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Virgilio Malvezzi

Virgilio Malvezzi, né le à Bologne et mort le à Castel Guelfo di Bologna, est un écrivain, homme politique et historien italien.

Virgilio Malvezzi
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Pseudonymes
Grivilio Vezzalmi, L'Esposto
Formation
Activités
Autres informations
Membre de
Accademia dei Desiosi (Rome) (d)
Accademia dei Gelati
Mouvement
Blason

Célébré par ses compatriotes comme penseur politique et écrivain laconique sans égal, Virgilio Malvezzi voit sa renommée devenir européenne à la suite de la parution du Romulo (1629), une biographie politique du premier roi de Rome. Avec le Romulo, l'écriture de Malvezzi allait devenir aux yeux des contemporains, en particulier des Italiens et des Espagnols, un modèle de laconisme et de forme aphoristique, synonyme, depuis le siècle précédent, d'une écriture du conseil et de la prudence. On connaît à ce jour deux versions castillanes du Romulo de Virgilio Malvezzi, celles de Francisco de Quevedo et de Teodoro Del Aula, premières d'une riche série de traductions espagnoles des œuvres du Marquis bolonais qui se succédèrent au cours de la première moitié de la décennie de 1630[1]. Dans les mêmes années, deux œuvres de Malvezzi sont traduites en français par l'ami des Pascal, Charles de Vion d'Alibray, sous les titres Tarquin le Superbe (1644) et Le Romulus (1645) et ses Discours sur Tacite, sont traduits en anglais par sir Richard Baker (1642).

Biographie

Littérateur estimable, Malvezzi a obtenu une place parmi les savants précoces[2]. Il était né à Bologne, le , de parents illustres ; mais comptant pour rien les avantages de la naissance, si elle n’est accompagnée du mérite personnel, il s’appliqua aux études avec une telle ardeur, qu’à l’âge de dix-sept ans, il fut reçu docteur en droit. Il étudia ensuite la théologie, la philosophie, la médecine, la fortification, et même l’astrologie, science qui comptait alors de nombreux partisans ; et il chercha, dans la culture des arts agréables, un noble délassement.

Destiné par sa famille à l’état militaire, il fit ses premières armes sous les ordres du duc de Feria, gouverneur du Duché de Milan. Le 27 juillet 1627 il devint sénateur de Bologne. Il s’embarqua en 1636 pour l’Espagne où il fut nommé historiographe officiel. Il devint lui-même l'ami du comte et duc d'Olivares, ministre de Philippe IV. « l'estime réciproque entre les deux personnages reposait sur des affinités profondes, politiques, spirituelles et stylistiques. Aux yeux d'Olivares, Malvezzi était à la fois un instrument actif de la monarchie hispanique, le porte-parole de ses propres desseins et le modèle d'une éloquence chrétienne et aristocratique. »[3]

Malvezzi entra au Conseil de guerre de Philippe IV, puis au Conseil collatéral de Naples, enfin au Conseil d’État de Milan. Après une ambassade extraordinaire en Angleterre, il fut attaché au cardinal infant gouverneur des Pays-Bas espagnols avec la tâche de rassembler les opposants contre Richelieu. Après la disgrâce de son grand mécène à Madrid, le comte et duc d’Olivares, Gaspar de Guzmán, il retourna à Bologne, où il reprit les fonctions de sénateur auxquelles il ajouta encore celles de gonfaloniere di giustizia. Il mourut à Bologne le .

Il était membre de l’Académie des Gelati de Bologne.

