Tramways Ă©lectriques de Loir-et-Cher
Les Tramways Électriques de Loir-et-Cher (TELC) ont construit et exploité un réseau de tramways électriques à voie métrique dans le département du Loir-et-Cher à partir de 1910.
Les lignes exploitées par le TELC sont en double traits
Leur réseau a existé jusqu'au et était alors complémentaire à celui des Tramways de Loir-et-Cher (TLC) et du chemin de fer de Paris à Orléans (PO).
Histoire
Création
La concession d'un réseau est attribuée en 1909 à Charles Lefebvre, ingénieur des ponts et chaussées.
Ce réseau comprend les lignes suivantes, déclarées d'utilité publique le [1] :
- Amboise à Cléry par les Montils et Blois,
- Les Montils Ă Contres,
- Oucques à Châteaudun,
En outre, Charles Lefebvre est rétrocessionnaire d'une concession attribuée au PO. Il s'agit de la ligne allant de Contres à Selles-sur-Cher, s'embranchant à Contres sur la ligne de Blois à Saint-Aignan-sur-Cher déjà concédée au PO :
- Contres Ă Selles-sur-Cher
Charles Lefebvre forme en , la Société des Tramways électriques de Loir-et-Cher.
DĂ©veloppement
Le réseau entre en service le [2] sur un premier tronçon entre Blois-Vienne et Amboise (Indre-et-Loire), parallèlement à la ligne de Paris à Bordeaux qui trône sur la rive droite de la Loire. Sa continuité vers Cléry (Loiret) est ouverte dans la foulée, le de la même année[2]. Quant au prolongement de la ligne de Selles-sur-Cher à Contres, le réseau n'est raccordé aux Montils qu'en 1919, suivi par l'acquisition en 1921 de la partie nord de la ligne Blois–Châteaudun depuis Oucques, en complément des TLC à vapeur.
Prolongements du TELC
À plus grande échelle, les lignes du réseau telles que présentées dans cet article s'inscrivent aussi dans des lignes plus larges :
- la ligne d'Amboise à Orléans (via Blois-Vienne et Cléry-Saint-André),
- la ligne de Blois à Châteaudun (via Oucques),
- la ligne de Blois Ă Selles-sur-Cher (via Les Montils).
Correspondances aux réseaux régionaux
Les lignes du réseau du TELC étaient généralement conçues pour compléter le réseau existant rejoindre des lignes ferroviaires construites quelques décennies plus tôt. Ainsi :
- la gare de Selles-sur-Cher était connectée à la ligne de Vierzon à Saint-Pierre-des-Corps (PO),
- la gare de Vineuil–Saint-Claude à la ligne de Villefranche-sur-Cher à Blois (PO).
Lignes
Blois–Amboise
Exploitation : [2] – .
Longueur : 39 km[3].
Tracé :
- Blois Électrique (tramway de Blois : ❶, ❸ et ❹)
- Bas-Rivière
- Chailles
- Les Montils (correspondance avec Blois–Montrichard et Les Montils–Selles-sur-Cher)
- Candé
- Chaumont-Saint-Martin
- Rilly-sur-Loire
- Mosnes (Indre-et-Loire)
- Amboise (Indre-et-Loire)
Blois–Cléry
Exploitation : [3] – .
Longueur : 46 km.
Tracé :
- Blois Électrique (tramway de Blois : ❶, ❸ et ❹)
- Vineuil-Girards
- Vineuil–Saint-Claude (trains régionaux)
- Saint-Claude-de-Diray
- Montlivault
- Maslives
- Saint-Dyé-sur-Loire
- Muides
- Nouan-sur-Loire
- Saint-Laurent-des-Eaux
- Beaugency (Loiret)
- Lailly (Loiret)
- Cléry (Loiret ; correspondance avec Orléans–Neung-sur-Beuvron)
Les Montils–Selles-sur-Cher
Exploitation : [4] – .
Longueur : 36 km.
Tracé :
- Les Montils (correspondances avec Blois–Amboise et Blois–Montrichard)
- Ouchamps
- Fougères
- Feings
- Contres (correspondances avec Blois–Saint-Aignan)
- Sassay
- Chémery
- Billy
- Selles-sur-Cher (trains régionaux)
Oucques–Châteaudun
Exploitation : [4] – .
Longueur : 32 km.
Tracé :
- Oucques (correspondances avec Blois–Orléans et Oucques–Vendôme–Mondoubleau)
- ...
- Châteaudun (Eure-et-Loir)
Gare principale et dépôt
La gare principale des TELC se situait à Blois-Vienne (dans la rue Dupré) et se nomme Blois Électrique. Le dépôt et l'usine de production de courant se situent aux Montils[5].
Gare de jonctions
Le réseau était relié :
- en gare de Blois, Oucques et Contres avec le réseau de la compagnie des tramways de Loir-et-Cher,
- en gare de Neung-sur-Beuvron au réseau des tramways du Loiret,
- en gare de Blois Électrique avec le réseau des tramways urbains,
- en gare de Vineuil–Saint-Claude avec le PO (ligne de Villefranche-sur-Cher à Blois)
Alimentation du réseau
L'alimentation du réseau se fait à la tension de 6 000 volts en courant alternatif monophasé.
Matériel roulant
Matériel d'origine :
- 4 locomotives à vapeur Pinguély type 040t, N° construction (309-312), livrées en 1911
- 12 automotrices à bogies, accès par plate-forme extrêmes, livrées en 1913-14 et 1920
- 12 remorques à bogies, accès par plate-forme extrêmes, livrées en 1913-14 et 1920
- 79 wagons de marchandises, (couverts, tombereaux, plats),
- 2 wagons-grues
Matériel complémentaire :
- automotrice à 2 essieux, accès par plate-forme centrale, livrée en 1921.
Vestiges et matériels préservés
Gares
À Blois-Vienne, la gare de Blois Électrique existe toujours au milieu de la rue Dupré[6]. L'édifice, d'abord reconverti en poste centrale de la rive gauche[7], est aujourd'hui rattaché à l'Association Loisirs et Culture en Vienne (ALCV)[8].
Le bâtiment de la gare de Vineuil–Saint-Claude a été reconverti en habitation privée, mais affiche toujours fièrement le panneau de la station[3].
Odonymes
Le tramway électrique du XXe siècle a laissé quelques odonymes après son dernier passage. Ainsi, la commune de Muides-sur-Loire comporte une rue du Tramway, et celle de Saint-Dyé-sur-Loire un chemin du Tramway[3].
Références
- Annales des ponts et chaussées : Partie administrative. 2e partie, , 464 p. (lire en ligne).
- http://www.agglo-blois.fr/infos-pratiques/documents/ATAn52Web.pdf
- Henri Brissot, « Voyager de Blois à Cléry en tramway électrique », La Nouvelle République,‎ (lire en ligne )
- « Accueil | FACS », sur www.facs-patrimoine-ferroviaire.fr.
- « Rapports et délibérations / Loir-et-Cher, Conseil général » , sur Gallica, (consulté le ).
- Christophe Gendry, « Quand les "petits trains" sillonnaient le Loir-et-Cher », La Nouvelle République,‎ (lire en ligne )
- Jean Chavigny, Blois au matin de ma jeunesse (1905-1920), FeniXX, , 140 p. (ISBN 978-2-307-26254-1, lire en ligne)
- « Une gare en Vienne : Souvenir du tramway électrique départemental. » , sur le site des Archives de la ville de Blois (consulté en )