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Usine élévatoire de Saint-André

L’usine élévatoire de Saint-André ou usine élévatoire de Lille est un établissement élévateur des eaux construit en 1876 à Lille, lors de l'achèvement du canal de Roubaix. Cette unité industrielle (bâtiment, annexes et site industriel) a durant 130 ans pompé une partie de l’eau de la Deûle (dans Lille) pour soutenir le débit du canal de Roubaix (et indirectement celui de l'Espierres tout ou partie de l'année, en période d'étiage ou d'utilisation de pointe (chaque ouverture d'écluse occasionne une perte d'eau, aujourd'hui compensée par une pompe de relevage). Elle a été inscrite au titre des monuments historiques en [1].

Usine élévatoire de Saint-André
Usine élévatoire de Lille
Présentation
Destination initiale
Usine élévatoire
Destination actuelle
Friche industrielle à valoriser
Style
néo-roman, architecture industrielle de brique
Ingénieur
Flamant, Bertin, Rivière & Pelle
Construction
1876-1896
Hauteur
15 m
Propriétaire
Patrimonialité
Localisation
Pays
Région
Département
Commune
Adresse
2 rue du Bastion Saint-André (d)
Coordonnées
50° 38′ 54″ N, 3° 03′ 38″ E
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Situation géographique

L'usine est située rue du Bastion-Saint-André/2 rue Ampère à Lille, sur le territoire de la Métropole européenne de Lille, dans la région des Hauts-de-France. Elle a été construite sur les terrains des anciennes fortifications de la ville, à la limite nord du quartier du Vieux-Lille qui jouxte la commune de Saint-André-lez-Lille.

Histoire

Il est décidé au début du XIXe siècle de construire le canal de Roubaix pour approvisionner en eau une partie des fabriques de Roubaix et Tourcoing, et pour permettre des échanges de péniches avec le nord de L'Europe, mais ce dernier, de par sa situation géographique nécessite d’être alimenté en eau tout ou partie de l'année. Les voies navigables vont donc édifier une usine abritant une machine élévatoire (machine à vapeur). Cette usine élévatrice a été conçue par 4 ingénieurs des voies navigables ; Messieurs Flamant (ingénieur) ; Bertin (ingénieur) ; Rivière (ingénieur) et Pelle (ingénieur)[2]. Elle a été édifiée sur les terrains des anciennes fortifications de la ville de Lille (près de l’actuel quartier dit du Vieux-Lille)[2]. L’usine est terminée en 1876 alors que le canal de Roubaix est en cours d’achèvement (après 50 années de travaux)[2].

Au tournant du XXe siècle (de 1896 à 1902), les deux ailes du bâtiment sont agrandies, et la machinerie est remplacée par une autre. On construit aussi un déversoir souterrain[2]. Des pompes électriques remplacent ensuite les machines à vapeur[2].

130 ans plus tard, une partie des canaux de Lille a été comblée et l'usine est devenue inutile[2].

Le bâtiment existe encore, situé sur une friche industrielle urbaine d'environ 4400 m2.

Au début des années 2000, VNF cherche un porteur de projet immobilier pour reconvertir le site[3], sans concrétisation.

Aujourd'hui, le canal de la Basse Deûle, progressivement comblé jusqu'aux années 1960, n'est plus qu'un bras mort qui se finit en impasse au pied de l'usine élévatoire. Lille Métropole qui a pris la compétence[4] sur les cours d'eau et canaux domaniaux pour le canal de Roubaix et la Marque canalisée, a également mis en place une expérimentation via un « Plan Bleu de Lille Métropole » qui vise notamment à rouvrir une partie des anciens cours d'eau de la ville de Lille. Le périmètre de l'usine élévatoire est inclus dans celui de ce Plan bleu communautaire porté par la ville de Lille et Lille Métropole Communauté Urbaine, qui prévoit de recreuser le canal sur 350 mètres pour remettre le bras de l'« ancienne Basse-Deûle » en navigation et de réaménager les espaces publics qui le bordent[5].
Dans ce cadre la communauté urbaine qui entretemps est aussi devenue propriétaire du site a en 2011 décidé de lancer une étude[6], Il s'agit (depuis ) d'étudier comment transformer et valoriser ce site patrimonial tout en conservant la possibilité d’accès à l’eau[7].

Description

Selon la notice de l'inventaire supplémentaire des monuments historiques le bâtiment principal (quadrangulaire, fait de brique et de béton) mesure 19,37 sur 15 mètres et présente deux niveaux (« salle des machines », « galerie des balanciers »)[2].

Les structures intérieures (colonnes) sont en fonte (colonnes à bases et chapiteaux). Le bâtiment présente des aisseliers courbes, un escalier à vis et une « galerie des balanciers ».

Les piles moulurées sont en « pierre bleue »[2].

Une pierre de calcaire blanc millésime la façade à l'année 1876[2].

La façade comprend trois baies cintrées et est ornée d'une frise d'arceaux de brique au sommet du mur pignon. Un cartouche de pierre sculpté présente des ancres et un trident rappelant le lien à l'eau et à la navigation. Le bâtiment est aussi éclairé par cinq baies latérales vitrées en plein-cintre et protégé par une toiture à double appentis, apposée sur des murs gouttereaux[2] ;

Deux ailes quadrangulaire symétriques s'y ajoutent (sur un seul niveau, surplombant des caves ; À l'arrière, le pignon est aveugle[2].

