte Chauvet
- à l'horizon 2030 (prospective) pour la ligne de Vogüé à Lalevade-d'Ardèche entre Vogüé gare et Aubenas, la portion précédente permettant alors des liaisons directes entre la vallée du Rhône et la capitale albenassienne[6]
En raison de sérieuses difficultés financières, l'association Viaduc 07 doit arrêter les circulations de train touristique en 2011[7].
Le Tribunal de Grande Instance prononcera sa liquidation judiciaire fin 2011.
Réflexions en Sud-Ardèche
Fin 2008, le Syndicat Intercommunal pour le Thermalisme et l’Environnement (SITHERE) est sollicité par trois communautés de communes (Pays d’Aubenas-Vals, Gorges de l’Ardèche et Pays de Jalès) sur leurs projets de voies vertes (accompagnement à la définition, à la mise en œuvre et au financement des projets)[5]. Les études débouchent sur un programme de voies vertes reliées entre elles et reprenant en grande partie les anciennes voies ferrées du plateau sud-ardèchois[5]. Le linéaire total est de 85 km[5].
Schéma départemental en faveur du vélo et soutiens du projet
En 2011, l'Ardèche adopte le Schéma départemental en faveur du vélo. Parmi ses objectifs se retrouvent le développement du tourisme, des loisirs ou encore des accès aux collèges du territoire[4]. Ces différentes fonctions peuvent être assurées en particulier par des voies vertes[8].
Le projet départemental comprend donc des véloroutes / voies vertes généralement aménagées sur l’itinéraire d'anciennes voies ferrées[4] comme La Dolce Via dans la vallée de l'Eyrieux (sur 80 km entre Saint-Laurent-du-Pape et Le Cheylard) ou la voie douce de la Payre (sur 8 km entre Le Pouzin et Chomérac). Les intercommunalités (communautés de communes) réalisent les aménagements. Le département participe au financement et propose son aide en matière de faisabilité technique et communication / promotion avec notamment le recours à une charte signalétique et l'emploi d'un identifiant[8]. Ces tronçons sont présentés au public sous la marque Voies douces de l'Ardèche et reconnaissables à leur illustration de chèvre faisant du vélo, la Biclette[9].
Dans le cadre de ce schéma, le département encourage la réalisation de la voie verte du Sud-Ardèche entre Vals-les-Bains, Aubenas, Vogüé gare, Ruoms et Saint-Paul-le-Jeune sur l'itinéraire des anciennes voies ferrées et une antenne entre Ruoms et Vallon-Pont-d'Arc[4].
De son côté, sans revenir sur l'objectif de réouverture à terme des voies ferrées concernées dans son Schéma régional des services de transport[6], la Région subventionne également la transformation en voie verte.
La mise en Ĺ“uvre
La Communauté de communes du Pays d’Aubenas-Vals (CCPAV) étudie la réalisation de la voie verte sur son territoire depuis Vals-les-Bains jusqu’à Saint-Didier-sous-Aubenas[10]. Le tracé, dangereux en voie partagée par endroit, reprendrait celui de l'ancienne voie de chemin de fer de Vogüé à Lalevade-d'Ardèche. Un premier tronçon à Aubenas est ouvert en [10].
La Communauté de communes des Gorges de l’Ardèche (CCGA) lance la réalisation de la voie verte sur son territoire, soit 28 km entre Vogüé et Grospierres. Une convention de passage pour les déplacements non motorisés est établie avec le Syndicat des Eaux du Bassin de l’Ardèche (Seba) qui a racheté les parcelles des voies ferrées pour enfouir le réseau d’eau potable[11]. L'itinéraire comprend environ 8 viaducs, 2 tunnels, 14 passages inférieurs, 7 passages supérieurs, 25 ouvrages hydrauliques et 7 traversées de route départementale[11].
Le , un premier tronçon aux caractéristiques de voie verte (jalonnement, qualité du revêtement, etc.) est ouvert entre Neovinum à Ruoms et le ruisseau de Chautron à Pradons[11] - [12].
Fin 2014, la portion de Ruoms (Mas de Barry) jusqu’à Sampzon (La Bastide) est achevée[11].
En 2015, à l'occasion d'une initiation d'écoliers de la région au "Voyage itinérant à la découverte de l’Ardèche", la partie non aménagée sur la commune de Grospierres est débroussaillée[13].
En , la portion entre Sampzon et Grospierres est aménagée. On peut donc parcourir la voie verte de Pradons jusqu'à Grospierres (Le Bournet) ainsi que sur le tronçon entre Vogüé et Vogüé gare auparavant utilisé par le train touristique de l'Ardèche méridionale[14]. Il est même désormais possible de parcourir à pied ou à vélo l'itinéraire de Vogüé jusqu'à Grospierres (uniquement en VTT pour certaines sections)[15].
