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Victor Griffuelhes

Victor Griffuelhes, né à Nérac (Lot-et-Garonne) le et mort le à Saclas (Seine-et-Oise), est un ouvrier cordonnier et un militant syndicaliste révolutionnaire.

Les Hommes du jour, n°56, . Dessin d'Aristide Delannoy, texte de Flax.

Il est le cinquième secrétaire général de la Confédération générale du travail (CGT) de 1901 à 1909.

Biographie

Élève au petit séminaire de Nérac jusqu'à quatorze ans, Victor Griffuelhes travaille avec son père jusqu'à ses dix-sept ans. En 1891, il se rend à Bordeaux, à Nantes, à Blois puis Tours. En 1893, il arrive à Paris. Ouvrier cordonnier, il fabrique des chaussures de luxe pour les bottiers du quartier de l'Élysée. En 1899, il est délégué à l'union syndicale de la Seine dont il devient rapidement secrétaire. En 1900, il est élu secrétaire de la Fédération des cuirs et peaux de la CGT.

Le , Griffuelhes devient secrétaire général de la CGT. À sa démission le , la CGT sera devenue la principale et la plus prestigieuse force du mouvement ouvrier en France, dotée d’une stratégie cohérente et d’une assise solide. Griffuelhes aura été un des principaux artisans de cette ascension, son travail d’organisation se doublant d’un effort de théorisation du syndicalisme révolutionnaire. Il a rédigé avec Émile Pouget la charte d'Amiens, adoptée par la CGT en 1906.

Alors que ses premiers choix politiques sont du côté des socialistes blanquistes, Griffuelhes acquiert progressivement la conviction de la nullité du parlementarisme pour émanciper la classe ouvrière. Il se donne alors entièrement à la CGT naissante. Quelques années plus tard, sa personnalité se confond entièrement avec la confédération.

Ă€ la suite de son expulsion de la Bourse du travail par le gouvernement en 1905, la CGT s'installe rue de la Grange-aux-Belles (10e arrondissement de Paris) grâce Ă  un prĂŞt de 90 000 francs. La loi prohibant Ă  la confĂ©dĂ©ration d'ĂŞtre propriĂ©taire d'un bien immobilier, le siège est acquis par la « sociĂ©tĂ© Victor Griffuelhes et compagnie Â». Certains militants rejetant cette personnalisation du siège du syndicat et le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral Ă©tant impliquĂ© dans une autre affaire pour laquelle il dut prĂ©lever des fonds que la CGT destinait Ă  d'autres fins, Griffuelhes se retrouve en prison, le gouvernement Briand cherchant Ă  obtenir l'Ă©viction du secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de la CGT. Le ministre de l’IntĂ©rieur Georges Clemenceau sut jouer des inimitiĂ©s qu’il s’était crĂ©Ă©es au bureau confĂ©dĂ©ral pour contribuer Ă  le faire chuter. En 1908, il est arrĂŞtĂ© avec 30 autres cadres cĂ©gĂ©tistes Ă  la suite de la grève de Draveil-Villeneuve-Saint-Georges, et ne peut donc participer au congrès de Marseille en , au cours duquel la confĂ©dĂ©ration entĂ©rine une motion antimilitariste. C'est le PrĂ©fet de Police de la Seine, Louis LĂ©pine, qui procède personnellement Ă  son arrestation[1]. Griffuelhes choisit de dĂ©missionner en [2].

Il participe alors à la revue La Vie ouvrière, tribune de la tendance syndicaliste révolutionnaire fondée par Pierre Monatte et, après la guerre, et avoir soutenu brièvement les communistes, il appuie l’action des syndicalistes révolutionnaires au sein des Comités syndicalistes révolutionnaires (CSR).

Citation

« À cette théorie [la conception guesdiste de l'action des syndicats], nous opposons la nôtre : adversaires de l'État et de toutes ses institutions au point de vue politique, adversaires de l'État et de toutes ses institutions au point de vue syndical[3] - [4]. »

Publications

  • « Romantisme rĂ©volutionnaire Â», L'Action directe, no 15, [5]
  • L'Action syndicaliste, Bibliothèque du mouvement socialiste, IV, Librairie des sciences politiques et sociales, Paris, Marcel Rivière, 1908, texte intĂ©gral
  • « Le syndicalisme rĂ©volutionnaire Â», La Publication sociale, coll. Bibliothèque d'Ă©tudes syndicalistes, no 1, 1909[6]
  • « De 1899 Ă  1909 : la leçon du passĂ© Â», La Vie ouvrière, no 1, [7]
  • Ă€ propos d'un livre (Comment nous ferons la RĂ©volution, par Pataud et Pouget), La Vie ouvrière, no 5, , texte intĂ©gral
  • Voyage rĂ©volutionnaire : impressions d'un propagandiste, M. Rivière (Paris), 1911.
  • Avec Louis Mercier-Vega, Anarcho-syndicalisme et syndicalisme rĂ©volutionnaire, Éditions Spartacus, Paris, 1978

Bibliographie

Notes et références

  1. Anna STEINER, Les En-Dehors, Anarchistes individualistes et illégalistes à la Belle Époque, Paris, Éditions L'Échappée, , p. 63
  2. « Thierry Lepaon acculé à la démission », lemonde.fr, (consulté le )
  3. Texte intégral de l'Action syndicaliste, 1908.
  4. Scan de la brochure originelle de l'Action syndicaliste.
  5. Texte intégral.
  6. Texte intégral ; néo-adaptation en brochure.
  7. Texte intégral.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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