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Tumulus du Mané-Lud

Le tumulus du Mané-Lud (ou dolmen de Mane-Lud[1] - [2]) est un mégalithe datant du Néolithique, situé sur la commune de Locmariaquer, dans le golfe du Morbihan.

Tumulus du Mané-Lud
Image illustrative de l’article Tumulus du Mané-Lud
Vue de l'intérieur de la chambre.
Présentation
Nom local Dolmen de Mane-Lud
Chronologie 4500 Ă  4000 av. J.-C.
Type tumulus
PĂ©riode NĂ©olithique
Faciès culturel Mégalithisme
Fouille 1863, 1911
Protection Logo monument historique ClassĂ© MH (1889)
Visite libre d'accès
Caractéristiques
Dimensions 80 Ă— 50 Ă— 5,5 m
Matériaux Pierres
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 47° 34′ 26″ nord, 2° 57′ 03″ ouest
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Bretagne
DĂ©partement Morbihan
Commune Locmariaquer
GĂ©olocalisation sur la carte : alignements de Carnac
(Voir situation sur carte : alignements de Carnac)
Tumulus du Mané-Lud
GĂ©olocalisation sur la carte : golfe du Morbihan
(Voir situation sur carte : golfe du Morbihan)
Tumulus du Mané-Lud
GĂ©olocalisation sur la carte : arrondissement de Lorient
(Voir situation sur carte : arrondissement de Lorient)
Tumulus du Mané-Lud
GĂ©olocalisation sur la carte : Morbihan
(Voir situation sur carte : Morbihan)
Tumulus du Mané-Lud

Localisation

Le tumulus est situĂ© au sud du hameau du NĂ©lud[3], Ă  l'ouest de la route dĂ©partementale RD781, Ă  environ 130 m[4] au nord du tumulus d'Er Grah. Il fait partie de l'ensemble mĂ©galithique de Locmariaquer, visitĂ© par le prĂ©sident de Robien de 1727 Ă  1737, ce seigneur en titre du Vannetais prĂ©sidant aux premières fouilles exĂ©cutĂ©es sur le sol, et avançant que les tumulus sont d'anciennes tombes gauloises[5].

Toponymie

Le toponyme a varié au cours des siècles (Mané Helleu, Mané Nélud), comme celui du hameau voisin (Helau, Hellu, Helleu, etc.) L'étymologie du toponyme est discutée (grammatici certant). L'appellation toponymique locale de ce mégalithe, Mané-Lud, provient de Mané (butte), et Lud, dérivé probable du superlatif Uhelan (très haut, d'en haut) d'usage courant en toponymie bretonne[6].

Description

Dalle de fond de la chambre. La circulation répétée des visiteurs dont le piétinement a tassé le sol, a favorisé le développement de mousses et de lichens.

Le monument se prĂ©sente comme un dolmen Ă  couloir[1] grossièrement orientĂ© nord-sud[1], le couloir mesurant environ m de longueur[1] - [2]. La chambre funĂ©raire, mesurant environ 4 Ă— 3 m[7], est recouverte d'une dalle d'environ 8,5 m[1] - [2] et son sol est formĂ© d'une stèle qui devait originellement se trouver Ă  l'extĂ©rieur de l'Ă©difice[1]. 29 orthostates et 5 dalles de couverture composent le monument[1]. Nombre de ces pierres sont gravĂ©es : bateau, oiseau, crosse, hache, signe quadrilatère, signe en croix, cachalot[8].

Un tertre de forme ovale[1] d'environ 80 m de long[2] recouvre l'ensemble. 6 petits menhirs alignĂ©s en arc de cercle au sud-ouest[9] ainsi que des coffres, maintenant disparus, en font partie[2]. Un escalier contemporain permet de rejoindre le dolmen au sein de son tumulus[2].

La gravure sur la dalle de chevet, longtemps interprétée comme une hache-charrue, serait un cachalot[10] qui renvoie au rapport au monde marin qu'ont les derniers chasseurs-cueilleurs mésolithiques qui coexistent avec les premières communautés agricoles néolithiques du littoral atlantique[11].