Tracé détaillé du nord vers le sud : de Lalevade-d'Ardèche à Saint-Paul-le-Jeune
Voie verte du Malpas, de Lalevade-d'Ardèche à Vals-les-Bain (carrefour D19 / N102 au carrefour D578C / N102)
Le tracé reprendrait celui de l'ancienne voie de chemin de fer de Vogüé à Lalevade-d'Ardèche. De Prades à Lalevade, tracé dangereux en voie partagée (absence de visibilité et extrème étroitesse de la voie, en zone urbanisée et inondable).Un tracé alternatif sans danger avait été proposé par des riverains sur l autre rive mais rejeté par les élus sans concertation. Des accidents graves sont donc à prévoir !
Longueur : 2.28 km.
Statut actuel : Non réalisée.
État de la plateforme : Praticable en randonnée ou VTT (débroussaillée).
Infrastructures traversées : 2 viaducs dont le viaduc de Prades (256 m) et le viaduc du Malpas (117 m).
Voie verte de l’Ardèche Méridionale, de Labégude à Aubenas (carrefour D435 / N102)
Le tracé reprendrait celui de l'ancienne voie de chemin de fer de Vogüé à Lalevade-d'Ardèche[3].
Longueur : 4,3 km
Statut actuel : Une partie réalisée (1,7 km)
État de la plateforme : Une portion d’environ 1,7 km a été réalisée par la CCPAV et ouverte fin « depuis le pont sur la déviation à hauteur de Labégude jusqu’au chemin du Four au quartier Roqua »[10], la portion non aménagée reste débroussaillée et praticable à pied.
Infrastructures traversées : 1 pont et 1 tunnel, dont le pont sur le ruisseau de Mercouare (20 m) (aménagé et sécurisé), le tunnel de Baza (172 m) (non aménagé mais praticable à pied).
Voie verte de l’Ardèche Méridionale, de la gare d'Aubenas à Vogüé-Gare
Ce tracé reprend celui de l'ancienne voie de chemin de fer de Vogüé à Lalevade-d'Ardèche[3].
Longueur : 8.1 km + (4.3 km avec la portion "De Labégude à Aubenas").
Statut actuel : Une partie réalisée (1.5 km).
État de la plateforme : Praticable en randonnée ou VTT sur la partie non aménagée. (une partie ouvert à la circulation depuis début 2016[14], Voie verte avec revêtement dur accessible aux personnes à mobilité réduite[14] ).
Infrastructures traversées : 5 viaducs, 2 pont, et 1 tunnel, dont le viaduc de Riampont (120 m), le viaduc sur l'Auzon (58 m), le pont sur la D104 (), le viaduc du Tresor (116 m), le tunnel de L'ecluse (84 m), le viaduc de Vogüé (203 m, aménagé et sécurisé), et le viaduc sur l'Auzon (55 m, aménagé et sécurisé).
De Saint-Sernin à Largentière
Ce tracé reprend celui de l'ancienne voie de chemin de fer Saint-Sernin à Largentière
Longueur : 12.5 km
Statut actuel : En projet
État de la plateforme : Praticable en randonnée ou VTT (débroussaillée).
Infrastructures traversé : 3 viaducs, 1 tunnel et 2 passages couvert sous route, le viaduc de Largentière (151 m), le viaduc de Montréal (97 m),
le tunnel de la Croisette (236 m), et le viaduc de la Lande (105 m).
Via Ardèche, de Vogüé gare à Gropierres
Ce tracé reprend celui de l'ancienne voie de chemin de fer du Teil à Alès[3].
Longueur : 19.5 km
Statut actuel : Une partie réalisée (13 km)
État de la plateforme : Voie verte avec revêtement stabilisée et dur accessible aux personnes à mobilité réduite ouvert à la circulation depuis au moins début 2016[14].
Infrastructures traversé :
Via Ardèche, de la gare de Grospierres à Saint-Paul-le-Jeune à Gagnières
Ce tracé reprend celui de l'ancienne voie de chemin de fer du Teil à Alès[3].
La majeure partie de cette portion se situe sur les communes de Beaulieu et Saint-Paul-le-Jeune membres de la Communauté de communes Pays des Vans en Cévennes. Lors du Conseil communautaire du , en raison du coût de transformation en voie verte, l'aménagement de la plateforme sur cette portion en chemin de randonnée (essentiellement débroussaillage et entretien) a été évoqué[16].
Longueur : 20.8 km
Statut actuel : En Projet
État de la plateforme : Praticable en randonnée ou VTT.
