Tunnel ferroviaire de Chantenay
Le tunnel ferroviaire de Chantenay (nom impropre ne s'appliquant en réalité qu'au plus long des quatre ouvrages d'art concernés) est un ensemble de tunnels ferroviaires et de tranchées couvertes français, long de 3,068 km qui a été creusé entre 1946 et 1955. Il permet le passage souterrain de la voie ferrée traversant le centre-ville de Nantes, en direction de Saint-Nazaire.
Tunnel ferroviaire de Chantenay | |
La tranchée Babonneau (partie non recouverte du « tunnel ferroviaire de Chantenay »), le long de la rue Babonneau, à Nantes. | |
Type | Tunnel ferroviaire de percement |
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GĂ©ographie | |
Pays | France |
Itinéraire | Ligne de Tours à Saint-Nazaire |
Traversée | Nantes |
Altitude | 5 m |
Coordonnées | 47° 12′ 40″ nord, 1° 33′ 47″ ouest |
Caractéristiques techniques | |
Longueur du tunnel | 3 068 m (section couverte la plus longue = 1 191 m) |
Nombre de tubes | 1 |
Nombre de voies par tube | 2 |
Construction | |
DĂ©but des travaux | 1946 |
Fin des travaux | 1955 |
Ouverture Ă la circulation | 1955 |
Description
Il s'agit en réalité d'une ensemble de quatre ouvrages ayant chacun une appellation différente. Le plus long d'entre eux le « tunnel de Chantenay » proprement dit mesurant 1 191 m, est séparé des trois autres par la « tranchée Babonneau ».
L'ensemble de ces ouvrages est précédé à son extrémité est d'une tranchée non couverte en sortie de la gare de Nantes longue de 532 m[1]. Ensuite, sur un tronçon de 3,068 km de longueur séparant la gare de Nantes de celle de Chantenay, il comprend les segments suivants :
- la galerie de la Bourse, tranchée couverte au nord de l'Hôtel-Dieu et sous le « terre-plein de l'île Gloriette » : 737 m[2] (avec deux bouches de ventilation : une entre les extrémités orientales de l'allée de l'Île-Gloriette et de la rue Félix-Éboué ; une autre à proximité de la station de tramway de la ligne 1 Médiathèque) ;
- le tunnel de l'Héronnière, sous la rue de l'Héronnière et la rue d'Alger : 512 m[2] ;
- la galerie Saint-Louis, tranchée couverte passant sous la rue de Constantine, la place René-Bouhier et la rue de la Brasserie : 431 m[2] ;
- la tranchée Babonneau, tranchée non couverte, longeant la rue Babonneau : 197 m[1] ;
- le tunnel de Chantenay, entre la rue Babonneau et le sud-ouest du parc des Oblates : 1 191 m[2].
Historique
Après l'arrivée du rail dans la ville en 1851, la ligne de chemin de fer traversant le centre de Nantes en direction de Saint-Nazaire est construite en 1857. Partant de la gare de Nantes, alors dénommée la « gare d'Orléans », elle emprunte les quais de la ville le long de la Loire jusqu'à la gare de Chantenay (une grande partie du tracé de ce tronçon correspond approximativement à celui de la ligne 1 du tramway), nécessitant l'installation de 23 passages à niveaux. La dangerosité des convois et l'encombrement urbain engendré amènent les autorités à envisager le contournement du centre-ville de Nantes à la fin du XIXe siècle[3].
La décision, prise en 1926, de combler une partie du cours de l'Erdre et deux bras de la Loire autour de l'île Feydeau (comblements de Nantes), permet l'élaboration, en 1931, d'un projet d'enfouissement de la voie ferrée. Les crédits sont votés en , puis , mais la guerre freine les ambitions[4] et dans un premier temps, on se contente d'un nouveau tracé aérien, au sud de l'île Feydeau, sur l'ancien bras de l'hôpital une fois comblé, qui est achevé en 1941[5]. À la fin du conflit, le , le Ministre des Travaux publics Christian Pineau accepte la poursuite des travaux d'enfouissement[4] qui sont achevés en 1955[5]. Le projet est financé par la SNCF, l’État, le Département et par un emprunt contracté par la Ville et la Chambre de Commerce[4].
Dans le cadre de la reconstruction après les dommages occasionnés lors de la Seconde Guerre mondiale, les travaux de construction d'une voie enfouie sont entamés en 1946, notamment dans des zones où les habitations sont détruites (emplacement de l'actuelle médiathèque Jacques-Demy, etc.). Cette partie du tunnel passe rue de l'Héronnière, qui donne son nom à l'ouvrage, le « tunnel de l'Héronnière ». Les travaux sont réalisés entre 1946 et 1950[6].
Le « tunnel de Chantenay » est percé dans la roche, dans le sol de l'ancienne commune de Chantenay-sur-Loire, devenue quartier de Nantes, qui a donné son nom à l'ouvrage. Les travaux ont lieu de 1946 à 1950[7].
Notes et références
- Renault 2012, p. 8.
- Blier 1993, p. 345.
- Bernard et Sigot 1997, p. 30.
- [PDF] « La reconstruction de Nantes », archives municipales de Nantes (consulté le ), p. 54.
- Bernard et Sigot 1997, p. 85.
- [PDF] « Galerie de l'Héronnière », sur inventaire des tunnels ferroviaires de France (consulté le ).
- [PDF] « Tunnel de Chantenay », sur inventaire des tunnels ferroviaires de France (consulté le ).
Voir aussi
Bibliographie
- Jean Bernard et Jacques Sigot (dir.), Nantes : Le Train, Montreuil-Bellay, Édition CMD, coll. « Mémoire d'une ville », , 144 p. (ISBN 2-909826-53-8).
- Gérard Blier, Nouvelle géographie ferroviaire de la France, t. 2 : l'organisation régionale du trafic, Paris, La vie du rail, , 383 p. (ISBN 2-902808-43-7), p. 345.
- Jean-Louis Renault, Le tunnel ferroviaire de Chantenay. Un point noir au cœur de Nantes., Nantes, Groupement d'analyse et d'étude de Loire-Atlantique, , 144 p. (lire en ligne).