Historique

Le tumulus date du NĂ©olithique[3].

Comme les principaux monuments mégalithiques de Locmariaquer, il est acquis en 1882 par l'État qui le fait inscrire sur la liste des monuments historiques protégés en 1889. La tombe à couloir se retrouve à cette époque dans le domaine de l'État, alors que son accès (avec l'escalier en pierre) se fait par une propriété privée[12].

Des fouilles sont menées en 1863 et 1911, par René Galles[13] puis Zacharie Le Rouzic[9], qui mettent au jour deux inhumations et des squelettes de chevaux[9] - [14].

Annexes

Bibliographie

  • Serge Cassen, « Le ManĂ© Lud en images. InterprĂ©tations de signes gravĂ©s sur les parois de la tombe Ă  couloir nĂ©olithique de Locmariaquer (Morbihan) », Gallia PrĂ©histoire, no 49,‎ (lire en ligne)
  • Serge Cassen, « Le ManĂ© Lud en mouvement. DĂ©roulĂ© de signes dans un ouvrage nĂ©olithique de pierres dressĂ©es Ă  Locmariaquer (Morbihan) », PrĂ©histoires mĂ©diterranĂ©ennes, no 2,‎ (lire en ligne)

Articles connexes

Notes et références

  1. « France - Dolmen de Mane-Lud [DLMANE] », Mégalithes du monde
  2. « Dolmen du Mane Lud, commune de Locmariaquer », Mégalithes bretons
  3. « Tumulus avec dolmen du Mané-Nélud », notice no PA00091393, base Mérimée, ministère français de la Culture
  4. Distance vérifiée sur Géoportail.
  5. Gauthier Aubert, Le président de Robien. Gentilhomme et savant dans la Bretagne des lumières, Presses universitaires de Rennes, , p. 297-304.
  6. Anne-Elisabeth Riskine, Carnac, l'armée de pierres, Imprimerie nationale, , p. 53
  7. « Mane Lud Dolmen », The Megalithic Portal
  8. Cassen 2011
  9. « Le dolmen de Mané Lud », Lieux insolites
  10. Le recours à un éclairage rasant qui accuse ces reliefs, permet de rendre plus visible les éléments qui permettent d'identifier le cachalot en le distinguant du reste des grands cétacés : la grande tête quadrangulaire et allongée, exposée lors de sa « navigation » ; le jet (ici reproduit en forme assez classique de « fontaine », avec un double jet d'eau symétrique ; la nageoire caudale en immersion, normalement horizontale, représentée tournée de quelques degrés. Cf Orthostate 1, tiré de Serge Cassen, « Le Mané Lud en mouvement. Déroulé de signes dans un ouvrage néolithique de pierres dressées à Locmariaquer (Morbihan) », Préhistoires Méditerranéennes, no 2,‎ , p. 11-69.
  11. Le cachalot fait partie du corpus des représentations iconographiques du mégalithisme armoricain. L'altération de l'orthostate envahi de mousses a abîmé la queue et le pénis, normalement dégagé du corps de l’animal. Cet organe sexuel est le quatrième élément d'identification de l'animal. « Deux conséquences d’un énorme intérêt : la première est la définition de son sexe, qui coïncide avec l’idée du mâle, voyageur solitaire et dangereux ; la seconde est une référence sur les conditions de perception. Le cachalot échoué expire avec une érection qui a toujours attiré l’attention des observateurs et qui fut systématiquement reflétée par les représentations historiques des scènes, en Europe, depuis le XVe siècle. Il est plus que probable que ceux qui ont défini la représentation ont eu la possibilité d’observer l’animal expirant sur la plage ou, encore, d’être informé par les témoins locaux, chasseurs ou simples spectateurs ». Cf Cassen & Vaquero Lastres 2000, La Forme d’une chose, in: Eléments d’architecture : exploration d’un tertre funéraire à Lannec er Gadouer (Erdeven, Morbihan) : constructions et reconstructions dans le Néolithique morbihannais : propositions pour une lecture symbolique, Cassen S. (Dir.), Chauvigny, Association des Publications chauvinoises (A.P.C.), 2000, p.641