Œuvres

  1. Discorsi sopra Cornelio Tacito, Venise, 1622 in-4° ; ibid., 1635, même format. Malvezzi n’avait que vingt-trois ans, lorsqu’il publia cet ouvrage, où il montra plus d’érudition que de jugement ;
  2. Ragioni per le quali i litterati credono di non potersi avanzare nelle corti, etc. Ce discours, dont le but est de dissiper les préventions des littérateurs contre les courtisans, a été publié par Mascardi, dans ses Saggj accademici, etc., Venise, 1630, in-4° ;
  3. Il Romulo. – Il Tarquinio superbo. Malvezzi avait, dit-on, composé sur le même plan, les Vies des sept rois de Rome ; mais il n’a publié que celles qu’on vient de citer : elles eurent le plus grand succès, et furent traduites dans la plupart des langues de l’Europe. – Il Davide perseguitato, traduit en latin, en français, et en anglais. – Il ritratto del privato politico cristiano ; c’est un panégyrique du comte de San Lucar. Ces quatre ouvrages ont été réunis sous ce titre : Opere istoriche e politiche del march. Malvezzi, Genève, 1635, 1656, Venise, 1662, 2 vol. in-12. Ces titres, réédités plusieurs fois en Italie, traduits dans six langues européennes et même en latin, font du Marquis le champion du néo-laconisme. Le ton philosophique de ses maximes, la morale sévère et aristocratique du néo-stoïcisme, la difficulté d'une prose qui exige l'effort constant du lecteur sont, pour certains, autant de signes de génie chez l'écrivain bolonais. Ils lui ont gagné en tout cas de nombreux partisans, mais aussi le rejet et la censure de la part des milieux classicistes romains. L'Espagne, en revanche, le reçoit de façon unanime en grand écrivain. Les éloges de ses collègues « conceptistes » font preuve d'une réussite qui semble toute naturelle dans la patrie des maîtres latins du style bref : Quevedo traduit en 1632 Il Romulo en espagnol et dit dans la préface toute son admiration et sa sympathie vis-à-vis de Malvezzi, qu'il fréquentera par la suite à Madrid. Gracián lui consacre aussi plus tard des phrases fort élogieuses dans l'Agudeza y arte de ingenio et dans le Criticón[4] ;
  4. Il ritratto del privato politico cristiano, Bologna, Monti e Zenero, 1635. Le succès de cet ouvrage fut considérable, comme celui des autres livres de Malvezzi : aux dix-sept éditions italiennes qui se succèdent jusqu'à la fin du siècle, il faut ajouter la traduction espagnole (1635), portugaise (1650), latine (1641), anglaise (1647), allemande (1652) et hollandaise (1679). Il existe aussi une étude préalable sur la fortune d'Olivares chez les lettrés italiens : Mito e metafora del conte-duca nella letteratura italiana del Seicento (con un memoriale inedito di Fulvio Testi), dans AA.VV., Da Dante al Novecento. Studi offerti a Giovanni Getto, Milan, 1970, p. 319-344.
  5. Considerazioni con occasione d’alcuni luoghi delle vite d’Alcibiade e di Coriolano, Bologne, 1648 in-4° ; trad. en anglais ;
  6. I Successi principali della monarchia delle Spagne nell’anno 1639, Anvers, 1641, in-16. Les deux ouvrages précédents, réunis, ont été publiés à Genève, 1650, in-12 ;
  7. Introduzione al racconto dei principali successi accaduti sotto il comando di Filippo IV[5], Rome, 1651, in-4°. Cet ouvrage et le précédent ont été traduits par l’auteur, de l’espagnol, langue dans laquelle il avait cru devoir les faire paraître.

On a encore de Malvezzi quelques opuscules, dont on trouvera la liste dans Orlandi, Notizie degli scrittori Bolognesi, et dans les Mémoires de Niceron, t. XLI.

Notes et références

  1. Alexandra Danet, « El “Rómulo” de Fabricio Lanario de Aragón (Naples, 1635) : notes sur une traduction espagnole méconnue du “Romulo” de Virgilio Malvezzi », Studi secenteschi, no 50, , p. 63.
  2. Johann Klefeker, Bibliotheca eruditorum præcocium, p . 206.
  3. José Luis Colomer, « “Esplicar los grandes hechos de vuestra magestad” : Virgilio Malvezzi historien de Philippe IV », Repubblica e virtù: Pensiero politico e Monarchia Cattolica fra XVI e XVII secolo, , p. 48.
  4. El Rómulo del Marqués Virgilio Malvezzi, traduzido de italiano por Don Francisco de Quevedo Villegas, Pampelune, Viuda de Labayen, 1632 (réeditions : Madrid 1635 ; Tortosa, 1636) ; B. GRACIÁN , Agudeza y arte de ingenio (1642), Discours 57 ; El Criticón (1651-1657), 2e partie, 2e crise ; 3e partie, 9e crise.
  5. L’original espagnol est en quatre livres ; on n’a ici que la traduction du premier.

Voir aussi

Bibliographie

  • « Malvezzi (Virgilio, marquis de) », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littérateurs français ou étrangers, 2e édition, 1843-1865 [détail de l’édition]

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