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Vesse-de-loup

Les vesses-de-loup, ou pets-de-loup au Canada, sont des champignons appartenant à différents genres, très répandus dans les prés et les bois. Elles sont facilement reconnaissables à l'absence de pied, ou du moins d'un pied et d'un chapeau séparés, à leur couleur blanche ou grisâtre, et au fait que, lorsqu'elles sont vieilles, elles se transforment en sacs remplis d'une poussière brune qui est évacuée quand on appuie dessus.

Vesse-de-loup
Nom vulgaire ou nom vernaculaire ambigu :
l'appellation « Vesse-de-loup » s'applique en français à plusieurs taxons distincts.
Description de cette image, également commentée ci-après

Taxons concernés

Dans la famille des Agaricaceae
ou Lycoperdaceae selon l'auteur:
La vesse-de-loup perlée est munie de verrues pointues qui évoquent des canines de loup, la nomenclature mycologique ayant souvent subi l'influence d'une appellation populaire[1].

Le nom grec scientifique du principal genre de ces champignons, Lycoperdon, signifie littéralement « pet de loup », nom vernaculaire de ces espèces fongiques. Une « vesse » désigne en vieux français argotique un gaz intestinal silencieux et malodorant[2]. L'origine de ce nom véhiculé par l'imaginaire populaire est peut-être liée à la poussière qu'émet ce champignon, laquelle dégage une odeur âcre comme la flatulence du canidé ou du gaz relâché par ses excréments, considérés comme mortels (voir la réputation du loup dans la culture), les vesses-de-loup pouvant se confondre avec les jeunes Amanites vénéneuses en boule encore renfermées dans leur volve[3]. Les Britanniques les appellent pour leur part puffballs, du fait qu'elles laissent jaillir des bouffées de « fumée » lorsqu'on les presse. Quant aux Japonais, ils les nomment simplement hokori-také, « champignons à poussière ».

Elles sont parfois confondues avec les Sclérodermes, qui ont une forme semblable aux vesses mais s'en distinguent par une enveloppe épaisse, verruqueuse.

Description

Les vesses-de-loup sont des champignons « gastéromycètes » (les guillemets indiquent que le suffixe utilisé est impropre, car il ne s'agit pas d'une classe), dont la particularité est que leur basidiome (appareil reproducteur des basidiomycètes contenant les spores) se trouve protégé par une membrane appelée péridium. L'hyménium lui-même est appelé gleba. C'est cette gléba qui, en vieillissant, se transforme d'abord en une confiture olivâtre peu appétissante, puis en poussière qui jaillit à la moindre pression.

Les genres se différencient par la façon dont le péridium se déchire : soit il se forme une ouverture au sommet (l'ostiole apical), transformant le champignon en « volcan » (Lycoperdon et Bovista), soit la déchirure est plus irrégulière (Calvatia et Langermannia). Selon la classification phylogénétique, les gastéromycètes formeraient le stade le plus évolué des basidiomycètes.

Elles brunissent peu à peu à maturité.

Diverses espèces mycophages appartenant à plusieurs familles de coléoptères se développent sur les vesses de loup (Lycoperdacées), notamment le cryptophagidé Cryptophagus lycoperdi, les adultes et larves de Caenocara bovistae (Anobiidae), Lycoperdina bovistae, Endomychus coccineus et Mycetina cruciata (Endomychidae)[4].

En principe, aucune vesse-de-loup n'est toxique. Cependant, l'intérêt gastronomique du champignon est limité, d'autant que seuls les spécimens très jeunes peuvent être consommés tant que l'intérieur est blanc. Une exception : la vesse-de-loup géante.