  12. Charles-Tanguy Le Roux, « La gestion et l’étude des mégalithes de Locmariaquer », Gallia Préhistoire, no 38 (suppl.),‎ , p. 47.
  13. Galles publie en 1864, dans les Mémoires de la Société polymathique du Morbihan, le compte rendu des fouilles pratiquées par lui au Mané-Lud :
    « Le ManĂ©-Lud, on le sait, forme une butte artificielle très allongĂ©e, 80 mètres de long sur 50 de large, et remarquablement basse, 5,50 m seulement d'Ă©lĂ©vation. J'en dĂ©crirai l'intĂ©rieur dans l'ordre de mes fouilles dont le point de dĂ©part Ă©tait Ă  l'extrĂ©mitĂ© orientale du tumulus. Ă€ 10 mètres, je rencontre un alignement curviligne de petits menhirs de 40 Ă  50 centimètres de hauteur et noyĂ©s Ă  4", 50, au-dessous du sommet, dans les vases dessĂ©chĂ©es qui forment la tombelle. Cette ligne de pierres avait 12 mètres d'Ă©tendue. Sur chacune des cinq pierres debout formant l'extrĂ©mitĂ© nord, nous avons trouvĂ© le squelette d'une tĂŞte de cheval. Une seconde rangĂ©e de pierres parallèles Ă  la première — cette rangĂ©e Ă©tait Ă  3"", 50 de la première — formait avec elle une sorte d'allĂ©e. Elle en diffĂ©rait en ce que ses Ă©lĂ©ments au lieu de se toucher Ă©taient sĂ©parĂ©s par des intervalles de 10 mètres environ. Ă€ partir de cet alignement, notre tranchĂ©e, en s'avançant vers l'ouest, a trouvĂ© le sol naturel recouvert d'une couche de pierres sèches s'Ă©tendant avec une Ă©paisseur de 40 centimètres dans toute l'Ă©tendue, d'une surface Ă  peu près ovale, longue de 40 mètres et ayant 18 mètres de largeur moyenne. Cette nappe de pierre nous paraĂ®t avoir eu particulièrement pour but de recouvrir le lieu oĂą certaines pratiques funĂ©raires se seraient accomplies, car nous avons trouvĂ© en la soulevant, d'abord, Ă  8 mètres des menhirs intĂ©rieurs, un monceau de charbons de bois, puis plus loin, Ă  12 mètres de distance, une agglomĂ©ration d'ossements d'animaux. PrĂ©cisĂ©ment Ă  partir de l'endroit oĂą nous avons rencontrĂ© ces derniers dĂ©bris, c'est-Ă -dire Ă  une dizaine de mètres du centre du tumulus, la couche de pierre s'Ă©lève, puis se bombe en conchoĂŻde, de manière Ă  former un galgal semblable Ă  tous ceux que nous connaissons, mais qui, circonstance exceptionnelle, se trouve ici englobĂ© de toutes parts, dans l'Ă©norme tombelle de vase marine dont il occupe Ă  peu près le milieu. Au centre du galgal qui, pour 10 mètres de rayon, Ă  sa base, prĂ©sente une hauteur de 2,20 m, nous avons trouvĂ©, au milieu des terres amoncelĂ©es, une crypte longue d'un peu plus de 2 mètres, large de 1,25 m et haute de 1,10 m. Les parois de ce caveau sont formĂ©es d'une grossière maçonnerie de pierres sèches. Sa voĂ»te, au lieu de consister, comme d'ordinaire, en une ou deux tables de granit, est composĂ©e d'un grand nombre de dalles plates, non taillĂ©es et retenues seulement par l'agencement des pierres du galgal. de telle façon que le dĂ©rangement d'une seule de ces pierres peut faire crouler tout ce fragile Ă©difice. Cette crypte