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Troupe de protection du Kamerun

La troupe de protection du Kamerun (en allemand : Schutztruppe für Kamerun) est la formation militaire que l'Empire allemand entretenait dans sa colonie du Kamerun. Elle a existé de 1895 à 1916.

Troupe de protection du Kamerun
Image illustrative de l’article Troupe de protection du Kamerun
Chapeau de la troupe de protection pour le Kamerun avec bord de chapeau en rouge ponceau

Création
Dissolution 1916
Pays Kamerun
Allégeance Drapeau de l'Empire allemand Empire allemand
Type Troupes coloniales
Guerres Première Guerre mondiale

Fondation

La troupe de protection impériale pour le Kamerun a été créée en 1895 à partir de la troupe de police du Kamerun dirigée par le lieutenant bavarois et explorateur africain Max von Stetten. Celle-ci avait été mise sur pied en août 1891 et fut formellement constituée le 16 octobre 1891 sous le nom de Polizeitruppe Kamerun. Après le soulèvement du Royaume du Dahomey en décembre 1893, provoqué par un traitement injuste des soldats de la police d'origine ouest-africaine, l'ancienne force de police fut dissoute et transformée en force de protection pour le Kamerun, sur le modèle de la Schutztruppe für Deutsch-Ostafrika. La création formelle des troupes de protection pour le Sud-Ouest africain allemand et le Cameroun a été effectuée par la loi impériale du 9 juin 1895. La réglementation récapitulative des conditions juridiques des troupes de protection du csl. Les troupes de protection dans les territoires africains protégés ont été régies par la loi impériale des 7 et 18 juillet 1896 (RGBl. p. 653) (loi sur les troupes de protection). L'entretien de ces troupes incombait au territoire protégé concerné (loi impériale sur les recettes et les dépenses des territoires protégés du 30 mars 1892, RGBl. p. 369)[1].

Structure

La troupe de protection allemande au Kamerun, qui n'avait pas encore Ă©tĂ© entièrement conquis vers 1900, Ă©tait composĂ©e de 15 officiers et 23 sous-officiers allemands, qui commandaient deux compagnies d'askari de 318 hommes. Ă€ cela s'ajoutaient 150 policiers indigènes. Lors de l'avancĂ©e dans les savanes centrales et dans le sud de l'Adamaoua en 1908, plusieurs recrues volontaires issues des tribus Bali Nyonga et Bamoun vinrent s'y ajouter. Les Ewondo ont fourni des tireurs sous leurs propres commandants, appelĂ©s nkukuma. En 1914, leur nombre Ă©tait passĂ© Ă  1550 askaris avec 185 officiers allemands. La force de police paramilitaire (fondĂ©e en 1891) comptait 1 200 hommes sous 30 officiers.

Une grande partie des troupes indigènes Ă©tait recrutĂ©e en dehors du Cameroun (Liberia, Togo, Royaume du Dahomey), mais les tribus Ngemba, Ndu et quelques autres en particulier soutenaient le recrutement par les Allemands, qu'ils jugeaient moins contraignant que la domination des Fulbe par exemple. Au cours de la Première Guerre mondiale, la force coloniale a Ă©tĂ© portĂ©e Ă  près de 10,000 hommes[2].

Première Guerre mondiale et dissolution

Après le dĂ©clenchement de la Première Guerre mondiale, les combats ont commencĂ© le 24 aoĂ»t 1914 avec le bombardement de la cĂ´te camerounaise par la canonnière Surprise. Le croiseur blindĂ© français Bruix a Ă©galement bombardĂ© les localitĂ©s cĂ´tières de Kampo et Kribi[3]. La Schutztruppe ne disposait que de petits bateaux cĂ´tiers, comme le bateau Ă  moteur Prinz Udo. Par consĂ©quent, aucune dĂ©fense n'Ă©tait possible en mer. La capitale YaoundĂ© a pu ĂŞtre prise par les troupes britanniques encore en 1914. Sous la direction de son commandant Carl Heinrich Zimmermann, la Schutztruppe, infĂ©rieure en nombre et en matĂ©riel (surtout en raison du manque de munitions), a pu tenir tĂŞte aux troupes coloniales britanniques, belges et françaises dans le centre montagneux du Cameroun pendant encore deux ans. Le gros de la troupe, composĂ©e d'environ 550 soldats allemands et de quelque 5 000 soldats africains ainsi que de rĂ©fugiĂ©s civils[4], franchit dĂ©but fĂ©vrier 1916 la frontière avec le territoire espagnol voisin du Rio Muni et fut internĂ© Ă  Fernando PĂło ou en Espagne. Le 20 fĂ©vrier 1916, la dernière garnison de Mora (nord du Cameroun), dirigĂ©e par le capitaine Ernst von Raben, se rendit aux mains de l'armĂ©e coloniale britannique après la promesse d'un dĂ©part libre.

Les membres de la Schutztruppe internés à Fernando Póo y représentèrent jusqu'en 1918 un pourcentage considérable de la population totale. Ils pouvaient construire leurs abris, faire des plantations pour leur approvisionnement en nourriture et exploiter des ateliers pour d'autres biens de consommation tout en bénéficiant d'une grande liberté de mouvement.

En octobre 1919, l'Allemagne a officiellement décrété la dissolution de toutes les Schutztruppen[5].

Commandants de la troupe de protection du Kamerun

Références

  1. Deutsches Kolonial-Lexikon (1920), Band III, S. 321 ff.
  2. Abschnitt nach: Erwin Herbert, Ian Heath: Small Wars and Skirmishes 1902–1918; Nottingham 2003; (ISBN 978-1-901543-05-6), S. 139.
  3. Surén: Kampf um Kamerun. S. 58ff.
  4. Jürgen Zimmerer: Kolonialkrieg, in: Gerhard Hirschfeld, Gerd Krumeich, Irina Renz (Hrsg.): Enzyklopädie Erster Weltkrieg. Ferdinand Schöningh, Paderborn 2009, (ISBN 978-3-506-76578-9), S. 617.
  5. Uwe Schulte-Varendorff: „Schutztruppe“. In: Ulrich van der Heyden und Joachim Zeller (Hrsg.): Kolonialismus hierzulande – Eine Spurensuche in Deutschland. Sutton Verlag, Erfurt 2007, (ISBN 978-3-86680-269-8), S. 386–390 (hier: S. 389).
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