Principales espèces

  • Bovista plumbea : boviste plombĂ©e. Assez commun, ce champignon se prĂ©sente comme une sorte de minuscule pomme de terre, dont il a un peu la forme. La partie externe de son pĂ©ridium beige se craquelle peu Ă  peu, laissant apparaĂ®tre une pellicule gris plombĂ©, d'oĂą son nom.
  • Calvatia excipuliformis : calvatie en coupe. Doit son nom au fait que son pĂ©ridium se dĂ©chire en formant une sorte de coupe (caractĂ©ristique commune aux diverses calvaties). Jeune, le champignon est blanc, recouvert de minuscules verrues.
  • Calvatia gigantea : vesse-de-loup gĂ©ante. Champignon se prĂ©sentant sous forme d'une boule blanche qui peut atteindre la taille d'un ballon de football, voire plus. Il est considĂ©rĂ© comme assez rare, ce qui ne l'empĂŞche pas de se dĂ©velopper parfois en groupes impressionnants dans certaines prairies. Jeune, c'est un comestible intĂ©ressant. La façon la plus simple de le prĂ©parer est d'en couper quelques tranches, qu'on fait cuire Ă  la poĂŞle comme des escalopes de veau.
  • Calvatia utriformis : vesse-de-loup ciselĂ©e. Sporophore pyrifome, parfois globleux, avec une sorte de pied radicant, vigoureux et en fuseau ; d'un blanc pur, verruqueux, puis gris ou tachetĂ© de brun, anguleux lorsque les verrues sont tombĂ©es, s'effondrant dans la partie supĂ©rieure ; jusqu'Ă  15 cm de hauteur et 10 cm de largeur. La glèbe est d'abord blanche olivâtre, brunâtre enfin mĂ»re, elle tombe alors en poussière ; la chair non fertile du pied subsiste longtemps sur place. Assez rare, se trouve dans les champs. Elle est comestible mais de moindre qualitĂ©.
  • Lycoperdon echinatum : vesse de loup hĂ©rissĂ©e. De deux Ă  six centimètres de haut, couleur brun et avec des aiguillons allant jusqu'Ă  cinq millimètres.
  • Lycoperdon foetidum : se prĂ©sente sous forme d'une mini-massue de deux Ă  cinq centimètres de haut. Le pĂ©ridium est blanchâtre, puis gris-blanchâtre, couvert de verrues un peu incurvĂ©es.
  • Lycoperdon lividum ou Lycoperdon spadiceum : de deux Ă  quatre centimètres de haut, de couleur gris-beige Ă  brunâtre, avec une surface granuleuse sans aiguillons.
  • Lycoperdon mammiforme : vesse-de-loup voilĂ©e. MĂŞme aspect gĂ©nĂ©ral que les prĂ©cĂ©dents, mais le champignon forme une sorte de mamelon et, surtout, le pĂ©ridium est recouvert d'un voile qui se dĂ©chire en petits flocons blancs.
  • Lycoperdon molle : se prĂ©sente sous forme d'une mini-massue de deux Ă  sept centimètres de haut. Le pĂ©ridium est crème, puis gris-blanchâtre Ă  cafĂ© au lait, couvert de très petites verrues et de granules.
  • Lycoperdon perlatum : vesse-de-loup perlĂ©e. Se prĂ©sente sous forme d'une mini-massue d'environ cinq centimètres de haut. Le pĂ©ridium est blanc, puis brunâtre, couvert d'aiguillons coniques entre lesquels se dĂ©veloppent de petites verrues.
  • Lycoperdon piriforme : vesse-de-loup en forme de poire. Elle a l'aspect d'une petite poire. Sa couleur est de blanc Ă  gris-brun. Son pĂ©ridium est lĂ©gèrement granuleux.
  • Lycoperdon umbrinum : de deux Ă  six centimètres de haut, de couleur gris-brunâtre Ă  brun foncĂ©, couvert d'aiguillons d'environ un millimètre.

Utilisation

Lycoperdon mixtecorum et Lycoperdon marginatum sont utilisés pour leurs propriétés hallucinogènes dans le Sud du Mexique par les Mixtèques d'Oaxaca à des fins divinatoires[5].

Galerie d'images

  • Vesse-de-loup hĂ©rissĂ©e (Lycoperdon echinatum)
    Vesse-de-loup hérissée (Lycoperdon echinatum)
  • Vesses-de-loup
    Vesses-de-loup
  • Vesse-de-loup
    Vesse-de-loup
  • Vesse-de-loup âgĂ©e avec spores visibles
    Vesse-de-loup âgée avec spores visibles

Calendrier

Notes et références

  1. Bernard Clesse, « Linné, les fleurs et le loup dans l’imaginaire botanique », L’Érable., no 3,‎ , p. 14 (lire en ligne)
  2. Informations lexicographiques et étymologiques de « vesse » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales.
  3. (en) English and Sanskrit, a Common Heritage of Words : With Special Reference to Punjabi, Punjabi University, p. 105.
  4. Rémi Coutin, « Insectes mycophages », Insectes, vol. 3, no 138,‎ , p. 4 (lire en ligne)
  5. Richard Evans Schultes (trad. de l'anglais), Un panorama des hallucinogènes du nouveau monde, Paris, Édition L'esprit frappeur, , 116 p. (ISBN 978-2-84405-098-4)
  6. Ph. Fr. Na. Fabre d'Églantine, Rapport fait à la Convention nationale dans la séance du 3 du second mois de la seconde année de la République Française, p. 30.

Bibliographie

  • Pierre Montarnal, Le petit guide : Champignons (Genève, 1964; Paris-Hachette, 1969).
  • RĂ©gis Courtecuisse et Bernard Duhem (illustrations), Guide des champignons de France et d'Europe : 1752 espèces dĂ©crites et illustrĂ©es, Paris, Delachaux et NiestlĂ©, coll. « Les Guides du Naturaliste », , 544 p. (ISBN 978-2-603-01691-6).
  • Marcel Bon, Champignons de France et d'Europe occidentale (Flammarion, 2004, 2012), 368 p. (ISBN 978-2-0812-8821-8).
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