L'aile droite abritait en 1876 un bureau, un logement, le magasin à charbon, un atelier comprenant une forge et des matériels utiles aux activités de l'usine. Cette aile sera ensuite transformée en salle de repos des ouvriers et entrepôt[2] ;

L'aile gauche abritait une chaudière Farcot ; ensuite remplacée par une pompe électrique. On y trouve aussi des garages et une salle d'archives (ornée de céramique blanche et vitrée)[2] ;

L'eau circulait dans une conduite souterraine en forme de U et dans un déversoir situés sous le bâtiment principal. Son accès est situé au rez-de-chaussée de l'aile gauche[2]. la basse Deûle servait de déversoir d'orage au niveau de l'usine élévatoire[8].

Intérêt patrimonial

Les éléments de décor de l’extérieur du bâtiment de brique rouge évoquent une nef d'église romane, et sa structure intérieure comprend des éléments de fonte, typiques de l’architecture industrielle du XIXe siècle et jugés d’intérêt patrimonial (inscrit MH:1999/12/31[9]).

Ceci a justifié le classement en 1999 de l' « ensemble des bâtiments de l'usine, y compris le mur de clôture et la rigole d'assèchement (cad. TC 8) » [10].

Les bassins filtrants de Leers

L'usine n'étant plus fonctionnelle, en complément du système de pompage après chaque écluse, et pour compenser le risque de manque d'eau du canal de Roubaix en été et éviter d'avoir à l'alimenter via les eaux de la Deûle encore très polluées, le Projet "Blue links" (projet de remise en navigation des « canaux de la liaison DeûleEscaut », qui comprend la Marque canalisée, le canal de Roubaix et le canal de l'Espierres[11] a proposé d'utiliser les eaux de la station d'épuration de Wattrelos (après une épuration complémentaire via des bassins filtrants), ce projet ayant aussi une dimension écopaysagère et pédagogique (site ouvert au public)[12].

Entretien du patrimoine

Cet entretien est préventif et curatif et il a été délégué à ENLM pour ce qui concerne les écluses, les stations de pompage, l'usine élévatoire de Lille et les bassins filtrants de Leers et le canal de Roubaix (hors ponts qui relèvent de la compétence du service communautaire Voirie Espace Public) et communication liée au service de navigation de VNF[13].

Notes et références

  1. Notice no PA59000044, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. Usine élévatoire de Saint-André ; Monument historique, consulté 2015-87-18
  3. Usine élévatoire de Lille cherche projet immobilier de standing, article publié par Le Moniteur N° 5055 le 13/10/2000
  4. délibération 09C0399 de Lille Métropole
  5. Plan Bleu : un Canal dans le Vieux-Lille ! , sur le site Zoom sur Lille
  6. Compte rendu de séance du 21 oct 2011 (publié le 27 oct 2011), voir chap : Lille-Plan bleu - Site de l'usine élévatoire de Lille - Étude diagnostic de cette structure, architecturale et des sols - Recherche de subventions (page 1/3) ; Marché à procédure adaptée
  7. Lille : vers une reconversion en grande pompe pour l’usine élévatoire ? , article de la Voix du Nord signé de Sébastien Bergès, publié le 23/02/2015
  8. Despas J & gaudefroy G (2005) Assainissement et fortification de Lille, de Vauban à aujourd'hui ; Incidences sur la porte d'eau Nord, Enquête préalable au projet urbain, Atelier B Julien / N, Février, école nationale supérieure d'Architecture et de Paysage de Lille, oct 2005. ; PDF, 30 pp
  9. Fiche Mérimée:PA59000044
  10. inscription par arrêté du 31 décembre 1999, concerne : l'ensemble des bâtiments de l'usine, y compris le mur de clôture et la rigole d'assèchement (cad. TC 8) : inscription par arrêté du 31 décembre 1999 ; Voir aussi la Fiche Mérimée:PA59000044
  11. réseau associant Lille Métropole Communauté Urbaine à Voies Navigables de France, au Ministère Wallon de l'Équipement et des Transports, au Conseil Régional du Nord-Pas de Calais, au Conseil Général du Nord, à la Préfecture du Nord-Pas de Calais et à l'Agence de l'Eau Artois-Picardie
  12. Les bassins filtrant ; Un nouveau système d’alimentation en eau
  13. SDAGE, Rapport : État initial, voir p 42/198 du PDF, ou p 279 du document papier

Bibliographie

  • Caniot J (2006, 2007), Les canaux de Lille (Première partie de 207 pages publiée en 2006 et seconde partie (p. 211-416) publiée en 2007) ; Notice bibliographique du Sudoc
  • Collectif (2001) Lille au fil de l’eau, La Voix du Nord, Société des Eaux du Nord. Lille.
  • Fondation de Lille (1999) Tout au long des canaux lillois, exposition, Lille
  • Paeile Ch. (1868) Mémoire sur les Rivières et Canaux de la ville de Lille dans lequel il est prouvé, par des titres et documents reposant aux Archives, que tous appartiennent au Domaine communal, Lille, Imprimerie de Lefevre-Ducrocq.
  • Renier-Labbé B (2009), Des canaux et des hommes, Renaissance de Lille ancien
  • Roure F (1866), Canaux intérieurs de Lille, Moyen de les assainir – Lettre à M. Meurein, Inspecteur départemental du service de la Salubrité publique du Nord, Lille, imp. Lefebvre Ducrocq.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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