Vicent Andrés Estellés
Vicent Andrés Estellés, né le à Burjassot et décédé à Valence le , est un journaliste, traducteur, écrivain et poète espagnol d'expression catalane.
Biographie
Son père est le boulanger du village. Le futur poète a une sœur, Carme, qu'il cite souvent dans ses vers, de même que ses parents. Son enfance s'écoule dans son village natal. Quand éclate la guerre civile espagnole, il a 12 ans. Cet événement l'oblige à délaisser ses études, mais le petit boulanger lit une pile de livres que lui laisse un voisin : Federico García Lorca, Antonio Machado, Teodor Llorente, Jacint Verdaguer, Josep Carner, Josep Maria de Sagarra, sont alors ses auteurs préférés. Il travaille comme boulanger avec son père, puis comme orfèvre, dactylo et garçon de bureau. Le poète de l'Horta passe sa jeunesse à Valence où il s'attache profondément à la littérature. À cette époque, les auteurs qui l'influencent le plus sont Pablo Neruda, Cesare Pavese, Charles Baudelaire, Paul Éluard, et Walt Whitman ; en langue catalane, Ausiàs March, Rusiñol, Màrius Torres, Salvat-Papasseit, Riba, Verdaguer, Carner et Rosselló Pòrcel.
En 1942, l'apprenti poète publie son premier article dans le journal Jornada, puis part étudier le journalisme à Madrid en qualité de boursier. Il retourne à Valence en 1948 et collabore au journal Las Provincias, où il devient rédacteur en chef.
En 1955, il épouse Isabel Lorente, avec laquelle il a une fille qui décède d'une maladie à l'âge de quatre mois. Cette mort accable le poète ; il publie La Nit, Primera soledat et Coral romput. Puis le couple a encore deux enfants, Vicent et Carmina.
En 1978, il est lauréat du Prix d'honneur des lettres catalanes et, en 1984, du Premi d'Honor de les Lletres Valencianes (prix d'honneur des lettres valenciennes).
Estellés développe dans son œuvre une littérature poétique où la mort, la faim, l'amour, le sexe, la dégradation collective d'un peuple deviennent les principaux protagonistes. Surtout la mort, parce que la guerre civile marque profondément la majeure partie de son œuvre.
En 1990, il reçoit l'hommage de l'Universitat Catalana d'Estiu de Prada (Conflent) et des Premis d'Octubre de la ville de Valence.
Le 27 mars 1993, il meurt à Valence après une longue maladie dégénérative. Il reçoit la même année la Médaille d'or du mérite des beaux-arts du Ministère de l'Éducation, de la Culture et des Sports espagnol à titre posthume[1].
Œuvres
- Poésie
- La ciutat a cau d’orella (« La Ville dans le creux de l’oreille », 1953)
- La nit (« La Nuit », 1956)
- Donzell amarg (« Puceau amer », 1958)
- Lletres de canvi (« Lettres de change », 1970)
- Primera audició (« Première Audition », 1971)
- L’inventari clement (« L’Inventaire clément », 1971
- La clau que obre tots els panys ( « La Clef qui ouvre toutes les serrures », qui contient « Coral romput », 1971)
- Llibre de les meravelles ( « Livre des merveilles », 1971 )
- Recomane tenebres (« Je recommande des ténèbres », 1972)
- Les pedres de l’àmfora (« Les Pierres de l’amphore », 1974) — Prix Lletra d'Or 1972
- Manual de conformitats (« Manuel de conformités », 1977)
- Balanç de mar ( « Bilan de mer », 1978)
- Ofici permanent a la memòria de Joan B. Peset(« Métier permanent à la mémoire de Joan b. Peset », 1979)
- Cant temporal (« Chant temporel », 1980)
- Les homilies d’Organyà (« Les Homélies d’Organyà », 1981)
- Versos per a Jackeley (« Vers pour Jackeley », 1983)
- Vaixell de vidre (« Bateau de verre », 1984)
- La lluna de colors (« La Lune en couleurs », 1986)
- Sonata d’Isabel (« Sonate d’Isabel », 1990)
- Prose
- El coixinet (« Le Petit Coussin », 1988)
- L’oratori del nostre temps (« L’Oratoire du nôtre temps », 1978)
- Tractat de les maduixes (« Traité des fraises », 1985)
- Quadern de Bonaire (« Cahier de Bonaire », 1985)
- La parra boja (« La Vigne folle », 1988)
- Adaptations musicales
Estellés est un des poètes des plus chantés en langue catalane : Ovidi Montllor, Maria del Mar Bonet, Vicent Torrent, Els pavesos, Lluís el Sifoner, Raimon, Esteve Ferrer et beaucoup d’autres, ont mis ses poèmes en musique.
Notes et références
- (es) Juan Carlos Ier et Jordi Sole Tura, « 539/1993 de 2 de abril por el que se concede la Medalla al Mérito en las Bellas Artes, en su categoria de Oro, a las personas que se citan », Boletin de Estado, Madrid, no 95, , p. 11788 (lire en ligne).
Voir aussi
Liens externes
- (ca) Biographie dans la Gran Enciclopèdia Catalana