Infrastructures traversées :
Tracé d'est en ouest : de Ruoms à Vallon-Pont-d'Arc
Longueur : 8 km
Tracé : réalisé.
État de la plateforme : revêtement stabilisé.
Entre Ruoms et Vallon-Pont-d'Arc, une ancienne voie ferrée a existé mais abandonnée et déclassée en 1923[17], il n'en reste pas de plateforme, contrairement aux lignes de Vogüé à Lalevade-d'Ardèche et du Teil à Alès. Par ailleurs, construite à l'économie, elle empruntait les ponts déjà existants[17] qui constituent un goulot d'étranglement. Dès lors, un aménagement véloroute - voie verte est moins facile à réaliser car il doit respecter certains critères notamment de relief.
Au nord, des chemins peu fréquentés pourraient être labellisés "voie verte" mais ils ne remplissent pas les critères de dénivelé. Dans ce cas, on s'oriente généralement vers une véloroute (un itinéraire ouvert à la circulation des véhicules motorisés). Mais le trafic doit être limité or le franchissement de la rivière Ardèche constitue une contrainte forte. Une route existante (D579) emprunte les gorges et présente un dénivelé modéré mais son trafic est important, notamment l'été. Son élargissement (ou réalisation d'une piste cyclable parallèle) est également compliqué car elle longe la falaise et borde la rivière.
Notes et références
- « Via Ardèche : 13 kms de voie douce entre Vogüé et Saint-Maurice-d’Ardèche,et de Pradons a Gropierres », sur Site Internet France Bleu Drôme-Ardèche, (consulté le )
- p. 24 « Le schéma directeur cyclable et son application - Réalisation de la voie verte entre Vogüé et Grospierres », sur Site Internet du ministère de l'Ecologie, (consulté le )
- « Découvrez en vélo », sur Site Internet du Syndicat Intercommunal pour le Thermalisme et l’Environnement (consulté le )
- « Schéma départemental en faveur du vélo », sur Site Internet du Conseil départemental de l'Ardèche, (consulté le )
- Adeline BOILLON – SITHERE, « Le schéma directeur cyclable et son application - Mise en place et cohérence au niveau du territoire sud-ardéchois », sur Site Internet du ministère de l'Ecologie, (consulté le )
- Voir p. 3 du « Schéma Régional des Services de Transport pour des transports durables - Atlas de cartes - Présentation des rapports à l’assemblée plénière du Conseil régional du 10 avril 2008 », sur Site Internet de la Région Rhône-Alpes, (consulté le )
- Revue "voie Ă©troite" no 250 (juin-juillet 2012), p. 12
- Annick CHALBOS – Conseil général de l'Ardèche, « Le schéma directeur cyclable et son application - Exemple du schéma directeur de l’Ardèche », sur Site Internet du ministère de l'Ecologie, (consulté le )
- "Biclette" est un mot-valise formé de "biquette" et "bicyclette"
- « La voie verte : que du bonheur ! », sur Site Internet de la Communauté de communes du Pays d’Aubenas-Vals (consulté le )
- « Historique de la voie verte », sur Site Internet de la CCGA (consulté le )
- Communauté de communes des Gorges de l'Ardèche, « Arrêté du Président de la Communauté de communes des Gorges de l'Ardèche portant ouverture au public du tronçon de la voie verte à Ruoms de Néovinum et le ruisseau de Chautron », sur Site Internet de la CCGA, (consulté le )
- « 200 élèves de primaire à la découverte de la voie verte du Sud-Ardèche », sur Site Internet du CREPS Rhône-Alpes, (consulté le )
- La lettre de la communauté de communes des Gorges de l'Ardèche n°19, p. 10 « Voie verte », sur Site Internet de la communauté de communes des Gorges de l'Ardèche, (consulté le )
- « Voie verte des gorges de l'Ardèche », sur Forum lié au site www.velo-ravel.net, (consulté le )
- « Communauté de Communes « Pays des Vans en Cévennes » - Compte rendu de la séance du conseil communautaire du lundi 23 février 2015 », sur Site Internet de la commune de Malbosc, (consulté le )
- Michel Braun, Sur les rails d'Ardèche et du Vivarais, Breil-sur-Roya/Clermont-Ferrand, Les Editions du Cabri en collaboration avec De Borée éditions, coll. « Sur les rails », , 160 p. (ISBN 2-908592-97-5)
Liens externes
Un compte-rendu de visite sur le terrain le lundi accompagné de photos : « Lundi 27 juillet 2015 : Future Voie Verte des gorges de l'Ardèche – Pradons - Vogué », sur Site Internet de RAVEL, réseau autonome de voies lentes, (consulté le )