complètement fermĂ©e de toutes parts Ă©tait une tombe. La position relative des ossements semble indiquer que les corps (il y avait deux tĂŞtes) avaient Ă©tĂ© repliĂ©s sur eux-mĂŞmes. Vers le milieu de la chambre Ă©taient un petit tas de charbon de bois et quelques fragments d'os calcinĂ©s. Ă€ l'autre extrĂ©mitĂ© un petit couteau en roche siliceuse du pays, puis quelques dĂ©bris de poterie grossière et deux morceaux de silex pyromaque. Après avoir vidĂ© la chambre qui Ă©tait en partie remplie de terre, nous pĂ»mes constater au-dessous du lit de terre un dallage irrĂ©gulier en pierres plates Ă©paisses de 5 Ă  6 centimètres et recouverte eu dessus d'une couche onctueuse couleur de rouille dans laquelle nous avons bientĂ´t reconnu les restes d'un plancher de bois, dont plusieurs parcelles se sont trouvĂ©es suffisamment conservĂ©es. Au-dessous des dalles un lit de terre de 5 centimètres d'Ă©paisseur reposait sur le sol naturel et ne contenait rien en particulier. Ă€ l'ouest du galgal central, nous n'avons plus trouvĂ© que la roche granitique ; mais lĂ , comme Ă  l'est, la roche avait Ă©tĂ© aplanie, nous voulons dire dĂ©pouillĂ©e de l'enveloppe de terre naturelle qui la recouvrait. Les ouvriers avaient probablement reculĂ© devant la difficultĂ© de l'attaquer elle-mĂŞme. Ă€ l'extrĂ©mitĂ© du tumulus, au point de la plaine d'oĂą l'on voit le soleil disparaĂ®tre chaque soir dans l'OcĂ©an, se dresse, vers le ravin, l'allĂ©e couverte mise Ă  nu par nos devanciers. Nous n'avions plus Ă  l'explorer ; mais nous devons nous rappeler que ses parois sont, en quelques endroits, couvertes de signes bizarres encore visibles dont la patience de M. Samuel Fergusson a pu rĂ©tablir les contours. En somme qu'avons-nous trouvĂ© ? D'abord une plate-forme rocheuse prĂ©parĂ©e sur une Ă©tendue de plus de 80 mètres en longueur et de 50 en largeur. Ensuite Ă  l'extrĂ©mitĂ© occidentale de ce plateau un beau dolmen Ă  galerie et Ă  l'extrĂ©mitĂ© orientale une avenue de pierres debout, dont quelques-unes supportaient des tĂŞtes de cheval. Au milieu, un galgal formĂ© de pierres sèches et recouvrant une crypte sĂ©pulcrale Ă©tablie d'après un système de construction particulier et renfermant des ossements humains et quelques objets de l'âge de la pierre polie. Entre le galgal et les menhirs, une masse de pierre artificielle couvrant le sol naturel et qui, soulevĂ©e, laissa voir un monceau de charbons ; plus loin un tas d'ossements d'animaux. Enfin toutes ces choses noyĂ©es dans un monticule de vases dessĂ©chĂ©es, entassĂ©es Ă  grande peine et formant une masse impermĂ©able de près de dix mille mètres cubes. Le tumulus allongĂ© n'Ă©tait pas destinĂ© seulement Ă  protĂ©ger les cryptes, mais Ă  recouvrir le théâtre tout entier d'une scène funĂ©raire imposante. Pour nous, le ManĂ©-Lud est une illustre tombe et ces tĂŞtes Ă©questres, ces restes de sacrifice, ces squelettes humains sont lĂ  pour accompagner la dĂ©pouille mortelle d'un grand chef »
    . Cf Bertrand, Alexandre Louis Joseph., La religion des Gaulois; les Druides et la druidisme, E. Leroux, (OCLC 38671139, lire en ligne)
  14. Bertrand, Alexandre., La religion des gaulois : les druides et la druidisme., Nabu Press, (ISBN 1149519878 et 9781149519875, OCLC 945907603, lire en ligne)
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