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Agostino Mascardi

Agostino Mascardi (nĂ© le Ă  Sarzana et mort en dans cette mĂŞme ville) est un Ă©crivain italien de la fin du XVIe et de la première moitiĂ© du XVIIe siècle, qui est surtout connu en France pour ĂŞtre l'auteur d'une Congiura di Fieschi, adaptĂ©e brillamment par Retz[1]. Fils d'Alderano Mascardi, il fut regardĂ© comme l'un des Ă©crivains les plus purs et les plus corrects de son temps. Pierre Bayle Ă©crit d'Agostino Mascardi qu'il fut « l'un des meilleurs orateurs du dix-septième siècle. »[2], et Gabriel NaudĂ© l'appelle « la meilleure plume ou plutĂ´t le Balzac d'Italie »[3].

Agostino Mascardi
Autres informations
A travaillé pour
Ordre religieux
Membre de
Accademia degli Umoristi
Accademia dei Desiosi (d)

Biographie

NĂ© Ă  Sarzana en 1590, Mascardi montra dès sa première jeunesse, de grandes dispositions pour les lettres ; et après avoir terminĂ© ses Ă©tudes, il entra chez les jĂ©suites : mais il ne tarda pas Ă  s'apercevoir qu'il s'Ă©tait trompĂ© sur sa vocation ; et il vint Ă  Rome oĂą ses talents le firent bientĂ´t connaĂ®tre. Le pape Urbain VIII le nomma l'un de ses camĂ©riers d'honneur et lui assigna un traitement de cinq cents Ă©cus, sous la condition qu'il professerait la rhĂ©torique au collège de la Sapience. Son goĂ»t pour les plaisirs l'entraĂ®na dans des dĂ©penses excessives : ni la bienveillance du pontife, ni les libĂ©ralitĂ©s de ses amis ne purent le garantir des suites ordinaires d'une vie dissipĂ©e. ObligĂ© de se soustraire Ă  ses crĂ©anciers, il ne couchait jamais chez lui ; et il Ă©tait toujours obligĂ© de recourir Ă  de nouveaux expĂ©dients, pour se procurer de l'argent. Ce genre de vie mina sa santĂ© ; et il revint Ă  Sarzana, oĂą il mourut d'Ă©puisement, en 1640. Mascardi Ă©tait de l'Accademia degli Umoristi ; et Tiberio Cevoli y prononça son Ă©loge.

Ĺ’uvres

Agostino Mascardi, Silvarium libri IV. Antverpiae, ex officina Plantiniana, 1622.

On trouvera dans les Mémoires de Niceron, t. XXVII, le catalogue de ses productions ; ses harangues n’offrant plus aucun intérêt, on se contentera de citer de lui :

  1. (la) Silvarum libri IV, Anvers, ex Officina Plantiniana, (lire en ligne). C’est le recueil des poésies de sa jeunesse.
  2. Prose volgari, Venise, 1646, in-4° ; cette édition est la plus complète.
  3. Discorsi morali su la tavola di Cebete, Venise, 1627, in-4°. Ces commentaires sur le Tableau de Cébès ont été réimprimés plusieurs fois.
  4. La Congiura del conte Giov. Luig. de Fieschi, ibid., 1627, 1629, in-4° ; traduit en français par Jean-Jacques Bouchard sous le pseudonyme de sieur de Fontenay-Sainte-Geneviève, Paris, 1639, in-8°, 1682, in-12[4]. L’histoire qui y est rapportĂ©e est celle du coup tentĂ© en 1547 sans succès par le jeune comte Giovanni Luigi Fieschi pour renverser Andrea Doria.
  5. Saggi accademici dati in Roma nell’Accademia del Sereniss. Prencipe Cardinal di Savoia da diversi nobilissimi ingegni, raccolti e publicati da Monsig. Agostino Moscardi, Venise, 1630, 1653, 1660, 1674, 1676, in-4°.
  6. Dell’arte historica trattati V, Rome, 1636, in-4° ; avec des additions, Venise, 1646 , in-4°. C'est le meilleur ouvrage de Mascardi ; aussi a-t-on dit qu’il avait mieux rĂ©ussi Ă  donner des leçons d’histoire, qu'Ă  les mettre en pratique. Cependant la première Ă©dition, imprimĂ©e aux frais de l’auteur, n’ayant pas un dĂ©bit aussi prompt qu’il l’avait espĂ©rĂ©, il en envoya un certain nombre d’exemplaires au cardinal Mazarin, qui se chargea de les vendre et de lui en faire passer le prix. Cet ouvrage a Ă©tĂ© louĂ© par Gabriel NaudĂ© «tant Ă  cause de l’élĂ©gance nonpareille de la langue que pour la matière qu’il traite avec beaucoup de jugement»[5].
  7. (la) Dissertationes de affectibus, sive perturbationibus animi, earumque characteribus, Paris, apud Sebastianum Cramoisy, typographum regis ordinarium, (lire en ligne) ;
  8. (la) Ethicae prolusiones, Paris, apud Sebastianum Cramoisy, typographum regis ordinarium, (lire en ligne) «sans doute le chef-d'œuvre de la littérature 'barberinienne'»[6] ;
  9. Oraisons funèbres de la duchesse de Modène (Virginia de MĂ©dicis), et de la princesse de Castiglione (Bibiana Pernestana Gonzaga), Modène, 1615 et 1616, in-4°., en italien. Ces deux pièces citĂ©es par Giovanni Cinelli Calvoli[7], ont Ă©tĂ© inconnues Ă  Niceron. Apostolo Zeno, dans les Notes sur la Biblioth. de Fontanini, a corrigĂ© quelques erreurs commises par Jean-Pierre Niceron et Richard Simon, en parlant de cet Ă©crivain.

Notes et références

  1. Présentation par M. Fumaroli de L'Héroïsme cornélien, genèse et signification d'A. Stegmann, in Revue d'Histoire littéraire de la France no 1, janvier-février, 1971.
  2. Dictionnaire historique et critique. . ., 3e Ă©d., Rotterdam, M. Bohm, 1720, art. Mascardi.
  3. Naudeana et Patiniana, p. 10.
  4. Malina Stefanovska, « La Conjuration de Fiesque de Retz, un essai sur le lien politique », Littératures classiques, vol. 2, no 57,‎ , p. 9-21 (DOI 10.3917/licla.057.0009)
  5. G. Naudé, Lettres de Gabriel Naudé à Jacques Dupuy (1632-1652), éd. P. Wolfe, Edmonton, Lealta/Alta press, 1982, p. 32-34.
  6. Marc Fumaroli, L'âge de l'éloquence, p. 226.
  7. Giovanni Cinelli Calvoli, Biblioteca volante, vol. 3, Venise, Presso G. Albrizzi q. Girolamo, , p. 291

Voir aussi

Bibliographie

  • « Mascardi (Augustin) », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabĂ©tique de la vie publique et privĂ©e de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littĂ©rateurs français ou Ă©trangers, 2e Ă©dition, 1843-1865 [dĂ©tail de l’édition]

Liens externes

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